La question qui tue? (Attentats de Paris)

Suite aux diaboliques attentats de Paris, le sujet de l’heure dans la plupart des grands médias est : les pays occidentaux doivent-ils répondre par la bouche de leurs canons et intervenir militairement en Syrie et en Irak? C’est la question qui tue, au sens littéral. Dans le cas où on choisit de ne pas intervenir, on livre délibérément les populations chrétiennes et musulmanes de ces deux pays aux mains sanglantes des barbares de l’État islamique. Et si on intervient, on ne fera rien de plus qu’enrichir les répercussions imprévisibles qu’une telle intervention risque fort de nourrir. La seule chose qui reste certaine est que des innocents vont mourir.

Il vaut la peine d’écouter l’entrevue[1] du juge Marc Trévidic, spécialiste français du terrorisme islamique. Ce dernier montre bien que les réactions vives et émotives qui s’appuient sur la vengeance immédiate ne sont pas nécessairement un gage de victoire dans la lutte contre le terrorisme. Voilà tout le dilemme, intervenir massivement par des moyens militaires pourrait avoir des répercussions meurtrières chez nous et ne pas intervenir militairement aura aussi de graves répercussions à long terme, chez nous. Que faire alors?

Voyons un peu…

Refuser d’aller combattre l’EI sur ses terres sous prétexte que cela risque d’alimenter les haines et multiplier les attentats ici en Occident nous semble très cohérent. Cette démarche est celle qui convient aux occidentaux narcissiques que nous sommes, c’est-à-dire, restons chez nous et ne nous trempons pas dans cette sale affaire.  C’est le : «pas dans ma cour ». Nous agissons ainsi toutes les fois où nous sommes témoins d’une agression dans nos rues ou dans le métro et que nous préférons continuer notre chemin comme si rien n’était arrivé. Tels nous sommes individuellement, tels nous sommes aussi collectivement. Sauvons notre peau et nos valeurs d’abord, et pour les victimes là bas, tant pis. En tout cas, c’est là le meilleur moyen de sauvegarder nos valeurs sacrées qui se résument en trois mots : liberté, égalité, fraternité.

Ah oui!

Libres de quoi, égaux avec qui et frères de qui?   Sommes-nous seulement frères et sœurs de ceux qui vivent dans nos « Paris » à nous? Saviez-vous que depuis 2011, pas de moins de 191 000 personnes ont été tuées en Syrie et en Irak selon les chiffres de l’ONU?[2] Cela équivaut à une moyenne de 105 morts par jours pendant cinq ans. Donc, un attentat de Paris à tous les jours. Wow!!! Ces hommes et ces femmes sont-ils pour nous des frères et des sœurs ou sont-ils des personnes quelconques qui ne méritent pas de partager nos belles valeurs occidentales. Évidemment, on peut, malgré les risques d’une immigration massive et rapide, en accueillir ici au Canada, l’espace ne manque pas. Et j’espère que nous ferons. Mais cette solution est palliative, car ici encore, ça laisse le champ libre aux tortionnaires de l’ÉI d’étendre encore plus leur domination territoriale partout dans le monde arabe, et donc, de se donner des moyens et du temps pour attaquer l’Occident avec plus de moyens encore. Non, mais quel merdier.

À qui la faute?

Les 130 victimes de l’attentat de Paris ne sont pas seulement les victimes de l’État islamique, mais elles le sont également de la naïveté des politiques dites progressistes de l’Occident de l’après-Seconde Guerre mondiale. « Jamais plus la guerre », se disait-on au lendemain de la guerre 14-18, maxime populiste que reprendront les pacifistes après la guerre 39-45. Eh bien mes amis, on devrait malheureusement plutôt dire : la guerre, toujours la guerre.

Suite à la Seconde Guerre mondiale, un grand nombre d’intellectuels[3] se sont réunis à Londres pour discuter des moyens à prendre pour garantir un avenir meilleur pour l’humanité. Bien entendu, les intentions étaient louables et nécessaires. Mais à la fois, l’idéologie qui dominait ce vaste projet reposait sur une vision utopique de la condition de l’homme. Car, pour des hommes tels que Julian Huxley, premier secrétaire général de l’UNESCO en 1946, l’homme est fondamentalement bon et capable par lui-même de se donner politiquement un monde meilleur. Je vous invite à parcourir son texte publié en 1946 (L’UNESCO, ses buts et sa philosophie[4]) dans lequel il traite des changements de mentalités qui devront prendre place dans le monde postmoderne.

Les dirigeants politiques occidentaux gèrent nos états avec des lunettes roses depuis 70 ans. Étant convaincues que le cœur de l’homme peut être dompté par la science et l’éducation, ils ont imposé leur contenu idéologique au monde entier. Ces nouvelles théorisations politiques n’ont pas vraiment créé un monde meilleur car nous le constatons bien, rien ne va plus. Ils se disaient que puisque l’homme est fondamentalement bon, il suffit de l’instruire davantage pour obtenir de lui les dispositions favorables à un climat mondial paisible. Qui pourrait s’opposer à de si vertueuses intentions?

Une politique de paix

Voulant rompre avec les vieux modèles politiques souvent trop autoritaires, nous nous sommes donné des politiques d’ouvertures dopées à l’opium de la tolérance. Oui, tout cela est beau et vénérable. Nos systèmes juridiques ne veulent plus punir le coupable, préférant attendre la consommation de l’acte criminel avant d’intervenir. De là, des femmes victimes d’hommes violents, des enfants maltraités. Nos villes sont pleines de criminels en liberté : motards criminels, gangs de rue qui terrorisent des quartiers, mafieux qui font leurs affaires sans être importuné par les forces de l’ordre. Telle est la société qu’ont créée les utopistes de la seconde moitié du XXe siècle.

Il n’y a pas qu’en Syrie et en Irak que les choses vont mal, ça va mal partout sur la Terre. Il se commet 541 meurtres[5] par jour dans le monde et près de 200 000 par année. Aux États-Unis seulement, il y a 27 meurtres par jour. L’homme est un loup pour l’homme. L’Écriture sainte le confirme de manière très nette

« Leur bouche est pleine de malédictions et d’amertume; Ils ont les pieds légers pour répandre le sang; La destruction et le malheur sont sur leur route; Ils ne connaissent pas le chemin de la paix; La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. » Romain 3 : 14-18

Conclusion

L’occident est victime des politiques laxistes qui se sont installées dans nos états depuis 70 ans. Nous avons choisi de croire que l’homme est bon et que des valeurs de paix et de tolérance universelles calmeraient ses passions violentes. Qu’il s’agisse d’un attentat terroriste comme celui de Paris, ou qu’il s’agisse de quelques autres violences ailleurs dans le monde, l’origine est toujours le même, le cœur de l’homme.

Réal Gaudreault

[1] http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/attentats-paris-interview-verite-juge-marc-trevidic-enflamme-web-2444470.html

 

[2] http://www.lapresse.ca/international/dossiers/le-groupe-etat-islamique/201408/22/01-4793892-syrie-plus-de-191-000-morts-selon-lonu.php

 

[3] Philosophes, politiciens, scientifiques, etc.

[4]http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&ved=0CBwQFjAAahUKEwi_05WFs5XJAhUBp5QKHdvMD5o&url=http%3A%2F%2Funesdoc.unesco.org%2Fimages%2F0006%2F000681%2F068197fo.pdf&usg=AFQjCNFXmZ6Z3UtjeIG58i2pvHWE994Fmw&sig2=4ZscJNvxJiOMF6JVOFv1Fg

[5] http://www.planetoscope.com/mortalite/1200-homicides-commis-dans-le-mon

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1 Comment

  1. Merci pst Réal pour cet article très pertinent, comme le dit la Bible:«il n’y a personne qui cherche Dieu, pas même un seul» Voilà le résultât.LE CŒUR
    DE L’HOMME EST MAUVAIS PAR DESSUS TOUT.

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