L’imprévisible événement du lavement des pieds par Jésus en Jean 13 est bien plus qu’une simple instruction sur l’humilité dans l’expression du pardon des fautes entre frères d’une même communauté. La démarche de Jésus est révolutionnaire et à contre-courant des pratiques admises de son temps et de tout temps. Elle instaure une idée complètement neuve qui caractérisera l’architecture fraternelle de l’Église de qui s’amène. Ce dont il est réellement question ici c’est de la rénovation dans l’exercice de la fonction d’autorité dans le Corps de Christ.
Mais attention, dans ce texte, Jésus ne renverse pas la fonction d’autorité en tant que telle, mais il renverse notre conception humaine et adamique de la fonction d’autorité. Autrement dit, dans l’économie de l’Église, le maître démontrera la vraie grandeur de son autorité non en dominant mais en servant. L’exercice usuel de l’autorité dans ce contexte n’est rien de plus que la reconnaissance de l’autre dans la vocation que Dieu lui consent à lui aussi. Avec Jésus, il n’y a pas d’autorité sans la serviabilité, avec Jésus, l’autorité cesse d’être de l’autoritarisme. C’est là un changement qui devra s’intégrer à l’enseignement des apôtres.
C’est pourquoi lorsque nous lisons le fabuleux texte de Paul en Éphésiens (4 : 1-16) sur les dons et vocations, nous comprenons alors que l’unité des frères et sœurs dans l’Église ne reposera pas sur l’uniformité mais davantage sur diversité et la complémentarité. Nous ne sommes pas « un » parce que nous sommes tous pareils (uniforme) mais notre unité est riche de la diversité de ce que Dieu donne à chaque membre en particulier. C’est dans ce contexte de diversité des vocations (d’Éphésiens 4 : 11) que l’apôtre exhorte tous et chacun à être humble, « à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité, »
Nous sommes unis sans être uniforme.
OUI! Autrement dit, dans l’économie de l’Église, le maître démontrera la vraie grandeur de son autorité non en dominant mais en servant. ♥†♥
«…c’est énorme cette affaire-là !» R. Gaudreault
Vous ne croyez pas si bien dire Réal. Depuis des années que j’essai d’en définir les contours, les implications…et d’y échapper. Comme vous, j’en suis venu à la conclusion que pour échapper aux influences et de renoncer à tout ce qui m’y contraint, il m’a fallu prendre du recul. En fait, le Seigneur m’y a contraint, et je lui en rends grâce. Voilà maintenant 7 ans que je suis en réflexion mais surtout, à chercher sa volonté en l’invoquant. J’ai fait le constat difficile que cela ne peut passer que par Sa décision pour ma vie et l’opération de son Esprit qui me permettra de vivre cette transformation. Mes efforts naturels ne sont d’aucune utilité; je ne dois que m’exposer à Sa lumière (comme la fleur pour s’éclore).
Touchant «l’unité dans la diversité», après avoir constaté comment nous baignons dans une culture affairiste et qui formate nos esprits à une sorte de «vie de clan», j’ai dû prendre la grave décision de m’écarter du milieu. Laisser mijoter et laisser l’Esprit m’accorder le discernement de choisir d’autres paradigmes. Tout cela pour me rendre compte des dommages que l’institutionnalisation (au sujet de laquelle je vous ai déjà partagé quelques mots), avait « formater » plusieurs communautés et entrainer une sorte d’uniformisation de la pensée autour de crédos artificiels voire malsain. Sans se rendre compte de l’air ambiant toxique dans lequel nous nous complaisions nous faisais manquer le but. Ne serait-ce sur le simple aspect de nos rapports en lien avec la représentation du Corps dans l’Écriture. Grave atteinte au plan de Dieu que de structurer les communautés comme on structure une entreprise séculière. Nous en payons le prix par soit une léthargie généralisée des participants, soient une hyper structuration des organisations et la perte grave d’une intuition spirituelle inspirée (vie spirituelle qui permet les signes de l’Esprit par les membres du Corps de Christ). Un ami agronome me faisait remarquer justement que, non seulement le Corps et ses membres reflète bien cette complémentarité des rôles dans la diversité des fonctions dont vous faite mention, mais aussi la création en est une expression (lorsqu’intacte…) de cet équilibre inspiré par notre Créateur. De sorte que comme nous il me disait, les sociétés industrialisées ont surexploités la production agricole en poussant sur la monoculture (uniformité) et en tenant de tout contrôler les paramètres artificiellement. Résultat, désertification des terres, dépendance aux formes artificielles de productions …et intoxication des populations. Un peu comme pour la vie en communauté, l’institutionnalisation a poussé sur ses membres en utilisant des méthodes humaines (rudiments du monde) produisant une uniformisation créant des contextes artificiels de vies communautaires ?
Vers quoi se dirige-t-on ? La désertification, la dépendance aux méthodes humaines… une intoxication spirituelle généralisée.
Votre choix d’invoquer le Seigneur avec persévérance me semble la posture la plus probante en vue d’un redressement de notre condition de misère spirituelle. Merci de nous le partager.
Et vous, enfants de Sion, soyez dans l’allégresse et réjouissez-vous En l’Eternel, votre Dieu, Car il vous donnera la pluie en son temps, Il vous enverra la pluie de la première et de l’arrière-saison, Comme autrefois.
Joël 2.23