Nos Églises chrétiennes sont le théâtre d’une nouvelle forme d’organisation structurelle qui tend à prendre un virage résolument plus technicien. Je ne parle pas de l’usage des technologies électroniques ou informatiques ou même de l’utilisation des réseaux sociaux comme outils de diffusion. Non, ce dont je parle ici est plutôt de cette tendance qui incite les milieux chrétiens à croire que des ouvriers hautement spécialisés vont permettre à nos Églises d’atteindre plus efficacement des objectifs de croissance mesurables et quantifiables. Délaissant l’instruction biblique déjà très riche sur la question de la croissance de l’Église, on se tourne vers des méthodes et des outils qui promettent des rendements plus intéressants, pour ne pas dire plus rentables. Un projet d’implantation d’Église devient un investissement duquel on attend un rendement que l’on soumet à des grilles d’évaluation. Le christianisme est-il en train d’entrer dans l’ère de l’ecclésio-capitalisme? Le grand missionnaire anglais Hudson Taylor n’aurait-il pas échoué s’il avait eu à se soumettre à ce genre de planning de croissance?
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