L’apôtre Paul le 514e

Vous êtes-vous déjà senti comme le dernier des derniers?  Comme si vous étiez la personne que personne ne remarque parce que vous êtes loin, mais vraiment loin sur une liste d’attente?  Imaginez que vous faites partie d’une entreprise qui emploient 514 personnes et que sous êtes au 514^e rang des priorités de votre patron.  Vous êtes le dernier arrivé et personne ne prend garde à vous.  Eh bien, saviez-vous que cette situation est précisément celle vécue par le grand apôtre Paul.  C’est lui-même qui nous apprend ce fait dans le chapitre 15 de sa première lettre aux Corinthiens.

1 Corinthiens 15 : 3-7

« 3  Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; 4  qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures ; 5  et qu’il est apparu à Céphas, puis aux douze. 6  Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts. 7  Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. 8  Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton. »

Plus de 500 frères

Jésus est apparu aux 12, ensuite, à plus de 500 frères, ensuite à Jacques et enfin à Paul, ce qui fait 514 personnes.  Bon, je sais bien que le chiffre 514 n’est pas très précis puisque l’apôtre nous dit que Jésus est apparu à plus de 500 frères.  Que Paul ait été le  514^e ou le 538^e ne change rien à l’idée, car dans les faits, il est arrivé très loin derrière les autres apôtres.

Après eux tous…

Si l’apôtre Paul a reçu un appel aussi important que celui d’apporter l’Évangile aux païens, pourquoi Dieu a-t-il négligé de l’appeler plus tôt dans sa vie?  Paul lui-même souligne que c’est seulement « après eux tous » que le Seigneur lui est finalement apparu.  Mais soyons clairs dès maintenant, l’apôtre ne fait pas cette remarque comme si il s’était senti négligé, bien au contraire.  L’appel de Dieu pour Paul comme pour nous tous est une grâce imméritée que nul ne peut revendiquer.  Dieu fait toute chose bonne en son temps[1].

Qui que vous soyez, et quelle que soit l’importance que l’on vous accorde dans votre église, vous devez absolument comprendre que votre vocation n’est pas liée à qui vous êtes, mais à qui Dieu appel. Que vous ayez l’impression d’être le 514^e disciple en importance dans votre communauté chrétienne ne change rien au fait que le jour où Dieu jugera opportun de vous inviter dans ses œuvres qu’il a préparées d’avance pour vous, la chose arrivera selon sa volonté[2].  Pour le moment, apprenez seulement à être trouvé fidèle, non seulement devant Dieu, mais aussi devant les hommes[3].

Malgré les misères de la vie

Vous ne devez pas vous rejeter vous-même parce que vous seriez, à vos yeux, une mauvaise personne habitée par un passé douloureux.  Ce n’est pas vraiment ce que vous êtes qui importe devant le Seigneur, mais qui lui a décidé d’appeler.  L’apôtre Paul ne méritait pas d’être élevé au rang d’apôtre si on considère les misères de son ancienne vie.  « 12 Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, à Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu’il m’a jugé fidèle, en m’établissant dans le ministère, 13  moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité… »[4]

J’ai travaillé plus qu’eux tous

Mais voilà, du 514^e rang où le Seigneur l’a choisi, Paul est devenu l’apôtre par excellence que nous apprécions aujourd’hui par la richesse de son enseignement.  Écoutons-le encore : « 9  car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. 10  Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n’a pas été vaine ; loin de là, j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. 11  Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru. »[5]

Conclusion

Ce ne sont pas les gens autour de nous ni même les leaders de nos églises qui sont le principal obstacle à notre appel, mais nous-mêmes.  Tout se trouve dans les attitudes qui gèrent notre cœur.  Il faut savoir attendre le moment choisi par le Seigneur, même si cela veut dire que 513 personnes passeront avant nous.  Le temps qui passe ne sera jamais pour nous un obstacle pour réussir la mission que Dieu veut nous confier.  Comme l’apôtre nous le dit ici : « j’ai travaillé plus qu’eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. »

Réal Gaudreault

[1] Écclésiaste 3:11

[2] Éphésiens 2: 10

[3] 2 Corinthiens 8: 21

[4] 1 Timothée 1: 12-13

[5] 1 Corinthiens 15: 9-11