Tout comme la lumière trouve sa raison d’être dans l’objet qu’elle éclaire de ses rayons, ainsi en est-il de l’humilité qui trouve sa raison d’être dans le rapport de l’homme avec son semblable. L’autre qui, selon l’apôtre Paul, doit être vu comme plus grand que soi-même. « … mais que l’humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. » Rom 12 : 3-4.
Comment peut-on vivre cette indispensable vertu qu’est l’humilité dans un monde qui nous incite à vivre nos vies que pour nous-mêmes?
Merci Seigneur pour ton instruction, que Réal soit ton instrument, ton porte-voix pour la suite.
L’humilité c’est…(entre autres choses)
-céder sa place dans l’autobus, le tramway, «en chemin» dans cette vie à plus vulnérable, au risque de perdre de son confort, de sa notoriété… en silence («dans le secret»)
-«choisir la dernière place» en silence; c’est faire le choix consciemment et non se la faire imposer en silence.
-c’est perdre tout avantage, pour le profit d’un (ou des) autre (s)… en silence («dans le secret»)
-c’est payer le prix de notre réputation (supporter l’injure et l’injustice), se consolant d’être à Christ… en silence («dans le secret»)
-c’est donner «d’une main» (la gauche) sans que l’autre (la droite) ne le sache …en silence (dans le secret)
-c’est écouter l’autre (croyant ou non) avec l’attente que Dieu nous parle par sa bouche. …en silence (dans le secret) et l’exhorter avec douceur, affection et parfois fermeté, s’il erre.
-c’est invoquer Celui dont il dit qu’il est le Maître, en toute dépendance et exprimant sa Toute-puissance sur toutes nos activités; ne jamais croire que nous ferons la ʺdifférenceʺ ou ʺcroire en soiʺ ou encore en des rêves qui ne sont que le produit de notre moi profond.
Afin qu’un enfant de Dieu qui pose un geste de bien le «fasse en secret» Math 6 ; en retenant que le geste qu’il vient de poser, n’est autre que l’œuvre de son Créateur qui mérite TOUTE la gloire et l’honneur de ce qui est vraie et bon.
Tout en Lui, tout par et pour Lui ! Rien à nous. Ne jamais faire ombrage à ta seigneurie Ô Dieu. C’est la prière pour ma vie.
«Je le sais, ô Eternel! La voie de l’homme n’est pas en son pouvoir; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas» Jér.10
Autrement dit, l’humilité c’est aussi :
-affirmer les vérités éclairées par l‘Écriture (au meilleur de notre connaissance, avec une attitude d’ouverture et avec mesure),c’est aussi dénoncer le mal (une fois cerné), exiger que le droit divin s’applique (en usant même des recours que la Justice civile met à notre disposition; dans certaines circonstances c’est faire de la désobéissance civile Actes 5.29) …avec amour, modération, sobriété et sans esprit revanchard ou violent (physiquement).
-c’est refuser d’user de violence physique et/ou psychologique cruelle devant l’adversité, la contrariété ou l’attaque injuste ; sauf en situation de légitime défense ou abus. Ex : frapper notre agresseur pour s’en dégager
-c’est parfois faire intervenir les autorités (le Seigneur, policières, magistrat etc) et les lois (divines et civiles); en usant du conseil et du discernement spirituel approprié.
-c’est subir les conséquences de nos erreurs, se soumettre et garder le silence en acceptant sa responsabilité, sa culpabilité…sans s’y morfondre; le Seigneur pardonne sans se lasser.
– si l’humilité n’est pas de rechercher l’humiliation ou l’oppression, elle est souvent la posture qui l’attire (au nom de Christ et de notre attachement à l’évangile).
-s’humilier n’est pas une invitation à être dominé, abusé ou négligé, mais parfois cela se produit malgré nous dans cette vie à cause de notre attachement à Christ.
-si l’humilité n’est pas de subir et/ou passer outre tous les abus sans mot dire (Jean 18.23), elle n’est certainement celle qui poursuit et revendique tous ses droits tous azimuts sans discernement (Math 16.23).
-la fierté de soi avec fausse modestie, c’est l’imposture de l’humilité; un simulacre clinquant du moi et l’expression égocentrique centrer sur ses réalisations personnelles -ou une forme de religiosité, parfois sociale Col2.20-23- plus que sur l’honneur tourner vers l’Auteur de qui nous recevons «la vie, le mouvement, et l’être». Après tout, n’est-il pas Celui «qui produit en vous le vouloir et le faire» Phil 2.13
-L’humilité c’est comme la déférence : un individu ne peut l’exiger d’un autre. On exige pas à son prochain de se soumettre à notre personne, même si cela parait justifié (ex : un père à son fils/ pasteur envers son ouaille), on exhorte, on instruit le prétentieux quant à ses prétentions. On s’explique avec son prochain sachant qu’il se peut …qu’il ait raison de notre point de vue.
-Dire que l’on est humble…c’est faire fuir l’humilité ; tout comme, dire que nous ne sommes pas orgueilleux…c’est de l’afficher.
-L’humilité bien que souvent invitant au «silence», dans l’inaction et l’écoute, est aussi une parole ou une action forte et désintéressée (sauf l’intérêt du Seigneur).
Frères et sœurs, soyons «prudent comme les serpents et simple comme les colombes», ce sera la meilleure voie.
Claude