Si comme moi vous êtes attentifs aux nombreuses modes qui traversent nos milieux évangéliques, vous aurez sans doute remarqués que la prière à presque totalement disparue de nos églises. Je ne parle ici de la prière au début ou à la fin d’une prédication, je parle de ces moments d’agonie où en église, on cherche la face et la volonté de Dieu. Autant dans la pratique que dans l’enseignement, la prière est l’un des sujets les moins discuter et les rencontres de prières demeurent à ce jour les lieux les moins fréquentés de nos églises.
Je ne dis pas ça pour lancer la pierre à personne puisque je fais moi-même partie du problème en tant que je suis fils de ma génération qui aisément se laisse attirer par les tendances en vogue dans nos milieux chrétiens. Par contre, en lisant ce texte de la première lettre de Paul à Timothée, je remarque le très haut niveau de priorité que l’apôtre Paul accordait à la prière dans l’œuvre de Dieu :
« 1 J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes. » (1 Tim 2 :1) Et que dire de cette affirmation dans 1 Thessaloniciens 5 : 17-18 : « Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »
Non pas “après toutes choses” et non plus “pendant toutes choses” mais “avant toutes choses”. Après ces lectures arrive la question qui tue : Que s’est-il passé pour que la prière qui devrait trôner au plus haut niveau de la hiérarchie de nos priorités spirituelle en soit venue à n’être rien d’autre qu’une pratique négligeable par le plus grand nombre?
Je crois que le problème vient du fait que les modèles de développement de nos églises sont ainsi faits qu’ils n’ont plus besoin de prières comme condition essentiel à leur réussite. Ce n’est pas la prière qui permet le succès mais la méthode et le financement qu’on trouve en abondance en Occident. Il suffit qu’un projet glorieux se dévoile à nos cœurs pour qu’aussitôt nous le présentions comme venant assurément de Dieu.
Il est hautement paradoxal de constater que pour marcher avec Dieu dans le temps présent on n’a plus vraiment besoin de Dieu. Les bonnes idées et les moyens financiers suffisent si on arrive à mettre la main sur les meilleurs motivateurs qui sauront allumer l’intérêt du plus grand nombre. Oui certes, on prie un peu tout de même, on prie quelques instants au moment de dévoiler un projet mais sans plus. Au mieux, nous supplions le Seigneur de bénir notre bonne idée sans se soucier de sa volonté. En vérité, la raison pour laquelle on ne prie plus dans nos églises est parce que nous n’avons pas besoin de la prière pour réussir ce que nous disons être la volonté de Dieu.
En ces temps difficiles, il est souhaitable que les circonstances nous ramènent non pas à la pratique de la prière mais à la nécessité de la prière pour enfin redécouvrir que rien de ce que nous entreprenons comme chrétiens n’a de sens si la prière qui cherche la volonté de Dieu n’est pas au centre de nos aspirations les plus profondes.
(R.G.)
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