Y a-t-il un lien significatif entre la croissance d’une église et la joie? Mon parcours pastoral m’a permis d’observer que ce ne sont pas les programmes d’évangélisation ni les nombreuses activités, et pas même une bonne équipe d’accueil qui incite le plus les gens à adopter une église, mais la joie, oui, la joie qu’on y trouve. La joie est le plus important catalyseur de vie qu’une église puisse posséder parce qu’elle est bien plus qu’une simple émotion, elle est notre force : « … ne vous affligez pas, car la joie de l’Éternel sera votre force. [1]»
« À ceci tous connaîtront »
Évidemment, la dimension spirituelle (Saint-Esprit) joue un rôle irremplaçable dans le développement d’une église en bonne santé. Mais dans sa dimension humaine, l’église est d’abord une communauté de femmes et d’hommes appelés à vivre de la révélation de l’amour de Christ pour eux. Et comment réagissent les gens qui se savent aimés de Dieu? Ils sont joyeux, voilà tout. Aussi, les gens qui se savent aimés vont aimer à leur tour. C’est Jésus qui le dit « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.[2]».
La communion fraternelle
Pour qu’une église puisse être en bonne santé, il lui faut non seulement l’enseignement des apôtres, la fraction du pain et les prières, mais aussi la communion fraternelle[3]. Si la plupart des membres de votre communauté arrivent quelques minutes avant le début du culte et repartent aussitôt qu’il se termine, il n’y a donc pas de communion fraternelle dans votre église. Il s’en suit que vous êtes tous des étrangers les uns pour les autres et que rien ne vous différencie d’un autre club social quelconque. On ne va pas à l’église que pour chanter quelques cantiques et entendre un bon message, nous y allons pour être en communion avec le Corps de Christ.
De plus en plus de leaders chrétiens négligent les conditions qui favorisent la communion fraternelle parce qu’ils sont convaincus que leur mission consiste d’abord à offrir un spectacle divertissant à la foule. Toute l’énergie est orientée sur la puissance de la musique, la qualité du visuel et la force des émotions parce que dans une société où le divertissement est roi, les chrétiens sont des consommateurs qui pourraient très bien changer d’adresse si l’offre est meilleure ailleurs. Voilà qui montre toute la fragilité de nos églises. Elles se meurent parce que, suivant le train de ce siècle, elles se laissent gagner par l’idéal de la performance plutôt que d’investir dans la communion fraternelle, laquelle affermit la qualité des rapports que nous avons les uns avec les autres.
Oh, qu’il est bon pour des frères
« Voici, oh! qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble! C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion; car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité. »
C’est au milieu des frères que Dieu envoie sa bénédiction, la multitude des projets “cools” n’a rien à voir ici. C’est dans la communion fraternelle qu’est notre richesse à tous et non dans un repli sur nous-mêmes. Chers amis, prenez le temps nécessaire dans votre église pour vous connaître, manger ensemble, perdez des heures à vous édifier, car les liens d’amitié qui en surgiront feront naitre des semences d’amitiés durables qui vous permettront de traverser ensemble les vallées les plus sombres. Votre joie débordante sera remarquée de tous ceux qui passeront dans votre église et ils reviendront, car votre joie sera contagieuse.
Joie et croissance
Il est du devoir des pasteurs de s’assurer que leurs églises soient des lieux de joie et non de tensions perpétuelles. Il est aussi du devoir de tous les membres d’une même église de ne jamais laisser leur propre bêtise humaine gâcher les relations fraternelles et briser l’unité que l’Esprit-Saint prend soin de préserver. « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes.[4] » L’apôtre Paul insistait énormément sur l’importance de la joie dans l’Église.
« Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous. »(Phi 4:4). Aux chrétiens de Thessalonique, il disait : « Soyez toujours joyeux. » (1 Thess 5:16). Dans le livre des Actes (13:52), il est dit que « … les disciples étaient remplis de joie et du Saint-Esprit. ». Et Romains 14:17 nos rappelle que « Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit. »
Réal Gaudreault
[1] Néhémie 8 :10
[2] Jean 13 :33-34
[3] Actes 2 :42
[4] Romains 12 :18
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