Connaitre Dieu, la raison de notre existence (Jn 17 : 3)

Ce qui a changé au cours des dernières décennies est que nous sommes passés d’un monde qui appréciait la qualité des choses au profit d’un monde qui préfère la quantité de choses. Pour obtenir de la qualité il faut y mettre du temps et de la persévérance alors que pour obtenir de la quantité, il suffit seulement d’aimer consommer.

Dans un monde où la quantité est une richesse recherchée, nous consommons tout ce qui peut être utile, mais jetable après usage. Autant les objets que les personnes sont là pour un bref moment dans nos vies, ils sont là le temps qui convient à notre plaisir de les consommer, après quoi, nous les méprisons.

Est-il surprenant que dans un tel paradigme existentiel le mariage et la famille (dont la qualité requiert un investissement à long terme) soient les institutions les plus en péril de nos sociétés? Chez les postmodernes, les hommes et les femmes veulent des résultats rapides, l’idée de construire sur du long terme se heurte à une impatience chronique qui contaminent les systèmes de valeurs intégrés par la culture ambiante.

Tel va ce monde, telle va l’église

Malheureusement, les chrétiens s’ajustent inconsciemment aux valeurs du temps présent sans vraiment se rendre compte que les valeurs de ce monde sont généralement à contre-courant de l’Évangile. Le christianisme d’aujourd’hui est résolument gagné aux avantages de la quantité. Nos écoles bibliques et nos facultés de théologie produisent des disciples sur du court terme à la manière des usines de fabrication d’automobiles. Vive la quantité, pour ce qui est de la qualité, bof…

On croit, à tort, qu’il suffit à un jeune étudiant en faculté de théologie d’avoir bien intégré des savoirs académiques et d’être en mesure de bien les répéter pour se convaincre qu’on est devant un disciple prêt à la mission. Puisqu’il maitrise des contenus théologiques et qu’il peut en discourir avec éloquence, ça nous suffit pour nous dire qu’il « connait Dieu ».

On n’a pas saisi que la connaissance de Dieu, bien qu’elle repose d’abord sur l’acquisition d’un savoir théologique de qualité, n’est pas un simple savoir académique, mais une expérience de vie avec Dieu où les savoirs académiques sont confirmés par l’usage des principes spirituels qui au fil du temps se confirment comme dignes de foi dans le cœur du disciple.

Il aura fallu des dizaines d’années à nos héros de la foi tel que Moise, Abraham, Jacob, Joseph, Job, David et plusieurs autres entre le moment où ces derniers reçurent de Dieu leur vocation et le moment où Il les a confirmés en les plaçant enfin sur le terrain des opérations.

Dans son ouvrage intitulé : Connaitre Dieu, James Packer déclare : « Il est possible d’avoir la tête pleine d’idées sans pour autant que le cœur soit le moins du monde touché par les réalités qu’elles recouvrent. Celui qui, tout simplement, lit sa Bible et écoute des sermons, mais qui est remplie du Saint-Esprit, celui-là, parviendra, dans la connaissance de son Dieu et de son Sauveur, à un degré que n’atteindront jamais ceux qui, quoi que plus docte, se contentent d’une position théologique irréprochable. »

Une affirmation aussi riche, claire et lucide se passe de tout autre commentaire.

Réal Gaudreault (pasteur)

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3 Comments

  1. Le monde des “connaissances” est une bien étrange dimension. Corrigez-moi M Gaudreault si je me trompe mais elle est qualifiée de deux ordres dans l’Écriture: la connaissance naturelle des choses (scientifiques, théologiques, psychologiques, techniques etc) est une dimension dont tout humain est généralement habilité (réfère à la «gnosis» dans l’Écriture); l’instruction académique aussi profonde et spécialisée soit-elle en est un exemple. Et à certains moment…elle souffre “d’enflure” (1 Cor 8.1). Elle se croit capable de tout expliqué par sa seule acquisition (v. gnosticisme)
    Puis, il y a la connaissance inspirée de Dieu (epignosis),une connaissance qui jette un éclairage sur les choses eu égard à Sa volonté, elle n’est opérante que par révélation, l’effort humain n’est d’aucune utilité (pas plus que les académies du savoir par ailleurs…) Éph 1.17. C’est exactement l’instruction que Jésus communique à Pierre dans ce passage:
    «Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.» Math 16.16-17
    Même que, notre Seigneur exclue d’emblée cette instruction naturelle des «sages» («sophos» signifiant précisément dans ce passage les: experts, théologiens Juifs, philosophes et orateurs Grecs ainsi que les experts chrétiens*) de sa révélation.

    «En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. » Math.11.25

    La connaissance NATURELLE s’acquiert par l’intelligence NATURELLE ou «animal» («psuchikos» : celle qui suscitée et orientée voire “contaminée” par les influences temporelles de cette vie: péché, monde et Satan) Surtout quand on sait qu’on la sait “contaminé” par le péché, le monde et la chair. Quand ce n’est pas l’ennemi de nos âmes qui la détourne ou l’altère par ses stratégies obscures, c’est la prétention des uns (parfois à dessein), ou encore, l’intention ouverte des autres(ex: “fakes news”) qui nous détourne de la véritable connaissance des choses (epignosis.
    Je termine avec ce qui m’apparait le passage par excellence de cet enseignement et un encouragement:
    «Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. 10 Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. 11 Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne. 16 Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. »
    Retenons ceci:
    «…que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment…que Dieu nous a données par sa grâce» et par dessus tout, Paul termine en nous rappelant que sommes les privilégiés de l’opération de l’Esprit: «Or nous, nous avons la pensée de Christ. »
    L’effort humain n’est en rien impliqué en ce qui concerne notre intimité avec Lui !
    C’est TOUT Son œuvre en nous. Même y aspirez dépend de Lui…«produisant en nous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir»

    *http://www.lexique-biblique.com/lexiques/grec/?strong=04680

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