Contrairement à une idée reçue, le début de la science moderne n’est pas spécifiquement imputable à Galilée, de nombreux scientifiques étaient déjà l’œuvre à son époque : Johannes Kepler (1571-1630), René Descartes (1596-1650), John Napier (1550-1617, Blaise Pascal (1623-1662), Isaac Newton (1643-1727), Gottfried Leibniz (1646-1716) et des dizaines d’autres. Tous ces hommes étaient des chrétiens convaincus qui ne voyaient nullement la science comme une discipline en opposition avec le christianisme.
Il est intérressant de savoir comment on a récupéré négativement le débat touchant l’affaire Galilée. Cette affaire n’aura pas été la première (ne sera pas la dernière) qui “casse du sucre” sur le dos des grandes religions. Et comme vous le soumettez, ce n’est pas faux de dire qu’il y aurait eu des récits de l’histoire qui démontrent la difficile cohabitation entre religion et science. Le problème de ce que vous soulevez ici M Gaudreault, c’est qu’on a détourné le fond du véritable débat du cas précis de M. Galilei. L’intention malveillante existe et malheureusement, elle n’est pas la panacée des seuls détracteurs de l’évangile. Notre propre “cours arrière” comme croyant en contient et nous a piégé plus d’une fois. Des deux (le croyant ou l’Écriture) l’Écriture demeure la source la plus crédible. Ce sont nos raisonnements qui la “pollue”. C’est justement le ministère qui vous occupe et j’en suis édifié. Il nous reste toujours ce fond religieux qui nous guette et nous enferme dans une vision pour le moins étriquée. Il faut être honnête et s’examiner: nos insécurités sont souvent le fond inconscient de toute cette bêtise.
Ainsi, il n’est pas faux de dire que certains mouvements religieux (parfois certains prétendus évangéliques; ne pensons qu’à la «Bible belt» américaine où certains font la promotion d’une certaine ségrégation) méritent que certains intervenants les dénoncent vertement. À ce moment de votre réflexion, profitons-en comme croyant, pour faire un certain “ménage” de tout ces clichés (et ils sont nombreux) qui nuisent non seulement à la réputation de nos institutions évangéliques mais au premier chef, à celle de Christ et de son peuple.
En plus de nous exposer à la critique de nos contemporains (pour des raisons tout à fait justes), nous nous faisons complices de l’ennemi qui veut susciter la confusion et la réprobation du Maître.
Lorsque j’entends (et je me suis vu moi-même) comment parfois nous présentons l’évangile, je ne suis pas particulièrement content du manque de rigueur (ce à quoi je m’avertis moi-même: rigueur et honnêteté. Je n’y suis pas arrivé encore mais par sa grâce…). J’ai cru percevoir chez certains que le discours ne visent pas tant l’auditeur que celui qui le livre qui veut se convaincre…
Il ne s’agit pas ici de transformer notre témoignage en une gnose insipide (gr. gnosis/sophia: connaissance intellectuelle ou pureté de sagesse) mais plutôt d”implorer l’Esprit pour qu’une véritable connaissance se manifeste (du gr: epignosis Éph 4.13). Comme Paul le cite très bien: «…non pas en sagesse de parole…» On sait où peut conduire une certaine élévation intellectuelle et/ou religieuse:
«Car l’érudition -gr.sophia- de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse»
Alors, comme Paul nous le rappelle:
«Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages.» Éph. 5.15