L’Évangile face à un monde déstructuré

Une histoire, des hommes et des idées (Le postmodernisme, une période de l’histoire que Dieu a prévu d’avance)

Comment notre monde en est-il arrivé là? Je veux dire ici, comment l’homme est-il arrivé de lui-même à détruire tous ses rêves et ses espoirs en un monde meilleur? Il y a bien quelques naïfs qui espèrent encore que la bonté de l’homme triomphera un jour de la bêtise humaine. Mais pour ceux qui font preuve d’un peu plus de lucidité, on le sent bien, notre monde se dirige tout droit vers la catastrophe. D’ailleurs, où sont passés ces troubadours optimismes qui dans les années 80-90 on fait fortune en publiant des livres positifs? Même eux doivent être déprimés.

Je pourrais dresser la liste des insatisfactions et des frustrations sociales qui tapissent nos bulletins de nouvelles. Je pourrais aussi parler des grandes insécurités mondiales provoquées par des actes terroristes de moins en moins prévisibles ainsi que l’ébranlement du système monétaire mondial. Et ce, sans oublier le péril écologique qui s’agrave de jour en jour. En dressant cette liste des horreurs, mon intention n’est pas d’exploiter les frayeurs de quiconque, mais d’expliquer comment nous en sommes arrivés là.

Voici un très bref résumé des 3 derniers siècles qui montrent le cheminement des idées depuis le XVIIIe siècle à nos jours.

Un peu d’histoire

Le XVIIIe siècle

Ce siècle est celui durant lequel se sont forgées les grandes idées qui promettaient d’énormes changements sociaux en Occident. C’est le siècle de la Révolution française par lequel s’opère un virage décisif vers la modernité.

– Les royautés cèdent la place à des systèmes politiques plus démocratiques.

– Les pouvoirs absolus de l’Église sur les populations sont démantelés.

– De nouvelles règles d’égalité et de justice sociale se mettent en place.

– L’accès à éducation pour tous est une idée qui fait son chemin.

– La science et le progrès font rêver le plus grand nombre.

En bref, les hommes du XVIIIe siècle rêvent d’un monde meilleur pour l’humanité. Les premiers balbutiements scientifiques permettent de faire des percées dans la compréhension des grands mystères de la nature. Autant la biologie que l’astronomie deviennent soudainement compréhensibles. Et plus l’homme comprend par lui-même les fonctionnements de la nature, moins l’idée d’un Dieu créateur fait partie de l’équation.

Le XIXe siècle

Arrive ensuite le 19e siècle qui fait entrer l’humanité dans l’ère de l’optimisme. Ce siècle est celui des grandes inventions : le moteur à vapeur, les chemins de fer, l’électricité, les grands bateaux, le téléphone, la photographie et de multiples autres innovations qui changent la vie des gens de ce siècle ingénieux. Puis, en 1859, Charles Darwin publie sont ouvrage majeur : L’Origine des espèces, au moyen de la sélection naturelle. Non seulement l’homme du 19e siècle se découvre ingénieux, mais la publication de ce livre envoie une onde de choc dans les milieux universitaires, chez les érudits de tous les domaines de recherche.

L’origine de l’homme, ce grand mystère qu’on expliquait jusqu’alors par un acte créateur de Dieu est remis en question. Cette nouvelle idée n’est pas d’abord accueillie comme une bonne nouvelle puisqu’elle attaque de front le postulat même de l’existence de Dieu. Mais peu importe, cette idée fait son chemin contre vent et marée au point de détrôner la cosmologie biblique dans les grandes universités occidentales.

Décidément, des jours meilleurs s’en viennent pour l’humanité, voilà ce que l’on aime croire. Vers la fin du 19e siècle, l’optimisme est à son comble. Tant dans le domaine politique, que scientifique et technique ainsi que dans le champ philosophique tout indique que le monde ira de mieux en mieux, car l’homme dirige désormais sa destinée, et ce à tous points de vue. L’instruction et l’éducation sont accessibles au plus grand nombre. La foi chrétienne se veut de moins en moins influente dans la société, car l’homme préfère de plus en plus croire en l’homme. Finalement, l’homme semble plus convaincu que l’espoir d’un monde meilleur se trouve en lui-même.

Le XXe siècle

Au début du 20e siècle, pas de doute, l’homme est capable de diriger sa destinée. Il y a bien certaines idées politiques aux parfums extrémistes qui s’entendent ici et là, mais dans l’ensemble, tout évolue rapidement vers quelque chose de prometteur. L’eugénisme (1883) de Francis Galton promet une amélioration des conditions vie de la race humaine. Les avancées médicales étirent l’espérance de vie des êtres humains. Les systèmes de communications rapprochent tous les citoyens du monde. Les automobiles sont accessibles à un plus grand nombre d’usagés. On commence même à voyager en avion. On parle même de la possibilité de voyager dans l’espace. Incroyable non?

Et puis, la débâcle

En avril 1912 le Titanic coule; une catastrophe aussi inattendue qu’improbable. Le génie de l’homme se heurte à un gros morceau de glace. De 1914 à 1918, la Première Guerre mondiale tue un peu moins de 20 millions de personnes. Le génocide arménien et la révolution bolchévique ainsi quelques autres carnages à saveur politiques tuent des millions de personnes encore. Puis arrivent la Seconde Guerre mondiale et ses 50 millions de morts qui sonnent le glas d’une humanité qui se croyait enfin libre de sa propre bêtise. Il semble bien que non. Si autrefois l’homme était un fou ignorant, maintenant, il est un fou instruit. Ce sont bien les bonnes idées issues des nouvelles technologies scientifiques qui au final, sont récupérées pour en faire des armes de guerre.

Les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale sont celles d’un nouveau virage : le monde moderne cède sa place au postmodernisme.

Le postmodernisme

Bien des choses peuvent être dites au sujet de cette période dans laquelle nous vivons aujourd’hui, mais si on veut la résumer de manière toute simple, disons simplement ceci : le postmodernisme est cette période de l’histoire humaine où l’homme a perdu foi en Dieu et foi en l’homme. C’est l’homme de la démission, c’est l’homme qui ne croit plus en un monde meilleur. Comme il a perdu foi en un monde meilleur, il considère la vie à travers le paradigme de l’instantanéité. S’il n’y a pas de futur qui le fait rêver, amusons-nous maintenant alors. Profitons de la vie pendant que nous en avons l’occasion, car demain, demain, demain, on ne sera peut-être plus là?

Une histoire, des hommes et des idées La prochaine série d’émission Une histoire, des hommes et des idées sera mise en ondes vers la fin janvier. Il y sera question des grandes idées qui dominent le monde postmoderne dans lequel nous vivons. Le postmodernisme, une période de l’histoire que Dieu a prévu d’avance.

Réal Gaudreault

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