Je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais

Qui de nous n’a jamais éprouvé la douleur de l’échec qui revient sans cesse nous rappeler combien grande est notre misère? Combien de fois me suis-je promis que plus jamais je ne laisserais mon péché me vaincre, mais me voilà encore vaincu et malheureux d’être si faible. Puis, encore j’ai espéré une autre fois que cette fois-ci serait la bonne, mais en vain, une fois de plus, me revoilà perdu et désespéré.

« Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais. ». Romain 7 :15

Cette expérience est celle de tout chrétien lucide qui sait honnêtement reconnaître l’état pitoyable de sa condition pécheresse. Or, l’essence même de la Bonne-Nouvelle consiste à croire que Jésus-Christ est mort pour des cas désespérés, c’est-à-dire, NOUS. C’est pourtant bien ce que l’apôtre Paul nous dit dans sa lettre aux chrétiens de Rome.

Le texte du chapitre 7 de l’épitre aux Romains ne nous est pas adressé à la manière d’un blâme, mais d’un constat. Non, l’apôtre ne nous reproche pas d’être à ce point perdu, il nous confirme plutôt que nous le sommes encore plus que nous le croyons. Or pour le Seigneur, être totalement perdu est la principale condition à laquelle il faut souscrire pour être sauvé par lui. « Car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu.[1]».

Reconnaître sans résistance quel est l’état pitoyable de notre condition pécheresse est le chemin de délivrance le plus admirable par lequel Dieu est glorifié.

Je vous présente un extrait du commentaire du chapitre 7 de l’épitre de Paul aux Romains écrit en 1839 en Allemagne de H.F. Kohlbrugge, un pasteur hollandais qui a vigoureusement lutté contre le libéralisme théologique du XIXe siècle. Ce texte traduit fort bien les émotions que nous avons en partage, nous tous qui espérons en Jésus-Christ.

Bonne lecture.

« Non, ce que je veux ne parait pas dans ma conduite. Quand je dis : tu ne convoiteras point, je découvre néanmoins que je convoite tous les jours, bien que je ne veuille pas convoiter. C’est comme cela dans tout ce que je veux faire : le faire est si éloigner du vouloir, que je fais ce que je hais. Aime-t-on être affligés de divers maux dans notre corps, de la maladie, la faiblesse et la mort? Lorsqu’on veut être fort, en santé et puissant, ne hait-on pas les faiblesses contraires? De la même façon je déteste, comme la loi les déteste aussi, la faiblesse, l’inertie, l’incrédulité et la convoitise des choses qui ne sont pas de Dieu.

Je déteste mon incapacité, ma peur, mon tremblement et mon désespoir. Je déteste agir autrement que selon la volonté de Dieu. Je déteste avoir d’autres motivations que la volonté de Dieu pour mes actes. Je déteste toute autre impulsion, toute autre influence ou désir que ceux qui sont de Lui et pour Lui. Je déteste avoir d’autre but que le nom de Jésus; et cependant, combien souvent, même si je hais cela, l’amour propre, l’autosatisfaction et le salut de ma propre peau sont la motivation et le but de mes actes? Je déteste ma propre justice (qui provient de la loi) comme de la crasse et de la corruption, et tout le gain qu’elle peut me procurer; néanmoins, je n’ai pas encore saisi ce pourquoi Jésus-Christ m’a saisi. »

La solution n’est pas en nous mais en Jésus-Christ. Qui donc me délivrera de cette pitoyable condition de mort spirituelle dont je suis esclave?

« 24 Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?… 25 Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur!… Ainsi donc, moi-même, je suis par l’entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché. 1 Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. 2 En effet, la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort.[2]»

Réal Gaudreault

[1] Mat 18 :11

[2] Romain 7 :24 – 8 :2

Facebooktwittermail
rss

6 Comments

  1. Merci Pasteur Réal pour ce commentaire très à propos et édifiant! Je voulais juste souligner ce qui semble être une erreur d’orthographe.La phrase qui dit: Reconnaitre sans résistance quel est l’état et non qu’elle est… Merci encore ça me console et m’humilie en meme temps! Bonne semaine, que Dieu garde toute ta famille. En son amour, Eric

  2. J’écoutais justement Dr.D.A.Carson un message de 2014 sur le site la bible parle et il était question de John Newton qui disait : Je ne suis pas ce que je voudrait être, je ne suis pas celui que je serait, et je ne suis pas celui que j’étais. Très encourageant, et réel. Je suis ce que je suis par la grâce de Dieu, et sa grâce n’a pas été vaine envers moi. Il y a une chose que je crois avoir saisie,c’est qu’en réalisant que je fait ce que je ne veut pas, et que je désire intensément mais intensément en être affranchi, alors vient la liberté. Bref ! Merci de votre partage.

  3. Mettre ces deux versets en prière est un bon point de départ pour vaincre le malin:
    Psaume 119:133 Que tes paroles rendent mes pas plus sûrs, ne laisse aucun mal me dominer.PdV
    Proverbes 4:23 Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui jaillissent les sources de la vie. LS
    Amen

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.