« Étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques »

L’Évangile de Jésus-Christ est le document qui a le plus influencé l’humanité au cours des deux-mille dernières années.  Et plus particulièrement l’Occident où il a été la matrice d’une culture qui a stimulé toutes les formes de créativités humaines.  On reconnait ses effets dans les arts, dans l’architecture et même dans la plupart des institutions publiques et privées qui structurent encore quelque peu nos sociétés.  Il suffit seulement de lire les noms de nos rues et nos villages, de nos rivières et de nos fleuves pour réaliser à quel point l’Évangile était incrusté dans la vie et les valeurs de nos alleux.  Même les tribunaux demandaient de prêter serment sur la Bible.  Mais voilà, tout ça est terminé, et probablement pour de bon.

Abandonnée et rejetée

Jusqu’à tout récemment, les valeurs chrétiennes ainsi que les institutions qui les incarnaient étaient généralement respectées par le plus grand nombre.  Mais en quelques décennies à peine, une violente rafale est passée emportant dans son sillage les quelques résidus d’un héritage dont plus personne ne veut.  L’Église ressemble aujourd’hui à une vieille dame oubliée, celle dont on ne veut plus entendre parler.  Il reste bien quelques irréductibles Gaulois qui se nourrissent d’espoir, mais la réalité est qu’ils sont si peu nombreux.  Pire encore, dès qu’il est question de l’église, on en dit surtout du mal, on la déteste et on la dénigre, on ne veut plus la voir nulle part.

L’Évangile, le grand coupable

Dans la littérature publiée par les athées, l’Évangile est décrit comme le grand responsable des pires inégalités sociales.  Il aurait freiné le développement de la science, encouragé l’esclavage, asservi les femmes au pouvoir de l’homme et maintenu des peuples dans l’ignorance.   Et aujourd’hui, il serait d’autant plus coupable parce ce qu’il persiste à défendre des valeurs morales que les idéologies issues du monde postmoderne ne tolèrent tout simplement plus.  L’Évangile n’est plus qu’un mauvais souvenir dont il faut réparer les torts causés par sa résistance au progrès.   En termes simples, nombre de publications athées décrivent le christianisme comme le pire égarement de l’histoire humaine[1].

Angoissant non?

Si comme moi, vous observez le gouffre dans lequel la société actuelle s’enfonce, vous ne pouvez pas ne pas ressentir un peu d’angoisse.  Notre monde se paganise à la vitesse grand V.  Plus il s’éloigne des valeurs de l’Évangile, plus il s’entête à légaliser des pratiques qui causeront sa propre perte.  Il y a certes des gens qui veulent encore parler de spiritualité, mais dès que vous prononcerez le nom de JÉSUS, la discussion risque de s’arrêter aussitôt.  Donc, rien de très encourageant à première vue.  Mais si je vous disais que cette condition est probablement celle qui est la plus près de la normalité, me croiriez-vous?

L’Écriture nous rappelle que tout ce qui se déroule devant nos yeux en ce moment est bibliquement prévisible.  Tant mieux si l’Évangile a pu exercer pendant des siècles un rôle dominant dans nos sociétés, mais tout ça n’était que temporaire.  À la lumière des textes bibliques, c’est plutôt ce qui se passe actuellement qui est normal.

Normal?????

Nous oublions peut-être que l’Évangile n’est pas porteur d’un projet susceptible de le rendre populaire parmi les hommes. À moins d’une illumination de l’Esprit-Saint, son message reste absurde au regarde de l’incroyant.  « Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens.[2]» Ce n’est pas une affaire de mauvaise volonté, l’homme sans Dieu est simplement séparé de Dieu, pour lui, l’Évangile est une pure folie.  « Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.[3] »   À moins que Dieu se révèle lui-même à l’homme, ce dernier reste prisonnier de ses ténèbres. Nul homme ne peut se tourne vers Dieu de sa propre volonté, le salut est entièrement et uniquement l’œuvre du Père.  « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire ; et je le ressusciterai au dernier jour.[4] »

Un monde chrétien ou un monde christianisé?

Bien que le christianisme ait exercé une influence considérable sur le développement des valeurs et de la culture occidentale, cela ne prouve pas que ce monde fût pour autant chrétien.   Vivre dans une société hautement influencée par les valeurs de l’Évangile ne fait pas des gens qui y vivent des chrétiens pour autant.  Seuls ceux qui, par la grâce de Dieu, ont vu les profondeurs de leurs ténèbres et pour qui Christ s’est révélé l’unique moyen de salut sont réellement chrétiens.  Le christianisme était respecté parce que le monde dans lequel il s’incarnait était christianisé et non parce qu’il était fondamentalement chrétien.  Voilà pourquoi nous assistons actuellement à un retour à la normale.

Témoins de Christ dans un monde sans Dieu

Que nos dirigeants politiques soient tacitement opposés aux valeurs chrétiennes n’est pas une situation idéale, car cela pourrait se traduire par une perte des acquis sociaux que possèdent les églises depuis longtemps en Occident.  Déjà l’odeur d’un parfum aux arômes de persécution flotte au-dessus de nos têtes.  Cette situation était celle des chrétiens des premiers siècles et pourtant, ces derniers ont brillamment relevé le défi de faire entendre le message de l’Évangile aux quatre coins de l’Empire Romain avec peu de moyens, sinon l’amour de Christ richement versé dans leur cœur.  À nous maintenant de nous donner les moyens d’être des témoins de Jésus-Christ dans cette génération dans laquelle Dieu nous a fait naitre.

Comme l’apôtre Paul le disait en son temps, « nous nous rendons recommandables comme serviteurs de Dieu » même si on nous regarde comme des « imposteurs. [5]»

« 4 Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, 5  sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ; 6  par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un Esprit saint, par une charité sincère, 7  par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice ; 8  au milieu de la gloire et de l’ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation ; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques ; 9  comme inconnus, quoique bien connus ; comme mourants, et voici nous vivons ; comme châtiés, quoique non mis à mort ; 10  comme attristés, et nous sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs ; comme n’ayant rien, et nous possédons toutes choses. »

Réal Gaudreault

[1] À cet égard, il faut lire les ouvrages de Michel Onfray, Richard Dawkins et Christopher Hitchens pour s’en convaincre.

[2] 1 Corinthiens 1: 22-23

[3] 1 Corinthiens 2: 14

[4] Jean 6: 44

[5] 2 Corinthiens 6: 4-10

 

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1 Comment

  1. Très bien décrit la christianité que le Québec vivais et cela donne une bonne lumière du pourquoi que tout s’est effondré et du problème pour l’évangélisation, du témoignage que le monde rejette.

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