Des gens admirables

Dans un article du Washington Post[1] du 3 février dernier, on nous présente le fabuleux récit de Gwen Hartley, une maman dont les deux fillettes sont atteintes d’une microcéphalie, c’est-à-dire une malformation congénitale sévère de la boîte crânienne. Cette histoire bouleversante nous transporte au cœur d’une terrible épreuve qui est aussi celle de tous ces parents dont l’amour des enfants est plus fort que tous les sacrifices. En lisant ce récit, vous comprendrez comme moi que ce terrible malheur n’a d’égal que le bonheur de cette maman pour qui ses filles sont tout ce dont elle avait besoin pour être heureuse. Bravo, Madame Hartley, vous avez toute mon admiration!

Admiratif, vraiment!

Je suis toujours admiratif devant des gens qui consacrent leur vie entière au bonheur des plus démunis. Je le suis davantage lorsque ceux qui le font auraient très bien pu esquiver cette misère en choisissant la facilité. Mais non, ils ont plutôt choisi d’aimer ces petits êtres fragiles qui bousillent tout ce qu’ils avaient préalablement souhaité vivre. En choisissant d’être là pour ses filles et de leur trouver à chacune un joli nom, Claire et Lola, cette maman a aussi choisi de leur donner une place de rêve dans notre humanité. Elle a choisi de faire partie du petit bonheur de Claire et de Lola. Mieux encore, elle a choisi de croire que son bonheur à elle viendrait de ses deux charmantes petites filles.

Troublé, oui je le suis…

Peut-être bien que mon admiration pour Gwen (la maman) vient de ce que je sais trop bien qu’une telle générosité n’habite pas en moi. En tout cas, pas autant. Comme bien gens de ma génération, je veux bien aider les autres, mais encore faudra-t-il que mon confort n’en soit pas trop affecté. En lisant cet article, j’ai pris conscience du peu de choses que je sais au sujet du vrai bonheur. En fait, le mien est généralement lié est à mes compulsions narcissiques de réussites personnelles. Comme il est troublant d’épier le bonheur de cette maman alors qu’elle déclare « I’m sad they have to go through this, but they have it, so you can optimize the heck out of that kid’s life,” Hartley said of other parents whose babies have microcephaly. “We are all happy. We love our lives. »

« Nous aimons notre vie ».

Par cet article, je ne veux pas me livrer à une quelconque forme d’autoflagellation. Dieu ne m’a pas donné des enfants malades, mes deux fils sont en pleine santé et spirituellement engagés. Or, dans sa bonté, Dieu a permis que Claire et Lola arrivent en ce monde dans les bras de Gwen, une maman à qui la grâce a été faite d’aimer ces deux petits bijoux inestimables. Ils sont nombreux les parents comme les Hartley pour qui réussir dans la vie est directement lié au bonheur que l’on apporte aux autres, et non à celui que l’on recherche pour soi-même.

Ici au Québec, nous avons la famille Godfrey qui est un modèle d’inspiration semblable. Je vous encourage à visionner ce clip[2] qui raconte la magnifique histoire de cette famille chrétienne qui a adopté des enfants souffrants.

Conclusion

Il serait trop facile de laisser la culpabilité nous envahir parce que nous ne trouvons pas en nous les ressources qui nous permettraient de manifester une aussi grande générosité, mais ce serait une erreur. Nous sommes qui nous sommes par la grâce de Dieu comme nous le rappelle l’apôtre Paul dans sa première lettre aux Corinthiens[3]. Il nous suffit seulement de savoir apprécier la vie de ceux à qui Dieu accorde cette grâce d’aimer autant pour y trouver notre petit rayon de bonheur. Oui, vraiment, cette histoire me bouleverse, mais combien plus elle me fait du bien.

Réal Gaudreault

[1] https://www.washingtonpost.com/news/inspired-life/wp/2016/02/03/what-this-amazing-mom-of-two-girls-with-microcephaley-has-to-say-about-zika-scare/?hpid=hp_rhp-top-table-main_no-name%3Ahomepage%2Fstory

[2] http://www.topchretien.com/toptv/view/7092/temoignage-de-jonathan-godfrey.html

[3] 1 Corinthiens 15

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3 Comments

  1. L’ULTIME HOMMAGE À RENDRE, SACHANT QUE TOUS CES HUMAINS FRAPPÉS DE TOUTES SORTES DE MANIÈRES PAR DES TRAGÉDIES, LES PLUS TERRIFIANTES; ET DONT ON NE PEUT EN MESURER LES VÉRITABLES IMPACTS SUR LES VICTIMES ELLES-MÊMES, MAIS AUSSI SUR CEUX SUR QUI ELLES REJAILLISSENT DE FAÇON TOUT AUSSI DRAMATIQUE;
    SACHANT QUE SUR UN PLAN HUMAIN (SI TANT EST QUE NOUS LE SOYONS) ON NE PUIT QUE COMPATIR ET ÊTRE ATTENDRI PAR UN SENTIMENT D’IMPUISSANCE QUI NOUS FAIT DIRE À LA FOIS: « MAIS QUELLES TORTURES !! » ET DU MÊME SOUFFLE : « COMMENT FONT-ILS POUR SURVIVRE À CELA !?».
    PARFOIS, L’APPEL EST SI FORT QU’IL RÉSUTE EN GESTES D’UNE GRANDE GÉNÉROSITÉ.
    BIEN ENTENDU, SOUTENONS-LES LORSQUE NOS CAPACITÉS LE PERMETTENT AFIN DE SOULAGER LEUR QUOTIDIEN.
    PRIONS, POUR LEUR BONHEUR… MALGRÉ TOUT.
    IL FAUT GARDER EN TÊTE QUE SI L’HISTOIRE HUMAINE EST PARFOIS LE THÉÂTRE DE TELLES CRUAUTÉS, LA GENÈSE REND TÉMOIGNAGE, CELA RÉSULTE DE LA CHUTE. CETTE CHUTE QUI SEMBLE FRAPPER PLUS FORTEMENT CERTAINS D’ENTRE NOUS. EN VOYANT CETTE PRISE SUR IMAGE DE PARENTS DÉVOUÉS À LEURS PETITS AMOURS, JE SUIS GAGNÉ PAR CETTE IDÉE (ET JE PARAPHRASE ICI ORWEL) QU’IL Y A DES GENS PLUS ÉGAUX QUE D’AUTRES…ET QUI ÉCHAPPENT À CES MISÈRES.
    CETTE PHOTO DE PARENTS D’ENFANTS VISIBLEMENT TRÈS HANDICAPÉS LAISSE CROIRE AU BONHEUR, ELLE NE PEUT ÊTRE QU’UNE VUE ROMANTIQUE DE LA RÉALITÉ À LAQUELLE CES PERSONNES DOIVENT (ET DEVRONT) FAIRE FACE. C’EST CONNU, MALHEUREUSEMENT, POUR BEAUCOUP DE CES PARENTS, ILS PAIENT LE PRIX FORT ET PAR DE LOURDES PERTES (DONT DE NOMBREUSES SÉPARATIONS) ET DRAMES (NE PENSONS QU’AU CAS LATIMER). CERTAINES ÉPREUVES SONT TELLEMENT IMPOSSIBLES À SUPPORTER, QUE JE LES QUALIFIRAIENT « D’ÉPREUVES DIVINES »; C’EST POURQUOI, ELLES DOIVENT ÊTRE ADRESSÉES ET ABANDONNÉES ENTRE LES MAINS DU DIVIN; OUI, C’EST CELA, IL Y A UNE SORTE DE RÉSIGNATION POSITIVE POUR TOUT CROYANT AU SEUL DIEU CAPABLE DE SAUVER. C’EST LÀ, TOUT LE DÉFI DE CES TRAGÉDIES ET L’INSTRUCTION QUE L’HUMANITÉ DOIT EN TIRER : S’HUMILIER ET ABANDONNER.
    DANS SON LIVRE SUR LE SUJET DE LA SOUFFRANCE, L’AUTEUR D.A. CARSON RECONNAIT BIEN QU’IL N’A PAS DE RÉPONSE À LA SOUFFRANCE. C’EST AVEC UNE GRANDE HUMILITÉ QU’IL CONCLU SUR L’ATTITUDE QUI DOIT HABITER L’AIDANT QU’IL EST DEVANT CES SOUFFRANCES INSUPPORTABLES :
    «Quant à la tâche bien plus noble qui consiste à enseigner le courage et la patience, je n’ai jamais été assez fou pour supposer que j’en avais les compétences; je n’ai rien non plus à offrir à mes lecteurs sinon ma conviction que, quand la souffrance doit être endurée, un peu de courage aide davantage que beaucoup de connaissance, un peu de sympathie humaine davantage que beaucoup de courage, et la plus intime touche de l’amour de Dieu bien plus que tout le reste. » Jusque à quand, p.308
    DEVANT LA SOUFFRANCE…GARDE LE SILENCE, RENDS DES ACTIONS DE GRÂCE ET PRIES. N’EST-CE PAS LÀ L’OCCASION SUPRÊME D’ÊTRE VISITÉ PAR L’ÉTRANGE ET MIRACULEUX BAUME DU CONSOLATEUR (LE ST-ESPRIT) ?
    L’ULTIME HOMMAGE, EST AU SEIGNEUR EN CE QUE PAR CES PERSONNES SOUFFRANTES, IL MONTRE SES CARACTÈRES SUPRÊMES. GLOIRE AU DIEU QUI FAIT LE MEILLEUR…ET LE PIRE, C’EST POUR NOUS SAUVER QU’IL FAIT CELA.
    Lamentations 3.26
    CB

  2. Difficile de voir la gloire de Dieu là où l’homme ne voit que désolation…la Croix sanglante en est pourtant la suprême expression.

    L’Écriture enseigne à ne pas nous illusionner:
    Quoi! Nous recevons de Dieu les choses agréables, et nous ne recevrions pas aussi la souffrance! Job 2.10

    L’Écriture enseigne à accepter ce que Sa main décide:
    Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que le nom du Seigneur soit béni. Job 1.21

    L’Écriture enseigne que ce n’est pas la délivrance, mais Sa grâce en laquelle nous devons espérer (Paul supplie la délivrance et le Seigneur lui répond):
    Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.

    Réclamons-la avec “l’urgence du mourant” !

    Eternel, tu le vois ! ne reste pas en silence ! Seigneur, ne t’éloigne pas de moi! Psaumes 35:22

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