Une société à bout de souffle (Gilets jaunes)

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’ambiance social dans le monde occidental se porte très mal. Manifestations, soulèvements, émeutes, bref, le phénomène des gilets jaunes en France n’est pas un problème strictement français. À travers lui, il devient de plus en plus évident que le système économique actuel qui favorise les mieux nantis a franchi des limites que les populations ne veulent plus tolérer.

Que se passe-t-il?

Je ne suis pas un spécialiste des questions économiques, mais il semble bien que le problème est partout le même : les gens de la classe moyenne s’appauvrissent alors que les classes plus riches s’enrichissent sur le dos des pauvres. En avril 2016, le journal Le Monde titrait : « Les 1 % les plus fortunés posséderont bientôt la moitié de la richesse mondiale »[1] Non seulement ce 1% possède-t-il la moitié de la richesse mondiale, mais il en veut plus encore.

Voyons un peu

Le modèle économique dans lequel nous vivons fonctionne à peu près comme ceci. Vous vous levez tous le matin pour aller travailler. Aux jours de paye, le gouvernement prélève sur votre salaire des impôts pouvant avoisiner jusqu’à 50% dans certains pays occidentaux[2]. Et dès que vous faites les achats nécessaires pour combler vos besoins alimentaires et matériels, le gouvernement prélève à nouveau une taxe de vente qui varie entre13 à 15%. Cette taxe est encore plus élevée lorsque vous achetez de l’essence à la pompe à cause de la taxe ascenseur[3]. Au Québec, pas moins de 40% du coût réel payé à la pompe va directement dans les coffres de l’État.

L’argent qui reste, s’il en reste, est déposé dans un compte bancaire qui ne rapporte presque rien en intérêt, mais attention, le banquier, lui, ne manque pas de vous charger des frais bancaires[4]. Donc, vous payez des frais à votre banque pour qu’elle fasse des profits avec votre argent en échange de presque rien en termes d’intérêt. Intéressant non? Mais il y a pire, cette même banque vous prête ensuite de l’argent à un taux d’intérêt plus élevé pour vous aider à financer l’achat d’une propriété ou de tout autre bien de consommation onéreux. Au besoin, cette même banque vous offre une carte de crédit à haut taux d’intérêt pour s’assurer que vous deveniez des endettés chronique.

Donc, les banques font de l’argent avec votre argent en vous prêtant votre argent. Pas mal quand même! Mais qui donc empoche le pognon à la fin de ce sublime stratagème de taxation et d’intérêt? Les grandes fortunes du monde.

Les grandes fortunes du monde?

Une banque n’appartient pas à un seul propriétaire très riche. Outre les petits épargnants que nous sommes, elle appartient surtout aux quelques grandes fortunes du monde (le 1%) qui y placent des milliards de dollars. Ces géants de la finance achètent aussi des actions boursières d’entreprises susceptibles de leur rapporter gros. Si une entreprise ne réussit pas à gonfler la valeur de ses actions en bourses, alors, les grands financiers déplaceront leurs capitaux vers d’autres portefeuilles d’actions plus lucratifs.

Les grandes compagnies comme Bombardier, ou Ford, tout comme les entreprises du secteur agroalimentaire (etc), coupent régulièrement du personnel pour assurer aux propriétaires d’actions boursières des profits et des rendements plus payants. Couper dans le personnel, réduire les couts de production, voilà ce qui est bon pour les affaires. Dans ce processus de croissance, ces entreprises n’ont pas le choix d’augmenter le coût de leurs produits. En quelque sorte, ils refilent la facture aux consommateurs des classes moyennes et pauvres qui assument par leur maigre pitance le coût des gains empochés par les riches grâce au jeu darwinien de la bourse.

Et les gouvernements?

Pendant ce temps-là, les politiciens, tout sourire en bouche, font des promesses électorales. Non pas dans le but de soutenir les citoyens des classes moyennes et pauvres, mais bien plutôt pour se maintenir au pouvoir et servir l’avidité du système économique mondial. Lorsqu’ils prennent le pouvoir, ils obtiennent des prêts des grandes banques mondiales qui leur chargent des taux d’intérêt faramineux. Ici encore, les banques engrangent des profits énormes parce que nos gouvernements doivent rembourser leur dette sinon, on abaissera leur cote de crédit. Pour rassurer les banquiers, nos bons gouvernements augmentent nos impôts et les taxes de vente de telle sorte que nous nous retrouvons tous dans une spirale économique montante de plus en plus despotique. À qui profite le crime?

Et les médias dans tout ça?

Les milieux médiatiques ne devraient-ils pas réagir pour dénoncer ces abus? Oui, mais ils ne le font pas. Pourquoi? Parce que généralement, les grandes fortunes qui prêtent aux banques et aux gouvernements se sont assuré de se rendre propriétaires des grands médias dans le monde. Il fallait seulement y penser, si les géants de la finance achètent les médias, ils se mettent à l’abri de toutes critiques. Qui plus est, ce sont ces mêmes grandes fortunes qui poussent les agendas politiques et qui placent leur pion (Macron et la Rothschild par exemple[5]) dans tous les partis susceptibles de prendre le pouvoir. C’est ainsi que les banquiers, les géants de la finance, les médias et les gouvernements copinent ensemble pour donner aux plus riches de la planète des leviers d’enrichissement sans limites.

Conclusion

Que penser de ces centaines de milliers de citoyens français qui en ont plus que marre de voir leur vie réduite à peu de chose pendant que les grands Seigneurs bien assis dans leurs Fiefs accumulent le blé dans leur silo? Je souhaite de tout cœur que ces manifestations puissent ramener un peu plus d’équité pour ces femmes et ces hommes honnêtes qui sont à bout.

Je sais que cet article est un peu naïf et manque de nuance. Je sais aussi qu’il y a bien des détails qui échappent à mon attention dans ce genre de domaine qui est fort complexe. Mais je sais aussi que dans l’ensemble, c’est à peu près ainsi que les choses fonctionnent.

Mais aussi, tout cela me rappelle à quel point j’apprécie mon sauveur et Seigneur Jésus-Christ qui m’a appris à ne plus mettre mon espoir en ce monde et ces hommes qui soumis aux diktats de la cupidité, ne font que démontrer la bêtise de l’homme sans Dieu.

Réal Gaudreault (Pasteur)

[1] https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/19/les-1-les-plus-riches-possederont-bientot-la-moitie-de-la-richesse-mondiale_4558585_3234.html

[2] En Europe par exemple, plusieurs pays ont des impôts sur le revenu qui dépasse souvent la barre des 50%  http://www.sympatico.ca/actualites/finances/pays-plus-imposes-1.1483510

[3] https://www.fondsfmoq.com/labc-du-prix-de-lessence-2/

[4] https://www.lesfurets.com/banque/frais-bancaires

[5] http://www.slate.fr/story/144936/macron-banque

 

 

 

 

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4 Comments

  1. Et cela sans compter les congés fiscaux pour ce 1% (maintenant plus) qui cachent leurs fortunes dans les paradis à l’abri du fisc. Imaginez, «0%» de taux d’imposition parce que vous placez vos capitaux dans des comptes offshore (autorisés par tous les états complices) Les Google, Facebook, Microsoft et autres très importantes multinationales engrangent des profits gargantuesques par leurs ventes et échappent à toute imposition …ça c’est ce qu’on appelle «le beurre et l’argent du beurre.
    Ces mêmes fortunés peuvent aussi, alors qu’ils bénéficient de généreux crédit et avantages pour les entreprises (usage d’un véhicule de luxe…au frais du contribuable travailleur à petit salaire, écrasé par l’impôt qu’il est) sans devoir rendre compte à qui que ce soit ! v. https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=9DF2FP5W5nI
    Quand on sait que dans toute société, ce qui fait fonctionner les services publiques (hôpitaux, institutions scolaires publics et tout autres services publics) c’est la participation de chacun à l’économie. Si ces grands de la Finance y échappent, qui paient pensez-vous ? Cela repose alors sur tous les contribuables qui n’ont pas le pouvoir d’échapper aux lois fiscales.Vous et moi !

    Le chrétien peut certainement dénoncé ces inégalités mais jamais participer à toutes formes de violences. Il peut désobéir civilement (v. Francis Schaeffer dans «L’étrange positivisme des chrétiens» dans ce blog) quand il est témoin d’impacts dramatiques sur les siens (voire lorsque cela touche directement la sécurité ou la vie des citoyens). Jésus appelle «tyran» ces chefs qui dominent ainsi (Math 20.25). Ils les dénoncent (comme Jacques dans son épitre d’ailleurs). Mais il ne s’est jamais engagé -et ne l’a pas encouragé- comme Juda l’Iscariot, le zélote, dans un mouvement politique violent.
    Le chrétien doit donc être prudent pour ne pas être emporté par l’ambiance générale de violence, bien qu’il puisse dénoncé (par pétitions par exemple) ces excès des «tyrans» de ce siècle.
    Nous savons, comme vous le soulevez très bien M Gaudreault, que «la vengeance et la rétribution» est au Seigneur.
    Frères et sœurs, soupirons après son Retour et son Jugement. Amen !

    «Car nous connaissons celui qui a dit: A moi la vengeance, à moi la rétribution ! et encore: Le Seigneur jugera son peuple» Hébreux 10.30

  2. D’excellents commentaires, Réal. Le Seigneur t’a donné un esprit de prophète en plus de tes dons de communication que j’apprécie énormément. Persévère dans tes études, elles aiguiseront tes dons et ton ministère pour le Seigneur dans la province et ailleurs. Un petit conseil d’un vieux frère. Que tes études te donnent « les outils » pour mieux comprendre personnellement la Parole et non pas seulement l’idée des autres !

  3. Commentaire judicieux sur la situation en France, pays francophone au cœur latin, qui a rejeter Dieu pour être dans le peloton de tête des pays “laïc”. Des détails fascinants dans le bouquin que je viens de terminer de lire à ce sujet! «La face cachée des banques» “Scandales et révélations sur les milieux financiers” Editeur: Plon Auteur: Eric Laurent.
    Les médias de masses jouent le jeux aussi de par la nature humaine, considérant les revenus en publicités par les annonceurs qui sont en grande partis les gouvernements et les divers ministères et organismes subventionnés, et les produits à vendre au plus grand nombre d’auditoire, de téléspectateurs possible, d’où toute la désinformation (fake news en anglais) que nous subissons de toute sorte de façon. C’est la chasse à la côte d’écoute pour être écouté, tout comme les gouvernements sont à la chasse électeurs pour être écouté. Mais tous ceux ci savent ce qui se passe dans le monde financier, mais en tirent leur épingle du jeu pour en tirer leurs avantages personnels.
    Tout ce qui se passe sous le soleil est vanité et poursuite du vent comme dit si bien Salomon dans l’Ecclésiaste, le prédicateur.

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