Au cours de l’histoire, nombreux sont ceux pour qui cette question fut l’objet d’une attention particulière. Derrière son apparence anodine, cette question cache quelque chose de beaucoup plus fondamental : qui sommes-nous? D’où venons-nous? Pourquoi sommes-nous là?
Le jour où l’homme fut séparé de Dieu et chassé de l’Éden en Genèse 3, il fut à la fois séparé de la vérité. On ne parle pas ici de la vérité dans son rapport avec le mensonge, mais bien de la vérité en termes d’origine, de cause première de tout ce qui est. Avant la Chute, l’homme ne se demande jamais qu’elle est la vérité sur son origine, car la cause première du point de vue où il se trouve en Eden est là, devant lui, présente dans toute sa gloire. Mais voilà, ce que l’homme perd par sa désobéissance est non seulement son rapport immédiat avec Dieu son créateur, mais son rapport avec la cause première qui le fait exister. Chassé du jardin, l’homme ne sait plus qui il est, ni d’où il vient. Il est perdu.
À la recherche de ses origines
Comme ce sentiment fort qui anime un enfant adopté de chercher à renouer avec ses parents naturels, ainsi en est-il de l’homme depuis qu’il fut chassé de l’Éden, il a besoin de retrouver ses origines perdues. Qu’il s’agisse des philosophes de l’antiquité ou des religions aux quatre coins du monde jusqu’aux scientifiques qui depuis quelques siècles s’acharnent à comprendre d’où nous venons, tous ont une même quête : qu’est-ce que la vérité? Qu’est-ce que la théorie de l’évolution sinon une énième tentative de remonter le temps pour espérer trouver le moment premier, ce moment qui est responsable de la suite des évènements qui un jour nous a fait naitre en ce monde.
Saisir le réel
La quête de sens, voilà le grand défi de l’homme. Il y a dans cette quête un désir profond de saisir le réel, le vrai. Nous savons que nous existons dans la réalité de tous les jours, mais nous ne sommes pas capables de relier cette réalité d’existence à une vérité dont l’origine serait parfaitement claire. Même l’idée de l’existence d’un Dieu créateur ne fait pas de sens pour la plupart des gens, car une telle croyance ramène automatiquement à une autre question : si un dieu quelconque a créé l’homme et l’univers, qui dont a créé ce dieu créateur? Cette quête soulève des questions sans limites.
L’infinie de tous les côtés
Nous vivons sur une planète entre deux infinités vertigineuses. D’une part nous avons au-dessus de nos têtes un univers infini donc nous ne pouvons nier la réalité, mais à la fois, l’idée même qu’il soit infini ne fait pas de sens. Comment expliquer qu’une chose infiniment grande n’ait pas de fin? Tout finit par finir, mais il semble que cela n’est pas vrai pour l’univers. Et même s’il avait une limite, qu’est-ce qu’il aurait derrière cette limite? De l’autre côté, la lunette de nos meilleurs microscopes nous fait découvrir un autre univers de l’infiniment petit. Voilà un autre univers sans fin. Là encore, c’est le vertige. Et nous, les humains, comme des aveugles, nous tâtonnons des deux côtés pour trouver des réponses à notre quête de sens.
Mais il y a Jésus
Ce qui m’a échappé pendant très longtemps dans la vie chrétienne est que Jésus ne se présente pas seulement comme le Dieu incarné venu sauver l’homme de ses péchés. Puisqu’il se décrit lui-même comme le créateur de toutes choses, Jésus prétend aussi être la réponse à la quête de sens de l’homme. Il déclare « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. »[1] Dans le grec, le mot commencement est arche qui signifie, origine. Et le mot fin vient du mot telos qui signifie, finalité. L’idée exprimée derrière ces mots est que Jésus se décrit comme la limite de toute réalité. Avant Lui il n’existe rien et après Lui il n’y a rien.
L’Éternité n’est pas tant une vie dans la longévité du temps dans sa dimension actuelle, mais une nouvelle réalité hors de ce temps où l’homme racheté rencontre et connait Dieu. « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.[2] » Jésus n’est pas seulement le commencement et la fin du temps tel que nous le connaissons, mais l’origine et la finalité de tout ce qui peut être su et connu. En dehors de Lui est le néant, l’inexistant.
Qu’est-ce que la vérité
La question de Pilate à Jésus : « Qu’est-ce que la vérité » était fondamental. Juste avant, Jésus avait dit à Pilate « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » En écoutant Jésus, Pilate comprend que celui qui est devant lui prétend connaitre la vérité. Non pas la vérité dans de ce qui est contraire au mensonge, mais vérité dans le sens de ce qui est ontologiquement vrai. « Qu’est-ce que l’être ». C’est-à-dire, qu’est-ce que l’homme, d’où vient-il et pourquoi est-il là? Jésus est venu dans le monde pour rendre témoignage de la vérité, car disait-il un peu plus tôt dans l’Évangile de Jean. « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi[3]. »
Ce texte biblique affirme que Jésus est l’auteur et l’origine de la vie, qu’il est la vérité dans le sens où il est l’unique réalité qui nous réconcilie avec le véritable et qu’il est l’unique chemin par lequel nous puissions accéder à cette réalité éternelle. En cela, Jésus se présente comme l’Éternel des armées d’Ésaie où il est écrit : « « Je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n’y a point de Dieu[4] »
Conclusion
Plus j’apprends à connaitre Jésus mon sauveur, plus je suis émerveillé par sa grandeur. Et plus je suis émerveillé par sa grandeur, plus j’abonde en Action de grâce pour la grâce qu’il m’accorde de s’être fait connaitre à moi. Comme dit le cantique : « Comment un Dieu si grand ait pu penser à moi. »
Réal Gaudreault (Pasteur)
Église
En Chemin
[1] Apocalypse 22 : 13
[2] Jean 17 : 3
[3] Jean 14 : 6
[4] Ésaie 44 : 6
Contrairement à Pilate, nous qui sommes de l’autre côté du récit de sa crucifixion, nous connaissons ce qu’est la Vérité. En fait, nous savons QUI est la vérité. Nous ne connaissons pas toutes les vérités qui se trouvent en Lui, cachées et révélées à qui il veut les révéler. Au moment qui lui convient. Mais nous avons le privilège d’être convaincu par l’Esprit qu’IL est la Vérité incarné, et cela nous suffit. C’est ce que nous enseigne l’Écriture. Jésus est venu en contradiction à tous les concepts et cela se confirme d’autant plus, par le mode de vie de nos contemporains déroutés. C’était sa Mission Luc 2.34, prenons-en exemple.
Quand Jésus déclare: «Je suis le chemin, la vérité et la vie» Jean14, il n’est pas en train de dire qu’il faut que l’humanité accomplisse le chemin qu’il a accompli pour avoir connaissance de cette Vérité. Il dit qu’IL EST cette Vérité, nul besoin de prendre des moyens humains pour l’atteindre (ex: par la connaissance naturelle, ce qui serait du gnosticisme), la comprendre ou l’appliquer. Comme IL EST par sa nature même, la Vérité, il déclare qu’IL l’a lui-même incarné parfaitement et invite les humains à le fixer lui, aller à lui et le fixer ! Et nous serons guéri, guéri de l’angoisse d’un monde sans sens.
Plusieurs diront devant l’Arche du salut qu’il représente: «Comment cela “simplement le fixer” ? Aide-toi et le ciel t’aidera mon vieux ! Foutaise !» C’est exactement ce qu’il ne faut pas croire et toute l’Écriture le rappelle avec force. L’Oeuvre transformatrice ne résulte pas en efforts humains, ce seraient contraire à l’enseignement évangélique (Jean 1.12); nous sommes le produits de SON travail. Juste être là et déposer à ses pieds tout ce que nous sommes, il s’occupe de tout. Pour mémoire, je rappelle ce judicieux conseil de M Deslongchamps qui, dans un de ses enseignements inspirés par cette idée, lançait à son auditoire: «Le Seigneur te dit : tasse-toi, je m’occupe de ta vie »
N’est-il pas dit: Cherchez premièrement (proton) le Royaume des cieux et sa Justice» ; proton=le centre, ce qui est vital…plus qu’un revenu de travail…
D’ailleurs, quand il déclare: «je suis…le chemin», il ne demande pas de faire le chemin qu’il a déjà fait. (Impossible à un humain) C’est LUI qui a traversé les cieux et qui a TOUT ACCOMPLI en matière de Justice. Difficile de résister à la pression de nos contemporains qui condamnent ceux qui n’adorent pas le veau d’or qu’est le “dieu travail” comme ultime accomplissement…
Cantique des degrés. De Salomon. Si l’Eternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent travaillent en vain; si l’Eternel ne garde la ville, celui qui la garde veille en vain. En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard, Et mangez-vous le pain de douleur (travail); Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil. Ps 127
S’il a été «le chemin, la vérité et la vie», à combien plus forte raison, IL EST le travail !
Frères et sœurs, entrons dans SON Sabbat ! Fixons-le LUI et éloignons-nous des illusions que nous fait reluire la dévotion du dieu-travail. Plutôt être esclave de Christ, que d’un emploi qui m’éloigne de lui. Le diable se frotte les mains de nous voir ainsi accaparé à autre chose qu’à Celui qui accorde TOUTE choses véritables.
«Vous avez tout pleinement en Lui» Col 2