Il n’y a pas d’avenir dans le futur

Depuis près de trois siècles, l’homme s’active à réunir les conditions gagnantes qui  permettraient à l’humanité de vivre dans un monde meilleur.  Au 19e siècle, on croyait sincèrement que les progrès techniques et les innovations scientifiques allaient être les vecteurs d’un monde de rêve pour l’homme du 20e siècle.  Mais il fallait d’abord en finir avec le vieux discours chrétien qui s’en remettait au péché originel pour expliquer la misère humaine.  Eh oui, la science et la raison de l’homme allaient bientôt triompher de ce misérable discours réducteur.

Puis le 20e siècle arrive

Le 15 avril 1900, l’Exposition universelle de Paris ouvre ses portes et accueille plus de 50 millions de visiteurs.  Les innovations techniques issues des prouesses de l’intelligence humaine sont là, exposées au regard étonné d’une foule qui se laisse bercer pas cette illusion.  L’excitation et la frénésie sont au rendez-vous, ce 20e siècle qui commence dégage la bonne odeur du changement tant attendu.

Puis soudainement, tout s’effondre.  La Première Guerre mondiale éclate en 1914 et se termine en 1918 avec ses 9 millions de morts et 20 millions de blessés.  Du jamais vue dans l’histoire.  « No more war » s’écrient les Anglais en 1921 dans un élan d’enthousiasme pacifique.  Puis, la Seconde Guerre mondiale et ses 60 millions de morts (2,5% de la population mondiale), sonnent le glas final de ce grand rêve de paix  occidental.  Une chose est claire au regard des gens éclairés : si ces deux guerres ont été les plus meurtrières de toute l’histoire humaine, c’est précisément parce que les innovations techniques et scientifiques, dont on attendait que du bien, ont servi à fabriquer des armes de guerre redoutables que rien n’égale sinon la méchanceté du cœur de l’homme.

La déprime

Au 20e siècle, les innovations techniques ont aussi permis l’éclosion d’un univers culturel riche en Occidents.  Le divertissement devient une industrie florissante qui  offre maintenant une pléiade de produits pour l’homme désabusé du 20e siècle.  Eh oui, l’homme du 20e siècle ne croit plus en un monde meilleur.  Comme diront certains, « il n’y a plus d’avenir dans le futur. » Si l’humanité, à cause de la folie de l’homme, n’est pas en mesure de soigner sa misère, l’homme est perdu et la vie n’a plus de sens. Et le seul moyen que possède l’homme pour oublier sa misère est le divertissement.

Le divertissement (Blaise Pascal)

Ce mot en latin « divertere », signifie, action de se détourner de … Bien que le besoin de se divertir fait partie des nécessités humaines au même titre que dormir et se nourrir, il devient ici une fuite de la réalité, un moyen pour l’homme d’esquiver sa misère. C’est le regard que l’homme pose tout ailleurs pour mieux ignorer sa réalité déplaisante.  Et cette réalité déplaisante n’est pas seulement due aux circonstances difficiles qui rendent la vie pénible, mais d’abord à la condition pécheresse de l’homme.  Ce dernier peut bien fuir autant qu’il le veut que jamais il n’éloignera de lui la douloureuse sensation du mal qui séjourne en lui.  Au mieux, le divertissement l’aidera à mieux l’ignorer, mais jamais il ne le dissipera efficacement.

Blaise Pascal disait : “Les hommes, n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de ne point y penser.[1]”  Pour Pascal, le problème n’est pas tant que le divertissement existe, il fait partie des réalités humaines nécessaires à la bonne vie. Le problème serait plutôt dans ce qui motive l’homme à consommer le plaisir pour oublier la misère.

Réflexe adamique

L’homme naturel, celui-là même qui rejette Dieu et donc, qui rejette l’idée même de sa condition pécheresse, n’a plus que le divertissement comme moyen d’oublier sa misère.  Notre société postmoderne est fondamentalement une société jouisseuse et consommatrice de divertissement parce qu’elle ne croit ni en Dieu et ni en l’homme.

Le christianisme est la source d’une solution sans précédent pour régler cette contrainte humaine.   Eh non, ce n’est pas l’ignorance et la fuite dans le divertissement qu’il propose, mais la prise en main courageuse par l’homme de sa misère pécheresse en vue de s’accorder avec Dieu sur sa juste condamnation en J.C.  Voilà qui pourrait paraitre peu constructif, mais pourtant, c’est là le lieu de la vraie délivrance.

Catéchisme de Heidelberg

Le catéchisme de Heidelberg montre bien la solution biblique au problème de la misère de l’homme qui, au lieu de nier sa réalité misérable, l’affronte devant un Dieu en colère qui en Jésus-Christ, le sauve de sa condition.

Combien de choses devez-vous savoir, afin de vivre et de mourir heureusement avec cette consolation?

Trois:

  • Premièrement, combien sont grands mes péchés et ma misère;
  • Et en second lieu, par quel moyen j’en puis être délivré:
  • Et enfin quelle reconnaissance je dois à Dieu pour cette délivrance.[2]

La solution à la misère de l’homme ne viendra jamais de lui-même, elle vient d’ailleurs, elle vient d’un sauveur nommé Jésus-Christ. 

Réal Gaudreault

[1] http://www.philolog.fr/le-divertissement-pascal/

[2] http://www.refo500.nl/content/files/Files/Catechism/HC_-_Frans.pdf

 

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