Entre prière et convoitise, la ligne est parfois très mince

Les choses de la vie sont ce qu’elles sont tout comme les circonstances qui nous environnent sont comme elles sont et on n’y peut rien. On aimerait bien qu’elles soient autrement mais le destin les veut ainsi et c’est ainsi que nous sommes appelés à la vivre. Comme disait Jésus en Mathieu 6 : 27 : « Qui de vous par ses inquiétudes peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? »

C’est alors que le chrétien se dit : je vais prier pour que Dieu change les circonstances afin qu’elles deviennent comme je souhaiterais qu’elles soient. Si Dieu est souverain me dis-je, il possède forcément le pouvoir de changer les circonstances qui m’agressent aujourd’hui. N’est-il pas semblable au génie qui surgit d’une lampe magique pour accomplir mes vœux? Bien sûr que non!

Si la prière fonctionnait ainsi, il n’y aurait pas eu de Déluge aux jours de Noé, ni d’esclavage en Égypte du temps de Moise. En fait, il n’y aurait jamais eu de guerre ni de famines car la prière aurait efficacement empêché toutes ces choses avant qu’elles arrivent. En fait, si Dieu répondait à nos prières de cette manière, la vie chrétienne serait totalement absurde. L’homme ne serait plus serviteur de Dieu mais un dieu qui met Dieu à son service.

C’est à défaut que nous utilisons la prière comme un moyen pour dompter les circonstances en vue que Dieu les mette à notre main. Cela n’est pas la prière mais une forme subtile de convoitise pour obtenir de Dieu qu’il accomplisse ma volonté sur les circonstances. Oui, voilà ce que je veux, un Dieu à mon service. Il m’aura fallu du temps pour comprendre que Dieu ne se livrera jamais à ce petit jeu démentiel. Voici comment la prière fonctionne selon l’apôtre Pierre :

« 6 Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable; 7 et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. » 1 Pierre 5 : 6-7

La prière n’est pas un lieu pour exposer nos convoitises mais un lieu pour déposer nos soucis. De plus, ce n’est pas de nos soucis dont Dieu prend soin mais de nous. Oui, c’est ça, Dieu veut prendre soin de nous. Les circonstances resteront peut-être comme elles sont mais nos cœurs sont pris en charge dès que nous nous déchargeons sur Lui de tous nos soucis.

(R.G.)