Entre l’amour de Dieu et la tolérance (mariage gai)

Plus tôt cette semaine, nous avons appris que l’Église protestante unie de France consentira désormais à bénir les mariages entre personnes de même sexe[1].  Depuis cette annonce, les chrétiens s’animent sur les réseaux sociaux.  Si pour la plupart, cette décision est vue comme un mépris flagrant des Sainte-Écriture au profit d’une attitude trop conciliante à l’égard des valeurs progressistes de ce monde, pour plusieurs autres, c’est plutôt là un pas dans la bonne direction.

Voyons un peu le discours

Du point de vue des pasteurs qui défendent ce choix, la Bible ne serait pas contre le mariage entre personnes de même sexe s’il implique des chrétiens pour qui la fidélité dans l’amour conjugal est au cœur de cet engagement.  Toujours selon ces pasteurs, ce n’est pas tant l’homosexualité qui pose problème dans la Bible, mais le libertinage sexuel.  Donc, pourquoi refuser cette bénédiction à des gens qui désirent unir leur destinée dans les liens sacrés du mariage si cet engagement repose sur une valeur biblique telle que la fidélité.  Et puisque l’amour est l’une des principales valeurs du Nouveau-Testament, qui sommes-nous pour juger les motifs de ceux qui s’aiment et qui désirent s’engager dans une relation stable et fidèle?  Après tout, Jésus n’a-t-il pas dit de ne pas juger?

Ah, ces légalistes…

Du côté de ceux qui désapprouvent une telle union, l’argumentaire est toujours le même : la règle de l’Ancien-Testament qui régit la conduite sexuelle des hommes stipule que l’homosexualité est une abomination.[2]  De plus, l’apôtre Paul réaffirme cette idée dans sa lettre aux Romains en ces termes ; « et de même les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. »[3]  Mais voilà, pour les chrétiens gagnés aux valeurs théologiques libérales, soutenir un tel discours, même s’il est biblique relève d’une attitude légaliste qui ne tient pas compte de l’évolution des mœurs.

L’évolution des mœurs?

Du point de vue de plusieurs pasteurs libéraux, les valeurs morales défendues dans la Bible ne sont pas nécessairement représentatives de la pensée divine.  Ces valeurs rétrogrades correspondraient plutôt à une forme d’ignorance entretenue par les juifs du temps des apôtres.  Autrement dit, la Parole de Dieu n’est que partiellement inspirée par Dieu et certaines de ses parties sont des emprunts culturels des milieux où vivaient les auteurs inspirés.  Certains vont jusqu’à dire que la pensée de Dieu s’inscrit dans un processus d’évolution qui accompagne progressivement le développement de la raison de l’homme.  Si donc le progrès de la raison de l’homme l’amène à approuver le mariage entre personnes de même sexe, c’est parce que Dieu serait discrètement l’inspirateur de cette approbation.  Comme si Dieu était lui-même un être en évolution.[4]  Évidemment, ce raisonnement montre bien tout le ridicule de l’argumentaire d’une théologie libérale aux saveurs progressistes.

Et la tolérance elle…?

L’élément qui me semble miner ce débat repose essentiellement sur le sacro-saint principe de tolérance telle que nous le concevons au XXIe siècle. Lorsque je lis les commentaires des chrétiens qui appuient, bien que timidement, la bénédiction des mariages gais, je les sens coincer dans un espace de confusion entre la définition de l’amour selon la Bible, et la tolérance qu’ils assument être également une valeur biblique. Pour eux, l’amour inconditionnel de Jésus se traduit par une attitude dite tolérante envers le pécheur. Puisque Dieu est amour, il est forcément tolérant se disent-ils. Mais est-ce bien vrai?

Jésus était-il tolérant?

Ceux qui exhortent l’Église à manifester davantage de tolérance envers les homosexuels croient qu’en agissant de la sorte les chrétiens seraient plus fidèles au message d’amour de Dieu.  Bien entendu, le message de l’amour de Dieu s’incarne effectivement dans une attitude gracieuse à l’égard du pécheur, nul ne peut le nier.  Mais à la fois, la tolérance telle que notre monde la conçoit, et l’attitude gracieuse qu’enseigne l’Écriture, sont deux concepts profondément différents.  Pour le monde, être tolérant c’est d’être accommodant, ce qui ne rime pas tout à fait avec la nécessité biblique de la repentance.  La tolérance n’invite pas au changement et s’oppose généralement à l’idée d’une transformation morale susceptible de rendre libre le pécheur.  Non, la tolérance veut accommoder le pécheur pour lui éviter toute volte-face.  La tolérance insiste plutôt sur l’idée de laisser le pécheur libre de vivre dans l’esclavage de son péché.  Ce genre de tolérance désapprouve la nécessité pour le pécheur de reconnaitre sa faute pour en recevoir le pardon.

Selon cette forme de tolérance, l’amour de Dieu n’est pas donné en vue du pardon de la faute, mais en vue de son approbation.  Dire à un pécheur qu’il ait à se repentir relève d’un manque d’amour.  Évidemment, on ne trouve rien dans la pensée néotestamentaire qui appuie une telle idée.  Cette conception de l’amour de Dieu n’est définitivement pas compatible avec la doctrine biblique de la justification.

Selon l’Évangile, l’amour de Dieu relève et accorde entièrement le pardon au pécheur, quelle que soit la nature de sa faute.[5]  Mais cette grâce de Dieu ne profite réellement qu’à celui qui reconnait sa condition de pécheur et qui désire en recevoir le pardon et la délivrance.  Et c’est  la grandeur de ce pardon qui conduit le pécheur sur le chemin qui mène vers la liberté.

Bien que Dieu est amour et que cet amour est réel pour tous les hommes quelques soient leur condition, aucun pécheur ne recevra le pardon de ses fautes sur la base de la tolérance, car c’est par la grâce de Dieu que le pécheur est sauvé.

Réal Gaudreault

[1] http://www.metronews.fr/info/l-eglise-protestante-unie-de-france-autorise-la-benediction-des-couples-homosexuels/moeq!KAWqlSZ0WjbM/

 

[2] Lévitique 18: 22, Lévitique 20: 13

[3] Romains 1: 27

[4] J’ai personnellement participé à un débat sur cette hypothèse avec un théologien libéral qui défendait cette position en 2014.

[5] Éphésiens 2:8-9

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3 Comments

  1. Dieu a créé l’homme et la femme c’est dire a Dieu qu’il s’est trompé…
    de plus des gens du monde me dise qu’ils ne veulent suivre Dieu pour cela et de même pour les relations sexuelles avant le mariage.

  2. A mon humble avis, Dieu est Amour mais je crois qu’Il brandit d’abord sa justice et sa sainteté d’abord. Dieu n’aimait-t-Il pas son Fils unique Jésus? Le seul endroit où nous voyons le comble de cet amour c’est Sa justice qui Le condamne d’abord pour libérer l’amour dans sa plénitude. Dans tous les cas, ce sont des signes avant coureurs des derniers temps. Maranatha Jésus revient bientôt.

  3. C’est d’une évidence aveuglante que Dieu est Dieu, qu’Il se rit des moqueurs et insencés.,qui refuse de croire en Son œuvre et Sa divinité . Je suis toujours abasourdi de voir qu’il y a encore de nos jours tant de gens qui semblent intelligents et cultivés qui refuse de croire en Dieu, Ses œuvres et surtout en son fils Jésus, C’est Lui qui détient ton ´´laisser passer’´ pour le paradis. Hey!! allume

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