L’euthanasie, la solution mortelle

En matière d’euthanasie, l’élection de Justin Trudeau à la tête du Gouvernement canadien est une excellente nouvelle pour ceux qui souhaitent au plus vite l’ouverture des portes du couloir de la mort[1].  L’engrenage dans lequel le Canada s’apprête à mettre les pieds n’est pas aussi simple que de permettre tout bonnement à des personnes souffrantes de mourir dans la dignité.  Ce projet entrainera notre pays dans un nouveau paradigme existentiel, celui de l’eugénisme.  En quelques mots, l’eugénisme est la prise en charge par l’homme des mécanismes de régulation de la sélection naturelle, idée imaginée en 1883 par le petit cousin de Charles Darwin, Francis Galton.  Par le biais de l’avortement et l’euthanasie, l’eugénisme propose une vision de la société progressiste qui veut affranchir l’homme générique des misères que la souffrance engendre dans notre monde.

La construction d’une idéologique

Mais comment rendre ce projet acceptable? Or, puisqu’il qu’il y a quelque chose de repoussant dans l’idée même de l’euthanasie, il aura fallu construire un lexique bien léché pour nous rendre le tout presque sympathique.  Ainsi, on ne parle plus vraiment d’euthanasie, mais d’aide médicale à mourir, bien que cette expression contienne un contresens de très mauvais goût. En fait, un acte médical est supposé soigner et non de tuer.  Et que dire de l’expression, mourir dans la dignité, expression qui subtilement laisse entendre qu’avant le dépôt de ce projet, les gens mouraient dans l’indignité.

Mise en marché

Pour vous convaincre, on ne s’adressera pas à votre intelligence, mais à vos émotions, car c’est la partie de vous la plus facile à manipuler. On vous dévoilera à la télé les cas les plus pathétiques de la souffrance humaine, des cas vraiment trop évidents.  Et si vous résistez encore, on vous qualifiera d’anti-progressistes, de conservateurs, voire même d’extrémistes religieux, donc, des mauvaises personnes.  Et enfin, quoi de mieux que l’arme suprême : l’idée selon laquelle chacun à le droit de disposer de son corps comme il le veut. De plus, qui êtes-vous pour imposer aux autres vos opinions?  Épuisez d’être à contre-courant, vous baisserez les bras et accepterez docilement de vous taire. Vous serez alors devenu un eugéniste passif, comme tout le monde.

Rappel historique

À travers l’histoire, c’est malheureusement en tuant ses semblables que l’homme règle ses problèmes et fait avancer ses causes. Depuis les grandes conquêtes grecques et romaines de l’Antiquité jusqu’aux révolutions des XVIIe et XVIIIe siècles, la mise à mort de ceux qui font obstacle à l’idée que l’on se fait du progrès est l’arme fatale par excellence.  Que sont les massacres de l’État islamique en ce moment sinon une résurgence des mêmes violences idéologiques que partageaient Hitler, Staline, Mao et tous les grands fanatiques de l’histoire humaine.  On tue pour faire avancer une idéologie, voilà tout.  Et qu’est-ce donc qu’une idéologie sinon une idée qui se prend trop au sérieux.

La mort c’est le silence

La mort est une merveilleuse solution pour qui ne veut plus entendre les cris de la douleur. Veut-on vraiment soulager la souffrance des gens malades ou celles des bien-portants qui en ont marre de perdre du temps avec des malades qui tardent à mourir et qui les empêchent de s’épanouir?  Nous vivons dans un monde utilitaire où tout objet de consommation est jetable après usage.  Les femmes et les hommes ne sont plus des entités à aimer, mais des objets à consommer pour assouvir des besoins. Dans un monde capitaliste où le concept du bonheur repose sur la capacité d’un homme à jouir du divertissement, on n’a aucun intérêt à maintenir un corps en vie lorsque plus rien ne peut le divertir.

Les gens heureux ne veulent pas mourir

Ce qui vient de changer dans notre monde est que l’amour du prochain a été remplacé par l’amour de soi. Or, pour persister à rester en vie malgré la souffrance, il faut se savoir aimer de ceux que l’on a aimés.  Bien des médecins qui pratiquent dans les unités de soin palliatif savent très bien que ce n’est pas la douleur qui pousse des gens à vouloir mourir, mais la solitude.  Eh oui, la solitude, car dans notre société hautement divertissante, nous ne trouvons plus le temps d’aimer nos malades, car l’amour de nous-mêmes occupe tout l’espace de notre liberté.

Prenez le temps de lire cette article[2] du docteur Lucien Israel[3], dont voici un extrait

Mon expérience personnelle sur une quarantaine d’années de pratique, est que les patients qui sont soulagés de leur douleur éventuelle, d’une part, et qui, d’autre part, reçoivent des preuves qu’ils existent comme êtres humains à part entière aux yeux de l’équipe qui les soigne avec attention, dévouement, compassion, sérieux…, ceux-là ne demandent jamais l’euthanasie.”

Réal Gaudreault

[1] http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2015/02/06/002-suicide-cour-supreme-aide-mourir-province-loi.shtml

[2] http://certitudes.free.fr/nrc08/nrc08002.htm

[3] Lucien Israël est un médecin cancérologue français et un spécialiste de la neurologie. Docteur en médecine, il a tout d’abord été interne des hôpitaux de Paris (1951), puis chef de clinique à la faculté de médecine de Paris (1956), chef de service plein temps à l’hôpital Lariboisière de Paris (1971) et, enfin, chef de service de l’hôpital Avicenne de Bobigny (1976-1995).

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3 Comments

  1. Satan va finir comme il a commencé

    Il a commencé par séduire 1/3 (des milliards) des anges qui sont morts spirituellement.
    Ensuite il a séduit Ève et cela a produit 2 types de morts (le corps et la mort spirituelle).
    Ensuite, Adam a écouté la voix de son nouveau disciple nommée Ève: il fit de nouveau deux types de morts.
    Cette mort a affecté toute la descendance d’Adam. Il est de nouveau rendu à des milliards sauf les élus par la grâce de Dieu.
    Le premier couple donna naissance à Caïn: le premier meurtrier humain.
    Et cela continue depuis.
    Jn8.44 Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s’est pas tenu dans la vérité parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge.
    La seule solution durable est le retour de Jésus-Christ.
    Luc 19 :38 Ils disaient : « Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur ! Paix dans le ciel et gloire dans les lieux très hauts ! »

  2. «L’aide à mourir » c’est l’État qui a placé ses comptables à la direction.
    Doit-on s’en étonner ?
    L’État, fort du constat d’un changement de culture ambiante, jouit d’une latitude morale formidable. Il prend bien soin de conditionner la population en engageant d’habiles consultants qui ont pour mandat de faire fléchir les valeurs en les plaçant sous la loupe relativiste du ″prix d’une vie″ (la publicité étant une arme redoutable au plan culturel, elle est une alliée incontournable). L’objectif de ces gourous de la communication : « l’acceptabilité sociale » du programme, ou du message de l’État.
    Pendant ce temps, les administrateurs s’affairent à former, choisir et orienter ses professionnels qui n’auront d’autre option que d’appliquer ce qu’il aura déterminée comme une priorité. Soumit aux pressions comptables qui déterminent son règne (son électorat ″payeur de taxes″), un gouvernement choisira de s’assurer que l’économie carbure à son ultime combustible : la productivité. Conjugué à cela, l’écœurement d’un électorat dont le revenu de travail est amputé par un important fardeau fiscal, doit-on s’étonner que nos sociétés en viennent à accepter l’inacceptable (ou à se résigner face à…, c’est selon) ? Qu’en est-il vraiment ?
    Un peu d’histoire : le glissement moral.
    Pour ce qui concerne le Québec, nous avons assisté à ce « glissement » des valeurs depuis ce qu’on a appelé la « Révolution tranquille des années ‘60 » inspiré en partie par la fameuse mouvance du « Refus global » des années ‘50 et qui éjectait manu militari les objecteurs de conscience (dont les acteurs religieux, institutionnels et l’État bien sûr). On en avait que pour les « libertés individuelles » où les libertaires et maîtres à pensée de tout acabit voulaient avoir libre cours dans un monde sans normes, sans dogmes et sans moral (ré : mouvement ″hippies″). De toute évidence, ce message humaniste a eu un certain écho auprès d’une classe de citoyen (une certaine jeunesse); cette crise existentielle de la société québécoise semble avoir conduit à changer certains paradigmes du passé, il y a eu une certaine empreinte. Malgré ce qu’on peut en dire, et bien que les institutions et les acteurs qui poliçaient les agissements dans nos sociétés aient été affectés sous certains rapports (pensons à l’effondrement des institutions religieuses catholiques), la laïcisation et la perte d’une certaine moralité se poursuit au profit de nouveaux paradigmes. Ceux-là sont basés sur le discours économique.

    ″L’éléphant dans la pièce″…
    Au-delà du discours officiel, de l’urgence de rétablir « l’équilibre budgétaire » en faisant le choix (enrobé d’un discours nouveau genre…) de raccourcir la vie des malades pour des raisons économiques; quand on sait que certains puissants et fortunés de la planète Finance, échappent à ces mêmes impôts auxquels le simple contribuable fait face année après année (7 milliards / an échappent au Fisc canadien*). Quand on sait qu’une simple action de l’État permettrait de récupérer les sommes phénoménales qui circulent à l’abri du Fisc, la question reste entière : qu’est-ce qui empêche le système économique actuel de récupérer cet argent ? Rétablissant ainsi les capacités financières de l’État qui retrouverait le moyen de procurer tous les soins que l’on serait en droit de s’attendre moralement, poser la question, c’est y répondre. Voilà ″l’éléphant dans la pièce″ dont nous devrions parler, et non pas du choix de protéger la vie. Le motif n’est pas budgétaire, mais politique ! Cela relève du courage politique de freiner l’accélérateur capitaliste qui s’approprie la capacité de la population d’obtenir des soins adéquats (soins de fin de vie inclusivement). Des soins à la hauteur d’une moralité qui prend ses responsabilités !
    Nous le savons tous, en cet ère d’austérité, que les états prennent des décisions qui excluent les considérations morales et mettent de l’avant les avantages progressistes d’une gestion comptable assainie. À défaut de pouvoir s’attaquer aux puissants de la Finance, il fait porter le fardeau par ceux qui nourrissent la ″bête″. Le chrétien n’échappe pas à ces sophismes qui cherchent à justifier ce glissement moral en répétant qu’il doit tenir compte de « la capacité de l’État de payer ». Plus l’éthique chrétienne d’une nation s’amenuise, plus ses pratiques mercantiles prennent le pas sur les valeurs que son Créateur a voulu pour sa création; ultimement, les créatures que nous sommes en paie le prix.
    Le croyant sera celui qui défendra ses valeurs morales au-delà de ses choix comptables. Devant ce débat, la question qu’il doit se poser : quel prix suis-je prêt à payer pour faire valoir mes valeurs morales? Car, inéluctablement, tout a un prix dans ce bas monde.

    CB
    Un site web (bien documenté par le professeur Alain Denault) : http://www.echecparadisfiscaux.ca/levez-le-voile/connaitre-les-faits/
    Un film à voir sur le sujet (tout aussi bien documenté) :
    « Le prix à payer », http://leprixapayer.radio-canada.ca/ (désolé pour l’anglais)
    Révélateur !!!

    • Précisions importantes
      J’écrivais dans mon texte: “quand on sait que certains puissants et fortunés de la planète Finance, échappent à ces mêmes impôts auxquels le simple contribuable fait face année après année (7 milliards / an échappent au Fisc canadien”
      Le réputé professeur en économie Alain Denault précise dans un texte de l’IRIS que: “Pour l’année 2011, Statistique Canada relève que (…) le pays y perd 5 à 8 milliards de dollars chaque année.”
      L’auteur ajoute que:
      Compte tenu de l’opacité notoire du secret bancaire prévalant dans la plupart des paradis fiscaux, on peut considérer ces données comme étant absolument minimales.
      source: http://iris-recherche.qc.ca/blogue/vaille-que-vaille-la-presse-et-les-paradis-fiscaux
      Un autre exemple: tapez K.P.M.G. et constatez vous-même…

      Soyons avisés !
      Une précision qui peut faire toute la différence pour ceux qui veulent comprendre les raisons du fameux “déficit budgétaire”. C’est une évidence. On culpabilise le contribuable qui se résigne à payer ses impôts. Placé devant son impuissance de pouvoir changer les choses, le contribuable adopte le sophisme facile qu’on lui répète à l’effet que ce sont “les plus démunis qui vide les coffres de l’État” (avec des termes méprisants comme les “BS”); en vient à croire aux discours officiels qui lui font oublier que ce sont les plus fortunés qui se soustrait à leur responsabilité morale de soutenir nos économies !

      Marchons en enfants de lumière !
      Le chrétien à la responsabilité de tenir un discours critique s’il veut être crédible. Aujourd’hui plus qu’à une autre époque, beaucoup sont instruits…mais manquent de clairvoyance. Si nous sommes enfants de lumière…notre “éclairage” sur ces questions démontrent que nous (chrétiens) ne sommes pas qu’une “boule émotive” devant l’histoire. Christ, au-delà d’un moment émouvant de l’histoire, est d’abord une réalité, un fait. Les raisonneurs de ce siècle n’ont qu’à bien se tenir devant ceux qui sont porteurs de ces “lumières”…ou éclairages (c’est selon) ! Pendant que les projecteurs éclairent les mensonges du siècle présent, la vérité fait son chemin dans le cœur des hommes de bonne volonté.

      “Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.” Éphésiens 5
      CB

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