Prière et combat spirituel

Il est commun chez les évangéliques d’associer le combat spirituel à la prière. Ainsi, lorsque nous traversons des moments difficiles, que nous sommes aux prises avec des séductions difficiles à surmonter, nous prions parce que nous croyons que la prière est l’arme de prédilection du combat spirituel contre ces forces subversives.

Mais dans l’Écriture, ce n’est pas exactement ainsi que le combat spirituel est présenté. En fait, la prière se distingue du combat spirituel, elle n’est pas même mentionnée parmi les six pièces de l’armure du chrétien en Éphésiens 6. Voyons un peu :

« 10 Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. 11 Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. 12 Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » Éph 6 : 10-12

Ce premier segment du texte sur l’armure du chrétien mentionne clairement que pour prendre part au combat spirituel, il faut se revêtir de toutes les armes de Dieu afin, dit-il : « de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Or, la prière ne fait pas partie des armes mentionnées par l’apôtre. Et quelles sont les armes en question? Les voici :

13 C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. 14 Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; 15 mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix; 16 prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; 17 prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. » Éph 6 : 13-17

L’apôtre prend bien soin de mentionner au verset 13 l’importance d’utiliser « toutes les armes » qui sont données par Dieu « afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Voici les 6 pièces de l’armure :

1) La vérité pour ceinture

2) La cuirasse de la justice

3) Le zèle que donne l’Évangile

4) Le bouclier de la foi

5) Le casque du salut

6) L’Épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu

Ce qui assure la fermeté et la victoire dans le combat spirituel contre les forces subversives n’est pas la prière ici mais des pièces d’armures qui toutes sont en relation avec l’Écriture, c’est-à-dire, notre attachement à Jésus-Christ et à la saine doctrine biblique.

La vérité pour ceinture n’est rien d’autre que la personne même de Jésus-Christ qui se décrit comme la vérité en Jean 14 :6. La vérité est aussi Sa Parole. La cuirasse de la justice nous parle de la justice qui nous est acquise en Jésus-Christ par grâce. Le zèle de l’Évangile implique le message de Jésus-Christ dans les évangiles qui nourrissent notre zèle pour Dieu. Le bouclier de la foi nous parle de la confiance que nous gardons en Jésus-Christ. Le casque du salut implique le salut par grâce qui nous est donné en Jésus-Christ. L’Épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu n’est rien d’autre que l’Écriture elle-même vivifiée dans nos cœurs par l’Esprit-Saint.

À l’évidence, la prière n’est nulle part mentionnée parmi les armes du combat spirituel. C’est l’attachement profond à l’œuvre de Jésus-Christ et l’Écriture qui se décline entre les différentes pièces de l’armure du chrétien. Alors, pourquoi entendons régulièrement de nombreux chrétiens dire que le combat spirituel se joue sur le terrain de la prière?

Ce n’est qu’à partir du verset 18 que l’apôtre aborde la prière mais non comme une pièce de l’armure mais comme un moyen de supplication qui est maintenu avec persévérance envers tous les saints. Et qui plus est, l’apôtre demande que l’on prie pour son ministère qui est d’annoncer la Parole librement.

18 Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. 19 Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Évangile, 20 pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance comme je dois en parler. »

Le problème est que si on croit que le combat spirituel relève uniquement de la prière, on risque fort de se faire massacrer par l’ennemi. Les armes qui optimisent le combat spirituel sont plutôt décrites par l’apôtre Paul en terme de notre attachement à Jésus-Christ et sa Parole. La victoire n’est pas dans un corps à corps « contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. »

La victoire est dans la résistance que nous offrons aux forces subversives par le recours de l’Écriture. En ce sens, Jésus nous donne un exemple alors qu’il résiste au diable lors des 40 jours au désert en Mathieu 4 : 1-9. Toutes les tentatives de séduction que le Malin lui propose se confrontent aux textes de l’Écriture que Jésus lui présente.

La morale de cette histoire est que la prière si longue et intense soit-elle ne remplacera jamais l’efficacité de l’Écriture dans le combat spirituel. Revenir à l’Écriture, la méditer, la serrer dans nos cœurs et se donner une théologie de qualité est une arme bien plus redoutable que toute autre pour résister au jour du malheur.

(R.G.)

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