L’opium des bien-pensants (l’affaire Kim Davis)

Qui n’a pas entendu parler de Kim Davis, cette greffière du Kentucky qu’on a mis en prison après qu’elle ait refusé de délivrer un certificat de mariage à des personnes de même sexe[1]? Le jugement d’emprisonnement stipulait que Mme Davis ne pourrait quitter la prison tant et aussi longtemps qu’elle refuserait de se conformer à la décision du tribunal. On menaçait même de la garder en prison des mois s’il le fallait. Mais quelques jours plus tard, le même juge qui l’avait incarcéré n’a pas eu le choix de la remettre en liberté sans lui imposer de délivrer le certificat de mariage en question[2]. Pourquoi? Parce que son jugement était tout simplement ridicule.

Nombreux sont ceux qui soutiennent que Mme Davis, en sa qualité d’employée de l’État, n’avait pas le droit d’imposer ses convictions religieuses puisque sa fonction de greffière l’oblige à desservir la population sans égard à leur orientation sexuelle. Je suis plutôt de cet avis. Effectivement, si j’occupe une fonction qui fait de moi un représentant de l’État, je dois appliquer les lois de l’État et non agir en vertu de mes convictions personnelles. Mme Davis semble être d’un autre avis à ce sujet. Pour elle, la liberté de conscience est une valeur sacrée qu’aucune loi humaine ne saurait dépasser. A-t-elle raison ou a-t-elle tort? Peu importe, car le vrai problème n’est pas là.

Rattraper par le ridicule

Cinq jours après son incarcération le juge David Bunning libère la dame et se rend compte qu’il est rattrapé par le ridicule de son propre jugement. Pourquoi? Parce que la dame est prête à demeurer en prison aussi longtemps qu’il le faudra, car pour elle, elle n’a commis aucun crime sinon celui d’honorer sa conscience. Voyez-vous le problème ici? Habituellement au États-Unis, la prison est pour les criminels, les voleurs, les violents, les agresseurs, les trafiquants et les mafieux. Mme Kim Davis n’a commis aucun de ces crimes, en fait, elle n’a rien fait de mal sinon que d’obéir à sa conscience. Cette affaire à montrer tout le ridicule de la société dans laquelle on se trouve actuellement.

Peu importe quelle est votre opinion au sujet du mariage entre personnes de même sexe, car la vraie question est plutôt : est-il normal qu’en en 2015 en Amérique, on emprisonne une femme sans histoire parce que sa conscience lui dicte de ne pas s’associer à une pratique qui va contre ses convictions? Non, ce n’est pas normal. On aurait bien pu lui assigner une autre fonction ou tout simplement permettre qu’un autre greffier gère cette demande particulière. Cette affaire était montée de toute pièce par le couple gai en question. Preuve en est qu’ils se sont présenté avec des caméramans en vue de faire de cette femme l’exemple typique de la méchante homophobe. Toujours la même rengaine, si vous n’approuvez pas les valeurs de la communauté gaie, vous être un homophobe.

Cette femme a eu le courage d’honorer sa conscience, ce que bien des chrétiens de notre temps n’arrivent plus à faire. Le réel enjeu derrière cette affaire est la liberté de conscience et non pas seulement le droit de gais à se marier légalement. Si vous pensez que cela n’est pas grave, détrompez-vous, car cette affaire n’est que la pointe de l’iceberg qui montre bien le profil de la société intolérante qui s’amène, laquelle est dominée par une nouvelle génération de technocrates dopés à l’opium postmoderne de la morale des bien-pensants.

Le ridicule ne tu pas

Le ridicule ne tue pas certes, mais en Amérique le ridicule peut vous conduire en prison. Ce qui cloche en Occident actuellement c’est qu’une minorité de citoyens que représente la communauté gaie, laquelle ne dépasse pas les 3 à 4% de la population, peut imposer à la majorité de plier le genou devant ses dogmes. Je ne suis pas en train de dire que les homosexuels ne devraient pas avoir des droits, voire même celui de se marier s’ils le désirent, je suis en train de dire que cette communauté ne devrait pas avoir le droit de s’imposer à la majorité sous la menace de poursuites judiciaires onéreuses ou comme dans le cas de Mme Davis, l’emprisonnement.

Aux portes de l’église

Ne vous y trompez pas, si on peut emprisonner une femme sans histoire parce qu’elle a refusé de délivrer un certificat de mariage à un couple gai, c’est que bientôt des pasteurs et des célébrants chrétiens subiront la même menace. Pour des motifs d’accommodements raisonnables, croyez-vous que les églises chrétiennes devraient se montrer ouvertes et accepter de marier les gais? Croyez-vous que l’amour de Dieu devrait faire en sorte que nous devenions plus tolérants pour ce genre de demande?

Vous qui lisez l’Écriture depuis des années, répondez franchement à cette question : croyez-vous vraiment que Jésus aurait approuvé le mariage entre personnes de même sexe dans le seul but de se monter bon joueur avec les pécheurs? L’apôtre Paul aurait-il assisté à un mariage gai, ou même l’aurait-il même célébré? Croyez-vous vraiment que les apôtres auraient pacifiquement accepté d’être associés à des pratiques contraires aux valeurs de la Révélation dont ils étaient les portes-paroles? Vous savez aussi bien que moi que la réponse à toutes ces questions est NON.

Pourtant, ces hommes ne sont-ils pas des témoins inspirés de l’amour de Dieu pour les pécheurs? N’avaient-ils pas de la grâce de Dieu une compréhension de loin supérieure à celle que nous avons?

Réal Gaudreault

[1] http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201509/03/01-4897625-kentucky-une-greffiere-opposee-au-mariage-gai-condamnee-a-la-prison.php

[2] http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201509/08/01-4898641-kentucky-la-greffiere-opposee-au-mariage-gai-liberee-de-prison.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4898259_article_POS3

 

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