Eschatologie biblique
Automne 2020 – Hiver 2021
Séance 1
Jeudi 10 septembre 2020
- Introduction : pourquoi ce cours?
- Brève description du cours : qu’est-ce que l’eschatologie?
- Synopsis du cours
- La souveraineté de Dieu dans le discours eschatologique
Introduction
Ce cours se veut une introduction à l’étude de l’eschatologie biblique en vue de se donner un certain nombre de balises nécessaires pour une meilleure compréhension des textes bibliques qui éclairent cette discipline biblique.
La crise pandémique entourant la COVID-19 a bien montrée les effets dévastateurs sur les églises et des chrétiens causée par la quasi-absence d’instruction sur l’eschatologie.
On a pu remarquer que le vide d’instruction théologique de qualité sur l’eschatologie s’est rempli rapidement d’éléments issus : de la théorie du complot, la pandémie, la politique américaine, l’ONU, l’OMS, le NOM, la recherche scientifique, le capitalisme, tout ça soupoudré de textes bibliques pour une bouillabaisse au goût douteux.
Il est extraordinaire de constater à quel point des gens qui ne s’étaient jamais intéressés à aucune de ces organisations ont réussi en quelques semaines à construire des liens structuraux entre toutes ces organisations, se donnant un statu d’expert en discernement des intentions malveillantes, étant absolument certain de tout ce qu’ils avancent.
Pourquoi ce titre?
Vous aurez sans doute compris que le titre, Eschatologie pour les NULS, ne visent nullement à traiter d’idiots ceux qui suivent ce cours, mais évoque surtout l’idée de donner à ceux qui n’ont pas les repères théologiques nécessaires pour s’y retrouver, des outils pour apprendre à se faire une tête.
Pas de place pour les commentaires hargneux, qui cherchent un prétexte pour entreprendre des discussions sans fin.
Références documentaires
Je vais de temps à autres lire des extraits d’articles sur le sujet. Je vais placer dans le fil d’actualité de l’enregistrement live de Facebook les liens concernés, tout comme sur YouTube.
Qu’est-ce que l’eschatologie?
Il ne s’agit pas d’un cours où nous tenterons d’interpréter des prophéties bibliques en les accolant à des évènements politiques actuels avec l’intention de les situer dans le calendrier des temps de la fin pour mesurer si Jésus est à la porte.
Dictionnaire Biblique Westphal[1]
Subdivision de la théologie qui concerne « les choses dernières » (du grec eschata = choses dernières) et qui inclut par conséquent, l’état de l’homme après la mort.
L’eschatologie s’intéresse à l’ensemble des textes de l’A-T et du N-T qui annoncent les évènements depuis la première venue de J-C jusqu’à son retour. Donc, les temps messianiques.
De nombreuses questions s’y rattachent, telles que la résurrection de Christ et des morts, la seconde venue du Christ, le millénium, la vie éternelle, le jour du jugement, la consommation des âges, etc.
Qu’allons-nous faire dans ce cours?
Nous allons nous donner des outils et des fondements théologiques connexes : le Royaume de Dieu, la souveraineté de Dieu, etc.
L’eschatologie polarise bien des chrétiens qui déjà, campent dans une position acquise. Pour certains toute autre approche de l’étude de l’eschatologie que la leur relève de l’hérésie, voire même de la théologie libérale. L’idée que certains textes bibliques puissent être interprété autrement que littéralement apparait à plusieurs comme une dérive libérale alors que c’est faux. Considérer les différents genres littéraires dans la Bible est plutôt une marque de respect des textes bibliques.
La Bible est un livre qui doit se comprendre à partir d’une lecture historiquement littérale, mais plusieurs de ses textes nous parlent à travers des genres littéraires différents : allégorique, typologique, symbolique, images, paraboles, poésie, apocalyptiques, maxime, sagesse, prophétie,, etc.
Voilà pourquoi je nous invite à essayer de réfléchir autrement sur cette thématique sachant qu’une vaste majorité de théologiens reconnus dans le monde ne sont pas prémillénaristes, dispensationnalistes et prétribulationnistes.
L’eschatologie est une discipline théologique complexe à cause des nombreuses possibilités d’interprétations qu’elle permet.
Tables des matières
- La souveraineté de Dieu
- L’herméneutique = règles d’interprétation
- Les diverses positions eschatologiques
- Les grands thèmes eschatologiques de la Bible
La souveraineté de Dieu
La souveraineté de Dieu est l’une des clés fondamentales dans l’étude de la Bible, mais aussi de l’eschatologie car la compréhension et l’interprétation des textes bibliques concernés par cette discipline sont inspirés de Dieu aux auteurs qui les ont écrits.
Cela veut dire que les textes bibliques décrivent la réalité du monde et de son avenir connu parfaitement de Dieu. Cela doit diriger notre façon de comprendre ces textes car manifestement, ils n’ont pas été écrit pour nous alarmer quant aux dangers d’un monde futur apocalyptique, mais pour nous encourager dans l’idée que quoi qu’il arrive, Dieu le savait, et donc, rien ne lui échappe.
Tout ça pour dire que tous les évènements, tant ce qui concerne la première venue de Christ que sa seconde venue, s’inscrivent dans une chaine d’évènements dont le contrôle est entièrement entre les mains de Dieu.
L’herméneutique
L’herméneutique est une compétence académique dans le domaine de l’étude de la Bible, ce que l’étude en médecine est, comme compétence d’un médecin qui doit bien lire et discerner les symptômes de la maladie d’un patient. Savoir interpréter avec justesse les symptômes maladifs d’un patient peut lui sauver la vie. En eschatologie, savoir interpréter avec justesse les textes bibliques peut sauver des chrétiens de plusieurs paniques et dérives inutiles.
Les quatre grandes positions eschatologiques
Il importe de distinguer un tant soit peu les différentes approches eschatologiques pour être en mesure de se situer sur cet échiquier.
- Le prémillénarisme, qui affirme que le retour de Christ aura lieu avant un millénium littéral, après 7 années de tribulation.
- L’amillénarisme : non pas qu’il n’y aura de millénium (symbolique), mais que cette expression devrait plutôt être associé au règne de Christ depuis sa résurrection et l’arrivée de l’Esprit-Saint jusqu’à son second retour.
- Le postmillénarisme, moins répandu, affirme que Christ reviendra une fois que les chrétiens auront établi son Royaume sur cette terre.
- Le prétérisme : du latin praeter, qui signifie « passé ». Le prétérisme est l’opinion selon laquelle les prophéties bibliques concernant la « fin des temps » se sont déjà accomplies… dans le passé, au premier siècle.
Les thèmes eschatologiques les plus importants
- Typologie de l’A-T = tout ce qui dans l’A-T pointe vers J-C
- Promesses abrahamiques accomplies en J-C.
- Israël et l’Église, continuité
- L’homme du péché, l’Antéchrist, la marque de la bête
- La grande tribulation
- La marque sur le front des élus
- Le discours du Mont des Oliviers
- Le millénium
- La fin des temps = depuis la résurrection – Ézéchiel 11 et 36
- La souveraineté de Dieu
La souveraineté de Dieu est la matrice de toute information théologique et biblique. Elle est la toile de fond devant laquelle se joue l’épopée de l’histoire humaine. Elle est toile de fond dans le sens où tout ce qui se passe sur la scène de ce monde, est prédéterminé par le conseil souverain de Dieu en sorte que rien n’arrive en ce monde sans que Dieu ne l’ai voulue ou permis.
La souveraineté de Dieu ne se compare pas à la souveraineté terrestre d’un roi qui règne sur un grand territoire national sans connaitre les actions de ses sujets. La souveraineté de Dieu agit et interagi dans la vie de tous ce que Dieu a créé de telle sorte que rien n’échappe au conseil de sa volonté.
La souveraineté de Dieu établi le fait qu’à Dieu seul appartient ce qu’il est convenu d’appeler le libre arbitre, c’est-à-dire, la capacité de faire des choix librement, libre de toutes contraintes, sans que rien ne s’y oppose.
L’homme naturel possède un certain libre arbitre, mais cette liberté est restreinte par sa condition pécheresse de telle sorte que cette condition pécheresse contamine cette liberté. Depuis la Chute, l’homme use de sa liberté pour se donner à lui-même tout ce qu’il souhaite obtenir pour lui-même en fonction de ce qu’il l’avantage.
C’est dans ce contexte que ’homme en rébellion contre Dieu, qu’il souhaite faire ceci ou cela, un Nouvel Ordre Mondial, par exemple, n’aura de succès que dans la mesure où Dieu l’autorise pour son propre dessein et pour son unique gloire. Dieu récupère tout et se glorifie de tout, même si les intentions de l’homme étaient mauvaises.
« 18 Ses frères vinrent eux-mêmes se prosterner devant lui, et ils dirent : Nous sommes tes serviteurs. 19 Joseph leur dit : Soyez sans crainte; car suis-je à la place de Dieu ? 20 Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. » Genèse 50 : 18-20
C’est dans ce même cadre précis que la souveraineté de Dieu, depuis la première venue du Christ contrôle chaque fait des évènements qui mènent jusqu’à son second retour pour prendre avec Lui tout ceux-là qui par sa grâce, ont été choisi avant même la fondation du monde.
Un texte majeur – Paul devant l’Aéropage
« 24 Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme; 25 il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. 26 Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; 27 il a voulu qu’ils cherchassent le Seigneur, et qu’ils s’efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, 28 car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. » Actes 17 : 24-28
Trois éléments majeurs de souveraineté de Dieu selon Paul?
- 25 – Il donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.
- 26 – Il a déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure – Semeur : il a fixé des périodes déterminées et établi les limites de leurs domaines
- 28 – en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être
Ce texte à lui seul établi avec force la précision du cadre divin dans lequel l’homme tient son existence de tous les moments de sa vie. L’homme ne possède pas la vie, le mouvement et l’être en lui-même. Son existence dans le moindre détail est soutenue par Dieu, sans quoi, il cesse d’exister.
Il en va de même pour la durée des temps de la vie de l’homme et de la destinée de l’humanité qui est délimité par Dieu.
En ce sens, l’homme ne possède pas de libre-existence (libre-arbitre) qui lui permet d’exister en dehors de l’intention de Dieu qui lui donne la vie.
Le dictionnaire Larousse défini le libre-arbitre ainsi : « Qui a le pouvoir d’agir, de se déterminer à sa guise »[2]. L’apôtre Paul affirme plutôt : « en lui nous avons la vie, le mouvement (l’agir), et l’être. »
Conclusion
Notre monde, son histoire et tout ce qu’il renferme appartient à un dessein de Dieu dont les limites de tout ce qu’on y trouve reposent entre les mains de ce Dieu souverain.
« Il y a dans le cœur de l’homme beaucoup de projets, Mais c’est le dessein de l’Éternel qui s’accomplit. » Proverbes 19 : 21
Fin
Séance 2
17 septembre 2020
Introduction
J’ai mis 4 liens internet vers des articles utiles dans l’entête de cette diffusion :
- Daniel Saglietto : le libre Arbitre
- Henri Blocher : les temps de la fin et le survivalisme
- John Piper : la souveraineté et la providence de Dieu
- Raphael Charrier : Souveraineté divine et responsabilité humaine :10 conséquences pratiques
Rétrospective
Lorsqu’on s’intéresse aux textes prophétiques et aux promesses de l’A-T qui traitent de la fin des temps, il faut toujours garder à l’esprit que toute connaissance que nous possédons sur le sujet de la fin des temps, nous vient de l’Écriture révélée par Dieu à ses serviteurs les prophètes. Donc, tout vient de Celui qui exerce un parfait contrôle sur les évènements qu’il prédit. Il n’y a rien à ajouter.
Il s’en suit qu’aucune pseudo-prophétie sur le retour de Christ de quiconque se disant inspiré par Dieu aujourd’hui, ne saurait d’aucune manière être prise au sérieux et ce, quel que soit l’importance de celui qui se dit inspiré de Dieu en cette matière.
Enfin, puisque toute information que nous avons des évènements entre la première et la seconde venue de J-C vient de Dieu par sa Parole, il est illusoire de croire que l’on peut retarder ou devancer l’avènement du retour du Seigneur par des actions humaines de résistance à la mise en place d’un NOM ou d’un Antéchrist quel qu’il soit.
Puisque c’est Dieu qui annonce d’avance ce qui doit arriver, c’est la preuve qu’il est parfaitement souverain sur le déroulement de l’histoire.
Aujourd’hui :
Henri Blocher – commentaire sur le survivalisme[1]
« Certains chrétiens conjuguent volontiers leur foi avec la pratique du survivalisme. En vue de la fin des temps, ils stockent des denrées non périssables, s’aguerrissent aux techniques de survie et s’arment éventuellement. Mais théologie et survivalisme vont-ils naturellement de pair ? Henri Blocher, doyen honoraire de la Faculté libre de théologie évangélique de Vaux-sur-Seine, revient sur ce que disent les Écritures des signes des temps et de la notion de préparation à la fin.
« La Bible et le Christ lui-même évoquent la fin des temps (Mat 24 : 4-14) et annoncent un certain nombre de signes. Comment comprendre ces derniers ?
Si le Christ invite à se préparer à la fin des temps, l’avertissement est assez général. En fait, il s’agit d’être prêt en tout temps. On retrouve le même message dans les épîtres. Certes la Bible mentionne des signes, mais ils sont à interpréter avec prudence. Ce ne sont pas des signaux. Les signes dont Jésus parle sont caractéristiques d’une situation plutôt qu’ils ne donnent une mesure chronologique. D’ailleurs, le Christ avertit que le temps va sembler long. Guerres, famines, catastrophes écologiques mais aussi illusion de paix et de sûreté, etc., tels qu’annoncés dans le Nouveau Testament ce sont (plutôt) des signes de la précarité de notre monde. Ils nous rappellent que le monde tel que nous le connaissons est destiné à prendre fin. La plupart de ces signes sont négatifs, ce qui peut être anxiogène. Seule exception : l’annonce de l’Évangile à toutes les nations. »
En gros, Henri Blocher nous dit que les signes de la fin des temps tels qu’annoncés dans les évangiles de Mathieu et Luc notamment ne vise pas à créer une image chronologique des évènements de la fin avant son retour, mais parleraient plutôt de la continuité telles que les apôtres la connaissent déjà en leur temps et qui se perpétuera encore pendant des siècles avec les cataclysmes habituels avant le retour du Seigneur.
John Piper – souveraineté et providence de Dieu
Y a-t-il une différence entre souveraineté de Dieu et providence de Dieu? Voici la réponse de John Piper[2]
La souveraineté de Dieu est son droit et son pouvoir de faire tout ce qu’il décide de faire.
Je reconnais que tout est possible pour toi et que rien ne peut s’opposer à tes projets. (Job 42.2)
La providence de Dieu, c’est Dieu qui prend les mesures nécessaires pour que se produise tout ce que sa souveraineté exige. Absolument tout ce qui doit être fait pour la réalisation de ses projets, Dieu veille à ce que cela se produise.
Exemple : je possède un droit de propriété sur une terre, de ce fait, je possède le pouvoir légal de construire une maison sur ma terre. Je suis donc souverain sur ma terre. Je peux aussi user de mon pouvoir souverain pour mettre en place des moyens d’exécuter ce projet de construction sur ma terre. Ça c’est la providence.
La providence de Dieu met en œuvre ce que sa souveraineté exige :
Je révèle dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps à l’avance ce qui n’est pas encore mis en œuvre. Je dis : “Mon projet se réalisera et je mettrai en œuvre tout ce que je désire.” (Ésaïe 46.10)
Selon John Piper, avant de parler de la souveraineté de Dieu, il importe de préciser ce que les mots utilisés dans le jargon théologique entourant la souveraineté de Dieu veulent exactement dire.
Selon Piper, la souveraineté de Dieu signifie que :
« Dieu Est tout puissant, qu’il possède une autorité telle qu’il peut outrepasser toute autre puissance et autorité. Rien ne peut arrêter un acte, un événement, un dessein ou un plan que Dieu a l’intention de réaliser. »
« 1 Job répondit alors à l’Éternel : 2 Je sais que tu peux tout, et que rien ne saurait t’empêcher d’accomplir les projets que tu as conçus. 3 « Qui ose, disais-tu, obscurcir mes desseins par des discours sans connaissance ? » Oui, j’ai parlé sans les comprendre de choses merveilleuses qui me dépassent et que je ne connaissais pas. » Job 42.1-3. (Semeur)
Après les épreuves que Job a traversées, une idée toute simple apparait claire à son esprit, Dieu est souverain et il sait ce qu’il fait et pourquoi il le fait ainsi, et ce même si ce qu’il permet est douloureux.
La sagesse exige de nous le silence devant l’incompréhensible.
Ce texte de Job soulève l’importance de la sagesse qui consiste non pas à étaler notre interprétation comme si on savait quelque chose, non, la sagesse consiste à ne pas discourir de choses qui sont trop élevées pour soi.
Curieusement, ce sont les hommes les plus intelligents qui dans l’histoire, ont le mieux montré ce qu’était le vrai savoir.
« Le fou se croit sage et le sage reconnaît lui-même n’être qu’un fou. » William Shakespeare
Dans son Apologie de Socrate, Platon cite son maitre qui disait :
« Le plus sage d’entre vous, hommes, c’est celui qui a reconnu comme Socrate que sa sagesse n’est rien. ».
L’eschatologie est un domaine glissant où il est facile de discourir des événements de la fin des temps en se donnant le ton de la certitude des faits, alors que dans les faits, comme Job, nous parlons souvent de ce que nous ignorons. (Fêtes des trompettes, rosh hachana, et covid) (Traité de paix Les Émirats arabes unis et Israël)
Nabucadnotsor
« Il agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n’y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : que fais-tu ? » Daniel 4 : 35
Cette déclaration n’est pas de Daniel mais de Nabucadnotsor après que Dieu lui a redonné sa raison et son royaume.
« Mes arrêts subsisteront, et j’exécuterai toute ma volonté » Esaïe 46.9-10.
Dieu est souverain sur la nature
« 6 Tout ce que l’Éternel veut, il le fait, Dans les cieux et sur la terre, Dans les mers et dans tous les abîmes. 7 Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, Il produit les éclairs et la pluie, Il tire le vent de ses trésors. » Psaume 135 : 6-7
« Ces hommes furent saisis d’étonnement : Quel est celui-ci, disaient-ils, à qui obéissent même les vents et la mer ? » Mathieu 8 : 27
« Ne vend-on pas une paire de moineaux pour un sou ? Et pourtant, pas un seul d’entre eux ne tombe à terre sans le consentement de votre Père » Matthieu 10.29.
Dieu est souverain sur les peuples
« N’est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des peuples ? Tu disposes de force et de puissance ! Nul ne peut te résister » (2 Chroniques 20.6).
Ce texte est très instructif pour nous montrer que peu importe que des hommes souhaitent faire ceci ou cela, mettre sur pieds un Nouvel Ordre Mondial, peu importe leur intention malveillante, ils ne feront rien de plus que ce que le Seigneur souverain de l’univers a décrété. Aucune nation ne fait quoi que ce soit sans que Dieu l’ordonne.
« L’Éternel renverse les desseins des nations, il anéantit les projets des peuples ; les desseins de l’Éternel subsistent à toujours et les projets de son cœur, de génération en génération » Psaume 33.10-11.
Le cœur de l’homme médite sa voie, mais c’est l’Éternel qui dirige ses pas. Proverbes 16.9
« Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut. » Psaume 115 : 3
Textes de l’apôtre Paul
Un des textes du N-T les plus claire au sujet de la souveraineté de Dieu se trouve en Éphésiens 1 : 9-11
« 9 nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, 10 pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre.11 En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté,
Dans ce texte fort instructif, nous apprenons de la bouche de Paul que Dieu avait formé en lui-même un dessein qu’il a mis à exécution lorsque les temps seraient accomplis. Jésus sur la croix : « Tout est accompli »
On croirait entendre Paul affirmé que la prière du Notre Père est déjà accompli. «Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Mat 6 : 10
La version Semeur éclaire davantage l’intention de Paul dans ce texte :
« 9 pour que nous connaissions le secret de son plan. Ce plan, il l’a fixé d’avance, dans sa bonté, en Christ, 10 pour conduire les temps vers l’accomplissement. Selon ce plan, tout ce qui est au ciel et tout ce qui est sur la terre doit être réuni sous le gouvernement du Christ. »
La première venue de Christ marquait le début des temps de la fin qui se manifestent par l’inauguration du Royaume de Dieu par la gouvernance de Christ. Le Royaume de Dieu qui prend forme dans sa dimension temporel et terrestre et qui culminera vers la dimension éternelle au retour du Seigneur.
Dans les faits, Christ est déjà vainqueur, Satan déjà vaincu et la destinée de ce monde déjà inscrite dans une suite d’évènements qui ne peuvent que culminer vers la pleine révélation du Royaume de Christ.
Notre vision eschatologique de la fin des temps ne peut regarder les évènements politiques de ce monde autrement qu’à travers la lunette de la victoire de Christ.
Même si des hommes formant une élite quelconque pensent arriver à élaborer une Nouvel Ordre Mondial, sous la Oulette du diable, ça échouera. Et quel que soient les décisions politiques qu’ils mettent en place, ni vous ni moi ne pourrons les en empêcher car Dieu reste souverain sur les actions des hommes en mettant des limites à leurs actions en fonction du fait que Christ est déjà vainqueur.
Fin
Jeudi 24 septembre 2020
Rétrospective
La semaine dernière nous avons terminé la séance 2 sur un texte de l’apôtre Paul en Éphésiens 1 qui traite du dessein éternel de Dieu.
Nous y reviendrons pour en découvrir l’importance que ce texte a dans notre lecture des évènements couvrant la période de la fin des temps.
Je recommande la lecture deux textes importants qui traitent de la souveraineté de Dieu.
Qu’est-ce qu’une confession de foi?
Ce sont des documents qui résument avec précision les grands thèmes bibliques sur lesquelles une communauté chrétienne s’appui pour s’instruire et se construire.
Une confession de foi ne remplace pas l’Écriture dans la mesure où elle recèle une certaine part de choix arbitraires et éditoriales mais à la fois, nécessaire pour préciser les dogmes auxquels une église adhère.
Confession baptiste de Londres 1689[1]
CHAPITRE 5, page 12 à 14
LA PROVIDENCE DE DIEU, article 1 à 7
« C’est Dieu qui prend les mesures nécessaires pour que tout se produise telle que sa souveraineté l’exige. »
- 1. Dieu, le bon Créateur de toutes choses, dans sa puissance et sa sagesse infinies, soutient, dirige, dispose et gouverne toutes les créatures et toutes les choses des plus grandes aux plus petites par sa très sage et sainte providence, aux fins pour lesquelles elles ont été créées. Il le fait selon sa prescience infaillible, et le conseil libre et immuable de sa propre volonté, à la louange de sa sagesse, de sa puissance, de sa justice, de son infinie bonté et de sa miséricorde glorieuse. Héb 3 1. Hé 1.3 ; Jb 38.11 ; Es 46.10-11 ; Ps 135.6 2. Mt 10.29-31 3. Ep 1.11 2.
- Ac 2.23 5. Pr 16.33 6. Gn 8.22 3.
- La toute-puissance de Dieu, sa sagesse insondable et sa bonté infinie se manifestent dans sa providence, de sorte que son conseil déterminé s’étend même jusqu’à la première chute et à toutes les autres actions coupables des anges et des hommes. Et cela, non en les permettant seulement, mais il les tient en bride selon sa très grande sagesse et puissance, les ordonne et les gouverne de multiples façons, à ses fins, qui sont très saintes. Cependant, il le fait de manière à ce que le caractère pécheur des actes vienne seulement des créatures et non de Dieu, qui est très saint et très juste, et ne peut ni être l’auteur du péché, ni l’approuver. Rm 11.32-34 ; 2 S 24.1 ; 1 Ch 21.1 12. 2 R 19.28 ; Ps 76.11 13. Gn 50.20 ; Es 10.6-7, 12 14. Ps 50.21 ; 1 Jn 2.16 5.
- De même que la providence de Dieu s’étend en général à toutes les créatures, elle prend soin de l’Église de Dieu de manière très spéciale, et ordonne toutes choses pour son bien. 1 Tm 4.10 ; Am 9.8-9 ; Es 43.3-5
Catéchisme de Heidelberg[2]
La providence de Dieu – Chapitre 26-27-28
Question : Qu’entends-tu pas la providence de Dieu?
Réponse : La force toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et de stérilité, le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref, toutes choses ne nous parviennent pas par hasard mais de sa main paternelle.
Question : À quoi nous sert-il de connaitre la création et la providence de Dieu?
Réponse : À être patient dans l’adversité, reconnaissant dans la prospérité, et à garder confiance quoi qu’il arrive, en notre Dieu et Père fidèle.
Aucune créature ne peut nous séparer de son amour puisqu’il les tient tellement toutes entre dans sa main qu’elles ne peuvent agir et se déplacer sans sa volonté.
Herméneutique
« Le mot Herméneutique vient du grec (hermêneuô) qui signifie expliquer, interpréter, traduire. L’herméneutique est cette partie de la théologie qui étudie, établit et classe les principes, les règles et les méthodes par lesquels on s’assure du sens d’un texte. L’herméneutique biblique s’applique à trouver la juste interprétation des textes de la Bible. C’est par conséquent, une méthode par laquelle on s’applique à chercher le sens d’un texte de l’Écriture. »[3] Voir le lien sur les ressources.
Introduction à l’herméneutique biblique
Quelques éléments à savoir sur le Bible
Premièrement, la Bible est un livre qui est porteur de son propre contexte dont la finalité consiste à révéler Christ comme le sauveur de l’homme perdu depuis la Chute adamique.
Deuxièmement, chaque livre de la Bible participe (comme les pièces d’une grande maison, puzzle) à la construction de cette intention de révéler Christ le Messie au monde par sa venue.
Troisièmement, chaque texte (verset) d’un livre est comme une brique sur cet immense édifice qui tous, tiennent le tout bien en place. Comprendre le grand plan de Dieu clarifie le sens de chaque verset.
Quatrièmement, chaque verset appartient au contexte de son livre et chaque livre appartient au contexte du dessein de Dieu révélé dans la Bible.
Cinquièmement, tous les livres de l’A-T, et chacun des évangiles et des lettres du N-T appartiennent à un contexte plus grand que leurs auteurs et leurs auditeurs. Il s’agit du dessein éternel de Dieu dans l’histoire humaine.
Sixièmement, l’herméneutique et l’eschatologie biblique sont ces deux parties de la théologie qui tentent d’harmoniser les textes bibliques avec ce dessein éternel de Dieu qui prend forme dans la Genèse jusqu’à l’Apocalypse.
Le grand dessein éternel de Dieu, quel est-il?
Herméneutiquement parlant, tout ce que nous lisons dans l’Écriture fait partie d’un grand dessein divin et rien n’est là par hasard. Ce dessein consiste à établir le royaume messianique de Jésus-Christ sur la Terre par sa mort et sa résurrection. La venue du Saint Esprit en Actes 2 en est la confirmation.
La venue su S-E n’a pas principalement pour but de créer une église riche en miracle et en don du Saint-Esprit, veut marquer le début d’une nouvelle ère par laquelle le royaume messianique prend place, ici-bas en ce monde. Pierre se lève et explique à la foule présente que la fin des temps vient de commencer.
« Voici ce qui arrivera, dit Dieu, dans les jours de la fin des temps : Je répandrai de mon Esprit sur tous les hommes. Vos fils, vos filles prophétiseront, vos jeunes gens, par des visions, vos vieillards, par des songes, recevront des révélations. » Actes 2 : 17
Les nombreuses langues (14) qui sont parlées veulent montrer le caractère universel de la promesse à Abraham.
« 2 Je ferai de toi l’ancêtre d’une grande nation ; je te bénirai, je ferai de toi un homme important et tu deviendras une source de bénédiction pour d’autres. 3 Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui t’outrageront. Tous les peuples de la terre seront bénis à travers toi. » Genèse 12 : 2-3
La pentecôte, c’est Babel à l’envers, c’est que par le Christ que la gouvernance du monde doit passer.
La Bonne Nouvelle de l’Évangile consiste dans le fait qu’en Christ, une nouvelle communauté d’humains rachetés (juifs et païens) par son sang forme un peuple céleste qui commence dès maintenant à régner par l’Église et qui entrera dans son achèvement au moment du retour de J-C.
« J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos. Celles-là aussi, il faut que je les amène ; elles écouteront ma voix, ainsi il n’y aura plus qu’un seul troupeau avec un seul berger. » Jean 10 : 16
Christ est l’unique berger de ce seul troupeau, et il est le premier né de cette nouvelle communauté :
« 12 Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, 13 qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, 14 en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés.
15 Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. 16 Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. 17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. 18 Il est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. 19 Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui; 20 il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. » Colossiens 1 : 12-20
Christ est à l’origine de la création du premier monde et à la fois le premier né de la seconde création, celle des morts rendus à la vie.
Maintenant qu’on comprend bien qu’il est question de ce dessein divin-là, on doit lire des promesses de Dieu à Abraham et regarder les textes bibliques prophétiques à cette lumière.
L’enseignement de Jésus comme nouvelle herméneutique
L’une des règles d’herméneutiques parmi les plus importante du N-T nous apprend que c’est l’enseignement de Jésus qui fait autorité en matière d’interprétation de l’A-T.
On ne peut rien faire dire à ces textes de l’A-T sans savoir ce que Jésus en dit lui-même.
Or, Jésus n’improvise pas lors de sa première venue, il suit à la lettre le dessein de son Père, plan selon lequel la fin des temps passe par son rejet et sa résurrection.
Mais ça, les disciples peinent à le comprendre.
Exemple : Jésus sur le chemin d’Emmaüs
Dans l’Évangile de Luc 24 : 13-27
« 13 Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades; 14 et ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé. 15 Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux. 16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. 17 Il leur dit : De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes ? 18 L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci ?- 19 Quoi ? leur dit-il. Et ils lui répondirent : Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, 20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. 21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. 22 Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés; s’étant rendues de grand matin au sépulcre 23 et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. 24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont point vu. 25 Alors Jésus leur dit : O hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.»
Remarquez comment les disciples pourtant habitués aux enseignements de Jésus arrivent mal à saisir que Jésus n’est pas venu sauver Israël des méchants romains.
Nous faisons aujourd’hui la même erreur, celle de regarder les dirigeants de ce monde comme les mauvais romains qui nous tiennent captifs de leur projet politique malveillants.
Ce n’est pas cette délivrance des romains que Christ amène au monde, mais celle d’un nouveau Royaume.
Sous le gouvernement de Christ
Le dessein éternel de Dieu projette un plan selon lequel :
7 En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, 8 que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d’intelligence, 9 nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, 10 pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. (10 Selon ce plan, tout ce qui est au ciel et tout ce qui est sur la terre doit être réuni sous le gouvernement du Christ.)
11 En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d’après le conseil de sa volonté, 12 afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d’avance avons espéré en Christ. » Éphésiens 1 : 7-12
Du point de vue de ce texte, l’œuvre du salut n’est pas simplement une œuvre de sauvetage, mais un plan bienveillant qui consiste à faire des élus les héritiers de Dieu
Bienveillant = Eudokia = intention pleine de bienveillance.
Or, cette bienveillance de Dieu poursuit un objectif très précis : « Selon ce plan, tout ce qui est au ciel et tout ce qui est sur la terre doit être réuni sous le gouvernement du Christ.
Ce gouvernement de Christ n’est rien d’autre que la mise en place de son Royaume déjà ici-bas en ce moment, et complété lors de son second retour.
Le gouvernement de Christ est la réalité de la révélation de sa GLOIRE de son Royaume sur la Terre et dans les cieux.
Précautions herméneutiques
Évidemment, ce cours d’eschatologie n’est pas un cours d’herméneutique mais il faut tout de même donner quelques informations importantes qui sont des précautions utiles pour le plus grand respect des textes bibliques.
Et cela d’autant plus que le domaine de l’interprétation des prophéties bibliques est l’un de ceux qui souffre le plus de la surexploitation d’idée erronées.
Je ne vais pas donner toutes les règles d’interprétation mais je vous suggère plutôt de consulter la page Internet en lien qui mène vers une dizaine de ressources herméneutique et notamment, un cours gratuit du Dr Henri Blocher.[4]
Fin
Séance 4
Jeudi 1 octobre 2020
Rétrospective
Depuis le début de ce cours d’eschatologie biblique, nous regardons des thèmes suivant un ordre précis, partant de ce qui est le plus évident pour aller vers ce qui est moins évident
Comprendre les textes et les thèmes de l’Écriture en les plaçant dans la trame de l’histoire biblique dans un ordre qui permettent d’obtenir un les éclairage sur les textes plus difficiles à saisir.
Comment on peut tirer des 66 livres de la Bible et de ses milliers de passages, une histoire cohérente qui ne soit pas une construction arbitraire, une histoire qui ne fasse pas violence à ses textes et de l’intention de Dieu, afin de comprendre quelle est la trame historique des évènements depuis la création jusqu’à la parousie.
Panorama de l’histoire du point de vue biblique
- Dieu est souveraineté sur l’histoire de l’humanité
- Dieu fait toute son œuvre en suivant un dessein éternel précis :
- Ce qui explique pourquoi Paul en Romain 8 : 28 nous dit : « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. »
- Son dessein consiste à établir son Royaume sur la Terre comme au ciel. Luc 17 : 20-21 : « 20 Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit : Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. 21 On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous. »
- Que ce Royaume fût inauguré par la venue du Saint-Esprit à la pentecôte à Jérusalem en Actes 2 : 17. « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair »
- Les derniers jours = l’avènement du Royaume de Dieu c’est église de J-C.
- Selon L’Écriture : les derniers jours, expression qui ne réfère pas aux derniers jours (années) avant le retour du Seigneur mais qui réfère plutôt à cette période où tout ce qu’annonçaient les prophètes de l’A-T est accomplie en J-C.
- Que ce Royaume entrera dans sa pleine réalité éternelle lors du retour de J-C, la parousie.
- Que cette période « des derniers jours », s’insère entre la première et la seconde venue de J-C, l’Église traversera des vagues de persécutions appelé par Jean : Tribulations : « Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. » Apo 1 : 9
Comment on arrive à bien saisir cet ordre?
- En évitant d’interpréter les prophéties bibliques à la lumière des évènements politiques
- En tenant compte des genres littéraires dans la Bible
- En cherchant à s’éclairer des textes bibliques les plus clairs en vue de construire un cadre eschatologique cohérent
- En interprétant les textes plus obscurs à la lumière des textes les plus clairs.
- En restant prudent avec les textes difficiles à comprendre.
- En apprenant à habiter l’incertitude, ne pas être certain de tout expliquer et tout comprendre pour évite les pièges d’une interprétation forcée.
Précautions herméneutiques
Littéralité et genres littéraires
La Bible est un livre qui nous révèle de manière littérale le dessein éternel de Dieu.
Donc, le dessein de Dieu raconté dans la Parole de Dieu n’est pas une allégorie, mais bel et bien une histoire littérale, celle de l’intention de Dieu de sauver le genre humain.
Cependant, l’Écriture utilise divers genres littéraires pour raconter cette histoire : narratif, poétique, parabole, apocalyptique. De plus, la Bible utilise régulièrement des anthropomorphismes.
Les anthropomorphismes
Du mot Antropos (homme) et morphe (forme) : consiste à traduire une réalité insaisissable pour l’homme en utilisant des images, des symboles, des animaux pour donner du sens à cette réalité.
Par exemple, Dieu étant indéfinissable, les auteurs inspirés useront de multiples comparaisons tirées de ce monde pour bien traduire qui est Dieu dans la réalité de l’homme.
Dans le cas des noms et qualificatifs donnés à Dieu, ils permettent de cerner la complexité de la personne de Dieu car un nom à lui seul ne suffira pas à nous dire qui est Dieu.
- Je suis = Exode 3 : 14, le verbe être comme seule mot humain pouvant décrire la nature éternelle de Dieu.
- Il est le Roi des Rois = pour dire que rien n’a plus de pouvoir que Dieu.
- Il est l’Alpha et l’oméga = pour dire qu’il n’y a rien avant et après Dieu
- Dieu est un feu dévorant =
- L’agneau de Dieu ou l’Agneau sur le trône =
- Le lion de Juda =
- La lumière du monde =
- Le vrai cep
- Le pain de vie
- Le seul chemin
- La résurrection et la vie
- La porte des brebis
- Le bon berger
- On en compte plus d’une centaine de ces noms de Dieu ou Jésus
Pour Lucifer
- Le serpent ancien =
- L’accusateur des frères =
- Le séducteur =
- L’adversaire =
- L’ennemi =
- Le père du mensonge
- Le tentateur
- Le prince de la puissance de l’air
Le Royaume de Dieu : à quoi comparerai-je le Royaume de Dieu?
- Luc 13 : 18 : « A quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ? 19 Il est semblable à un grain de sénevé qu’un homme a pris et jeté dans son jardin; il pousse, devient un arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches.
- Luc 13 : 20 : « A quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? 21 Il est semblable à du levain qu’une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, pour faire lever toute la pâte.
Il est nécessaire qu’un Dieu aux attributs insaisissables pour l’homme naturel qu’il se présente à l’homme par l’usage de nombreux anthropomorphismes qui permettent de se faire de lui une idée.
En herméneutique, il faut absolument tenir compte du fait que ces images ne sont pas Dieu, si Satan et non plus le Royaume, elles ne sont que des images approximatives de ces réalités qui nous échappent.
Par ce langage, Dieu nous parle de lui et de son son œuvre par une multitude d’images et de symboles qui nous permettent de saisir ces réalités célestes comme au travers un miroir.
« Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu. » 1 Corinthiens 13 : 12
Tout n’est pas un principe
Paul et Silas dans la prison :
« 25 Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient. 26 Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s’ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus. » Actes 16
Josué et la terre promise
« Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donne, comme je l’ai dit à moïse. » Josué 1 : 3
Voici quelques règles et précautions importantes de base :
- Seule l’Écriture éclaire l’Écriture et c’est par l’Écriture que nous interprétons l’Écriture.
- Le règle des contextes est de la plus haute importance. Un texte ne veut pas dire ce que je crois qu’il veut dire, il veut dire ce que son auteur a voulu dire.
- UN texte peu clair s’éclaire des autres textes qui traitent du même sujet.
- Tout ce que l’Écriture affirme n’est pas forcément une affirmation qui m’est destinée. « Tout lieu que la plante de ton pied foulera, »
- Le Saint-Esprit ne peut contredire un texte par rapport à son contexte.
- Les évènements politiques ayant cours actuellement ne font aucune autorité en matière d’interprétation des textes bibliques.
L’importance des genres littéraires de la Bible[1] Lien
On peut ainsi discerner, pour une exégèse personnelle et spirituelle, une dizaine de genres littéraires. Il en existe beaucoup plus, et chacun des genres littéraires se subdivisent en plusieurs sous-catégories (par exemple le genre prophétique peut se subdiviser en oracle de jugement, vision, geste, récit de vocation, etc…).
Savoir discerner dans quel registre littéraire se trouve le texte biblique qu’on étudie permet de savoir quelles précautions prendre en compte. »
Genre narratif[2]
« On parle de narration lorsqu’un texte fait le récit d’événements, réels ou fictifs, qui impliquent des faits, des personnages, des lieux, un déroulement, et un narrateur. »
Un texte narratif est l’histoire racontée d’une suite d’évènements. En ce sens de longues parties de la Genèse jusqu’au livre d’Esther sont des textes qui appartiennent au genre narratif. Dans ce sens, ces textes sont généralement lus de manière littérale.
Les Évangiles sont des textes narratifs à l’intérieur desquels on trouve des sections non littérales : les prophéties et les paraboles par exemple.
L’apocalypse lui, est tellement chargé de symboles et d’images grandiose qu’on ne peut le considérer comme un texte narratif. L’Apocalypse raconte une histoire tout de même, mais cette histoire utilise une profusion de symboles de l’A-T tellement grande qu’il faut l’interpréter à retraçant ces symboles dans l’A-T. Pas de 278 versets de ce livre sur les 404 sont directement liés à l’A-T. (Greg Beale)
Genre Évangile
Les quatre Évangiles rapportent l’histoire de Jésus sans tout à fait tenir compte d’un cadre chronologique. De plus le genre évangile contient plusieurs autres genres littéraires :
- Prophéties : de Jésus
- Paraboles : une quarantaine dans les évangiles synoptiques) Mat, Luc, Marc),
Les paraboles[3] : de utilisent elles-mêmes plusieurs formes de langage différent.
« Rudolf Bultmann, les paraboles utilisent elles-mêmes plusieurs figures de style ; la métaphore (Mt 5,13); la comparaison (Mt 24,27); l’hyperbole (Mt 10,30); la similitude (Lc 15,4s); l’allégorie (Mc 4,13-20).[4]
- L’écho de l’Ancien-Testament : chose unique aux Évangiles dans la littérature est que le personnage principal accompli une à une les promesses et les prophéties le concernant. Luc 24 : « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. »
Genre épistolaire[5] : Les lettres de Paul et les autres apôtres. Elles diffèrent des Évangile en ce qu’elles ne sont pas le narratif principal du N-T, elles arrivent en seconde vague pour éclaircie le message de Jésus. Les lettres ont souvent plusieurs buts différents :
- Instructions doctrinales
- Prise de contact avec des inconnus – salutations
- Correction : problème de moralité
- Formation de disciples
Genre homilétique[6] : Il s’agit de sermons : exemples : Les 5 discours de Jésus en Matthieu, les chapitres 13 à 16 de Jean, les discours des Actes, l’épître de Jacques, etc
Genre Apocalyptique : genre littéraire utilisé dans le monde juif pour décrire des temps de crise en utilisant des images et des symboles spectaculaires qui pour la plupart proviennent des évènements passés de l’A-T.
Dans le cas du livre de l’Apocalypse lui-même, Jean parle des persécutions de l’Église de son temps (et des temps à venir) en vue de montrer le triomphe de Christ.
Jean raconte la même histoire sous forme de plusieurs tableaux répétitifs qui mettent en scène toujours les mêmes personnages :
- Les saints, l’Église, peuple de Dieu
- Satan, le serpent, qui attaque le peuple des saints
- Jésus, l’agneau triomphe du malin et délivre son église
On trouve des textes poétiques, législatifs, sagesse, etc.
Fin
Séances 5
Jeudi 8 octobre 2020
Les trois positions eschatologiques en bref
Introduction
Après avoir bien expliquer l’importance de l’herméneutique dans l’étude de l’eschatologie, d’avoir aussi montré qu’on doit éviter de débuter l’étude de l’eschatologie par les textes les plus obscurs et riches en teneur spéculatives : le 666, l’antéchrist, cette semaine, nous allons voir le principal litige sur lequel se divisent les chrétiens, le millénium.
Attention, il faut éviter deux attitudes extrêmes en eschatologie :
- Le premier extrême consiste à dire que puisque l’eschatologie est :
- Un champ d’étude complexe aux mille possibilités,
- Un sujet qui divise les chrétiens
- Qu’en terme d’importance, on peut le classer dans les éléments secondaires en théologie
- Eh bien, on devrait le laisser de côté et se concentrer sur ce qui nous uni.
- Je dis non à cette attitude car nous le voyons en ce moment, l’absence d’une bonne compréhension théologique de l’eschatologie cause des divisions chez les chrétiens parce que le vide se rempli des trucs les plus farfelus.
- La deuxième attitude extrême consiste à adopter l’une des positions eschatologiques en affirmant qu’elle est la seule qui soit valable. Les autres étant des hérésies.
Je crois qu’il faut se faire une tête sur l’eschatologie biblique tout en se gardant d’être trop dogmatique car dans les faits, les différentes positions ont des points forts et des points faibles.
Le principal point de divergence
Les positions eschatologiques sont toutes nommées en fonction du millénium, expression qui se trouve dans un seul texte biblique, en Apocalypse 20 : 1-10. Amil, prémil, postmil
Remarquons l’usage des images fortes :
« 1 Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. 2 Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. 3 Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu’il soit délié pour un peu de temps.
4 Et je vis des trônes; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. 5 Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est la première résurrection. 6 Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.
7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. 8 Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer. 9 Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. 10 Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles. »
En lisant ce texte, on remarque que Jean utilise une multitude d’images et de symboles forts dans un genre littéraire apocalyptique ; si on les interprète littéralement, on risque d’arriver à des conclusions erronées.
L’usage de l’expression 1000 ans veut-elle dire 1000 années littérales? Pourtant, ailleurs dans l’Écriture, 1000 ans est toujours associé à l’idée d’une période de temps indéterminée.
L’apôtre Pierre, parlant du jugement final de Dieu pour les impies, qui selon ses dires, semble « tarder » utilise l’expression (1000 ans) comme une mesure indéterminée du temps.
« 7 tandis que, par la même parole, les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies. 8 Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. 9 Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance. » 2 Pierre 3 : 7-9
Dans le langage de Pierre, le « 1000 ans » n’est donc pas littéral mais prend la forme d’une expression idiomatique hébreux (expression propre à une langue) pour parler d’un temps long et indéterminé.
L’expression fût d’abord celle de Moise dans le Psaume 90 où l’usage est également un idiome pour désigner une période de temps indéterminé.
« 2 Avant que les montagnes fussent nées, Et que tu eusses créé la terre et le monde, D’éternité en éternité tu es Dieu. 3 Tu fais rentrer les hommes dans la poussière, Et tu dis : Fils de l’homme, retournez à Terre ! 4 Car mille ans sont, à tes yeux, Comme le jour d’hier, quand il n’est plus, Et comme une veille de la nuit. » Psaume 90 : 2-4
Dans le Psaume 105, Dieu mentionne que ses promesses dureront « à toujours », et ensuite il dit « pour mille générations.
« 7 L’Éternel est notre Dieu; Ses jugements s’exercent sur toute la terre. 8 Il se rappelle à toujours son alliance, Ses promesses pour mille générations, »
1000 générations = 40 000 à 50 000 ans.
Si donc nous disons que l’Apocalypse de Jean utilise des matériaux de l’A-T dont il faut saisir la signification de ces symboles à la lumière de ce qu’ils signifient dans l’A-T, il se peut donc que les milles ans en question en Apocalypse 20 ne soient pas littérales mais symboliques.
- Postmillénarisme
Du préfixe « post = après », selon cette approche, le Christ revient après le millénium.
« Selon ce point de vue, les progrès de l’Évangile et la croissance de l’Église iront en augmentant, de sorte qu’une proportion de plus en plus importante de la population mondiale sera chrétienne. Il en résultera que les chrétiens auront une influence significative sur la société, et que la société se conformera de plus en plus aux normes divines, et que progressivement, un âge millénaire de paix et de justice apparaitra sur la Terre. Ce millénium durera longtemps mais pas nécessairement 1000 ans, et à la fin de cette période, le Christ reviendra sur la Terre, les incroyants et les incroyants ressusciteront, le jugement dernier aura lieu, il y aura une nouvelle Terre et de nouveaux cieux, c’est l’État éternel promis par Dieu. » Dr Wayne Gruden
La particularité de l’approche postmillénariste est qu’elle est très optimisme quant à la progression de l’Évangile en ce monde à mesure que le temps passe.
Pour les postmils, l’annonce de la mission de Jésus en Mathieu 28 est le point de départ de cette progression du monde vers l’acceptation de l’évangile à tous les habitants de la Terre.
La faiblesse de cette position dont nombreuses :
- Généralement, Jésus dans les Évangiles, et Jean dans Apocalypse parle des derniers jours de façon plus pessimiste.
- L’apôtre Paul est plutôt pessimiste quant au déroulement de l’histoire de l’église : « 1 Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. 2 Car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, … » 2 Tim 3 : 1-4
- Les guerres du 20e siècle ont montré que l’homme même instruit est capable de plus massacre encore
- La montée de l’humanisme athée montre l’inverse
- Prémillénarisme
Du préfixe « pré = avant » défend l’idée que le Christ revient avant le millénium.
Il existe plusieurs sortes de prémillénarisme, je vais seulement donner ici les grandes lignes. Voir Théologie Systématique de Wayne Gruden, pages : 1211 -1297.
Cette approche est Israélo-centrique, Israël est le l’unique peuple à qui sont destinées les promesses messianiques de l’A-T faites à Abraham.
Mais puisqu’Israël a rejeté le Messie promis, suivant un certain libre-arbitre prévu et voulu de Dieu, l’accomplissement des promesses (Alliance) abrahamique est remis à plus tard, c’est-à-dire, après une parenthèse, l’Église, ou, « temps des nations » et après l’enlèvement de l’Église, Dieu reprendra son programme d’accomplissement des promesses d’Abraham envers sa postérité, qui n’est pas tout à fait J-C, mais le peuple Juif.
Ainsi, le prémillénarisme considère la période actuelle comme le « temps de nations », c’est-à-dire, cette période qui permet à Dieu de gracier des païens jusqu’au moment où, suivant son plan d’élection, opèrera un méga réveil mondial parmi les Juifs et donnera à ce peuple la domination politique du monde depuis Jérusalem.
Pour les prémils, le millénium s’inscrit dans un scénario précis :
- Dans un premier temps, l’Église sera enlevée (1 Thessaloniciens 4.16-18)
- L’Église est préservée des jugements qui frapperont le monde (Apoc 3.10) pendant 7 ans,
- Ensuite elle est unie au Messie (Apoc 19.7-8) qui après les 7 années de Tribulation institut le millénium (Apoc 20.1-6), c’est-à-dire un règne de paix de 1000 ans sur la terre.
- Après quoi viendra le Jugement dernier (Apoc 20.11-15),
- Puis la fin du monde et l’entrée dans un monde nouveau (Apoc 21.1).
C’est la conception dispensationnaliste (Darby, Ryrie, Walworth…) en vigueur dans la plupart des églises évangéliques: Assemblées de Frères, églises baptistes et pentecôtistes… »[7]
- L’amillénarisme
Selon Wayne Gruden, l’approche amillénariste est la plus simple de toutes les approches eschatologiques.
Cette position associe le texte l’Apocalypse (20 : 1-10) qui traite du millénium décrit la période de l’Église actuelle.
La résurrection de Christ marque la défaite finale de Satan sur ce monde. Dans la formule du « déjà et pas encore » Satan est déjà vaincu mais peut encore agir pour un peu de temps.
« 10 Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. 11 Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. 12 C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. » Apocalypse 12 :10-12
L’idée que Satan soit lié tout en étant encore actif en ce monde peut sembler contradictoire mais dans la réalité eschatologique, il faut toujours différencier ce qui est accompli dans le ciel au sens de la réalité éternelle mais toujours actif sur le Terre pour le peu de temps qu’il lui reste.
Il faut remarquer que dans ce même texte d’Apocalypse, Jean propose les deux idées :
- « il a été précipité (Kataballo = abattu), l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Ils l’ont vaincu (Nikao = conquis) à cause du sang de l’agneau
- « Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps.
C’est la même idée que la victoire finale de J-C qui à la croix déclare : « tout est accomplie », donc, nous vivons dans l’œuvre victorieuse et parfaitement accomplie de J-C, pourtant, nous ne vivons pas clairement ici-bas les effets tangibles de cette victoire.
La victoire de Christ comme la défaite de Satan sont effectives dans le ciel, mais entreront dans leur pleine réalité au retour du Seigneur.
C’est dans cette compréhension que les 1000 ans symbolisent la période de l’Église où les saints règnent en tant que ressuscités avec Christ, et que Satan reste tout de même actif pour « un peu de temps ».
Paul aborde cette question des saints (nous les élus) déjà assis dans les lieux célestes en J-C.
« 4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, 5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés ); 6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, 7 afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. » Éphésiens 2 : 4-7
Dans le langage de Paul, nous les saints, sommes déjà morts et ressuscité avec Christ dans les lieux célestes. Dans le sens eschatologique du terme, l’Église est déjà dans son règne de 1000 ans avec le Christ.
Au moment où Jésus s’apprête à retourner auprès de son Père, en Mathieu 28 il affirme aux onze apôtres :
« 16 Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée. 17 Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui. Mais quelques-uns eurent des doutes. 18 Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. 19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, » Mathieu 28 : 16-19
« il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix. » Colossiens 2 : 15
Clairement, Jésus affirme que désormais, le pouvoir associé à son règne dans le ciel l’est aussi sur la Terre.
Rétrospective : amillénarisme
L’approche amillénariste considère les derniers jours de l’humanité de manière très simple :
- L’église est la démonstration terrestre de la victoire du Christ sur Satan. La période de l’Église est celle du millénium.
- Le règne de J-C est actuellement dans sa phase terrestre (déjà) jusqu’à son retour où prenant avec lui les saints, les amènera dans la phase finale : une nouvelle Terre et de nouveaux cieux.
- Il n’est pas exclu de penser qu’une dernière révolte de Satan ait lieu juste avant le retour du Seigneur mais elle sera de très courte durée car « un feu descendit du ciel, et les dévora » (Ap 20 : 9).
- Quand le Seigneur revient chercher son église, les morts ressuscitent et ceux qui sont maudits paraissent au jugement du grand trône blanc pour être ensuite jeté dans l’Étang de feu et de souffre.
- Puis, l’ère de l’éternité commence. Apocalypse 21 : 1-4
« Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. 2 Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux. 3 Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. 4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »
Séance 6
Jeudi 15 octobre 2020
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons exploré la question des positions eschatologiques en regard du Millénium, à savoir si le millénium doit être interprété de manière littérale ou symbolique.
Cette semaine et la semaine prochaine, nous allons explorer une autre grande question en regard de l’eschatologie biblique : où situer le peuple d’Israël dans le dessein de Dieu en tenant compte du fait que l’Église, par J-C, est l’aboutissement du dessein de Dieu, donc, l’accomplissement des promesses de Dieu faites à Abraham.
« Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ. » Galates 3 : 16
Paul propose de mettre cette affaire en lumière.
« 8 A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, 9 et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses, 10 afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de Dieu, 11 selon le dessein éternel qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur, » Éphésiens 3 : 8-11
Mine de rien, ce texte de Paul annonce un changement de paradigme dans le sens où il replace les éléments eschatologiques (mettre en lumière) dans le contexte du dessein de Dieu et non le dessein tel que les juifs le comprenaient, car pour eux, le peuple Juif est la postérité d’Abraham et donc, des promesses messianiques.
Si nous comprenons bien ce dont il est question aujourd’hui dans ce cours, c’est notre lecture du N-T qui sera transformer en une lecture beaucoup plus fluide.
Le droit d’Israël à l’autodétermination nationale
Il ne faut pas voir de l’antisémitisme dans l’idée que les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob dans l’A-T s’accomplissent pour l’Église qui devient l’unique peuple de Dieu.
La présence de la nation d’Israël en Palestine est tout à fait pertinente au même titre que toute autre Nation de la Terre à droit au respect de son intégrité, à son autodétermination politique, linguistique et culturelle.
Le dilemme
Du point de vue prémillénariste, il existe en quelque sorte deux peuples de Dieu : Israël et l’Église. Voir les deux articles de Daniel Cobb du site Revue Réformée
Les prémillénaristes ne rejettent pas l’idée que la dispensation de la grâce uni Juifs et païens dans une même entité (corps) qu’est l’Église.
Mais pour eux, l’Église, est une condition temporaire, une parenthèse après laquelle Dieu accomplira envers Israël les promesses données à Abraham, Isaac et Jacob, d’où l’importance du Millénium littérale.
Puisque les promesses faites à Abraham, Isaac et Jacob (Gen 12, 15, 28) n’ont pas encore eu leur plein accomplissement littéral, on doit trouver un espace dans le temps et l’histoire, que l’on situe entre l’enlèvement de l’Église et le retour final de J-C, pour l’accomplissement de ces promesses.
« 13b (…) Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. 14 Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. 15 Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays; car je ne t’abandonnerai point, que je n’aie exécuté ce que je te dis. » Genèse 28 : 13-15
Un autre texte précise les dimensions géographiques de cette promesse.
« 18 En ce jour-là, l’Éternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate, » Genèse 15 : 18
Donc, pour les prémil, il faut prévoir un moment de l’histoire où le temple est reconstruit, et un millénium qui permet à Dieu d’accomplir les promesses territoriales faites à Abraham, Isaac et Jacob.
N’ayant pas reconnu le Messie lors de sa première venue, Dieu propose une 2e chance.
Qui est le vrai peuple de Dieu?
Cette question qui semble anodine à première vue est primordiale en eschatologie car la réponse qu’on se donne modifie notre compréhension des promesses et des prophéties bibliques et donc, notre compréhension de la fin des temps dans son rapport avec l’Israël et l’Église.
Au fond, la question plus fondamentale encore est : y a-t-il un seul peuple de Dieu ou y a-t-il, comme plusieurs le soutiennent, deux peuples de Dieu (en parallèle), c’est-à-dire,
- Israël comme peuple terrestre de Dieu en vue de l’accomplissement des promesses qui tiennent compte d’une domination politique du monde dans une espace géographique précis.
- L’Église comme peuple céleste de Dieu, héritier avec Israël des promesses ayant rapport avec tout ce qui touche les réalités éternelles?
Les conséquences de croire qu’il y a deux peuples de Dieu conduit automatiquement à séparer le champ prophétique en attribuant une large part des promesses à Israël et beaucoup moins à l’Église.
De cette croyance nait l’idée que l’œuvre de J-C à la croix, œuvre rejetée par le peuple Juif il y a deux mille ans, ouvre la porte à une seconde chance pour Israël de se repentir à travers une seconde expérience messianique pour le salut de ce peuple.
Cette trajectoire interprétative (prémillénariste) des textes bibliques n’est pas dénuée de fondements qui donnent plein de sens à cette idée.
Cependant, si nous démontrons avec justesse qu’il n’y a pas deux peuples de Dieu mais bien un seul l’Église, alors ça change tout.
Dans son livre « Kingdom Come » Sam Storms déclare que : « la résurrection de Jésus change complètement notre lecture de l’A-T et des promesses à Abraham. Puisque le Messie promis à d’Abraham est venu et puisque Paul applique à l’Église l’ensemble des promesses de l’A-T à l’église, on se doit désormais de lire l’A-T à la lumière du N-T plutôt que de chercher à trier les promesses entre Israël et l’Église. »
David confirme que la promesse d’Abraham visait le Christ à qui Dieu promet les nations comme héritage : « 7 Je publierai le décret; L’Éternel m’a dit : Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. 8 Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, Les extrémités de la terre pour possession; » Psaume 2 : 7-8
L’Église ne remplace pas Israël dans l’accomplissement prophétique, elle s’inscrit dans la continuité d’Israël pour une nouvelle création.
Pierre confirme que la promesse consiste en de nouveaux cieux et une nouvelle Terre.
« 10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée.11 Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, 12 tandis que vous attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! 13 Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. » 2 Pierre 3 : 1-13
Qui est la postérité d’Abraham?
Dans l’Évangile de Jean, on entend Jésus faire une courte affirmation aux conséquences énormes en ce qui concerne le peuple de Dieu.
« 14 Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, 15 comme le Père me connaît et comme je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis. 16 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger. » Jean 10 : 14-16
Sachant que le peuple de Dieu est la postérité d’Abraham, qui donc est cette postérité, le peuple juif dans son ensemble, ou ceux qui ont la foi d’Abraham qu’ils soient juifs ou non?
Qu’on dit Jésus est les apôtres au sujet de la postérité d’Abraham, ont-ils maintenu l’idée que la descendance physique d’Abraham constitut le peuple de Dieu du seul fait que les juifs sont de la postérité d’Abraham?
La réponse est non. C’est Jésus qui déconstruit lui-même cette croyance qu’avaient les juifs de son temps en Jean 8.
Jean 8 : 30-44
« 30 Comme Jésus parlait ainsi, plusieurs crurent en lui. 31 Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; 32 vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. 33 Ils lui répondirent : Nous sommes la postérité d’Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne; comment dis-tu : Vous deviendrez libres ?
La réaction de ces juifs montre qu’ils n’ont pas compris ce dont Jésus parlait. Pour eux, ils sont déjà libres du fait qu’ils sont de la postérité d’Abraham. C’est comme s’ils disaient que le seul fait d’être de la postérité d’Abraham suffit à leur félicité éternelle.
34 En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. 35 Or, l’esclave ne demeure pas toujours dans la maison; le fils y demeure toujours. 36 Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. 37 Je sais que vous êtes la postérité d’Abraham; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous. 38 Je dis ce que j’ai vu chez mon Père; et vous, vous faites ce que vous avez entendu de la part de votre père.
Le fait que ces juifs ne reçoivent pas la Parole de la bouche du Messie et qui plus est, cherchent à le faire mourir est la démonstration que même s’ils sont de la postérité physique d’Abraham, ils ne sont pas pour autant héritiers des richesses salutaires de ces promesses. Autrement dit, en écoutant pas les paroles de Jésus, ils se condamnent eux-mêmes à la perdition : « 18 Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. 19 Et si quelqu’un n’écoute pas mes paroles qu’il dira en mon nom, c’est moi qui lui en demanderai compte. » Deut 18 : 18-19
39 Ils lui répondirent : Notre père, c’est Abraham. Jésus leur dit : Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. 40 Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a point fait. 41 Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes pas des enfants illégitimes; nous avons un seul Père, Dieu. 42 Jésus leur dit : Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. 43 Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. 44 Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. »
Au verset 30, lorsqu’il dit : « Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples », ne veut pas dire : « si vous vous efforcer de lire la Bible presqu’à tous les jours, vous prouverez ainsi que vous mérité d’être appelés mes disciples.
Jésus disait plutôt que ceux que le Père appelle à être des disciples se reconnaitront par le fait qu’ils écouteront la parole, le message messianique de Jésus conséquemment à la déclaration de Deutéronome 18 : 18-19 où il est dit : <
Séance 7
Jeudi 22 octobre 2020
Introduction
Comme vous avez pu le constater depuis le début de ce cours d’eschatologie, l’eschatologie biblique ne consiste pas à simplement exposer des textes prophétiques à la lumière des évènements socio-politiques de l’actualité, c’est d’abord une affaire de repères théologique.
La théologie est à la vie chrétienne ce qu’un salage est à une maison, c’est un fondement qui donne de la solidité à l’édifice.
Étudier l’eschatologie au mépris des repères théologiques solides, c’est comme prendre la mer sans boussole, sans instruments de navigation, comme le dit l’apôtre Paul en Éphésiens 4 : 14 : « flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, »
Rétrospective
La semaine dernière, on a vu que par le texte de Jean 8 que Jésus a déconstruit l’idée très ancrée chez les juifs de son temps que les héritiers de la promesse faite à Abraham étaient n’étaient autres que les juifs, de la descendance physique d’Abraham, ceux qui honorent la Loi, les sacrifices et la circoncision.
« 30 Si vous demeurez dans ma Parole, vous êtes vraiment mes disciples (…) 30 Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. »
Cette question est hautement eschatologique car elle précise qui est le vrai peuple de Dieu selon l’Alliance de la grâce.
Jean Batiste et les apôtres?
Jean-Baptiste et les apôtres tenaient le même discours à ce sujet.
Alors, notre lecture du N-T doit se faire en tenant compte que le seul et unique peuple de Dieu n’est autre que l’Église qui par Jésus, la postérité d’Abraham, est héritière des promesses.
La prédication de Jean-Baptiste
Jean Baptiste l’avait aussi déjà dit.
Mathieu 3 : 7-9
« 7 Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit : Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? 8 Produisez donc du fruit digne de la repentance, 9 et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. »
Dans les versets suivants de Mathieu 3 13-17, Jésus se fait aussi baptisé par Jean. Curieuse affaire car dans les faits, pourquoi Jésus se fait-il baptisé s’il n’est pas pécheur?
Parce que les eaux du baptême marquent le passage de l’ancienne vie en Adam vers la nouvelle vie en Christ dont Jésus est le premier né de cette nouvelle sorte d’homme, les citoyens du Royaume.
« Il est la tête du corps de l’Église; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. » Colossiens 1 : 18
Le centenier Romain : Dans un autre texte en Mathieu 8 : 10-13, Jésus remettre louange un païen en tant que fils d’Abraham.
« 10 Après l’avoir entendu, Jésus fut dans l’étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient : Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi. 11 Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l’orient et de l’occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux. 12 Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. 13 Puis Jésus dit au centenier : Va, qu’il te soit fait selon ta foi. Et à l’heure même le serviteur fut guéri. »
Les fils du Royaume font ici référence à la postérité physique d’Abraham.
L’apôtre Paul est sur la même longueur d’onde?
Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul adresse cette question de la circoncision, parce que la circoncision était, selon l’Alliance de la LOI de Moise, le signe visible de l’appartenance au peuple de Dieu. Donc, pour les Juifs, il suffisait d’être circoncis pour être héritier des promesses.
« 26 Si donc l’incirconcis respecte les commandements de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas comptée comme circoncision? 27 Ainsi, l’homme qui accomplit la loi sans être circoncis physiquement ne te condamnera-t-il pas, toi qui la transgresses tout en ayant la loi écrite et la circoncision? 28 Le Juif, ce n’est pas celui qui en a l’apparence, et la circoncision, ce n’est pas celle qui est visible dans le corps. 29 Mais le Juif, c’est celui qui l’est intérieurement, et la circoncision, c’est celle du cœur, accomplie par l’Esprit et non par la loi écrite. La louange que reçoit ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. » (Versions LS -2) Romains 2 : 26-29.
Le vrai juif, dans l’Alliance de la grâce, n’est pas celui qui se dit de la postérité d’Abraham et qui observe scrupuleusement la Loi de Moise, mais c’est celui à l’intérieur de qui vit le Saint-Esprit. Ici le mot « Juifs » n’est pas appliqué exclusivement aux juifs du peuple d’Israël, mais à tous chrétien né de nouveau.
Dans le langage de Paul, l’expression « le juif » prend la forme d’un générique (un genre), c’est-à-dire, une expression qui englobe à la fois les juifs et les païens qui ont la foi d’Abraham, uni en Christ.
Par exemple, nous disons, « L’homme a marché sur le Lune ou, l’homme est un loup pour l’homme », ici l’homme est générique parce qu’il désigne l’humanité des hommes et des femmes.
En parlant d’Abraham, l’apôtre Paul déclare en Romain 4 : 11-16 :
« 11 Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis, afin d’être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée, 12 et le père des circoncis, qui ne sont pas seulement circoncis, mais encore qui marchent sur les traces de la foi de notre père Abraham quand il était incirconcis.(…) 16 C’est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d’Abraham, notre père à tous, 17 selon qu’il est écrit : Je t’ai établi père d’un grand nombre de nations. » Romains 4 : 9-16
En quoi cette question intervient dans le débat eschatologique?
- Lorsqu’on lit attentivement ce texte, on voit clairement l’idée que les promesses faites à Abraham sont universelles et non israélo-centrique.
- Et donc, l’édifice prémillénariste s’effondre au pied de cet argument.
En Romain 9, Paul continue sur cette lancée. Pour Paul, les païens ont toujours fait partie du dessein rédempteur de Dieu.
« 6 Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, 7 et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, 8 c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. » Romain 9 : 6-8
Israël prend un sens générique dans ce texte.
Dans Paul aux Éphésiens – Éphésiens 2 : 11-22
Les païens participent aux mêmes promesses que les juifs et non pas à une autre catégorie de promesses exclusives à l’église.
Les cinq UN
« 11 C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l’homme, souvenez-vous 12 que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. 13 Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés (eggus = donné accès) par le sang de Christ.
14 Car il est notre paix, lui qui des deux (juifs et païens) n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, 15 l’inimitié, ayant anéanti (katargeo = rendre vain) par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, 16 et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. 17 Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; 18 car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.
19 Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. 20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. 21 En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. 22 En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.
Les promesses d’Abraham visent une nouvelle création : « 15 afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau »
Au versets 19 – 21, Paul affirme que les païens sont des gens de la maison de Dieu (Temple) et qui plus est, cette maison n’est pas édifiée sur les 12 patriarches d’Israël, mais sur les 12 apôtres.
L’avenir d’Israël n’est pas dans l’accomplissement littéral et territoriales des promesses d’Abraham, mais dans l’accomplissement éternel de ces promesses avec les païens sur une nouvelle Terre et de nouveaux cieux.
Paul et Galates 6 : 14-16
Dans ce texte Paul veut montrer que les élus (païens) de l’Église ne sont redevable en rien à la Loi et ses exigences telle que la circoncision car l’église n’est pas une entité juive, mais une nouvelle création.
Des chrétiens d’origine juive qui croyaient encore que les païens convertit devaient adopter la tradition des juifs faisaient pressions sur ces païens pour qu’ils s’israélisent davantage. Mais non leur dit Paul.
« 14 Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde ! 15 Car ce n’est rien que d’être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose, c’est d’être une nouvelle créature. 16 Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l’Israël de Dieu ! » Galates 6 : 14-16
Ce qui compte c’est d’être une nouvelle créature et cette nouvelle création est l’Israël de Dieu. L’Israël « générique » de Dieu n’est pas l’Israël nationale mais le rassemblement de juifs et de païens dans l’Église.
Les promesses territoriales
L’auteur de la lettre aux Hébreux, qui concentre l’essentiel de son argumentaire en vue de montrer la supériorité de Christ en tous points sur les types de l’A-T dont il était l’antitype. L’auteur glisse subtilement l’idée qu’Abraham savait que le pays de Canaan n’était pas sur quoi il devait fonder ses attentes.
« 8 C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. 9 C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. 10 Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. » Hébreux 11 : 8-10
Dans le chapitre 17 de Genèse Dieu dit à Abraham que le pays qui est son héritage sera une « possession perpétuel » (Owlam = pour toujours, éternel). À cause de la portée éternelle de cette promesse, elle ne peut être appliquée ni à Canaan terrestre et non plus au millénium, mais au royaume de Christ dans une nouvelle Terre et de nouveaux cieux.
« 7 J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations : ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi. 8 Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. » Genèse 17 : 7-8
Qui est cette postérité d’Abraham selon Paul?
« Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ. » Galates 3 : 16
Conclusion
- La nouvelle postérité d’Abraham n’est plus le peuple d’Israël dans son ensemble mais J-C lui-même.
- Le nouveau Juif n’est plus le juif national de l’A-T, mais tous croyants qui place sa confiance en J-C.
- Le nouvel Israël n’est plus le ou peuple de la descendance physique d’Abraham, mais ceux qui ont la foi d’Abraham, c’est pourquoi Paul les appelle encore Juif ou Israël.
Séance 8
Jeudi 29 octobre 2020
Rétrospective
Au cours des deux dernières semaines, nous avons exploré plusieurs textes qui montrent hors de tout doute que le dessein de Dieu est que Juifs et païens forment en Christ un seul homme nouveau, un seul corps, un seul Temple, dans un seul esprit. Il n’y a pas deux peuples de Dieu mais bien un seul qui s’incarne dans l’Église de J-C.
Ce soir : Israël et l’élection de la grâce
Ce soir nous abordons les chapitres (9-10-11) de la lettre de Paul aux Romains pour suivre l’argument de Paul à savoir : comment expliquer qu’Israël ait rejeté son Messie.
Quel est le rapport entre ces trois chapitres et l’eschatologie?
Car ils parlent d’Israël, et, l’eschatologie prémillénariste place le peuple d’Israël au cœur de tous évènements de la fin des temps.
Ces trois chapitres de la lettre de Paul aux Romains expliquent avec beaucoup de précision comment s’articule le dessein d’élection de Dieu pour Israël. Cela est d’autant plus important eschatologiquement parlant parce qu’à première vue, on pourrait croire que ce plan divin a échoué puisque les promesses faites Abraham n’ont pas eu leur plein accomplissement lors de la première venue de Christ.
Dans ces trois chapitres, Paul répond à deux grandes questions :
- Pourquoi le salut ne vient pas de la Loi de Moïse et de l’appartenance à la descendance physique d’Abraham?
- Comment expliquer qu’Israël n’a pas répondu à l’appel de son Messie?
Question 1 : La Loi mosaïque n’a jamais été donné comme moyen de salut pour quiconque, au contraire, la Loi a été donnée pour montrer deux choses :
- Mettre en lumière la condition pécheresse de l’homme. C’est le rôle de la Loi de Dieu d’éclairer la condition pécheresse de l’homme.
- La Loi a montré que l’homme par les efforts de sa propre volonté (libre-arbitre) à obéir la Loi de Dieu a échoué puisqu’Israël qui a reçu cette Loi ne l’a pas respecté.
La Loi montre à l’évidence l’échec du libre-arbitre de l’homme.
« 19 J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, 20 pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours, et c’est ainsi que tu pourras demeurer dans le pays que l’Éternel a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. » Deut 30 : 19-20
Dieu a-t-il cru un seul instant qu’Israël pouvait par sa propre volonté relever le défi de Deut 30? Non, au contraire, Dieu place ce défi pour montrer l’incapacité de l’homme à se saisir de sa liberté propre pour y arriver.
En Mathieu 23 : 37 Jésus dira : « et vous ne l’avez pas voulu ! »
Question 2 : Pourquoi tout Israël n’a pas répondu à l’appel de son Messie? Israël n’a pas répondu à l’appel salutaire du Messie attendu selon la promesse à Abraham parce que le salut ne vient pas de la descendance héréditaire d’Abraham, mais vient par la foi suivant l’élection de la grâce.
L’expression souvent utilisée par l’apôtre est « par la foi », dans le sens où le salut est donné « par grâce, par le moyen de la foi, cela ne vient pas de vous mais de Dieu ».
Pourquoi Israël ne répond à son Messie?
Romain 9 : 1-5
« 1 Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit : 2 J’éprouve une grande tristesse, et j’ai dans le cœur un chagrin continuel. 3 Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair, 4 qui sont Israélites, à qui appartiennent l’adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, 5 et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen ! »
Paul affirme sa peine et sa déception parce que les juifs rejettent en bloc le Messie promis. Mais comment est-ce possible si ce peuple est descendant d’Abraham à qui appartiennent, « l’adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte, et les promesses, 5 et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ?
Dans les versets qui suivent, Paul explique pourquoi :
Romains 9 : 5-13
« 6 Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, 7 et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, 8 c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. 9 Voici, en effet, la parole de la promesse : Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils. 10 Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; 11 car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal,-afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle,- 12 il fut dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au plus jeune; 13 selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob Et j’ai haï Esaü. »
La réponse de l’apôtre montre que ce n’est pas la parole de Dieu qui s’est trompée comme si Dieu n’était pas en mesure d’honorer sa promesse envers ce peuple.
Le problème est que le salut ne repose pas sur l’appartenance physique de la descendance d’Abraham car « 8 ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. »
Postérité de la chair : descendant d’Abraham
Postérité de la promesse : ceux que Dieu appel suivant son dessein d’Élection et qui répondront par la foi.
L’argument de Paul est très simple, Abraham a eu deux fils, Ismaël et Isaac, Issac fut choisi et non Ismaël.
Ensuite il ajoute : Rebecca, femme d’Isaac a aussi eux deux fils, Ésaü et Jacob, mais c’est Jacob qui fût choisi.
Donc, tous les descendants physiques d’Abraham ne sont pas automatiquement héritiers des promesses de Dieu faites à Abraham.
Pourquoi en est-il ainsi?
«11 car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal, afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle. »
Ensuite Paul explique la logique du plan souverain de Dieu à savoir : Dieu est-il injuste dans la mise en œuvre de son dessein :
« 14 Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l’injustice ? Loin de là ! 15 Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion. 16 Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17 Car l’Écriture dit à Pharaon : Je t’ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. 18 Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. »
La réponse est très simple : tous les hommes sont pécheurs et perdu et Dieu décide de faire miséricorde à certains.
Ce ne sont pas les descendants d’Abraham qui ont choisi mais Dieu qui parmi les descendants d’Abraham en a choisi certain et pas d’autres.
Ensuite, Paul adresse une réponse à la contestation qui nous vient spontanément à l’esprit lorsqu’on entend que l’œuvre de Dieu ne dépend pas de nos choix mais du choix de Dieu.
« 19 Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore ? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté ? 20 O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? 21 Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil ? 22 Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, 23 et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d’avance préparés pour la gloire ? »
Pour Paul, le débat sur cette question est rapidement clos : « O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ?
C’est Dieu est maitre de sa création et lui seule possède le dernier mot en toute chose.
« Malheur à qui conteste avec son créateur ! Qu’es-tu de plus qu’un pot de terre parmi des pots de terre ? L’argile dira-t-elle à celui qui la forme : Qu’es-tu en train de faire ? » Ésaie 45 : 9
À partir du verset 24 l’apôtre explique la démarche de Dieu dans la répartition du salut. En fait, Dieu n’est pas injuste, il est gracieux car malgré la rébellion de l’homme, juif ou païen, il appelle un nouveau peuple à LUI.
« 24 Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les païens, 25 selon qu’il le dit dans Osée : J’appellerai mon peuple celui qui n’était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n’était pas la bien-aimée; 26 et là où on leur disait : Vous n’êtes pas mon peuple ! ils seront appelés fils du Dieu vivant. »
Plus loin un peu l’apôtre ajoute :
« 30 Que dirons-nous donc ? Les païens, qui ne cherchaient pas la justice, ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi, 31 tandis qu’Israël, qui cherchait une loi de justice, n’est pas parvenu à cette loi. 32 Pourquoi ? Parce qu’Israël l’a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des œuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d’achoppement, 33 selon qu’il est écrit : Voici, je mets en Sion une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale, Et celui qui croit en lui ne sera point confus. »
Ici Paul montre l’échec des juifs, ils ont cherché une justice qui vient de la Loi et non de la foi.
Chapitre 10 de Romains
Les juifs ne comprennent pas que la justice de Dieu ne s’obtient pas par les œuvres de la Loi si même cette loi est parfaite et juste dans son contenu, la justice de Dieu s’obtient par la foi.
« 1 Frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c’est qu’ils soient sauvés. 2 Je leur rends le témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence : 3 ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; 4 car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient. »
Romains 11 : L’olivier
Nous voici arrivés au chapitre qui soulève les questions les plus importantes quant à la place à donner à Israël dans le plan eschatologique de Dieu.
Si Israël n’est plus le peuple de Dieu est-ce que ça veut dire que Dieu a rejeté son peuple?
« 1 Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Loin de là ! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d’Abraham, de la tribu de Benjamin. 2 Dieu n’a point rejeté son peuple, qu’il a connu d’avance. Ne savez-vous pas ce que l’Écriture rapporte d’Elie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël : 3 Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie ? 4 Mais quelle réponse Dieu lui fait-il ? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n’ont point fléchi le genou devant Baal. 5 De même aussi dans le temps présent il y a un reste, selon l’élection de la grâce. 6 Or, si c’est par grâce, ce n’est plus par les œuvres; autrement la grâce n’est plus une grâce. Et si c’est par les œuvres, ce n’est plus une grâce; autrement l’œuvre n’est plus une œuvre. 7 Quoi donc ? Ce qu’Israël cherche, il ne l’a pas obtenu, mais l’élection l’a obtenu, tandis que les autres ont été endurcis » Rom 11 : 1-7
Dieu a-t-il rejeté son peuple? La réponse de Paul est clairement NON!
En fait, c’est ce peuple qui a rejeté son Dieu, renversé les autels et tués les Prophètes.
De plus, Paul ajoute que Dieu sauve également des hébreux comme lui qui sont en fait, le reste fidèle qui appartiennent à Dieu selon l’élection de la grâce.
Et puisque le salut est une grâce pour les païens que nous sommes, il est tout autant une grâce pour les juifs même s’ils sont de la descendance d’Abraham et qu’ils sont circoncis.
Dans les versets qui suivent, l’apôtre s’efforce de montrer que le plan de Dieu s’est poursuivi comme Dieu le prévoyait puisque l’incrédulité prévue d’Israël a ouvert la porte au salut des nations, selon ce que Dieu avait promis à Abraham.
Mais c’est dans les versets 12 à 15 que se trouve une affirmation difficile à bien saisir.
Paul semble affirmer qu’un jour viendra, vers la fin des temps, que tous les juifs d’une même génération se convertiront.
« 12 Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous. 13 Je vous le dis à vous, païens : en tant que je suis apôtre des païens, je glorifie mon ministère, 14 afin, s’il est possible, d’exciter la jalousie de ceux de ma race, et d’en sauver quelques-uns. 15 Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d’entre les morts ? » Romain 11 : 12-15
Paul semble dire que lorsque le nombre des païens prévus au salut sera atteint, Dieu fera en sorte de réintégrer les Juifs par une réintégration (réveil mondial) pour « tous les juifs » dans le sens de la totalité générationnelle.
C’est l’un des arguments forts des prémillénaristes qui croient que le millénium est cette espace de temps où Dieu accomplira envers la descendance d’Abraham les effets littéraux de sa promesse.
Mais est-ce bien ce que Paul veut dire?
Bien que ce soit ce que nous comprenons à première vue, il semble que l’apôtre parle non de totalité d’une même génération, mais plutôt, comme pour les païens, de totalité selon le dessein d’élection.
« 25 Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. 26 Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : Le libérateur viendra de Sion, Et il détournera de Jacob les impiétés; 27 Et ce sera mon alliance avec eux, Lorsque j’ôterai leurs péchés. 28 En ce qui concerne l’Évangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l’élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. » Romain 11 : 25-27
La totalité des païens ici ne fait pas référence à tous les païens de tous les temps (salut universel) mais à la totalité des païens prévu selon le dessein d’élection.
C’est la même chose pour le « tout Israël sera sauvé », c’est le tout Israël dans le sens de tous ceux qui font partis du reste fidèle que Dieu a prévu sauver selon le dessein d’Élection et tous les païens avec eux.
Pendant que la bénédiction du salut se répandait chez les païens, Dieu a continué de sauver des juifs selon le même dessein d’Élection jusqu`à ce que la totalité de ces deux entités atteigne ce que Dieu a numériquement prévu d’avance.
Une autre idée est que le « tout Israël » doit être compris dans la sémantique (générique) de Paul pour qui l’Israël de Dieu est le peuple nouveau qui uni juifs et païens.
Souvenons-nous que Paul disait en Romain 9 : 6b que Dieu n’a jamais promis de sauver tout Israël : « Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, »
Conclusion
Bien que cette compréhension de Romain 11 comporte des failles, elle colle le mieux à l’ensemble des textes qui composent le champ eschatologique de l’Écriture.
il est tout à fait admissible que ce texte de Romain 11 réfère à un grand réveil national du peuple Juif juste avant le Retour finale de J-C.
Séance 9
5 novembre 2020
Rétrospective
La semaine dernière nous avons parcouru ensemble les chapitre 9-10-11 de la lettre de Paul aux Romains en vue de mieux comprendre la pensée de Paul en ce qui concerne le dessein de Dieu concernant Israël.
En résumé, selon Paul, pourquoi la majorité des juifs de la période apostolique a rejeté Jésus le Messie :
- Dieu n’a pas été infidèle à ses promesses à Abraham en ne sauvant pas tout Israël, Dieu a été fidèle à son dessein d’élection et non pas fidèle à la compréhension (scénario) que le judaïsme avait de l’avènement (parousia = arrivée, prise du pouvoir) du Messie.
L’enseignement du Mont des Oliviers
Mathieu 24 est l’un des textes du N-T les plus complexe sur lequel repose le scénario prophétique de la fin des temps.
En Mathieu 24 on entend Jésus décrire une série d’évènements qui sont à venir.
La grande question est : De quelle génération Jésus parle-t-il lorsqu’il affirme: « en vérité je vous le dis, cette génération ne passera point, que toutes ces choses (fléaux) ne soient arrivées. » (Mat 24 : 34), affirmation qui est au cœur des polémiques eschatologiques entre, postmilléraristes, prémillénaristes et amillénaristes depuis des siècles?
Pour plusieurs eschatologues (cette (génération) parle de la génération des juifs de retour en Palestine depuis 1948. Mais est-ce bien le cas?
Voici une liste des présupposés qui sont généralement soutenus sur la fin des temps qui serait notre temps actuel :
- Puisque les Juifs sont de retour en Palestine depuis 1948, cette date marque le début du compte à rebours des temps de la fin.
- UN Antéchrist doit faire une alliance de paix avec Israël ce qui marque le début d’une période de 7 ans de tribulations.
- Un Temple doit être reconstruit et les ordres sacrificiels doivent être réinstitués dans ce Temple probablement avant que ne débute les 7 années de tribulations
- L’Église est enlevée juste avant les sept ans de tribulations parce que s’appuyant sur le texte de Paul en 1 Thess 5 : 9 : « Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, »
- La colère n’est pas ici le jugement final des impies mais la colère de Dieu contre les nations durant les 7 ans de tribulations
- L’Antéchrist brise cette alliance avec Israël au milieu des 7 ans de tribulations.
- Cet Antéchrist doit commettre l’Abomination de la désolation dans le lieu saint de ce Temple.
- Ces 7 années se terminent par l’inauguration du millénium.
Ce scénario ouvre la porte à de nombreuses spéculations sur la fin des temps de telle sorte que dès qu’il arrive un cataclysme quelconque dans le monde, on le regarde comme une étape (signe) de ce processus d’évènements qui mène à la fin des temps.
Voilà pourquoi il faut d’abord réponse à la question suivante : de quelle génération Jésus parle-t-il lorsqu’il dit : « en vérité je vous le dis, cette génération ne passera point, que toutes ces choses ne soient arrivées. » Mathieu 24 : 34
« Vraiment, je vous assure que cette génération-ci ne passera pas avant que tout cela ne commence à se réaliser. » Semeur
Contexte historique et textualité de Mathieu 24
En l’an 70 AP-J-C le Temple de Jérusalem fut détruit par les armées romaines du générale Titus, fils de l’Empereur Vespasien.
Cet évènement fut prophétisé par Jésus en Mathieu 24 : 1-2 en ces termes :
« 1 Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » (Jean 2 :19 ref…)
Dès qu’on lit cette prophétie, on ne peut que souscrire à l’interrogation des disciples qui par suite de la réponse de Jésus ont voulu savoir quand cette destruction aurait lieu.
« 3 Il s’assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? »
Il faut garder en mémoire que la suite de Mathieu 24 est la réponse de Jésus aux trois questions posées au verset 3 :
- Dis-nous, quand cela arrivera-t-il : le moment dans l’histoire où le Temple doit être détruit?
- Quel sera le signe de ton avènement : Comment reconnaitre les signes qui en fonction de la destruction du Temple permettront de reconnaitre la mise en place du règne de Jésus?
- Et de la fin du monde (aion) : quel seront les signes que la fin du monde arrive?
Il faut noter que le mot « fin du monde = aion » utilisé ici ne signifie pas la fin du monde dans le sens de destructions de la vielle Terre et l’arrivée d’une nouvelle Terre et de nouveau cieux, mais fait davantage référence à une période de temps, un âge, un siècle. Le mot « kosmos » est plus en lien avec la l’univers et la matière, la création de Dieu.
Lecture de Mathieu 24
« 1 Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.
3 Il s’assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ?
4 Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. 5 Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens. 6 Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. 7 Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. 8 Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. 9 Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. 10 Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. 11 Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. 12 Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. 13 Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. 14 Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.
15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint,-que celui qui lit fasse attention !- 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; 17 que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison; 18 et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau. 19 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! 20 Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. 21 Car alors, la détresse sera si grande qu’il n’y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. 22 Et, si ces jours n’étaient abrégés, personne ne serait sauvé; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. 23 Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas. 24 Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s’il était possible, même les élus. 25 Voici, je vous l’ai annoncé d’avance. 26 Si donc on vous dit : Voici, il est dans le désert, n’y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas. 27 Car, comme l’éclair part de l’orient et se montre jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du Fils de l’homme. 28 En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles.
29 Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 30 Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. 31 Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. 32 Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche. 33 De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. 34 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive. 35 Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
36 Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. 37 Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. 38 Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche; 39 et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme. 40 Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé; 41 de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée. 42 Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. 43 Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. 44 C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.
Commentaire de Sam Storms
Dans son ouvrage d’eschatologie biblique Sam Storms nous amène un élément de la plus haute importance en ce qui concerne le texte Mathieu 24.
« Lorsque nous, femmes et hommes du 21e siècle, nous lisons le texte de Mathieu 24, et en particulier les versets 29-31, qui concerne la destruction du Temple et de la ville de Jérusalem, nous avons tendance à faire l’erreur de reporter les détails de ce texte à des évènements politiques de notre siècle à nous, c’est une erreur herméneutique de penser de cette manière :
« 29 Aussitôt après ces jours de détresse, le s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. 30 Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. 31 Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. »
« à première vue, certaines déclarations de Jésus laisse entendre qu’il s’agit d’événements en relation avec son second retour. Les descriptions du soleil, la lune et les étoiles et la puissance des cieux ébranlées ne raisonnent pas dans l’esprit des gens du 21e siècle comme des phénomènes ayant pu se produire autour de l’an 70 AP-JC.
La raison pour laquelle nous commettons cette erreur est que nous les interprétons à travers les évènements politiques actuels tels que nous les décrivent les médias publics. Autrement dit, ce n’est pas l’Écriture qui nous sert de cadre de référence pour interpréter ces textes mais l’actualité journalistique.
Ce qu’il faut premièrement comprendre avant d’interpréter ces textes prophétiques est que Jésus ne s’adressait pas à vous et moi mais à ses disciples en répondant à trois questions qu’ils lui avaient posé. Ces hommes étaient imprégnés et saturés des textes, des prophéties et des images et symboles qui provenaient de l’A-T. Depuis leur enfance, ils sont instruits à lire et retenir les Écritures de l’A-T. Voilà pourquoi quand Jésus leur parle des choses à venir, il utilise le vocabulaire imagé de l’A-T car c’est ce langage qu’ils comprennent. Si donc nous souhaitons étudier et comprendre les textes de Mathieu 24, Marc 13 et Luc 21, nous devons nous soumettre à la même discipline que les disciples qui consiste à ne rien dire sans les éclairages de l’A-T. » (Sam Storms : Kingdom Come, page 263.)
On ne doit donc pas lire des textes bibliques comme s’ils s’adressaient à notre génération en faisant résonner leur contenu à travers notre culture et notre lexique, nous devons plutôt s’efforcer d’entendre Mathieu 24 comme l’entendaient les disciples à qui Jésus parle.
Repères historiques
Après avoir lu le texte de Mathieu 24, il importe de se donner quelques repères historiques quant aux expressions utilisées par Jésus en ce texte. Deux grands évènements sont à l’ordre du jour de Mathieu 24 :
- L’abomination de la désolation
- La Grande Tribulation
Ces deux grands évènements sont au cœur de toutes les spéculations eschatologiques qui caractérisent le complotisme dans sa version chrétienne.
L’abomination de la désolation[1]
En Matthieu 24:15, Jésus parle de « l’abomination de la désolation », laissant entendre que cet évènement doit devancer sont second retour sur Terre.
15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention ! 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;
Ici Jésus reprend la prophétie de Daniel 12 : 11 -12 :
« 11 Depuis le temps où cessera le sacrifice perpétuel, et où sera dressée l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. 12 Heureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours ! »
Ce que Daniel prophétise ici est arrivée en l’an 167 av -J-C alors qu’un roi de la dynastie des Séleucides a offert un cochon dans le Temple de Jérusalem.
Jésus veut-il dire que la prophétie de Daniel reste encore à être accompli où parle-t-il du souvenir que les juifs ont de cette prophétie de Daniel accomplie en l’an 167 Av-J-C?
Autrement dit, est-il en train de leur dire que l’évènement de 167 Av- J-C bien connu de tous juifs, évènement qu’avait prophétisé Daniel doit se produire semblablement une seconde fois et que lorsqu’ils verront un actes semblable arrivé, une grande tribulation doit commencer?
Qu’est-il arrivée en 167 AV-J-C?
Daniel avait prophétisé (chapitre 11) sur l’un des successeurs d’Alexandre le Grand (3e empire), le roi du septentrion connu sous le nom de d’Antiochus d’Épiphane qui en l’an 167 Av-J-C entra dans le Temple de Jérusalem pour offrir sur l’Autel des sacrifices un cochon, animal en abomination à l’Éternel.
« 31 Des troupes se présenteront sur son ordre; elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, elles feront cesser le sacrifice perpétuel, et dresseront l’abomination du dévastateur. (…) 36 Le roi fera ce qu’il voudra; il s’élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux, et il dira des choses incroyables contre le Dieu des dieux; il prospérera jusqu’à ce que la colère soit consommée, car ce qui est arrêté s’accomplira. »
En hébreux, le mot abomination est « shaqats » = dégoutant, abominable, détestable. Cette expression décrit du point de vue Juif les pratiques idolâtres indécente qui sont contraire à la bonne morale. L’expression est venue à décrire les actes d’un personnage, un destructeur plein de haine envers les juifs.
Antiochus Épiphane : « Le dirigeant grec Antiochos Epiphane fut le « roi du septentrion » qui accomplit cette prophétie. Il interdit strictement toute forme de culte parmi les Juifs ; et d’autres pratiques, comme la circoncision, furent strictement interdites elles aussi, sous peine de mort. Des sacrifices furent offerts, mais à diverses divinités païennes. Et en 167 avant notre ère, un autel fut érigé en l’honneur du dieu grec Zeus, dans le temple de l’Éternel, à Jérusalem. Des porcs – des animaux impurs, selon la Bible – furent sacrifiés sur cet autel, profanant encore davantage le lieu saint. C’était dégoûtant, abominable et détestable aux yeux du peuple juif, et c’était le premier accomplissement de l’abomination de la désolation. »
Revenons à la déclaration de Jésus
« 15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention ! 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; » Mathieu 24 : 15-16
Si on veut bien saisir le sens de la déclaration de Jésus en Mathieu 24, il faut se mettre dans la tête qu’il parle à ses apôtres et non à nous au 20e siècle.
Tous les juifs du temps de Jésus ont en mémoire l’évènement d’Antiochus d’Épiphane de l’an 167 AV- J-C parce que cet évènement fait partie des grandes tragédies de l’histoire juive.
En effet, après l’Abomination d’Antiochus d’Épiphane, la célèbre descendance de Mathias, les Maccabées mènent une rude bataille aux rois Séleucides pour délivrer Jérusalem des rois impies.
Les juifs ont même créé une fête pour commémorer la libération de Jérusalem par les Maccabées.
« La Fête de la Dédicace, aujourd’hui appelée Hanoucca, autrefois appelée “Fête des Maccabées”, était une fête juive célébrée pendant huit jours (généralement en décembre, mais parfois fin novembre. Il a été institué en l’an 165 av.J-C par Judas Maccabée, ses frères, et les anciens de la congrégation d’Israël en commémoration de la reconsécration du Temple juif de Jérusalem, et spécialement de l’autel des holocaustes, après qu’ils aient été profanés pendant la persécution sous Antiochus Épiphane (168 av.J-C ).[2]
Puisque cet évènement raisonne très fort dans le cœur et la mémoire des apôtres de Jésus, ils ne peuvent pas ne pas comprendre que Jésus est en train de leur dire qu’un tel évènement s’apprête à se reproduire sous leurs yeux : « « 15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention ! 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; » Mathieu 24 : 15-16
Encore faut-il savoir que le discours de Jésus pendant lequel il dit aux disciples : « Lorsque vous verrez », était une réponse à une question que ces derniers lui avait préalablement posée ;
« 1 Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.3 Il s’assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » Mathieu 24 : 1-3
Séance 10
Jeudi 12 novembre 2020
Introduction
En théologie l’affirmation d’un positionnement eschatologique n’est pas en soi un argument suffisant, ce n’est pas l’affirmation d’une conviction qui en valide le contenu, mais l’exposition des textes qui la soutiennent. Si ce que je crois être théologiquement juste est ébranlable c’est que ça mérite d’être ébranlé.
Aujourd’hui nous allons voir :
- Mathieu 24 s’adresse-il à la génération des disciples (30-70)
- Y a-t-il d’autres preuves textes que Mathieu 24 qui parle de la génération des apôtres
- Les signes décrit par Jésus en Mathieu 24 se sont-ils accomplis entre l’an 30 et 70
- L’abomination de la désolation s’est-elle produite du temps des apôtres?
Le cœur de la polémique qui divise les différentes positions eschatologiques tourne autour de Mathieu 24, voici les deux principales options :
- Ou bien les prophéties de Mathieu 24 s’adresse à la dernière génération de Juif qui, depuis 1948 sont de retour en Palestine, ce qui nous forcerait à adopter l’idée qu’il y a dans ce texte un élément qui nous permet de faire un saut dans le temps de 1878 ans.
- Ou bien on adopte le texte comme il est, c’est-à-dire, que tous les évènements fâcheux dont Jésus parle en ce texte s’adresse à la génération des disciples qui le verrons arriver de leurs yeux.
Pour ma part, j’adhère maintenant à la seconde option qui soutient que la majeure partie de ce qu’annonce Jésus en Mathieu 24 s’adresse aux apôtres.
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons dit le questionnement des apôtres en Mathieu 24 1-3 est le point de départ pour mieux comprendre le reste du chapitre 24.
« 1 Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit : Voyez-vous tout cela ? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.3 Il s’assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question : Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » Mathieu 24 : 1-3
Ensuite, nous nous sommes demandé quelle était la génération à laquelle Jésus fait référence en Mathieu 24 : 34
« 33 De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. 34 Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive. »
Ce texte éclaire deux éléments importants dans l’interprétation de ce chapitre 24 :
- Les disciples allaient voir de leurs yeux ces choses arriver
- Ces choses arriveront pendant leur génération à eux.
Herméneutiquement parlant, le contexte de Mat 24 éclaire suffisamment la question les destinataires et des évènements annoncés.
Ensuite, en Mathieu 24 : 15 Jésus dit à ses disciples qu’ils seront témoins de leur vivant de l’Abomination de la désolation. D’ailleurs, les chrétiens ont fui Jérusalem juste avant sa destruction en 70 pour se rendre à Pella en Jordanie selon Eusèbe de Césarée.
« 15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention ! 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; »
En 70, quelques apôtres étaient encore vivants :
- Pierre serait mort en 67 à Rome
- Jean en 95 à Patmos
- Philippe serait mort en 80 en Grèce
- Thomas serait mort en Indes en 72
- Mathieu 24 s’adresse-il à la génération des disciples?
Une fois de plus, il faut garder en tête que les disciples n’avaient que pour unique référence l’Ancien-Testament. C’est de cette manière qu’ils ont appris à se faire une opinion de ce qu’ils écoutaient : les écrits sacrés et non leur feeling, leur impression.
On n’est pas ici dans le concept du « selon moi », NON, on se trouve plutôt dans le : « selon l’Écriture. »
« 11 Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. » Actes 17 : 11
Les frères Bérée accordaient moins d’importance à l’impression que faisait sur eux ce qu’ils entendaient que sur la précision de l’Écriture qui le confirmait.
À travers cet exemple, on comprend mieux comment les premiers chrétiens, disciples inclus, comprenaient l’Évangile.
Comme ils ne possédaient pas le N-T comme nous, eux, c’est A-T qui était l’unique autorité en matière de vérité et de foi.
Voilà pourquoi quand Jésus décrit les tourments annoncés, ils ne peuvent comprendre les images que par l’A-T.
La gloire de Dieu quitte le Temple
Selon Sam Storms, les disciples ont vue se produire de leur vivant l’une des plus importantes prophéties de l’A-T: LA Gloire de l’Éternel quitte le Temple et se déplace sur la Montagne d’en face de Jérusalem.
« La gloire de l’Éternel s’éleva du milieu de la ville, et elle se plaça sur la montagne qui est à l’orient de la ville. » Ez 11 : 23
« 1 Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit : Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions ! 2 Jésus lui répondit : Vois-tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.3 Il s’assit sur la montagne des oliviers, en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui firent en particulier cette question : 4 Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que toutes ces choses vont s’accomplir ? » Marc 13 : 1-4
Est-ce bien là ce qui se passe ou un simple hasard?
- Autres preuves bibliques que Mathieu 24 parle de la génération des apôtres
La gloire de L’Éternel a effectivement quitté ce Temple et l’annonce de l’accomplissement de cette prophétie d’Ézéchiel prend son amorce dès le chapitre 21 de Mathieu.
A). À partir du verset 33 de Mathieu 21, Jésus présente la parabole des vignerons où le maitre de la vigne envoie ses serviteurs prendre compte de sa vigne et que tous se font tuer par les vignerons. En dernier recours nous dit Jésus, le maitre envoie son Fils :
« 38 Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux : Voici l’héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. 39 Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. 40 Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? 41 Ils lui répondirent : Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.
42 Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle; C’est du Seigneur que cela est venu, Et c’est un prodige à nos yeux ? 43 C’est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. 44 Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.45 Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c’était d’eux que Jésus parlait, 46 et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète.
En conclusion, Jésus annonce aux autorités juives que le Royaume de Dieu, la vigne, leur sera enlevée et donné à une autre nation qui ne portera les fruits.
B). Ensuite, en Mathieu 22 : 1-14 Jésus leur présente la parabole, celle des conviés à la noce qui méprise l’invitation du Maitre. Ici encore, la parabole annonce le rejet d’Israël.
« 7 Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville. 8 Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes; mais les conviés n’en étaient pas dignes. 9 Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. 10 Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives. »
C). Après plusieurs paraboles par lesquelles Jésus dénonce l’attitude d’Israël qui rejette tous ceux que Dieu lui a envoyé, au chapitre 23, Jésus annonce un terrible jugement divin sur cette génération.
Dans le texte qui suit, on comprend clairement que les évènements tragiques du chapitre 24 s’accompliront sur la génération des disciples.
« 34 C’est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, 35 afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. 36 Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération. »
D). Le chapitre 23 de Mathieu se termine sur la complainte de Jésus sur Jérusalem en ces mots :
« 37 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 38 Voici, votre maison vous sera laissée déserte; 39 car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Votre maison sera laissée déserte.
Le mot « maison = oikos » parle autant de la maison d’Israël que de la maison de Dieu au milieu d’Israël qu’est le Temple.
Lorsque Mathieu 24 débute, on comprend mieux pourquoi les disciples questionnent Jésus pour savoir quand ces choses doivent-elles arriver.
On constate aussi qu’au moment où Jésus prononce les jugements de l’Éternel contre Jérusalem, Jésus quitte le Temple pour aller sur le Mont des Olivier, juste un peu à l’est de la Ville.
« La gloire de l’Éternel s’éleva du milieu de la ville, et elle se plaça sur la montagne qui est à l’orient de la ville. » Ez 11 : 23
Ce texte est l’image de la gloire de Dieu (colonne de feu) qui se déplaçait pour montrer la direction de Dieu à Israël.
Remarquons le genre littéraire apocalyptique utilisé par Ézéchiel pour décrire l’évènement de la Gloire de Dieu qui quitte la ville.
Une multitude de textes du N-T associe Jésus et la Gloire de Dieu.
- Les signes que Jésus annonces sont-ils arrivée entre 30 et 70?
« 4 Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. 5 Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi qui suis le Christ. 6 Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres : gardez-vous d’être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. 7 Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre. 8 Tout cela ne sera que le commencement des douleurs. 9 Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. 10 Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres. 11 Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. 12 Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. »
Les faux Christ
Après la mort et la résurrection de Jésus, Jérusalem est envahi par une vague de faux messie. On croit généralement que ce phénomène prit de l’amplitude dans les années 30 à 70 à cause des tensions entre les juifs et les romains qui ont mené au siège de la ville en 70
Parmi les plus connu, il y a eu Zélotes et sicaires, chefs de bandes qui voulurent défendre la Ville de Jérusalem contre l’armée romaine : Jean de Gischala avec ses Galiléens se bat contre Simon Bar Giora. Ils se donnent l’un et l’autre pour le Messie.
Mais aussi, on doit retenir de ces deux hommes le fait qu’ils sont déclenchés une petite guerre civile à l’intérieur des murs de la cité entrainant juifs contre juifs dans un guerre cruelle qu’avait aussi prophétisé Jésus en Mathieu 24 sur les déchirement interne pendant cette période.
Les faux prophètes
En cette période trouble pour les juifs, plusieurs faux prophètes se lèvent pour annoncer toute sortes de fausses prophéties.
Les apôtres en rencontrèrent quelques-uns dans le livre des Actes.
Actes 5 : 36-37 – Gamaliel qui mentionne : « Car, il n’y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes :
Actes 8 9-10 – « Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de la Samarie. »
Actes 13 6 – « Ayant ensuite traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, nommé Bar-Jésus, »
Les catastrophes naturelles entre l’an 14 et 68
- Famine décrite en Actes 11 : 28 « L’un d’eux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l’Esprit qu’il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude. »
- Tacite et Suétone rapportent plusieurs événements catastrophiques reliés à de graves familles dans cette période de l’histoire romaine
- Tremblement de Terre : sur l’Île de Crète, à Smyrne, Milet, Chios, Rome, Laodicée, Hiérapolis, Colosse.
Guerres et bruits de guerres dans l’Empire
- Soulèvement en Allemagne, en Afrique,
- Insurrection en Gaule, chez les Parthes, et en Thrace
- Guerre en Arménie, en Bretagne,
- Tensions entre Juifs et Romains entre l’an 39 et 70
La haine des juifs
Entre l’an 30 et 70 les juifs sont extrêmement mal menés par les romains et les nations tel que Jésus l’avait prophétisé.
- 20 000 juifs sont tués à Césarée suite à un soulèvement juif
- À Scythopolis, (Beth Shan)13 000 juifs sont tués
- À Alexandrie, 50 000 juifs tués
- Damas, 10 000 juifs tués
- Caligula en 39-40 veut profaner le Temple de Jérusalem
- L’abomination de la désolation s’est telle produite en 70?
Lorsque Daniel prophétise l’Abomination de la désolation, il ne précise pas quels seront les actes de profanation commis en ce lieu saint.
Et Jésus ne fait que dire aux disciples de prendre exemple du modèle historique de l’Abomination de désolation de Daniel, évènement qui se déroula en 167 av-JC.
Pas besoin d’offrir un porc dans le lieu saint pour profanation le Temple, le seul fait d’y faire entrer un païen suffisait à le profaner selon les pharisiens qui accusait Paul d’y avoir fait entrer un incirconcis : « et il a même tenté de profaner le Temple. C’est alors que nous l’avons arrêté. [Nous voulions le juger d’après notre Loi. » Actes 24 : 6
« 7 Vous avez fait pénétrer dans mon sanctuaire des étrangers, incirconcis de cœur et incirconcis dans leur corps, afin de profaner mon Temple, pendant que vous me présentiez l’offrande de mon pain, de la graisse et du sang ; vous avez ainsi violé mon alliance pour accomplir toutes vos pratiques abominables. » Ez 44 : 7
Reprenons le fil des idées sur l’Abomination
Jésus dit à ses disciples que l’Abomination de la désolation qui s’apprête arriver dans leur génération est un rappel de ce que Daniel avait prophétisé :
« 15 C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention ! 16 alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;
Cet énoncé les ramène forcément à l’Évènement de l’an 167 av-JC lorsque qu’Antiochus Épiphane, le roi Séleucide, et chef militaire étranger est entré à Jérusalem, s’est emparé du Temple et à fait au moins trois choses dans le Temple :
- Un roi païen et chef militaire entre dans le Temple
- Il fait cesser les sacrifices
- Offre un sacrifice étranger
La question qu’on doit se poser maintenant est : Est-ce que générale Titus, qui a détruit le Temple de Jérusalem en 70 correspond à cet épisode?
- A-t-il profané le Temple?
- A-t-il fait cesser les sacrifices?
- A-t-il offert un sacrifice étranger dans le Temple?
- Est-ce que l’évènement est arrivé de leur vivant de telle sorte qu’ils ont pu en être les témoins?
À ces quatre questions, la réponse est OUI
« En quelque lieu que soit le cadavre, là s’assembleront les aigles. » Mathieu 24 : 28
L’aigle romain[1]
Dans le monde romain, l’aigle est présent sur les pièces de monnaies, gravé dans le marbre des monuments militaires ou commémoratifs, il est l’effigie des armées romaines, présent notamment sur les bannières des légions, l’aigle est un symbole fort de la présence romaine
Pour les romains, il renvoi à leur dieu Jupiter, le plus grand et puissant de leur dieu tout comme Zeus pour les grecs
On raconte que la plus grande fierté des légions romaines était d’arriver à exhiber l’effigie de l’Aigle sur les lieux conquis comme marque de leur appréciation de la victoire obtenu par le dieu Jupiter.
Certains de leurs ennemis, le sachant, tentaient d’arracher cette effigie avant la victoire pour défaire le courage des troupes romaines.
Titus et le Temple de Jérusalem[2]
D’après les écrits de l’historien Josèphus
Décrivant l’attaque du Temple de Jérusalem : le 10 du mois de Loüs, un soldat y jeta un brandon et «la flamme jaillit brusquement de l’intérieur ». « C’est ainsi que, contre la volonté de César, le Sanctuaire fut incendié », commente Josèphe L’étendue des massacres aux abords du Temple, le cri de douleur entendu depuis la ville ne laissaient aucun doute sur la victoire romaine : «Les souffrances étaient encore plus terribles que le bruit; on aurait pu croire que la colline du Temple était en ébullition depuis sa base, couverte de flammes, comme elle se trouvait de tous côtés, mais le sang était encore plus abondant que les flammes et les tués plus nombreux que ceux qui tuaient» À cette scène de furieux carnage en succède une autre, celle du sacrifice aux enseignes, qui introduit provisoirement une accalmie dans le récit. Maintenant que les rebelles s’étaient réfugiés dans la ville et que le Sanctuaire, proprement dit, ainsi que les bâtiments autour brûlaient, les Romains apportèrent les enseignes dans la cour du Temple et les ayant plantés face à la porte orientale ils leur offrirent des sacrifices à cet endroit même, et déclarèrent Titus imperator avec les plus vigoureuses acclamations.
Nul doute que les soldats romains utilisent l’autel encore debout pour y offrir leurs sacrifices. Tournant le dos aux décombres calcinés du Sanctuaire, ils se tiennent face aux enseignes déposées près de la porte orientale qui avait résisté au feu en raison de sa solidité
Aux yeux des soldats romains, l’espace sacré des ennemis est devenu un espace romain; ce sont les numina des légions qui ont vaincu la divinité étrangère.
Séance 11
19 novembre 2020
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons vu Mathieu 24 dans le but de situer son contenu dans le vaste champ d’étude de l’eschatologie.
Nous avons montré que ce texte contient ses propres marqueurs de temps : « cette génération » et ses destinataires : « vous verrez ces choses arriver ».
Au-delà de Mat 24, nous savons qu’il y a un espace de temps indéterminé entre la première génération des disciples qui a vue la destruction du Temple et les jugements annoncés pour la fin du monde et le retour du Seigneur.
Là où les choses de corsent un peu plus entre les différentes positions eschatologiques c’est la compréhension des évènements qui suivent la destruction du Temple et le second retour du Seigneur.
On appelle généralement cette période de temps « indéterminée », le temps des nations, suivant une expression en Luc 21 : 24 : « Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. »
Il importe de bien comprendre ce que Luc, ou Jésus veut dire par cette expression « temps des nations » parce que la compréhension de ce terme impacte énormément notre compréhension des prophéties eschatologique, notamment du livre de l’Apocalypse.
Récapitulons les deux grandes options :
Prémillénarisme
- Après la destruction du Temple, c’est le temps des nations.
- Temps des nations : moment pendant lequel Dieu place Israël en périphérie de son œuvre en vue de sauver des païens pour accomplir la part universelle de la promesse à Abraham en Genèse 12 :3. « Toutes les nations de la Terre seront bénies en Toi. »
- Chez les prémils, le temps des nations se termine lorsque Israël est ramener en Palestine en 1948.
- Cette dernière génération devrait voir :
- La construction d’un nouveau Temple à Jérusalem, sacrifices, etc
- Une alliance de sept ans de paix avec l’Antéchrist,
- La violation de cette entente après 3 ans et demi par l’Antéchrist
- Grande tribulation pour deuxième moitié des sept ans
- Le millénium
- Satan qui est libéré à la fin du millénium pour séduire les nations
- Jugement de Dieu contre Satan
- Fin du monde et jugement du grand trône blanc Apo 20
Amillénarisme – prétérisme partiel[1]
- Les prophéties de Mathieu 24 se sont généralement accomplies entre l’an 30 et l’an 70 après J-C.
- Après la destruction du Temple en 70, le Royaume de Dieu, l’Église, qui est l’accomplissement des promesses abrahamiques, entre dans sa première phase terrestre (déjà et pas encore), phase qui se terminera par le retour du Seigneur (plénitude des promesses sur une nouvelle Terre et de nouveaux cieux.)
- Le temps des nations n’est pas le temps de l’Église en tant que tel car l’église n’est ni païenne ni juive, elle est une nouvelle entité en Christ,
- Le temps des nations est plutôt un temps de jugement de Dieu contre les nations.
- Dieu juge Israël en 70
- Dieu juge les nations avant son second retour
- Le nouveau Temple de Dieu est Jésus et l’Église.
- Il pourrait y avoir un Antéchrist (l’homme du péché) avant le retour final de Jésus-Christ. « Petits enfants, c’est la dernière heure, et comme vous avez appris qu’un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists : par là nous connaissons que c’est la dernière heure. » 1 Jean 2 : 18.
- Il pourrait y avoir un réveil national des juifs avant le retour de J-C.
- Les juifs pourraient tenter de construire un nouveau Temple.
- L’enlèvement et le retour du Seigneur est un seul et même évènement.
- La grande tribulation n’est pas une période à venir mais à la fois,
- La tribulation des juifs dans la destruction du Temple en 70 et
- Les vagues de persécutions à travers l’histoire de l’Église.
- Le livre de l’Apocalypse s’adresse à l’église de tous les temps à travers les sept églises d’Asie.
Le temps des nations[2]
Un des éléments primordiaux en eschatologie tourne autour de Luc (21 : 24) où il est question du « temps des nations ».
Nous avons dit plus tôt que selon les prémils, cette période se nomme ainsi parce que Dieu sauve les païens. Cette période se terminerait dans le futur avec le jugement de Dieu contre les nations à la fin des sept ans de Tribulation, après laquelle le Millénium débuterait.
Mais est-ce bien ce que signifie « Le Temps des Nations »?
« 20 Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. 21 Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n’entrent pas dans la ville. 22 Car ce seront des jours de vengeance, pour l’accomplissement de tout ce qui est écrit. 23 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple. 24 Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.
25 Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, 26 les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. 28 Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche. »
Tirant des conclusions hâtives du texte de Luc 21 : 24, on applique l’expression « Temps des Nations » au livre de l’Apocalypse qui décrit cette période de l’histoire où Israël disparait au profit pour un temps indéterminée, où les nations occupent l’espace de la bénédiction de Dieu en attendant la restauration de ce peuple en sa capital Jérusalem.
Les trois sens possibles pour comprendre l’expression « kairoi ethnôn »
- Un temps de la grâce de Dieu pour les nations,
- Un temps de la domination des nations sur Jérusalem
- Un temps de jugement contre les nations
Voyons les trois options : Gaël Archinard
Option n° 1 : Il s’agirait d’une période de grâce de Dieu pour le salut des nations. L’expression : « kairoi ethnôn » se rapporte aux temps de grâce, qui suivent la chute de Jérusalem pendant lequel Dieu sauve les païens. Donc, après le temps de la relation privilégiée de Dieu avec le peuple Juif, le kairoi ethnôn inaugureraient un temps de relation privilégiée avec les nations.
Option n° 2 : Il s’agirait du temps pendant lequel les nations occupent Jérusalem après la destruction du Temple en l’an 70. Cette hypothèse interprète « kairoi ethnôn » comme le temps de la domination des nations sur Jérusalem. Ici, le temps des nations n’est pas en rapport avec le salut des païens ou non, il est strictement une mesure de temps pendant laquelle Jérusalem n’appartient plus au peuple Juif mais à des nations païennes.
Option no 3 : Notre thèse, c’est que le « kairoi ethnôn » ne désignent ni un temps de grâce sur les nations, ni le temps de domination des nations sur Jérusalem, mais un temps de jugement sur les nations. La raison pour laquelle cette approche est plus intéressante que les deux précédente est qu’elle reste cohérente avec le texte de Luc qui d’abord parle du jugement des juifs et la fin de Jérusalem et ensuite, du jugement des nations et la fin du monde.
C’est comme si Luc, dans les versets 20 à 28 du chapitre 21, voulait dire que non seulement le peuple juif est jugé pour cause de son incrédulité, mais les nations aussi seront jugé à la fin des temps, juste avant le retour du Seigneur, jugé pour leur rébellion contre Dieu.
Nous avons tendance à faire porter le chapeau du coupable seulement sur le peuple Juif mais la réalité est que les nations païennes n’ont guère fait mieux.
C’est bien à mauvais escient que des mouvements antisémites ont détesté les juifs parce qu’ils ont crucifié le Christ mais en réalité, ce crime odieux est aussi celui des païens.
L’apôtre Paul n’a-t-il pas démontré la juste condamnation autant des juifs que des païens en Romain 3 : 9-18
« 9 Quoi donc ! sommes-nous plus excellents ? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l’empire du péché, 10 selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, Pas même un seul; 11 Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu; 12 Tous sont égarés, tous sont pervertis; Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul; 13 Leur gosier est un sépulcre ouvert; Ils se servent de leurs langues pour tromper; Ils ont sous leurs lèvres un venin d’aspic; 14 Leur bouche est pleine de malédiction et d’amertume; 15 Ils ont les pieds légers pour répandre le sang; 16 La destruction et le malheur sont sur leur route; 17 Ils ne connaissent pas le chemin de la paix; 18 La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux.
Luc 21 : 21-28 en deux temps ou en deux séquences?
Tout le monde s’entend pour dire que Luc 21 est à peu de chose près semblable à Mathieu 24 en ce qu’il décrit la destruction de Jérusalem par Titus en 70.
La grande question qui peut se poser ici quant à la bonne approche de lecture des verset 20 à 28 du chapitre 21 est : est ce que ce texte est chronologique ou typologique?
Chronologique = Luc y présente les deux fins (Jérusalem et le monde) comme étant l’un à la suite de l’autre dans une séquence historique et chronologique. Ce type de lecture implique un bond dans le temps entre les deux finalités.
Typologique = Bien que les deux finalités arriveront l’une après l’autre dans le temps, Luc les place l’une après l’autre ans son texte, non dans un but chronologique mais dans un but typologique, c’est-à-dire : deux évènements dont le premier est une figure du second, ce qui arrive à Jérusalem arrivera aussi au monde.
Il semble que le texte de Luc propose une lecture typologique de deux finalités successives, la première (21-24) c’est la fin de Jérusalem, qui s’est produit en l’an 70, puis la seconde finalité, dans les versets 35 à 28, c’est la fin du monde qui voit le retour du Messie.
Comme si Jésus en profite pour parler des deux fins qui s’amènent, celle de Jérusalem qui est un type de la fin du monde.
La fin de Jérusalem
20 Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche. 21 Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n’entrent pas dans la ville. 22 Car ce seront des jours de vengeance, pour l’accomplissement de tout ce qui est écrit. 23 Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple. 24 Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.
Ce texte décrit clairement la destruction de Jérusalem par le générale Titus et les armées romaines qui d’ailleurs, étaient essentiellement composée de plusieurs armées de différents pays.
Dans ce contexte, le temps des nations n’est pas en rapport avec l’église composée des nations, mais plutôt :
- Les juifs sont éparpillés parmi les nations
- Les nations envahissent Jérusalem.
- Rien n’indique dans le texte que cette période se termine par le retour des juifs en Palestine et la construction d’une Temple et de la montée de l’Antéchrist.
La fin des temps
Dans la suite du texte, on lit que cette période des nations s’achemine vers une période d’angoisse de plus en plus grande jusqu’au moment où le Fils de l’homme revient sur les nuées.
25 Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots, 26 les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées. 27 Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire. 28 Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.
La suite du textes (25-28) semble mettre un peu plus d’éclairage sur ce qui est moins clair en Mathieu 24 : 27-35.
La chronologie de Luc est :
- Jérusalem est assiégée par des armées et détruite
- Jérusalem est foulée au pieds par les nations
- Les juifs sont amenés captifs parmi les nations
- La détresse des nations va en augmentant
- Puis, le Fils de l’homme revient sur les nuées et c’est la fin
Les différentes approches qui tentent de clarifier Luc 21 et Mathieu 24 se heurtent aux limites du texte, c’est-à-dire, ces textes posent des difficultés d’interprétation qui sont difficile à résoudre.
Les prémillénaristes ont tendance à croire que leur approche chronologique, qui leur permet arbitrairement de donner au texte de faire des bonds dans le temps résous ces problèmes mais dans les faits, ils utilisent seulement un long raccourci qui maintient les incompréhensions.
Voilà qui nous prépare à ouvrir le livre de l’Apocalypse dans une compréhension qui n’est pas une suite chronologique des cataclysmes depuis 70 jusqu’au retour du Seigneur, mais un livre qui encourage les chrétiens, l’Église qui à travers son histoire, aura à traverser des périodes cycliques de :
- Le malin la persécute par des tribulations
- Les saints vivent la persécution et crient au Seigneur
- Le Seigneur délivre les saints de son emprise.
Conclusion
Maintenant que nous avons exploré plusieurs thématiques bibliques en rapport avec l’eschatologie biblique, nous voilà enfin prêt pour une étude du livre de l’apocalypse.
Séance 12
Jeudi 26 novembre 2020
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons précisé que le « temps des nation » dont il est question en Luc 21 : 24 ne fait pas référence à une période de grâce que Dieu accorde aux non-juifs par l’Église mais s’accorde plus contextuellement aux jugements des nations par Dieu.
Après la le jugement de Dieu sur Jérusalem décrit dans les versets 20 à 24 de Luc 21, l’auteur parle ensuite du « temps des nations » comme une répétition typologique du jugement de Dieu mais cette fois-ci, dirigé vers les nations.
« 26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; 27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 28 Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. 29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » Galates 3 : 26-29
En Christ, il n’y a plus de nations distinctes Juives ou païennes, nous sommes UN en Christ. Un temps pour le salut des nations voudrait dire que les juifs n’y sont pas invités.
Cette semaine au menu
- L’Apocalypse : son auteur et la date de rédaction
- Climat politique en Israël et le monde romain du temps des apôtres
- L’importance de la Seigneurie de Christ sur la création et les nations
- Le monde romain et le culte de l’Empereur
Auteur du livre et date de l’Apocalypse
L’auteur est-il l’apôtre Jean ou un certain Jean le presbytre (l’Ancien), lui-même disciple de Jean l’Évangéliste?
Deux hypothèses sur la date de rédaction font débat depuis un long moment chez les docteurs :
- L’an 95
- Avant 70
Que se soit Jean l’Évangéliste ou Jean le presbytre (l’Ancien) ne change rien pour notre étude car le second fut le disciple du premier. Mais ce que ça change, ce sont les destinataires du livre de l’Apocalypse.
Si le livre de l’Apocalypse fut écrit en 95, cela veut dire que le contenu de la prophétie n’est pas en rapport avec la destruction du Temple de Jérusalem en 70. Ainsi donc, Jean parlerait de tribulation en rapport avec l’Église et le monde romains de son temps, et la poursuite des tribulations à travers les siècles de tribulation qu’elle aura à traverser.
Si le livre de l’Apocalypse est écrit avant l’an 70 et la destruction du Temple, ça change bien des choses car ici, l’Antéchrist, la bête, devient le pouvoir de Rome par Néron et Titus (qui s’empare du Temple et y pose les insignes romaines) et, le culte de l’empereur qui imposait à tout le monde romain de reconnaitre la fonction divine de l’Empereur en tant que Pontifex maximus César.
La bête et l’Apocalypse
Qui est cette bête et pourquoi la bête symbolise un pouvoir politique pour les juifs? À cause de Daniel et des prophéties sur les 4 empires en Daniel 7 : 7-27 : Lion ours, léopard, bête féroce.
Nous devons comprendre que l’Apocalypse tourne autour de cette entité (Royaume) qui revient pas moins de 30 fois dans le livre.
Ce qui ressemble le plus à image de la bête qui cherche l’adoration et le contrôle de l’économie la dynastie des Césars et le Culte de l’Empereur.
Que ce soit avant ou après l’An 70, le culte de l’Empereur n’est pas moins imposé aux peuples de tout l’Empire et les Chrétiens ne pouvaient pour motifs de conscience, obéir à cette exigence.
Climat politique en Israël du temps des apôtres[1]
En quoi cette question est importante dans un cours d’Eschatologie?
C’est qu’elle permet de mieux saisir le contexte des troubles et des persécutions qui atteint l’Église après l’an 70 et la destruction du Temple.
De ce fait, on comprend pourquoi Jean écrit un livre pour encourager les chrétiens de son temps à persévérer malgré les jours difficiles.
Comment les romains considèrent les juifs?
De tous les peuples conquis par l’Empire Romain, Israël tient une place à part parce que ce peuple est différent des autres à bien des égards :
- Un seul Dieu sans aucune représentation visible comme les dieux grecs et romains.
- Les lois cérémoniels et religieuses de ce peuple ne changent pas depuis des siècles.
- La sacralité du Temple et de son lieu très saint rend ce lieu attirant par l’effet du mystère qu’il entretient.
- Ce peuple est prêt à mourir pour défendre ce lieu très saint.
- La population juive est répandue partout dans l’Empire et uni par des synagogues, ce qui représente un certain danger pour la sécurité de l’Empire.
- Ils sont environ 4 à 5 millions sur une population de 50 millions pour tout l’Empire Romain.
- Ce peuple se mélange très peu avec les païens.
- Ce peuple est académiquement très instruit (Dt 6)
Pour toutes ces raisons mais surtout parce que ce peuple est indomptable, les grands magistrats (Sénat romain) préfèrent leur accorder des privilèges pour maintenir la paix avec eux que d’essayer de les dompter aux pratiques romaines inacceptables pour les juifs.
Les privilèges et les ententes
Dans le siècle avant J-C, les juifs de haute noblesse ont des entrées auprès des Césars et réussissent à promulguer en Alliances durables qui assurent aux Juifs de l’Empire la liberté de culte.
En échange, les juifs fournissent de bons administrateurs et soldats loyaux aux Romains dans la condition où on respecte le jour du sabbat même pendant une guerre.
En échange, les juifs s’engagent à être de bons citoyens romains respectueux des lois romaines et ils s’engagent à maintenir l’unité dans l’Empire partout où ils vivent.
Les romains respectent les juifs parce qu’ils savent que, soudainement ce peuple peut se soulever et réagir de manière explosive dès que l’on touche à leur culte religieux, les romains redoutaient les soulèvements des juifs. Un historien a dit « vaut mieux leur solidarité que se les aliéner. »
Toutes les lois romaines ne s’appliquent pas aux juifs lorsqu’une ordonnance de la Loi de Moise exige autre chose que la Loi romaine.
Les juifs possèdent leur propre gouvernement à travers le Sanhédrin qui a juridiction pour tous les juifs de l’Empire.
Ce tribunal peut juger lui-même des crimes commis par des juifs (relatif à la loi juive) à l’exception des crimes passible de la peine capital, en ces cas, un tribunal romain devait participer à la validation de la peine de mort. « J’ai trouvé qu’il était accusé au sujet de questions relatives à leur loi, mais qu’il n’avait commis aucun crime qui mérite la mort ou la prison. » Actes 23 : 29
Les juifs perçoivent un impôt pour le Temple dans toutes les villes de l’Empire où se trouve une communauté juive.
Bref, les juifs profitent de privilèges qui rendent jaloux tous les peuples de l’Empire.
En échange de tous ces privilèges, le Sanhédrin s’engage à maintenir les juifs dans la tranquillité partout dans l’Empire.
Voilà pourquoi Paul est vu par le Sanhédrin juif comme une agitateur qui peut mettre en péril la maintenance des accords judéo-romains.
Le courage des juifs, un avantage spirituel?
Est-ce que le courage des juifs à défendre le Temple jusqu’à la mort est une vertu agréée par Dieu?
On pourrait croire que oui car nous aimons les braves hommes qui défendent leur croyance au péril de leur vie.
Mais je n’en suis pas certain car Dieu n’a pas besoin du secours de l’homme pour défendre sa sainteté. Souvenons-nous de Uzza en 2 Samuel 6. Et Dagon et 1 Samuel 5.
Si courageux que furent les Juifs à défendre leur Dieu, quand Dieu se présente en la personne de Jésus, ils le rejettent lui aussi de sa Maison, Le Temple et le crucifie hors de la Ville.
Les résistances des juifs et leur politicaillerie avec les Romains n’avait rien de valorisant sur le plan spirituel même si au regard de l’homme que je suis, tout ça me parait utile et noble.
Idem pour l’Église de notre temps. Ceux qui croient que les moyens et les actions politiques de ce monde peuvent faire avance la cause de l’Évangile, se trompent.
La paix que nous obtenons par les acquis politiques ne garanti pas la clarté spirituelle de nos choix et ne garanti en rien que l’œuvre de Dieu en a vraiment besoin car Dieu n’a pas besoin de notre aide pour vaincre ce monde, il l’a déjà vaincu.
« 32 Voici, l’heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. 33 Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » Jean 16 : 32-33
La présidence de Donald Trump aurait peut-être pu avantager les chrétiens américains, mais avantager les chrétiens américains ne signifie pas que le royaume de Dieu se trouve pour autant avantager.
Ceux qui pensent qu’un pouvoir politique humain est la solution pour l’œuvre de Dieu manifestent par cette attitude qu’ils placent leur espoir en ce monde perdu.
Et les chrétiens dans l’Empire Romain?
Au départ, l’Église, du point de vue des romains, est une secte juive qui profite des privilèges juifs dans l’Empire.
Mais pour le judaïsme, il faut dissocier les chrétiens d’eux parce que ces derniers répandent leur doctrine partout dans l’Empire et craignent les remous qui peuvent affecter leur ententes politiques avec Rome.
Éventuellement, l’Église, constituée de plus en plus de païens se retrouve coincée entre deux mondes : romains et juifs.
Un chrétien ne se conduit pas comme un Juif et ne conduit plus comme un païen non plus. Il se trouve dans un no mans land.
Il s’en suit que les chrétiens se retrouvent doublement persécutés.
Le culte de l’Empereur romain[2]
Il faut comprendre l’importance que le culte de l’Empereur romain a pu avoir comme impact sur les chrétiens du temps de l’apôtre Jean
Le monde Romain n’impose pas une religion plus qu’une autre aux peuples sous son Empire, tous pouvaient pratiquer leurs religions et leurs cultes régionaux et nationaux et ancestraux.
Cependant, du 1e siècle jusqu’au 3e siècle, la reconnaissance de la fonction de César méritait un hommage particulier que l’on commémorait une fois par année, hommage par lequel on reconnaissait que César et le Kurios de l’Empire.
« La religion administrative de l’Empire; c’est le culte des empereurs. Il s’agit d’un serment que tous les magistrats et fonctionnaires prêtaient au nom de Jupiter, reconnaissants César comme le Seigneur.»
C’est l’hostilité marquée par les Juifs et les chrétiens à ce culte du génie de l’empereur et des divins augustes qui explique qu’on les ait considérés comme des ennemis de l’État. »
D’où vient ce culte de l’Empereur?
C’est aux alentours de l’An 27 avant J-C, après quelques victoires militaires majeures et décisives que le monde Romain devient officiellement un Empire digne de ce nom.
À partir de ce moment, les Césars prennent le titre d’Auguste (vénérable, digne d’adoration), titre qui symbolise la nature divine de son inspiration. Le grand Pontif ex Maximus, le grand Kurios.
On sait que l’Église de J-C du 1e siècle résistait aux prétentions grandioses des dirigeants romains qui ont réagi par des persécutions très sévères.
Véritable “culte de la personnalité”, cette propagande est destinée à faire de la personne de l’empereur la référence commune non seulement pour les Romains, mais pour tous les peuples de l’empire.”,
« Ce culte impérial a été le lien le plus puissant des différentes parties de l’empire et l’agent unificateur le plus solide de la Pax Romana. D’une part, toutes les classes sociales sont concernées par le culte d’Auguste ; moyen par lequel les différents peuples du monde méditerranéen sont unis (organiquement) dans un culte commun. »[3]
Dans l’histoire, la religion à souvent une fonction unificatrice chez les peuples, quelque chose de plus grand que nous veille sur nous…
Il y a un culte à l’échelon de la cité avec un prêtre d’Auguste, le culte est rendu par les autorités locales lors des fêtes de l’empire.
Les chrétiens refusaient ce culte
Du Ier au IIIe siècle, les chrétiens ne participaient pas au culte des dieux de la cité (par exemple, jeter de l’encens sur le foyer de l’autel de Rome et d’Auguste). Pour cela, les romains croient que les défaites de guerre étaient de leur faute.[4]
On croit que c’est probablement dans ce contexte que Jean écrit l’Apocalypse. Déjà Pierre et Paul avaient été massacrés à Rome.
Cette condition sociale des chrétiens du temps de Jean ressemble beaucoup au texte d’Apocalypse 13
15 Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. 16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. 18 C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.
Seigneur des Seigneurs
Pour les chrétiens, pourtant soumis aux autorités et aux lois romaines, ne se soumettront jamais à l’idée d’un Seigneur (kurios) autre que Jésus. Dans la pensée biblique Jésus n’est pas seulement le Seigneur, il est le Seigneur des Seigneurs.
« Louez le Seigneur des seigneurs (adown des adown = qui dirige et domine), Car sa miséricorde dure à toujours ! » Psaume 136 : 3.
Paul expliquer l’expression « Seigneur des Seigneurs »
« 13 Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ, qui fit une belle confession devant Ponce Pilate, 14 de garder le commandement, et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ, 15 que manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le roi des rois, et le Seigneur des seigneurs, 16 qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen ! » 1 Timothée 6 : 13-16
On peut entendre à travers le discours de Paul une certaine allusion à la suprématie de Christ sur tous les Rois de la Terre, ce qui en soit, constituait une offense au pouvoir Romain.
Le livre de l’Apocalypse montre la suprématie de Christ sur la bête et les rois de la Terre de façon très éloquente :
« 12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. 13 Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. 14 Ils combattront contre l’agneau, et l’agneau les vaincra, parce qu’il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi. » Apocalypse 17 : 12-14
Conclusion
Un chrétien est d’abord et avant tout un citoyen des cieux (Ep 2 : 19) et n’a d’allégeance qu’à un seul Seigneur qui est Jésus.
Il est aussi un citoyen de ce monde en ce qu’il participe au bien commun en honorant les autorités civiles et les lois en toute honnêteté.
La limite de sa soumission relève deux points de ruptures possibles :
- L’Interdit de prêcher l’Évangile
- Le forcer à honorer comme Seigneur des Seigneur un autre Seigneur que Jésus-Christ.
Séance 13
Jeudi 3 décembre 2020
Rétrospective
Dans la séance 12 nous avons pris le temps d’expliquer certains éléments contextuels à l’histoire romaine pendant le premier siècle de l’Église qui permettent de comprendre le climat politique susceptible d’envenimer des tensions entre les chrétiens et l’Empire Romain.
- Le culte de l’Empereur : véritable machine autoritaire de persécutions contre quiconque n’adore pas l’empereur Romain, cette bête féroces prophétisée par Daniel 7. Cette bête devient pour Jean dans l’Apocalypse le modèle typologique par lequel se répète pendant des siècles, les vagues de persécutions dans l’Église.
- La Seigneurie de Christ : L’Évangile proclame que Jésus est non seulement le Seigneur, mais « Roi des rois et Seigneur des Seigneurs » (Apo 17 : 14). Une telle proclamation dans le monde Romain suffit à attiser les fureurs des Césars Augustes.
Introduction – Le livre de l’Apocalypse
Le livre de l’Apocalypse est un livre complexe et simple à la fois. Il est complexe si on ne prend pas le temps d’examiner son genre littéraire, les intentions de l’auteur et le contexte socio-politique qui explique pourquoi Jean a écrit ce livre.
Ce livre devient beaucoup plus simple à comprendre lorsqu’on se donne les outils théologiques pour l’explorer à distance d’abord, puis l’observer de plus près par la suite. Comme une enquête pour homicide où les enquêteurs observent la scène de crime avant de soumettre le corps à l’autopsie. Savoir de quoi la victime est morte ne dit rien sur pourquoi on l’a tué.
Le livre de l’Apocalypse, comme les lettres apostoliques, nous introduisent dans un nouvel espace/temps biblique, la Nouvelle Alliance qui remplace l’Ancienne Alliance. Non pas que l’Ancienne Alliance est mauvaise, mais que la Nouvelle Alliance en J-C est l’accomplissement de tout ce que l’A-T avait à dire sur la venue du Messie, celui que Paul nomme : la postérité. L’ancienne alliance promet une postérité, la nouvelle alliance célèbre la venue de cette postérité : Jésus le Messie, et non Israël la nation.
Galates 3 : 16, 19, 23-25 :
« 16 Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ. .
« 19 Pourquoi donc la loi ? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu’à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite; »
« 23 Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. »
C’est un nouvel espace/temps dans l’accomplissement prophétique.
Les apôtres et les prophètes
Les prophètes de l’A-T sont les agents de l’A-A qui annoncent la venue du Messie, les apôtres sont les agents de la N-A qui reprennent le flambeau prophétique et confirme la venue de ce Messie.
Toute la révélation messianique repose à la fois sur les prophètes de l’A-T et ceux du N-T, les apôtres :
« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. » Éphésiens 2 : 20
« Afin que vous vous souveniez des choses annoncées d’avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur, enseigné par vos apôtres, » 2 Pierre 3 : 2
L’expression prophète dans le N-T ne parle pas nécessairement de personne qui annoncent des choses d’avance, mais de personne qui parle de la part de Dieu.
Généralement, lorsqu’il est question des prophètes, on parle de tous ceux qui ont participé à la rédaction des livres de l’A-T. Ce sont eux qui, depuis Moise, ont écrits concernant la venue du Messie.
L’enseignement de l’Église repose d’abord sur les prophètes de l’A-T, autant la connaissance de Dieu que des oracles prophétiques concernant le Messie. Dans le N-T, c’est Christ et les apôtres qui deviennent les interprètes (qui donne le sens) aux écrits des prophètes de l’A-T.
Les temps accomplis
Daniel annonce une succession de temps et d’évènements entre son temps à lui et l’accomplissement de ces prophéties par le Messie. Il utilise souvent un langage symbolique pour le dire mais à la fois, il s’agit tout de même de prophéties qui annoncent une fin des temps, c’est-à-dire, une fin des temps qui prend fin avec la venue de ce Messie.
L’expression « fin des temps » que nous associons à la fin du monde est plutôt la fin du temps par rapport aux temps fixé par le prophète Daniel. Oui, c’est lui qui parle des temps qui précèdent le grand jugement
Parlant d’un roi du quatrième animal (bête)
« 25 Il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très Haut, et il espérera changer les temps et la loi; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. 26 Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais. 27 Le règne, la domination, et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous les cieux, seront donnés au peuple des saints du Très-Haut. Son règne est un règne éternel, et tous les dominateurs le serviront et lui obéiront. » Daniel 7
Or, dans le N-T, la venue du Messie marque la fin des temps selon le calendrier du prophète Daniel qui précise que quatre empires vont prendre place entre le temps de Daniel et le temps du Messie.
Le quatrième empire, la bête, le quatrième animal, est celui qui sera anéanti par le Messie (sans le secours d’aucune main), lorsque les temps de Daniel seront accomplis.
C’est ce que l’apôtre Paul confirme en Galates et en Éphésiens.
« 4 mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, 5 afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption. » Galates 4 : 4-5
« 7 En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, 8 que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d’intelligence, 9 nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu’il avait formé en lui-même, 10 pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. » Éphésiens 1 : 7-10
Maintenant que le Messie est venu, la période prophétique concernant sa venue est forcément terminée. La fin des temps marque la victoire finale de Christ et la défaite finale de Satan.
Dans quels temps sommes-nous? Nous sommes dans l’intervalle du temps avant le retour de Christ, ce temps où le Royaume de Dieu est inauguré sur Terre en vue de sa plaine réalité sur une nouvelle Terre.
Comment fonctionne livre de l’Apocalypse?
Dans le monde moderne, le livre de l’Apocalypse attire autant les chrétiens et les non chrétiens? C’est à défaut le premier livre que de nombreux chrétiens lisent lorsqu’il ouvre la Bible.
Pour les incroyants, il suscite de l’intérêt pour son côté énigmatique et fantastique qui nourrit la quête du mystère et intrigue l’homme depuis l’invention de l’imprimerie.
- L’expression « apocalyptique » fait partie du lexique médiatique pour décrire des catastrophes et des accidents graves. Lac Mégantic
- Des films catastrophiques utilisent le mot Apocalypse parce que le titre est vendeur.
- Des films postapocalyptiques qui exploitent l’image d’un monde dévasté après la fin de notre civilisation
Au départ, le sens du mot apocalypse est biaisé dans notre entendement. Il faut donc lui redonner sa vraie signification : révélation ou dévoilement. En ce sens Jean n’a jamais eu l’intention de faire peur à quiconque en choisissant ce titre : apocalypse.
Le titre du livre vient du premier mot du premier verset : « Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt (tachos = promptement), et qu’il a fait connaître (semainon = donner signe, de sema = marque), par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean, »
Le mot n’est pas « ginosko » = savoir, connaitre, mais « semainon » = signe, c-à-d, une connaissance communiquée par symboles et images.
C’est la différence entre un message communiqué par des mots qui ne veulent rien dire de plus que la signification des mots : EX : j’ai faim, je mangerais un bœuf à moi seul.
Parler par des signes consiste à dire des choses par l’usage l’image connue de ceux qui écoute. Les fables de Lafontaine utilisent ce procéder de communication. (Le lièvre et la tortue : « Rien ne sert de courir ; il faut partir à point »
L’objet de la révélation que Jésus fait connaitre à Jean n’est pas une quantité de catastrophes extraordinaires, mais par l’usage d’images, comment Dieu sera victorieux toutes les fois où le diable persécutera l’Église.
Effectivement, l’Empire Romain persécutera les chrétiens dans les trois siècles suivants.
Jean annonce parle de la tribulation déjà présente en son temps :
« 9 Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. » Ap 1 : 9
Un livre source d’anxiété
L’Apocalypse est devenue une source d’anxiété parce qu’on croit que ce livre révèle un avenir terrifiant dont tous les évènements pourraient porter le préfixe : Hyper…
- Des guerres hypers sanglantes
- Des personnages hypers puissants
- Des créatures difformes hypers terrifiantes
- Un gouvernement mondial hyper puissant
- Un système économique hyper contrôlant
- Une Antéchrist hyper méchants
- La marque de la bête
- Le millénium
On aime croire que l’Apocalypse est le livre de toutes peurs.
Mais en fait, c’est le livre de l’hyperbole, du symbole, de la métaphore, de l’image bref, une lecture qui anime un tas d’images pour décrire quelque chose de beaucoup plus simple. Oui mais, tout dépend de l’approche d’interprétation que l’on utilise, littérale ou figurative?
Si vous croyez que les acteurs de ce livre seront littéralement tels que ce livre les décrit, creusez-vous un bunker au plus vite et mettez-y de la nourriture pour tenir le coup longtemps.
Mais si vous croyez que ce livre utilise des figures de styles qui ne sont pas littérales pour parler des persécutions et des délivrances de Dieu à travers l’histoire, alors, c’est une toute autre affaire.
Évènements chronologique ou cyclique?
Peut-être que vous croyez que l’Apocalypse décrit l’histoire chronologique des temps représentant les 7 églises. Ou, vous croyez que ce livre parle de 7 églises, puis, fait un saut prodigieux jusqu’à 1948, année du retour d’Israël en Palestine, évènement qui déclenche le segment de la fin des temps, alors votre lecture est historique et chronologique.
Mais si vous examiner attentivement le texte lui-même et l’intention de l’auteur qui parle suivant un genre apocalyptique (semainon = donner signe, de sema = marque), vous voyez plutôt des fresques d’une même histoire qui se répète quatre ou cinq fois tout au long du livre. Des histoires non chronologiques mais plutôt répétitive et cycliques.
Intention de l’auteur
L’Apocalypse décrit les circonstances d’un contexte historique bien précis : l’instauration du culte de l’empereur romain Domitien et la persécution des chrétiens. C’est dans ce contexte qu’il faut d’abord chercher l’intention de l’auteur. Ce qui se passe du temps de Jean se répète plusieurs fois pendant l’histoire de l’Église et l’encouragement de Jean reste toujours d’actualité.
Malgré la détresse du temps présent (1e siècle), la victoire du Christ est déjà assurée, l’Agneau immolé est déjà vainqueur, ce n’est qu’une question de temps pour que sa victoire soit visible et que les forces hostiles à son règne soient jugés et jetées pour l’Éternité dans l’Étang de feu. Par ce livre, Jean entretient l’espérance des persécutés, les chrétiens des 7 églises, et les chrétiens de tous les âges, il souhaite ranimer leur courage et solliciter le zèle de ceux qui faiblissent.
Marqueurs de relation au temps
Ceux qui croient que ce livre est chronologique s’appuient notamment sur l’usage de deux marqueurs de relation au temps comme : « après cela », 8 fois et « puis je vis », 7 fois qui sont à tort, entendu comme des expressions qui marquent la suite d’un évènement après un autre.
Ces marqueurs de relation n’imposent par ici un cadre transitionnel, historique et chronologie, ils décrivent plutôt l’ordre dans lequel Jean voit les fresques les unes après les autres.
Exemple : dans un musée, une œuvre d’art n’est pas forcément la suite de l’œuvre que vous avez vu juste avant, mais elle est tout de même placée à la suite de l’autre.
En fait, le livre de l’Apocalypse propose une mosaïque de tableaux qui se présentent les uns après les autres et qui décrivent toujours un seul et même évènement. Agresseur, victime et sauveur.
Jean ne voit pas 2000 mille ans d’histoire, il voit une seule histoire que plusieurs tableaux racontent en insérant des personnages différents dans chacune des fresques.
Comme une pièce de théâtre où on vous présente 4 fois le même script mais avec 4 mises en scènes différentes, 4 nouveaux groupes d’acteurs, 4 nouveaux décors. Mais les 4 scripts racontent la même histoire : Agresseur, victime, sauveur. Jean est comme le spectateur de cette pièce qui regarde les 3 ou 4 scènes l’une après l’autre qui racontent toutes la même histoire.
Séance 14
Jeudi 10 décembre 2020
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons vu de près certains éléments importants qui permettent de mieux comprendre le livre de l’Apocalypse.
- Les temps accomplis : Gal 4 – Éph 1
- Apôtres et prophètes
- Les marqueurs de relation au temps : après cela, puis je vis
- Genre littéraire : samainon
- Les fresques symboliques de l’Apocalypse
Cette semaine
Le langage symbolique et les images spectaculaires
Posons-nous la question : pourquoi Jean (Révélation de Jésus) construit le narratif de l’Apocalypse en utilisant des images et des matériaux de l’A-T?
Autrement dit, pourquoi utiliser un mode de communication riche de symbolisme, apparemment difficile à comprendre, alors que l’intention de Jean était d’encourager les chrétiens persécutés du premier siècle?
Jean utilise le sens figuré et non le sens propre, c’est-à-dire, qui utilise au sens primaire d’un mot.
Je propose trois raisons :
- Dans le monde hébreu, le langage symbolique (le sens figuré) et Apocalyptique est couramment utilisé lorsqu’on traite de prophéties.
- Les chrétiens du premier siècle comprenaient ce langage métaphorique parce que les textes de l’A-T faisaient partie des enseignements apostoliques.
- Parce que l’Église, le Royaume de Dieu est la continuité d’Israël en tant qu’héritier des promesses abrahamiques.
« 26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; 27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 28 Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. 29 Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. » Galates 3 : 26-29
Par l’usage de ce type de langage, on peut voir que Dieu amène des élus de la Nouvelle Alliance dans les formes textuelles des Juifs parce que, les chrétiens sont désormais les héritiers de ces promesses.
Selon G.K Beale, le livre de l’Apocalypse qui contient 404 versets, pas de 278 occurrences viennent de l’A-T.
Référence : texte qui par son contenu se réfère à un autre texte,
Occurrence : Attestation d’une unité (lien) linguistique dans un texte.
Citation : rapporter l’exacte déclaration d’un texte dans un autre texte.
Quelques exemples du langage symbolique, apocalyptique
Les fresques de l’Apocalypse nous présentent des créatures aux apparences spectaculairement impossibles physiquement.
Ces images proviennent de l’A-T sous forme d’occurrences, avec suffisamment de clarté et de ressemblance pour reconnaitre le texte de l’A-T où l’image est prise.
Les quatre êtres vivants
Apocalypse 4 : 6-8 : « 6 Il y a encore devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière. 7 Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d’un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. Quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d’yeux tout autour et au-dedans »
Texte de référence : Ézéchiel 1 : 22
Crystal : « Au-dessus des têtes des animaux, il y avait comme un ciel de cristal resplendissant, qui s’étendait sur leurs têtes dans le haut. »
Ézéchiel 1 : 5-9
Les quatre animaux: « 5 Au centre encore, apparaissaient quatre animaux, dont l’aspect avait une ressemblance humaine. 6 Chacun d’eux avait quatre faces, et chacun avait quatre ailes. 7 Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds était comme celle du pied d’un veau, ils étincelaient comme de l’airain poli. 8 Ils avaient des mains d’homme sous les ailes à leurs quatre côtés; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. 9 Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre; ils ne se tournaient point en marchant, mais chacun marchait droit devant soi. »
Les yeux« 12 Tout le corps des chérubins, leur dos, leurs mains, et leurs ailes, étaient remplis d’yeux, aussi bien que les roues tout autour, les quatre roues. » Ézéchiel 10 : 12
L’aigle qui vole
Dans l’A-T, l’aigle est une figure d’un jugement qui vient.
Apocalypse 8 : 13 « 13 Je regardai, et j’entendis un aigle qui volait au milieu du ciel, disant d’une voix forte : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de la trompette des trois anges qui vont sonner ! »
Texte de référence dans l’A-T
Osée 8 : 1 : « 1 Embouche la trompette ! L’ennemi fond comme un aigle sur la maison de l’Éternel, Parce qu’ils ont violé mon alliance, Et transgressé ma loi. »
Jérémie 4 : 13 : « 13 Voici, le destructeur s’avance comme les nuées; Ses chars sont comme un tourbillon, Ses chevaux sont plus légers que les aigles. Malheur à nous, car nous sommes détruits ! »
Les sauterelles
Les sauterelles symbolisent les plaies, les jugements de Dieu.
Apocalypse 9 : 7-8 : « Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat; il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l’or, et leurs visages étaient comme des visages d’hommes. 8 Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme des dents de lions. »
Texte de référence dans l’A-T
Exode 10 : 4-5 « 4 Si tu refuses de laisser aller mon peuple, voici, je ferai venir demain des sauterelles dans toute l’étendue de ton pays. 5 Elles couvriront la surface de la terre, et l’on ne pourra plus voir la terre; elles dévoreront le reste de ce qui est échappé, ce que vous a laissé la grêle, elles dévoreront tous les arbres qui croissent dans vos champs; »
L’ange puissant venu du ciel
Dans l’A-T, l’ange préfigure la présence de Dieu qui vient en ce monde enveloppée de nuée.
Apocalypse 10 : 1: « Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d’une nuée; au-dessus de sa tête était l’arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu.
Textes de référence dans l’A-T
Exode 19 : 9 : « 9 Et l’Éternel dit à Moïse : Voici, je viendrai vers toi dans une épaisse nuée, afin que le peuple entende quand je te parlerai, et qu’il ait toujours confiance en toi. Moïse rapporta les paroles du peuple à l’Éternel. »
Néhémie 9 : 12 : « 12 Tu les guidas le jour par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu qui les éclairait dans le chemin qu’ils avaient à suivre. »
La seule lecture de ces quelques passages et leurs occurrences dans l’A-T suffit à convaincre du genre littéraire qu’utilise l’auteur du livre de l’Apocalypse.
Comme je le disait un peu plus tôt, les auditeurs de Jean, les chrétiens des sept églises de l’Apocalypse étaient familiers avec ce type de langage qui faisait partie de l’instruction biblique qu’ils ont reçu des apôtres.
Un scénario en plusieurs tableaux
Comme je le disais précédemment, le livre de l’Apocalypse raconte une seule histoire à travers différents tableaux.
Que retrouve-t-on comme personnages fictifs?
- Agresseur – forces hostiles à Dieu et son peuple :
- Chevaliers, sauterelles, démons, le serpent ancien, le diable, la bête, l’antéchrist, Babylone, la prostituée.
- Victimes – ceux qui sont persécuté par les forces hostiles :
- Les chrétiens, les saints, les élus, les rachetés, les 12 tributs d’Israël, saints de toutes nations, les 144 000.
- Sauveur – qui délivre et juge dans sa colère les forces hostiles :
- Celui assis sur le trône, l’agneau immolé, Jésus, Dieu, l’Éternel,
L’ordre cyclique du livre de l’Apocalypse
Première fresque
Chapitre 6 : chevaliers attaquent les saints et la colère de l’agneau est en marche, et à la fin du chapitre « 16 Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’agneau; 17 car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? »
Chapitre 7 : après la colère de l’Agneau, on voit les rachetés décrits de deux manières : 12 tributs et 144 000, « 9 une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue »
Toujours au chapitre 7, on voit la consolation des saints à qui il est dit « 16 ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. 17 Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » Pourtant, cet évènement arrive plutôt en Ap 21 : 3-4 :« Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. 4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » Donc, fin de la première fresque.
Deuxième fresque
Chapitre 8 – 9 : Séquence de jugement qui recommencent, pourtant, chronologiquement, ils avaient déjà eu lieu.
Chapitre 11 : Une attaque des forces hostiles à Dieu et son peuple recommence par les nations qui assiègent la ville sainte 42 mois. Ce chapitre se termine encore par la victoire de l’Agneau ; « Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et il régnera aux siècles des siècles. » Versets 15-19
Troisième fresque
Chapitre 13 : La femme enceinte persécutée à nouveau par les forces hostiles et protégée par Dieu. La bête, les 10 cornes font la guerre aux saints, la marque de la bête (Rome) est montrée comme puissance persécutrice qui s’impose.
Chapitre 14 : L’agneau apparait avec les 144 000 qui chantent dans les cieux, ceux qui ont la marque de Dieu sur le front comme en Ap 7 : 3. Et puis, la bête et Babylone la grande sont condamnés au tourment du feu : « 7 car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux. 8 Et un autre, un second ange suivit, en disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, »
Quatrième fresque
Chapitre 16-17 : De nouveaux jugements de Dieu s’abattent sur la Terre, le dragon et la bête reprennent encore du service. Et au chapitre 17, Babylone comparée à une prostituée tombe à nouveau
Chapitre 18 ; après avoir décrit le commerce et l’idolâtrie des rois de la Terre avec la grande Babylone, celle-ci est nouveau détruite « 21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant : Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée. «
Chapitre 19 : Ce chapitre célèbre la victoire finale de l’Agneau: « 4 ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. 5 Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est la première résurrection. » 4-5
Chapitre 20 : puis, au chapitre 20, il est question du millénium, qui ressemble beaucoup plus à la période de l’Église à travers les siècles à cause de la première résurrection qui est la nouvelle naissance. Le jugement du grand trône blanc qui juge à nouveau les impies.
Satan qui tombe
Dans la Bible, la chute de Satan arrive 4 fois
Ap 9 : 1 « Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. » Est la chute de Satan
Ap 12 : 9-10 : « le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
Luc 10 : 18 « Jésus leur dit : Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.
Ésaie 14 : 12-15 « Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations !
Conclusion
Nous ne savons pas pourquoi Jean a choisi de répéter la même histoire plusieurs fois à travers différentes fresques, mais ce que nous savons, c’est que toutes les fresques insistent davantage sur le jugement contre les forces hostiles à Dieu et son peuple que sur les œuvres du diable lui-même.
En cela, nous discernons clairement l’intention de Jean qui était d’encourager des chrétiens persécutés en leur montrant que leur fin serait glorieuse et que la fin de ceux qui leur étaient hostiles sera terrible.
Séances 15
Jeudi 17 décembre 2020
Au menu
- Les fins de cycles apocalyptiques
- Les deux chandeliers : hanoukkia et Menorah
- Le nouveau Temple de Dieu
Introduction
De l’avis de plusieurs dispensationnalistes et prémillénaristes, l’approche amil et prétériste partiel aurait favorisé dans l’histoire la persécution contre les juifs, et donc, elle doit être proscrite.
Il s’agit là d’un faux dilemme car dans les faits, le mauvais usage d’une doctrine biblique par des gens mal intentionnés ne fait pas autorité sur la théologie biblique elle-même.
De la même manière, si des islamistes radicaux utilisent des gros véhicules routiers pour tuer des gens au nom de Allah, qu’on va dire que les gros véhicules sont à proscrire.
L’Écriture fait autorité sur nos expériences et non nos expériences sur l’Écriture.
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons vu les différents cycles qui racontent la même histoire des persécutions du diable contre les saints et la délivrance de Dieu.
Retenons les fois où on discerne une fin de cycle :
- Apocalypse 7 : 16-17 – Larmes
« 16 ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. 17 Car l’agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »
- Apocalypse 11 : 15 – Règne de Christ
« 15 Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient : Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et il régnera aux siècles des siècles. »
- Apocalypse 14 : 6-8 – Jugement de Babylone
« 6 Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. 7 Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux. 8 Et un autre, un second ange suivit, en disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité ! »
- Apocalypse 18 : 21 – Jugement de Babylone
« 21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant : Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée. «
- Apocalypse 21 : 3-4 : – Les larmes
« Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. 4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »
Le discours de l’A-T dans la continuité de l’Apocalypse
La lecture de l’Apocalypse nous transporte dans l’ambiance des grands discours prophétiques de l’A-T en images et en symbolismes.
Selon D.A. Carson, Jean utilise ce langage de l’A-T parce qu’il veut introduire le narratif prophétique de l’A-T dans la Nouvelle Alliance :
« Ce moyen de communication divin remonte aux visions de Daniel ou d’Ézéchiel. Les rudiments de l’apocalyptique se trouvent déjà chez Ésaïe.
Cela signifie que les textes apocalyptiques nous présentent la vision panoramique (élargie) de Dieu sur l’histoire – sous la forme de visions directes, hautement symboliques, descendues du ciel. Cette vision panoramique n’est pas liée à une situation de crise particulière — même si des allusions à des situations historiques sont souvent cachées dans le symbolisme — mais la trame narrative se déroule et va jusqu’à la fin et culmine soit en enfer, soit dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
En général, les textes apocalyptiques schématisent l’histoire en utilisant des nombres dans un sens symbolique. Par exemple, pour un Juif, les 3 ans et demi ou 42 mois ou 1260 jours lui faisaient immédiatement penser à la période difficile de 3 ans et demi que les Juifs ont vécu sous le règne d’Antiochus Épiphane entre –168 et –164, avant d’être délivrés par Judas Macchabée2. Ces nombres symbolisent donc une période de persécution sévère et d’oppression du peuple de Dieu. »
Selon M. Carson, l’usage de symboles dans l’Apocalypse s’éclaircit à mesure que les différentes fresques se répètent.
En ce sens, chacune des fresques est liée aux autres, se trouvant insérées dans un cycle de sceaux et de trompettes qui se succèdent.
Non plus à Israël mais à l’église
D’ailleurs, les sept églises auxquelles s’adresse le livre de l’Apocalypse sont toutes à l’extérieur d’Israël.
Désormais, la révélation biblique et eschatologique ne concerne que l’Église, nouvelle entité qui est le Royaume de Dieu.
À cet égard, je place un lien de la revue LA Promesse sur les sept églises de l’Apocalypse.[1]
Pourquoi sept (7) Églises?
Pourquoi est-il nécessaire d’ouvrir le livre de l’Apocalypse en parlant à sept églises d’Asie?
- Parce que le chiffre sept représente la complétude de Dieu
- Parce que 7 Églises représentent le nouveau Temple de Dieu dans la Nouvelle Alliance.
Sept églises = complétude de Dieu dans le nouveau lieu très saint.
Le Temple de Dieu
Dans l’A-T, tout ce qui est du domaine spirituel tourne autour du Temple. On ne vit pas sa dévotion pour Dieu chacun dans sa tente, mais autour de la réalité physique du Temple, ce Temple qui exprime la présence de Dieu au milieu de son peuple.
Le temple est :
- Le lieu de rassemblement
- Le lieu de prière
- Le lieu des fêtes annuelles
- Le lieu des chants
- Le lieu des sacrifices
- Le lieu du pardon
- Le lieu de la présence de Dieu
Par ces choses, nous comprenons l’importance que le Temple avait pour les juifs et pourquoi ils étaient prêts à mourir pour le protéger des invasions païennes.
Par-là, nous comprenons aussi pourquoi l’abomination de la désolation commise par Antioche d’Épiphane en 167 av J-C fait partie des souvenirs les plus douloureux dans la mémoire collective du peuple Juif jusqu’à nos jours.
D’ailleurs, cet évènement est ravivé chaque année par la fête des lumières et le chandelier à 9 branches : hanoukkia
« Une hanoukkia (hébreu : חַנֻכִּיָּה, plur. hannoukiot) est un chandelier à neuf branches dont une branche particulière est appelée shamash. Ce chandelier est utilisé par les Juifs lors de la célébration de Hanoucca, la fête des lumières, qui commémore la victoire des Maccabées sur les légions syriennes séleucides. Selon l’enseignement du Talmud, les Judéens victorieux ne trouvèrent qu’une petite fiole d’huile d’olive pure pour allumer la menorah du Temple. Or cette fiole, qui normalement ne permettait qu’un allumage pour une journée, dura “miraculeusement” huit jours, ce qui laissa suffisamment de temps pour fournir de l’huile pure. »
Il faut distinguer entre deux chandeliers : hanoukkia et Menorah.
C’est de ce dernier dont il est plutôt question dans le livre de l’Apocalypse, et pourquoi Jean ramène l’image d’un des symboles le plus important pour Israël dans son Apocalypse?
L’église est le nouveau Temple de Dieu
Puisque l’Église de Jésus-Christ est le nouveau Temple de Dieu de la Nouvelle Alliance, Jean fait en sorte de faire un transfère des ornements qui garnissait le Temple de l’A-T dans l’Église.
Ce qui se passait dans le Temple de l’A-T était l’image de la réalité céleste trouve enfin son plein accomplissement en J-C.
Ce n’est pas la réalité du Temple du N-T qui est une sombre copie du Temple l’A-T, c’est le Temple de l’A-T qui était une sombre copie de la réalité de Christ qui en est l’accomplissement final.
« 1 En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection. » Hébreux 10 : 1
Il faut comprendre ici que la Nouvelle Alliance concrétise dans une réalité définitive tout ce que l’A-T promettait et proposait à travers des images qui n’étaient qu’une pâle représentation de J-C qui incarne en lui-même, non seulement notre humanité, mais qui aussi devient en sa personne la réalité spirituelle de tout ce que l’A-T proposait.
- Christ est le véritable souverain
- Christ est le véritable agneau immolé
- Christ est le véritable Temple
« 1 Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, 2 comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. Hébreux 8 : 2
« 24 Car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu. Hébreux 9 : 24
Si le véritable Temple est désormais en opération par le Christ, comment pouvons croire qu’un Temple de pierres puissent un jour recevoir l’approbation de Dieu au point d’y commettre une abomination?
À cause de ce que représente le Temple dans l’A-T et puisque nous sommes, Christ, l’Église et les croyants, le nouveau Temple de Dieu, Jean réapproprie le symbole du TEMPLE de l’A-T et l’applique à l’église.
« 19 Voilà pourquoi vous n’êtes plus des étrangers ou des résidents temporaires, vous êtes concitoyens des membres du peuple de Dieu, vous faites partie de la famille de Dieu. 20 Dieu vous a intégrés à l’édifice qu’il construit sur le fondement que sont les apôtres, ses prophètes, et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale. 21 En lui toute la construction s’élève, bien coordonnée, afin d’être un temple saint dans le Seigneur, 22 et, unis au Christ, vous avez été intégrés ensemble à cette construction pour former une demeure où Dieu habite par l’Esprit. » Éphésiens 2 : 19-22
Dans ce Temple de l’A-T, il y avait un ornement de grande importance, le menorah à sept branches qui éclairait en permanence l’intérieur du lieu très saint.
Le livre de l’Exode nous parle de ce chandelier aux sept branches qui représente la lumière de Dieu qui éclaire toute chose.
Le menorah à sept branches
« La Menorah était une structure à sept bras sur laquelle brûlaient des lampes à huile, qui est décrite dans les moindres détails, même en ce qui concerne la forme, les dimensions et le matériel dont elle devait être fabriquée dans la Torah, dans le livre de l’Exode. En effet, quand Dieu apparut à Moïse, il lui ordonna, entre autres, de créer un objet particulier, destiné à devenir le symbole même de la religion juive : « Tu feras un chandelier d’or pur; ce chandelier sera fait d’or battu; son pied, sa tige, ses calices, ses pommes et ses fleurs seront d’une même pièce » (Exode 25,31).
Depuis toujours, elle était associée au Tabernacle, i.e. le sanctuaire transportable, qui représentait l’espace où se manifestait la présence de Dieu sur terre (Shekhinah)..[2] »
Le chandelier dans l’Apocalypse
Le livre de l’Apocalypse s’ouvre sur les sept chandeliers d’or qui dans l’A-T représente Israël, et puisque ce sont des chandeliers émetteurs de lumière, nous comprenons rapidement la signification de ce symbole fort qui nous parle de la lumière en tant que diffuseurs de vérité.
Dans le chapitre 1 d’Apocalypse, les sept chandeliers sont désormais assiciés aux sept églises qui dans le langage de la nouvelle Alliance en J-C, est le nouveau peuple de Dieu, porteur de la lumière de l’Évangile.
Apocalypse 1 : 12-2 :1
« 12 Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or, 13 et, au milieu des sept chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme, vêtu d’une longue robe, et ayant une ceinture d’or sur la poitrine. 14 Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige; ses yeux étaient comme une flamme de feu; 15 ses pieds étaient semblables à de l’airain ardent, comme s’il eût été embrasé dans une fournaise; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux. 16 Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants; et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force.17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier, 18 et le vivant. J’étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. 19 Ecris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles, 20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et les sept chandeliers sont les sept Eglises. »
Conclusion
Le livre de l’Apocalypse ne se veut pas seulement un livre de prophétie sur la fin des temps, il d’autant plus une révélation qui confirme l’église comme nouveau peuple de Dieu de la Nouvelle Alliance.
Ce nouveau peuple de Dieu, nouveau Temple, passera, comme Israël, par des temps de tribulations et de persécution mais la différence près que dans la Nouvelle Alliance, tout est accompli, Christ est vainqueur.
Séance 16
Jeudi le 7 janvier 2021
Prochain cours le 11 février 2021 : Histoire du progressisme en Occident
Pourquoi vivons-nous dans un monde où la raison de l’homme a démissionné, un monde qui promouvoit une culture de mort.
Rétrospective
Lors de la dernière séance, nous avons abordé la question du nouveau Temple qui est à la fois, Jésus, l’église et tous les rachetés.
La ménorah éclairait l’intérieur du Temple, en J-C, cette lumière est désormais disponible à toutes les nations du monde.
Le temple de Jérusalem de la fin des temps
Reconstruction du Temple
Pour bien des prémillénaristes, il est impératif de reconstruire le Temple de Jérusalem sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem où se trouve actuellement le Dôme du Rocher et la Mosquée d’Al-Aqsa, Jérusalem étant la 3e ville sainte de l’Islam après la Mecque et Médine en Arabie Saoudite.
La question : Est-il nécessaire que durant une période appellée : « la fin des temps », un Temple soit reconstruit à Jérusalem pour que la fin des temps ait effectivement lieu?
Du point de vue des dispensationnalistes prémillénaristes, cela doit arriver en vue de :
- Créer un espace dans les temps de la fin (Temple et millénium) où Dieu pourra accomplir littéralement ses promesses à Abraham envers Israël,
- Permette un nouvel épisode de sacrifice dans un Temple à Jérusalem qui permette l’accomplissement d’un épisode ou un Antéchrist commette l’abomination de la désolation dans ce Temple?
Que veut dire « fin des temps »?
Ici encore, il faut distinguer entre cette période nommée par les apôtres : « Fin des temps » et les derniers jours avant le retour de J-C.
Le prophète Daniel et l’apôtre Pierre considèrent la fin des temps comme étant enclenchées par la première venue de J.C.
« 1 En ce temps-là se lèvera Micaël, le grand chef, le défenseur des enfants de ton peuple; et ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu de semblable depuis que les nations existent jusqu’à cette époque. En ce temps-là, ceux de ton peuple qui seront trouvés inscrits dans le livre seront sauvés. (Plusieurs occurrences avec le livre de l’Apocalypse, 13, 17, 20, 21) 2 Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour la honte éternelle. 3 Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel, et ceux qui auront enseigné la justice, à la multitude brilleront comme les étoiles, à toujours et à perpétuité. 4 Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, et scelle le livre jusqu’au temps de la fin. Plusieurs alors le liront, et la connaissance augmentera. » Daniel 12 : 1-4
« 18 sachants que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, 19 mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, 20 prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous, » 1 Pierre 1 : 18-20
À la lumière de ces deux textes qui attestent que la fin des temps est déjà pleinement arrivée, voyons sur deux textes bibliques sur lesquels on s’appuie pour dire qu’un nouveau Temple doit être reconstruit.
- Le temple d’Ézéchiel
Le prophète Ézéchiel prophétise avec grande précision mathématiques les dimensions de la reconstruction de ce temple dans les chapitres 40 à 48 de son livre dans l’A-T. Allégorie?
Doit-on accorder aux chiffres une interprétation littérale ou symbolique qui va au-delà de la valeur numérique qu’ils ont?
Exemple : le chiffre 12 (tributs et apôtres) en vient à désigner la complétude du peuple de Dieu dans les deux alliances.
Exemple : Les chiffres 7 et 70 dans la Bible
Dans l’Écriture, les chiffres sept et 70 revient une centaine de fois et chaque fois il exprime la complétude de Dieu, c’est-à-dire, la perfection de Dieu dans sa finalité
Le chiffre 70
Daniel 9 : 24-25 : D’après une prophétie de Daniel, 70 semaines ont été fixées pour amener la justice éternelle.
Ézéchiel 41 : 12 « Le bâtiment qui était devant la place vide, du côté de l’occident, avait une largeur de soixante-dix coudées, un mur de cinq coudées d’épaisseur tout autour, et une longueur de quatre-vingt-dix coudées. »
Exode 24 : 9 : « Moïse monta avec Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d’Israël. »
Juges 8 : 30 « Gédéon eut soixante-dix fils, issus de lui, car il eut plusieurs femmes. »
Luc 10 : 17 : « Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. »
Le chiffre 7
►Dieu se repose le 7ème jour, après les 6 jours de création– Genèse 2 :2,3.
►Après le meurtre de son frère Abel, Caïn est chassé, il sera errant et vagabond sur la terre. Dieu dit à Caïn qui craint d’être tué : « Si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé 7 fois » – Genèse 4:15.
► Abraham conclut une alliance de bonne entente avec le roi Abimélec à Beer-Shéba et lui donne 7 brebis pour sceller cette alliance – Genèse 21:27-29.
►Jacob travaille pendant 7 ans pour épouser Rachel, mais le jour des noces, son beau-père lui donne sa fille aînée, Léa. Jacob doit travailler 7 autres années pour Rachel – Genèse 29:30.
►Alors que Joseph est emprisonné en Egypte, Jéhovah Dieu envoie à pharaon une vision prophétique dans laquelle 7 vaches grasses se font manger par 7 vaches maigres, également 7 épis pleins et beaux se font engloutir par 7 épis vides, maigres et brûlés par le vent. Cette vision symbolise 7 années d’abondance suivies de 7 années de famine – Genèse 41:26, 27.
►La prise de Jéricho a été miraculeuse. Dieu a ordonné aux Israélites de marcher autour de Jéricho, silencieusement, à l’aube, 7 jours de suite, avec à leur tête 7 prêtres qui soufflent dans 7 trompettes devant l’arche de l’alliance. Josué 6.
►Naaman, le chef de l’armée du roi de Syrie est atteint de lèpre. Sous les conseils de la petite juive prisonnière au service de sa femme, il va voir Élisée qui lui dit de se laver 7 fois dans le Jourdain, le fleuve 1 Rois 5:10,13.
► 7 hommes remplis de sagesse sont désignés afin d’assurer la distribution quotidienne de nourriture – Actes 6 : 3.
►Le chandelier construit par Moïse pour le tabernacle comporte 7 lampes – Exode 25 : 37.
- Le Temple de l’apôtre Paul en 2 Thess 2 : 3-4
Puisque l’apôtre Paul semble référer à l’existence d’un tel Temple an 2 Thess 2, 3-4, et puisque le Temple fut détruit en 70 par Titus, on doit forcément s’attendre à ce que soit reconstruit un nouveau Temple. « 3 Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, 4 l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. » 2 Thess 2 : 3-4
Suivant la compréhension de la séquence prophétique des prémillénsristes issue du texte de Paul en 2 Thess 2 : 3-4, le retour de Christ, ne peut avoir lieu qu’après la construction de ce troisième Temple à Jérusalem et sa profanation.
Un gros problème ici
Bien que la séquence prophétique prémil semble, à première vue, parfaitement cohérente avec quelques textes de l’Écriture, elle pose plusieurs problèmes importants, voici deux de ces problèmes :
- Dans l’A-T les prophètes annoncent longtemps d’avance que Dieu abandonnera ce Temple.
- Jérémie 7 annonce la destruction de ce Temple que Dieu ne veut plus habiter
- Ézéchiel 8 à 11 annonces aussi la destruction de Jérusalem et du Temple
- Jésus confirme cette intention divine : « 37 Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! 38 Voici, votre maison vous sera laissée déserte; 39 car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Mathieu 23 : 37-38
La raison pour laquelle Dieu abandonne ce Temple n’est pas seulement à cause de l’infidélité des enfants d’Israël à l’Alliance, mais aussi parce que Dieu , selon son dessein éternel avait prévu l’existence de ce Temple comme le symbole de la réalité qui trouve son accomplissement dans le Christ incarné, mort et ressuscité.
Israël a échoué pour montrer que l’homme par lui-même et ce même dans les meilleures conditions de proximité avec Dieu : Moise, la Torah, les prophètes, la sacrificature et le Temple, ne peut satisfaire les exigences de la justice de Dieu.
« 24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue.26 Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; 27 vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. » Galates 3 : 24-27
Nous ne sommes plus sous ce pédagogue, la loi, le Temple et les sacrifices. Donc, pourquoi un troisième Temple agréé de Dieu serait-il nécessaire?
- Typologie : Jésus est la réalité de ce Temple
L’importance de bien saisir les images typologiques (préfigurations) de l’A-T dans leur relation avec la réalité de Christ dans le N-T.
- Adam : le premier homme, image de Christ le premier de la nouvelle création. « C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. » 1 Corinthiens 15 : 45
- Noé : image messianique qui sauve l’homme d’un monde vers un nouveau monde. « qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour » Colossiens 1 : 13
- Jacob,
- Moise,
- Aaron le sacrificateur,
- Agneau,
- Le Roi,
Tout comme les types de l’A-T pointaient vers Christ qui en est la réalisation finale, Christ étant venu, le Temple de Jérusalem, type et image de Christ est la réalité FINALE en Jésus, l’Emmanuel Dieu parmi nous.
« 20 Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. 21 En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. 22 En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » Éph 2 : 20-21
« Prophétie d’Ésaïe, fils d’Amots, sur Juda et Jérusalem. 2 Il arrivera, dans la suite des temps, Que la montagne de la maison de l’Éternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu’elle s’élèvera par-dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront. Ésaie 2 : 1-2
« 19 Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. 20 Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras ! 21 Mais il parlait du temple de son corps. 22 C’est pourquoi, lorsqu’il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. » Jean 2 : 19-22
« 8 Après avoir dit d’abord : Tu n’as voulu et tu n’as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché ce qu’on offre selon la loi, 9 il dit ensuite : Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde. 10 C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. » Hébreux 10 : 8-10
L’Église est le nouveau Temple
« 4 Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu; 5 et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus-Christ. » 1 Pierre 2 : 4-5
16 Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 17 Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes. » 1Cor 3 : 16-17
« 19 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? » 1 Cor 6 : 19
Pourquoi Paul parle-t-il du Temple en 2 Thess 2?
« 1 Pour ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, 2 de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. 3 Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, 4 l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.
5 Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ? 6 Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. 7 Car le mystère de l’iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu (celui qui le retient jusqu’à présent soit écarté). 8 Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement. 9 L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, 10 et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. » 2 Thess 2 : 1-10
Trois options possibles
- Qu’un Temple tel que les prmils le conçoivent avec la reprise des sacrifices et la profanation de ce Temple par l’Antéchrist.
- Que le Temple donc Paul parle ici n’est pas un nouveau Temple et n’est pas non plus une prophétie comme nous le supposons à première vue, mais un rappel de l’abomination de la désolation d’Antiochus Épiphane en 167.
Paul décrit un personnage futur: « l’homme du péché, le fils de la perdition » qui séduira les nations, voire même les élus juste avant le retour de Jésus.
Paul décrit ce personnage démoniaque en référence à Antiochus d’Épiphane, non pas pour dire que le futur personnage fera la même profanation, mais pour dire que ce futur personnage est du même acabit qu’Antioche d’Épiphane.
- Paul parlerait de la profanation du Temple dans le contexte de l’Église qui est le nouveau Temple de Dieu en J-C.
Si Jésus, Pierre et Paul enseignent que le Temple de Jérusalem était rendu obsolète par la résurrection de J-C, pourquoi Paul mentionne-t-il aux Thessaloniciens que l’homme du péché doit venir dans le Temple?
Quatre éléments importants à retenir de ce texte
- La fin des temps juste avant le retour de Jésus-Christ est devancée par deux évènements :
- L’apostasie : selon Paul, dans cette période précises des derniers jours il y a abandon de la foi (apostasie) du plus grand nombre et ambiance sociales décrite par Paul en 2 Tim 3 : 1-4
- L’apparition d’un personnage appelé l’homme du péché : Un antéchrist hyperpuissant qui est relâché en ce monde dans cette période précise des derniers jours juste avant le Jour du Seigneur.
- La force qui le retient d’agir
Paul ne mentionne pas ce qu’est « celui » qui le retient : « 7 Car le mystère de l’iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. »
De l’avis de bien des commentateurs, il ne peut s’agir que de Dieu qui retient souverainement par son autorité l’avènement de cet antéchrist.
- Cet homme du péché profane le temple
Or, si de l’avis de Paul et les apôtres le Temple de Dieu est l’Église, c’est donc l’Église qui est sous attaque.
Dans 2 Thess Paul reprend également l’exemple d’Antiochus Épiphane comme image de ce qui se reproduira juste avant le retour final de Jésus.
Paul traite le sujet de cet homme du péché à partir des textes de l’A-T qui donnent la description de ce personnage démoniaque, de sa montée, de ses intentions et de sa chute finale.
« 11 Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, Avec le son de tes luths; Sous toi est une couche de vers, Et les vers sont ta couverture. 12 Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations !13 Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, A l’extrémité du septentrion; 14 Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut.15 Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. » Ésaie 14 : 11-15
Voir aussi la description d’Ézéchiel 28 : 11-19
- Jésus le détruit par le souffle de sa bouche
Selon Paul, cet antéchrist est détruit par le souffle de la bouche de Jésus dès son retour. Daniel disait : « la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur. »
Séance 17
Jeudi 14 janvier 2021
Rétrospective
La semaine dernière, nous avons exploré les textes relatifs à la construction d’un 4e Temple de Jérusalem. S’agit-il d’un nouveau Temple en vue d’accomplissements prophétiques reliés à des actes de profanation de l’Antéchrist dans ce temple ou non?
Nous avons également vue que selon l’apôtre Paul en 2 Thess 2 : 3-4, deux évènements sont prévus avant l’avènement de Jésus-Christ.
« il va jusqu’à s’asseoir (non pas, il ira s’assoir) [comme Dieu] dans le temple de Dieu en se proclamant lui-même Dieu » 2 Thess 2 : 3-4,
Assoir : Aoriste : L’aoriste est une formation verbale du grec biblique qui, bien qu’elle soit appelée « temps », indique généralement l’aspect de l’action plutôt que le moment de l’action. En français, on le traduit souvent au passé simple : exprimant une action achevée du passé.
- Nous fûmes dépassés par les évènements.
- Ils allèrent parcourir la Terre.
Lorsqu’un verbe est conjugué à l’Aoriste infinitif, ce verbe n’a pas de signification temporelle, il réfère à la réalité d’une action ou d’un évènement et non au moment où l’action s’est produite.
Selon Beale, puisque Paul décrit le caractère de l’homme du péché en reprenant le langage prophétique de Daniel, 8, 9, 11 et 12. En cela, Paul compare l’homme du péché à Antiochus d’Épiphane.
Lors de la dernière séance, je reviendrai sur l’avènement de J-C, à savoir, est-ce que l’enlèvement de l’église est le même évènement que l’Avènement de J-C?
Introduction – Ce soir au menu
- La Grande Tribulation
- Qui sont les deux témoins d’Apocalypse 11
- La grande Tribulation
Du point de vue de la position prémillénariste dispensationnaliste, la Grande Tribulation est le nom que l’on donne à une période de l’histoire futur très précise où Dieu jugera les ennemis d’Israël et l’Antéchrist.
« La Tribulation est une période future, durant laquelle le Seigneur accomplira son jugement sur des habitants de la terre, incroyants et impies (Apocalypse 6-18). La Tribulation durera sept ans, suivant l’interprétation des 70 semaines de Daniel (Daniel 9.24-27), La Grande Tribulation correspond à la deuxième moitié de la Tribulation d’une durée de trois années et demie. Elle se distingue de la Tribulation en ce que la Bête, ou Antéchrist, sera révélée et que la colère de Dieu s’intensifiera fortement. La Tribulation correspond à toute la période de sept ans, tandis que la « Grande Tribulation » correspond à la deuxième moitié de la Tribulation.[1] »
Mais est-ce que les apôtres soutiennent cette idée, c’-à-d, est que les apôtres se voyaient eux-mêmes dans une période de tribulation ou voyaient-ils cette période pour les derniers jours?
Oui, le jour viendra où Dieu jugera ce monde et ses habitants et ce jour terrible sera une tribulation contre ce monde, est-ce à dire que la Grande Tribulation ne se résume qu’à cela?
Il semble plutôt que l’expression « tribulation ou Grande Tribulation » soient des termes génériques (de même genre) et non spécifiques à un moment de l’histoire.
Par exemple
Dieu dit à l’Église de Thyatire que ceux qui commettent l’adultère avec la fausse prophétesse Jézabel serons jugés par une Grande Tribulation.
« 21 Je lui ai donné du temps, afin qu’elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. 22 Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de leurs œuvres. » Apocalypse 2 : 21-22
Ici, la Grande Tribulation est un jugement contre l’Église.
Mais en Apocalypse 7 : 13-15, la Grande Tribulation n’est plus un jugement contre une église mais la persécution contre l’Église.
« 13 Et l’un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? 14 Je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’agneau. 15 C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. »
Il faut aussi remarquer que ce passage est au début du livre de l’Apocalypse (7) et non à la fin et donc, ceux qui sont mentionnés ici n’on rien à voir une période 7 ans de tribulation, fait qui n’est pas même nommé dans ce texte.
Dans le N-T, le mot tribulation est souvent synonyme de persécution ou de jugement divin.
En Actes
« 1 Saul avait approuvé le meurtre d’Etienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l’Église de Jérusalem; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. 2 Des hommes pieux ensevelirent Etienne, et le pleurèrent à grand bruit. » Actes 8 : 1-2
« 49 La parole du Seigneur se répandait dans tout le pays. 50 Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de distinction et les principaux de la ville; ils provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et ils les chassèrent de leur territoire. » Actes 13 : 49-50
En Jean
« 20 Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. 21 Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé. » Jean 15 : 20-21
En 1 et 2 Corinthiens
« 11 Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité; nous sommes maltraités, errants çà et là; 12 nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; injuriés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; 13 calomniés, nous parlons avec bonté; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu’à maintenant. » 1 Corinthiens 4 : 11-13
8 Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir; 9 persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus; 10 portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. 11 Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. 12 Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous. » 2 Corinthiens 4 : 8-12
Jean lui-même se considère avec les sept églises en période de tribulation = oppression.
« 9 Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. » Apocalypse 1 : 9
Donc, les saints qui ont lavé leur robe dans le sang de l’agneau en Apocalypse 7 sont ceux-là même qui ont eu part à la tribulation dont Jean parle en Ap 1 : 9.
- Qui sont les 2 témoins d’Apocalypse 11?
Apocalypse 11 nous livre cet épisode où l’on observe deux personnages énigmatiques bien connus sous le nom des deux témoins.
« 1 On me donna un roseau semblable à une verge, en disant : Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, l’autel, et ceux qui y adorent. 2 Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors, et ne le mesure pas; car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. 3 Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. 4 Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. 5 Si quelqu’un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu’un veut leur faire du mal, il faut qu’il soit tué de cette manière. 6 Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le voudront.
7 Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. 8 Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. 9 Des hommes d’entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre. 10 Et à cause d’eux les habitants de la terre se réjouiront et seront dans l’allégresse, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre.
11 Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s’empara de ceux qui les voyaient. 12 Et ils entendirent du ciel une voix qui leur disait : Montez ici ! Et ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis les virent. 13 A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville, tomba; sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. »
Genre littéraire et intention de l’auteur
Une fois de plus, il faut se rappeler que Jean nous parle suivant un genre littéraire qui fait appel à l’Allégorie, qui utilise des symboles et des images de l’A-T.
Les deux positions sur les deux témoins
Les Prémillénaristes
Le prémillénarisme regardent les deux témoins comme des personnages historiques littéraux.
- Moise/Élie = Mont de la transfiguration (Mathieu 17)
- Hénoc/Élie = deux hommes qui n’ont pas connu la mort (Héb 9 : 27)
- Deux hommes encore inconnus.
Selon plusieurs, Moise et Élie ressemble plus spécifiquement aux deux témoins parce que dans la description du texte d’Apocalypse 11, les miracles des deux témoins sont ceux de Moise et Élie :
« 6 Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le voudront ».
- Moise à changer l’eau du Nil en sang – Exode
- Élie à fait descendre le feu du ciel : « 5 du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis »
Certains voient dans ces deux témoins deux représentants des deux Alliance de l’A-T et le N-T.
Si le texte mérite d’être vu littéralement, Moise et Élie deviennent les deux témoins idéals.
Allégorisme et les deux témoins
Les deux témoins ne sont pas nécessairement des personnes au sens littérale du terme mais une représentation de l’église persécutée qui par allégorie les présente comme des prophètes qui parle de la part de Dieu.
Pourquoi seraient-ils une figure de l’église?
Parce que le texte Apocalypse 11 : 3-4 les décrit de trois façons : des « deux témoins »: « Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. »
Dès qu’il est question de chandelier dans le livre de l’Apocalypse, on doit en référer à la signification qu’en donne Jésus au chapitre 1 : 20 :
« 20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises. »
Le chandelier de l’Apocalypse reprend l’image de la Ménorah de l’A-T qui éclairait l’intérieur du Temple et qui maintenant, représente à la fois J-C, lumière du monde qui éclaire tout homme : « Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. » (Jean 1 : 9) et à la fois l’Église elle-même qui par la sainte présence du Christ devient lumière et témoignage de la lumière en ce monde.
« 14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée; 15 et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » Mathieu 5 : 14-16
« 8 Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière ! 9 Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. » Éphésiens 5 : 8-9
On pourrait, hypothétiquement dire que les deux témoins (chandeliers) sont Christ et son église parce que le texte d’Apocalypse 11 parle de mort et de résurrection et de montée vers le ciel, phénomène qui arrive à deux seules entités dans le scénario eschatologique : Christ lors de son ascension et l’Église lors du retour de Christ.
« 7 Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. 8 Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. 9 Des hommes d’entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre. 10 Et à cause d’eux les habitants de la terre se réjouiront et seront dans l’allégresse, et ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre.
11 Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s’empara de ceux qui les voyaient. 12 Et ils entendirent du ciel une voix qui leur disait : Montez ici ! Et ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis les virent. »
Zacharie le Prophète
Le texte d’où origine cette illustration des deux oliviers est dans la vision de Zacharie le prophète :
« 1 L’ange qui parlait avec moi revint, et il me réveilla comme un homme que l’on réveille de son sommeil.2 Il me dit : Que vois-tu? Je répondis : Je regarde, et voici, il y a un chandelier tout d’or, surmonté d’un vase et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du chandelier; 3 et il y a près de lui deux oliviers, l’un à la droite du vase, et l’autre à sa gauche. » Zach 4 : 1-3
À la fin du chapitre 4, l’ange déclare à Zacharie que les deux oliviers représentent l’onction (Yitshar = huile fraiche, figure du Saint-Esprit), c’est-à-dire, les conduits qui transportent l’huile de l’olivier vers le chandelier.
« 11 Je pris la parole et je lui dis : Que signifient ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche ? 12 Je pris une seconde fois la parole, et je lui dis : Que signifient les deux rameaux d’olivier, qui sont près des deux conduits d’or d’où découle l’or ? 13 Il me répondit : Ne sais-tu pas ce qu’ils signifient? Je dis : Non, mon seigneur. 14 Et il dit : Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre. » Zacharie 4 : 11-14
Hypothèse : Christ et l’Esprit saint?
On peut voir dans cette image de Zacharie une description de l’œuvre de Christ en son église, les deux chandeliers approvisionnés d’huile par deux conduits qui prennent leur source directement des deux arbres/oliviers, qui dans l’image peuvent nous ramener aux sources de la Genèse où il y avait aussi deux arbre, l’arbre de la vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Dans l’ère messianique, de l’arbre ne vient plus la malédiction du péché mais l’huile de l’onction qui fournit aux témoins et aux deux chandeliers, la lumière qui éclaire le monde.
Qui est-ce que Jésus appelle à être ses témoins?
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Actes 1 : 18
Par ces deux témoins que la bête attaque, Jean réfère à la vision de Daniel 7 : 21 « 21 Je vis cette corne faire la guerre aux saints, et l’emporter sur eux, 22 jusqu’au moment où l’ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. » « 25 un temps, des temps, et la moitié d’un temps. »
Jean ajoute que ces deux témoins prophétisent pendant 3 ans ½, 11 : 2 « 2 Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors, et ne le mesure pas; car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. »
Ces deux textes décrivent le même évènement.
Pourquoi deux témoins?
Pourquoi pas un seul?
Parce que la Bible entière insiste sur l’importance de deux témoins pour confirmer une vérité.
« Celui qui mérite la mort sera exécuté sur la déposition de deux ou de trois témoins; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d’un seul témoin. » Deut 17 : 6
« Un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou un péché, quel qu’il soit; un fait ne pourra s’établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins. » Deut 19 : 15
« Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » Mat 18 : 16
« Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller. » Luc 10 : 1
« Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » 2 Cor 13 : 1
« Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. » 1 Tim 5 : 19
« Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants. » Luc 24 : 4
« Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades; » Luc 24 : 13
Moise et Élie comme témoin de la messianité de Jésus sur le mont de la transfiguration
Les deux témoins représentent l’église
Ces deux témoins (v 4) sont présents sur Terre et sont décrit comme étant dans le ciel « Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. » Oliviers et chandeliers sont des objets du lieu très saint. « il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ. » Éphésiens 2 : 6.
Les 3 ans ½ que dure leur témoignage est la durée du ministère de Jésus sur Terre. Il est mort et ressuscité comme les témoins.
La mort des deux témoins par attaque de la bête préfigure aussi le monde et Satan qui attaque l’église pour la faire taire, mais qui au bout de la course, ceux qui la compose ressuscitent en nouveauté de vie de l’Esprit qui est présent dans ce texte « Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s’empara de ceux qui les voyaient. » Apo 11 : 11
Figure de la vallée des ossements en Ézéchiel 37 : 4-5 où le Saint Esprit ressuscite des morts.
« 4 Il me dit : Prophétise sur ces os, et dis-leur: Ossements desséchés, écoutez la parole de l’Éternel ! 5 Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os : Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez; »
Conclusion
L’approche allégorique nous en dit davantage que l’approche littérale sur qui sont ces deux témoins.
D’autant plus que les caractéristiques physiques de ces deux personnages (crache le feu) est une pratique impossible à des hommes.
L’image du feu ne peut que rappeler le feu venu du ciel pour juger les prophètes de Baal et Astarté en 1 Rois 18 : 38.
Jean récupère l’histoire d’Élie pour imager le jugement des impies, des idolâtres et de Satan.
Séances 18
Jeudi 21 janvier 2021
Rétrospective
La semaine dernière nous avons vu les points suivants :
- L’Homme du péché (2 Thess 2 : 1-4)
- La Grande Tribulation
- Qui sont les deux témoins d’Apocalypse 11
- La semaine prochaine, la marque, le 666 et la Bible.
Au menu cette semaine
La marque de la bête (Apocalypse 13)
Puce RFID – vaccin
Transhumanisme
Questions
Suite au contenu de la séance 17 sur les deux témoins d’Apocalypse 11, j’ai reçu quelques questions qui me semblent pertinentes.
- Est-ce que les deux témoins pourraient représenter l’A-T et le N-T
Cette idée revient régulièrement car effectivement, on peut aussi voir dans ces deux témoins l’image symbolique des deux Alliances qui seraient représentées par les deux témoins. On ne peut exclure cette idée.
- Pourquoi les deux témoins représentent Jésus et l’Église. C’est qu’en Apocalypse 11 : 7, il est question de la « bête qui monte de l’abîme, qui fait la guerre aux saintes, les vainc et les tue… » Comment comprendre que Jésus pourrait être encore tué? Et pourquoi Jésus aurait-il affirmé en Mathieu 16 : 18, que « le séjour des morts de prévaudrait pas contre l’Église »? Comment Jésus et l’église puissent être tué à ?
En fait, il faut comprendre que Jean ne parle pas d’évènements futurs, son discours est intemporel. Par intemporel j’entends que l’Apocalypse ne décrit pas des évènements qui arriveront à un moment précis de l’histoire mais décrit la réalité des persécutions à travers tous les âges de l’Église. Au chapitre 7 lorsqu’il parle les saints qui ont « blanchi leur robe dans le sang de l’agneau », il parle de la réalité des chrétiens (Pierre, Paul et les autres) du premier siècle, et cette réalité demeure ainsi jusqu’au retour de Christ.
En ce qui concerne la bête qui monte et qui tue les témoins, il faut se rappeler que cette bête fait référence aux textes de Daniel qui annoncent la venue de cette bête comme le quatrième empire, c’est-à-dire, les Romains.
Apocalypse 11 : 8-9 est l’accomplissement de Daniel 7 : 21
« 21 Je vis cette corne faire la guerre aux saints, et l’emporter sur eux, 22 jusqu’au moment où l’ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. 23 Il me parla ainsi : Le quatrième animal (cheyva = bête ou animal), c’est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. 24 Les dix cornes, ce sont dix rois qui s’élèveront de ce royaume. Un autre s’élèvera après eux, il sera différent des premiers, et il abaissera trois rois. 25 Il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très Haut, et il espérera changer les temps et la loi; et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. 26 Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais. » Daniel 7 : 21-26
« 7 Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera. 8 Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. 9 Des hommes d’entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre.» Apocalypse 11 : 7-8
La bête qui monte et qui fait la guerre aux Saint en Apocalypse 11 et la corne de Daniel 7 décrivent clairement le quatrième Empire, Rome. C’est un tribunal Romain qui a condamné J-C à la crucifixion. Et pendant 3 siècles, Rome a persécuté des milliers de chrétiens. (Eusèbe, Justin Martyr, Polycarpe) Donc, lorsque Jean écrit apocalypse 11, il n’est pas futuriste mais descriptif de la réalité des persécutions des forces impies contre les saints. Et cette bête, image des pouvoirs politiques à travers l’histoire de l’Église sera éliminé lors du retour de Christ.
La marque de la bête d’Apocalypse 13
« 15 Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête (Therion) fussent tués. 16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. 18 C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six. » Apocalypse 13 : 15-18
Aucun autre texte biblique n’est sujet à autant de spéculations eschatologiques que le chapitre 13 du livre de l’Apocalypse.
Assez clairement, on reconnait deux occurrences de l’A-T dans le seul verset 15 :
- Daniel 3 : 1-6 – Érection de la statue de Nabucadanosor et la mise à mort de tous ceux qui refusent de l’adorer.
- Daniel 7 : 23- 26 – Bête, chayva = 19 fois dans livre de Daniel.
Jean ne suggère nullement qu’une autre statue comme celle de Nabucadanosor sera érigé, mais il utilise ce matériau de l’A-T comme image des persécutions qui ont cours en son temps.
Tout comme Nabucadanosor exigeait l’adoration de sa personne sous peine de mort, ainsi les empereurs romains ont fait de même par le culte de l’empereur.
Attention aux amalgames
Y a-t-il un lien entre la marque de la bête et les biotechnologies présentent en notre monde depuis quelques années : puce RFID, nanotechnologies ou vaccin contre la COVID-19?
Comme toutes les fois où une crise d’ampleur mondial vient nous secouer, il se trouve des chrétiens qui ressortent le scénario démoniaque de l’émergence d’un Nouvel Ordre Mondial avec l’Antéchrist à sa tête et la marque de la Bête, le 666.
Selon plusieurs, puisqu’Apocalypse 13 parle d’une marque de la bête sur la main droite ou sur le front, sans laquelle nul ne peut ni acheter ni vendre, on fait un lien direct entre cette marque et le développement des nanotechnologies associées au transhumanisme. D’où l’idée qu’une puce sous-cutanée nommée selon l’acronyme : NFC et RFID[1] serait injectée dans nos membres par le biais d’un vaccin contre la COVIFD-19.
RFID – NFC
Il ne faut pas confondre le projet des technologies transhumanistes, la puce RFID et la marque de la bête.
Cette puce NFC et RFID fait effectivement partie des initiatives biotechniques déjà présentes depuis 80 ans. Mais l’idée de l’incorporer au corps humain est très controversée, et refusée par de nombreux pays. Pas demain la veille.
C’est dans les années 40-50 que les premiers brevets relatifs à la technologie RFID (Radio-Frequency Identification) sont déposés.
Sommes-nous arrivés au moment de l’histoire où une puce en viendrait à faire les mêmes tâches que votre téléphone intelligent fait déjà.
Mais il n’en faut pas plus pour revoir la recette conspirationniste classique dont les ingrédients sont les suivants.
Versez dans un bol : Une crise mondiale au choix : pandémie, crash économique, cataclysme, une guerre au Moyen-Orient, à laquelle vous ajoutez : Un soupçon de malveillance d’une élite mondialiste constituée de banquiers, milliardaires, ex-politiciens véreux, à laquelle vous ajoutez : Un projet du Nouvel Ordre Mondial en gestation, assaisonnez le tout de Prophéties bibliques, et enfin, incorporez au mélange, une Puce sous-cutanée NFC et RFID.
Vous obtenez un Règne de l’Antéchrist contrôlant tous les hommes de la Terre grâce à la marque de la Bête qui est le 666.
RFID : (Radio-Frequency Identification) Active = 100 mètres, passive = 25 mètres) La RFID permet la mémorisation et la récupération de données à distance. Utilisé surtout dans le secteur industriel (inventaire), l’agroalimentaire, l’aéronautique, la santé ou les transports.
NFC : (Near Field Communication) Depuis 2011 C’est une technologie fonctionnant par le biais d’une puce qui permet d’échanger des données entre un lecteur et n’importe quel terminal par le biais d’un simple rapprochement (ou contact) entre les deux objets. La communication sans fil ne fonctionne qu’à courte portée et haute fréquence, pour une distance d’environ 10 cm.
Ce type de gadget technologique ne peut pas être associé à la marque de la bête d’Apocalypse 13, bien que Jean parle d’interdiction d’acheter ou vendre en fonction de cette marque. La déclaration de Jean n’est pas de nature technologique mais parle du traitement politique relié à la privation des droits et liberté en temps de persécution. Comme le NAZI on au fait au Juifs durant le Seconde Guerre Mondiale[2].
La privation du droit de faire du commerce est monnaie courante dans tous les pays totalitaires qui persécutent les chrétiens :
- En URSS
- En Chine, en Corée du Nord
- En Italie sous Mussolini pour les juifs pendant la 2e guerre, La vie est belle du cinéaste Roberto Benigni.
- En France contre les Huguenots
Technologie et transhumanisme
« Le transhumanisme est un ensemble de techniques et de réflexions visant à améliorer les capacités humaines, qu’elles soient physiques ou mentales, via un usage avancé de nanotechnologies et de biotechnologies. Qu’il s’agisse de rendre la vue à une personne non voyante, de faire marcher un homme paralysé avec des prothèses animées via un processeur ou encore de stimuler le cerveau pour lutter contre la maladie de Parkinson, les travaux se multiplient dans de nombreux domaines pour améliorer les conditions de l’Homme.[3] »
Je vous recommande un livre de Jacques Testard, Au péril de l’humain[4]
« Fabriquer un être humain supérieur, artificiel, voire immortel, dont les imperfections seraient réparées et les capacités améliorées. Telle est l’ambition du mouvement transhumaniste, qui prévoit le dépassement de l’humanité grâce à la technique et l’avènement prochain d’un ” homme augmenté ” façonné par les biotechnologies, les nanosciences, la génétique. Avec le risque de voir se développer une sous-humanité de plus en plus dépendante de technologies qui modèleront son corps et son cerveau, ses perceptions et ses relations aux autres. Non pas l'” homme nouveau ” des révolutionnaires, mais l’homme-machine du capitalisme. »
Que penser des nanoparticules dans le vaccin contre la COVID-19?
« Les théories selon lesquelles les nanoparticules des futurs vaccins constitueraient une technologie dangereuse, et un instrument de contrôle permettant de « localiser » grâce « à la 5G », circulent régulièrement sur les réseaux sociaux. Sur les risques associés aux nanoparticules dans les vaccins à ARN,, Camille Locht assure que « ce n’est absolument pas dangereux, il n’y a aucun souci à se faire ». Le chercheur précise :
« Les nanoparticules dans les vaccins contre le Covid-19, injectées en quantité relativement faible, sont composées de lipides (gras) et conçues pour se dégrader progressivement. Ce sont des molécules qui sont tout à fait naturelles, car nos cellules sont toutes entourées de lipides. C’est quelque chose de biologiquement tout à fait normal.[5] »
La société de biotechnologie allemande BioNtech a développé depuis une dizaine d’années son savoir-faire nanotechnologique au travers de traitements prometteurs contre le cancer. C’est la médecine de l’avenir.
Mais, contrairement à ce qui est avancé, ce projet n’a ni vocation à pucer l’humanité ni à être utilisé dans le cadre du Covid-19. L’un des ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), Kevin McHugh, affirmait à Ruthers que la technologie employée n’est « pas une puce électronique », et « il n’est pas prévu de l’utiliser pour le coronavirus ».
Conclusion
Le livre de l’Apocalypse ne s’intéresse pas à des technologies qui prennent place dans l’évolution du temps. Ce livre traite des persécutions qui atteignent les saints tout au long de l’histoire de l’église, depuis le livre des Actes jusqu’au retour du Seigneur.
Bien que les persécuteurs viennent des instances politiques païennes, Jean ne propose aucune stratégie de lutte contre ces pouvoirs, il ne propose ni de les défaire, ni des les appuyer, il montre seulement que peu importe ce qu’ils sont, ils seront jugés et détruit lors de l’avènement de Jésus-Christ à la fin.
De même les apôtres Pierre et Paul ont exercer leur ministère apostolique dans des temps fâcheux où les persécutions du quatrième empire de Daniel, la Bête était en action, (Tibère, Caligula, Claude et Néron) et jamais ils n’ont émis la moindre opinion politique en vue d’appuyer ou destituer un de ces pouvoirs qui pourtant, étaient tous profondément corrompus.
Le message central de l’Apocalypse est assez simple en soi : peu importe les actes méchants de cette bête contre les saints tout au long des siècles, un fait demeure toujours inchangé, en toute finalité, les saints prendront possession du Royaume de Dieu et les impies seront jeté pour l’éternité dans le lac de feu.
Séances 19
Jeudi 28 janvier 2021
Rétrospective
La semaine dernière nous avons exploré Apocalypse 13 et la marque de la bête et les spéculations que l’on fait porter à ce texte : la puce RFID et les technologies transhumanistes.
Évidemment, le rapprochement entre la marque de la bête sur la main droite ou sur le front et une puce électronique est effectivement intéressant mais est-ce bien de ça dont l’apôtre Jean parlait.
Mais dans les faits, le respect du contexte de l’Apocalypse et son genre littéraire nous amène à plutôt penser que cette marque n’est pas une technologie quelconque mais le sceau d’une appartenance qui appartient aux traditions du monde antique.
Au menu ce soir :
Quelques précautions sur Apocalypse 13
- Faire un rapprochement rapide, facile et sans nuances entre textes bibliques et évènements mondiaux relève d’une attitude imprudente et hasardeuse qui nuit au message de l’Évangile bien plus qu’il ne l’avantage.
- On ne peut interpréter un texte biblique et ne pas tenir compte du genre littéraire auquel il appartient sans faire violence à l’intention de l’auteur (Jean), de ses destinataires « Jean aux sept Églises qui sont en Asie ».
- Prétendre qu’Apocalypse 13 est destiné spécifiquement aux habitants du 21e siècle est un choix arbitraire qui bafoue les règles les plus élémentaire d’une saine herméneutiques.
- Croire que l’interdit de vendre ou d’acheter est un évènement exclusivement futuriste relève de l’ignorance du phénomène historique où dans de la plupart des grandes persécutions, la confiscation des biens est monnaie courante. La collecte destinée aux saints de Jérusalem était probablement dû à ce type de problématique. 1 Cor 16, 2 Cor 8,
Apocalypse 13 vient de l’A-T
Puisque Jean puise au cœur même de l’A-T l’essentiel des images qu’il redirige pour son l’Apocalypse, nous devons nous en référer aux textes de l’A-T pour saisir le sens de qui est écrit.
Et puisque nous avons déjà établi que le livre de l’Apocalypse parle à travers un langage hautement symbolique, on se doit de regarder Apocalypse 13 en suivant cette même grille d’analyse.
Attention, contrairement à ce que certains critiques de l’Amillénarisme (prétérisme partiel) affirment que l’approche symbolique cherche à éviter la dure réalité du discours de Jean et des tribulations, je dirais que l’approche des amillénaristes est plutôt motivé par le plus grand respect du genre littéraire apocalyptique.
Figures de l’A-T dans ce texte d’Apocalypse 13 :
- Léopard, ours = Daniel
- Dragon = serpent ancien, Satan et Genèse
- Bête = La quatrième bêtes décrites par Daniel
- Habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie : Figure du faux Messie qui imite la mort et la résurrection de Jésus.
- Feu du ciel sur la terre = Élie et 850 prophètes de Baal et Astarté 1 Rois 18 : 36
- Faire une image à la bête = Nabucadnotzor
- Tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués = Daniel et ses 3 amis
Une marque du 666 sur leur main droite ou sur leur front : serait probablement lié à Salomon, à une situation financière. « Le poids de l’or qui parvenait à Salomon en une seule année était de six cent soixante-six talents d’or. » I Rois 10:14 (ce qui équivaut à vingt tonnes d’or)
- Le chiffre 6 est un symbole de l’homme. Pourquoi? Parce que l’homme fut créé le 6e jour de la création en Genèse 1 : 26-31.
Que la marque 666 soit décrite comme un nombre d’homme montre que le diable soulève sa rébellion contre Dieu en utilisant des moyens d’hommes. L’usage du chiffre 666 n’est rien de plus qu’un symbole qui identifiant l’action démoniaque comme une action l’homme, créé le 6e jours. Et la répétition du 6 à trois reprises nous parle d’une trinité démoniaque en copie de la sainte trinité : Dragon, bête et faux prophètes. Le chiffre trois, chiffre de la trinité, et le chiffre 6 pour décrire une fausse trinité d’homme.
Lecture d’Apocalypse 13
« 11 Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon. 12 Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. 13 Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. 14 Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait. 15 Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. 16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.
18 C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.
Satan le singe de Dieu en Apocalypse 13
Selon plusieurs spécialistes de l’Apocalypse (Gordon Campbell), les trois personnages de la trinité démoniaque présentée dans l’Apocalypse : le faux prophète, l’Antéchrist et la bête, (dragon et les deux bêtes) ne sont qu’une ironie littéraire créée par Jean pour montrer la contrefaçon du diable. Cette fausse trinité n’existe pas vraiment, c’est que Jean, tout au long de l’Apocalypse s’amuse à présenter Satan comme un copieur de Dieu.
« Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très-Haut. » Ésaïe 14 : 14
Tout comme l’homme au moment de la Chute se fait proposer par le Diable d’être semblable à Dieu, Satan poursuit cette convoitise.
Gordon Campbell insiste beaucoup sur cet aspect dans le livre de l’Apocalypse de Jean qui récupère cette intention du diable et s’amuse à le dépeindre comme le singe de Dieu.
Pour Jean, Satan est déjà vaincu et Jésus est déjà vainqueur.
« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde. » Jean 16 : 33
Apocalypse 13 en 1 Jean 4
Voici Apocalypse 13 dans un langage non apocalyptique.
En 1 Jean 4 : 1-6, l’apôtre redit à peu de chose près, mais sans langage symbolique, ce qu’il dit en langage symbolique en Apocalypse 13.
« 1 Bien-aimés, n’ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. 2 Reconnaissez à ceci l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; 3 et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.4 Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. 5 Eux, ils sont du monde; c’est pourquoi ils parlent d’après le monde, et le monde les écoute. 6 Nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : c’est par là que nous connaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur. » 1 Jean 4 : 1-6
On y voit les faux-prophètes, les antéchrists qui séduisent ceux qui n’appartiennent pas à Christ.
Au verset 5, ceux qui sont du monde, marque de la bête, écoute ces faux-prophètes et ces antéchrists alors qu’au verset 6, ceux qui appartiennent à Dieu, sceau de l’Esprit, écoute Dieu.
Ici encore, Jean fait une démarcation entre les élus qui entendent la voix de Christ et les perdus qui répondent à la voix de leur maitre.
« 27 Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent. 28 Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. » Jean 10 : 27-28
« 42 Jésus leur dit : Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c’est lui qui m’a envoyé. 43 Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole. 44 Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8 : 42-44
Histoire des sceaux dans l’antiquité
La Gématrie
Attribution d’une valeur numérique aux lettres de l’alphabet grec, hébreux ou latin. En connaissant la valeur numérique de chaque lettre, on peut attribuer un nombre à chaque nom.
Si l’on translittère la forme grecque « Caesar-Neron » en hébreu (קסר נרון)29, suivant la guématria, la valeur numérique de l’addition de l’ensemble des lettres donne 666; si on translittère le surnom « Caesar-Nero » du latin à l’hébreu (קסר נרו), cela donne 616.
Mais cette approche gématrique pose au moins deux problèmes importants :
- Chez la tradition des hébreux, si certains interprètes de la Torah s’adonnaient à la recherche d’un sens caché aux textes sacrés de la Bible, cette approche était considérée comme une forme d’ésotérisme menant à une multitude d’égarement. La Kabbale est très attirée par ce genre de procédé.
- Bien que le 666 rencontre fort bien la valeur de César Néron, ce chiffre rencontre la valeur numérique de plusieurs autres personnages historiques dont quelques Pape et même Luther, Ronald Reagan et de nombreux autres.
Dans la Bible, les chiffres semblent plutôt associés à une valeur symbolique qu’à une valeur numérique et ésotérique.
Charagma et sphrasis
La marque de la Bête est-elle une marque visible, une puce ou quelque chose de semblable?
- Apocalypse 13 : La marque : Charagma (7 fois dans Apocalypse et 1 fois en Acte) : timbre.La marque mise au fer rouge sur les chevaux, objet sculpté, sculpture, ouvrage gravé. Le mot charagma est généralement utilisé pour décrire des images idolâtres. « Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, à de l’argent, ou à de la pierre, sculptés par l’art et l’industrie de l’homme. » Actes 17 : 29
- Apocalypse 7 : 3 : sceau Sphragis (17 fois dans le N-T) l’inscription ou impression faite par un sceau. Sphragis et Charagna sont deux mots avec des significations très semblables : timbre. Mais Sphragis est plus souvent utilisé pour décrire un sceau sur une enveloppe qui cache le contenu de l’enveloppe.
La sphragis en tant que marque et signe de la croix sur le front remonte à l’église primitive que l’on prodigue sur le front des chrétiens comme signe de leur appartenance au Christ.[1]
Chez les babyloniens
Nous savons que dans les cultures antiques, les esclaves étaient identifiés… [par] une sorte de marque, tatouée ou imprimée sur le visage ou sur le dos de la main,» (HWH Saggs, The Greatness That Was Babylon, 1962, page 173).
Aussi loin qu’on peut l’observer l’usage des sceaux fait partie d’un processus d’identification, de propriété et d’authentification documentaire dans l’antiquité.
- Authentifier un document. Cet usage est aujourd’hui assuré par la signature et le timbre.
- Clore (une lettre, mais aussi un coffret, une jarre, etc.). Cet usage s’est perpétué aujourd’hui sous la forme des “scellés”.
- Certifier (on dit aussi authentiquer) un document. Cet usage est aujourd’hui assuré par les cachets et les tampons.[2]
- Un signe qui montre son appartenance à un groupe (tribu) précis.
La marque du chrétien = Saint-Esprit
Apocalypse 13 nous parle d’une « 16 une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. »
Rappelez-vous d’Apocalypse 7:3 où les serviteurs de Dieu seraient marqués d’un sceau sur leur front.
Également dans Deutéronome 6, Moïse dit au peuple de Dieu d’observer « toutes Ses lois et tous Ses commandements », en précisant : « Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. » Deutéronome 6:8 – Phylactère.
Apocalypse 7 : 2-3
2 Et je vis un autre ange, qui montait du côté du soleil levant, et qui tenait le sceau du Dieu vivant; il cria d’une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer, 3 et il dit : Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu.
Quelle est donc la marque des élus?
Est-ce que les chrétiens à travers les âges sont reconnaissables par un signe, une marque ou un sceau apparent dans leur front?
Bien sûr que non.
Quel est donc ce sceau?
« 27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l’homme vous donnera; car c’est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau. » (Sphragis) Jean 6 : 27
13En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, la bonne nouvelle de votre salut, en lui, vous êtes venus à la foi et vous avez été scellés de l’Esprit saint qui avait été promis 14et qui constitue les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de ce qu’il s’est acquis, afin de célébrer sa gloire. Éph 1 : 13-14
« 30 N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés (Sphragizo) pour le jour de la rédemption. » Éphésiens 4 : 30
21 Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, 22 lequel nous a aussi marqués (Sphragizo) d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. 2 Cor 1 : 21-22
Apocalypse 14 est peut-être la solution
La chapitre 14 d’Apocalypse est la suite du chapitre 13 et devrions prendre le temps de lire les verset 1 à 12 :
« 1 Je regardai, et voici, l’agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrit sur leurs fronts. 2 Et j’entendis du ciel une voix, comme un bruit de grosses eaux, comme le bruit d’un grand tonnerre; et la voix que j’entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes. 3 Et ils chantent un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n’est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre. (…)
9 Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, 10 il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’agneau. 11 Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. 12 C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. »
Ce texte fait un rapprochement entre le nom de Dieu écrit sur le front des élus et le nom de la bête écrit sur le front des réprouvés.
Si la marque sur le front des élus est le symbole non visible du sceau du Saint-Esprit, pourquoi la marque sur le front des réprouvés serait tout à coup visible par une puce sous cutanée?
Conclusion
La thèse la plus probable est que Jean ne s’adresse pas à des chrétiens du XXIe siècle, comme si dans Apocalypse, il avait parlé aux 7 églises d’Asie de son temps, puis, faisant un saut de 2000 ans, il parlerait tout à coup aux chrétiens de la fin des temps.
Ces régimes politiques très dures imposaient le culte de l’Empereur, sinon, on les privait de leur avoir financiers et de leur liberté d’existence.
Le commentateur Gordon Campbell dira dans son commentaire sur l’Apocalypse que Jean ne veut pas nécessairement décrire les pouvoirs puissants du Malin comme si ce dernier était absolument redoutable, Jean voulait seulement montrer aux chrétiens de son temps qui souffraient les persécutions que malgré les singeries du diable, la victoire du Messie Jésus est déjà remportée, donc, bon courage.
Séance 20
Jeudi 4 février 2021
Au menu ce soir
- Retour sur Apocalypse 13
- La bataille d’Armageddon
- Enlèvement de l’église et retour de Jésus-Christ
- La nouvelle Jérusalem céleste
Une contrefaçon unique en son genre
Lors de la dernière séance, nous avons vu qu’Apocalypse 13 est une contrefaçon qui reprend le profil de l’œuvre de Christ dans une version démoniaque. Non, ce scénario démoniaque ne se produira comme tel à la fin des temps, mais Jean (Jésus), par ironie, s’amuse à imaginer une trinité démoniaque qui imite l’essentiel de l’œuvre rédemptrice de Dieu mais qui pour finir, sera humiliée par l’avènement de J-C.
L’intention derrière cette contrefaçon est de montrer que le diable, par le biais de ses serviteurs : la bête, les empires, les gouvernements antichrétiens, donc, tous ceux qui ont persécutés les saints en les maltraitant, en les tuant ou en les privant du droit de commerce parce qu’ils n’ont pas reçu la marque de la bête, seront à leur tour jugée et privés du Royaume de Dieu parce qu’ils n’ont pas le sceau de l’Esprit et le nom de Dieu sur leur front. (Apo 14)
« 11 Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon. 12 Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. 13 Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. 14 Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait. 15 Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. 16 Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, 17 et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. »
Le profil de l’œuvre de J-C et la contrefaçon de Satan
- Les deux bêtes et le faux prophète forment une contrefaçon de la vraie trinité. – L’œuvre de Dieu est trinitaire
- Cette seconde bête exerce l’autorité de la première bête. – Le Saint-Esprit exerce l’autorité de Crist.
- La première bête, contrefaçon de Christ est guérit de sa blessure mortelle. – Christ est mort et ressuscité pour nos fautes
- La seconde bête qui monte de la Terre opère des miracles et des prodiges. – Après la résurrection de Christ, le Saint-Esprit est envoyé pour opérer les miracles et les prodiges par les apôtres.
- La seconde bête fait construire une image de la première bête qui fut guérit et commande aux habitants de la Terre de l’adorer. – Le Saint-Esprit commande l’adoration du Fils. « Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » Jean 4 : 23
- Ceux qui refusent d’adorer la première bête sont tué – Ceux qui refuse d’adorer le Fils de Dieu parce qu’ils n’ont pas la marque (sceau) du Saint-Esprit seront condamnée à la mort éternelle dans le Lac de feu.
- Ceux qui ont la marque de la bête jouissent des privilèges qui viennent avec cette appartenance. – Ceux qui ont le sceau de Dieu sur leur front lui appartiennent et jouissent de la vie éternelle. « Je regardai, et voici, l’agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrit sur leurs fronts. » Apocalypse 14 : 1
Au chapitre 14, Jean quitte la métaphore de la contrefaçon démoniaque et revient à la réalité de ce qui va réellement se passer :
« 9 Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, 10 il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’agneau. 11 Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. »
La bataille d’Armageddon (Apo 16 :12- 16)
De l’avis de plusieurs, la bataille d’Armageddon (Apo16 : 12-16) est le rassemblement de la grande guerre finale : la coalition de l’Antéchrist avec les rois de la Terre contre Christ le Messie.
S’agit-il d’une autre fresque qui montre à nouveau le scénario des ennemis de Dieu qui lui font la guerre et périssent dans un retentissant jugement final ou d’un évènement futuriste et littéral?
« 12 Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l’Orient fût préparé. 13 Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. 14 Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant. 15 Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte ! 16 Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Armageddon. » Apocalypse 16 : 12-16
Du point de vue prémillénariste, l’idée est simple : à un moment donné après le règne de 1000 ans les forces de l’antéchrist se lèveront à nouveau en Israël contre le Messie et convergeront vers la Vallée de Megiddo à 90 Km au nord de Jérusalem.
Cette vallée est connue aussi sous le nom de Plaine d’Esdraelon et la Vallée de Jizreel) (Josué 17: 16).
Une fois encore Jean utilise des références à l’A-T où plusieurs batailles importantes des guerres d’Israël eurent lieu dans cette vallée. Environ 200 batailles en ce lieu.
En voici quelques exemples :
14 Alors Débora dit à Barak : En avant ! C’est aujourd’hui que l’Éternel te donnera la victoire sur Sisera. Il marche lui-même devant toi. Barak descendit du mont Thabor à la tête de ses dix mille hommes. 15 Alors l’Éternel mit en déroute Sisera, ses chars et toutes ses troupes, par l’épée devant Barak. Sisera lui-même abandonna son char et s’enfuit à pied. 16 Mais Baraq poursuivit les chars et l’armée jusqu’à Harosheth-Goyim, et toutes les troupes de Sisera furent massacrées. Pas un homme n’échappa. » Juges 4 : 14-16
« 7 Quand les Israélites qui habitaient de l’autre côté de la vallée et ceux qui s’étaient fixés au-delà du Jourdain virent que l’armée d’Israël était en déroute et que Saül et ses fils étaient morts, ils abandonnèrent les villes et prirent la fuite. Les Philistins allèrent s’y établir. 8 Le lendemain, les Philistins vinrent sur le champ de bataille pour détrousser les cadavres. Ils découvrirent Saül et ses trois fils qui étaient tombés sur le mont Guilboa. » 1 Samuel 31 : 7-8
« 29 Sous son règne, le pharaon Néko, roi d’Egypte, alla rejoindre le roi d’Assyrie près de l’Euphrate. Le roi Josias essaya de lui barrer la route, mais dans l’affrontement, le pharaon le tua à Meguiddo. » 2 Rois 23 : 29
Le problème?
Deux problèmes se présente dès qu’on parle d’Armageddon :
- Ce mot signifie, montagne de Méguido. Or, il n’y a pas de montagne dans la région de Meguido, c’est une vallée.
- L’Écriture nous dit que la victoire finale de Christ a plutôt lieu sur le mont de Oliviers à l’est de Jérusalem.
Dans le livre de Zacharie le prophète nous trouvons un texte qui fait l’effet miroir avec la prophétie de Jean en Apocalypse 16 sur Méguido.
« 3 L’Éternel paraîtra, et il combattra ces nations, Comme il combat au jour de la bataille. 4 Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers, Qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l’orient; La montagne des oliviers se fendra par le milieu, à l’orient et à l’occident, Et il se formera une très grande vallée : Une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, Et une moitié vers le midi. » Zacharie 14 : 3-4
En Apocalypse 16 Jean parle d’une vallée sans montagne qu’il nomme Montagne de Méguido alors que Zacharie 14 nous parle d’une montagne sans vallée sur laquelle le Messie creuse une vallée.
Le livre des Actes nous rapporte que c’est du Mont des Oliviers que Jésus monta sur la nuée et les deux hommes qui parlèrent aux apôtres leur dirent :
« 9 Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. 10 Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent, 11 et dirent : Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel. 12 Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d’un chemin de sabbat. » Actes 1 : 9-12
Il semble bien que le retour de Christ aura lieu sur le Mont des Oliviers à Jérusalem mais que Jean utilise des matériaux de l’A-T qu’il transforme en image à la manière de Zacharie pour décrire la scène. Armageddon sera la contraction de Mont des Oliviers la vallée de Méguiddo.
La nuée dont il est question ici est en référence à la colonne de nuée qui conduisait Israël dans le désert après sa sortie d’Égypte. Cette colonne connue sous le nom de Gloire Shekinah est importante car elle authen-tifie que Jésus est le même qui accompagnait Israël dans le désert.
Ce mot Shekinah vient de la tradition juive et décrit la présence de Dieu, le mot veut dire : demeurer, il est toujours lié au Tabernacle qui veut dire : cabane, tente, demeure.
Le fait que Jésus soit parti dans cette nuée et qu’Il revient sur cette nuée montre sa messianité, il est le nouveau tabernacle, il est le Temple.
L’avènement de J-C. ou l’enlèvement de l’Église?
Les amillénaristes considèrent qu’il y a un seul retour de J-C et c’est le retour final où il amène avec lui dans son Royaume tous les élus encore vivants.
Les prémillénaristes considèrent deux retours, pour ne pas dire trois retours :
- L’enlèvement de l’Église
- Il revient pour le règne de 1000 ans
- Il revient sur le mont des Oliviers lors de la victoire finale
Il y a beaucoup de débats théologiques autour de retour du Seigneur quant à savoir le moment de son retour. Sans faire ressortir tout ce que ces débats impliquent, je vous cite un commentaire de G.E. Ladd (page 207) sur le sujet :
L’impression générale des Évangiles synoptiques (Mc 9 et 13, Mat 24 et 25, Luc 21) est nette : ils plongent le lecteur dans l’incertitude sur le moment de la fin, de sorte qu’on ne peut ni affirmer avec assurance qu’elle arrivera demain, ou la semaine suivante, ou l’an prochain, ou même qu’elle ne viendra pas avant longtemps. Le messages-clé de ces passages reste : « Veillez-donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »
La question importante est : y a-t-il un seul retour ou est-ce que l’enlèvement de l’Église est un évènement à part de la parousie?
C’est en 1 Thessaloniciens 4 qu’il est question de l’enlèvement de l’Église sur les nuées.
Dans ce texte, le souci de Paul n’est pas tant le moment de l’avènement (parousie) mais de répondre au questionnement ses chrétiens de Thessalonique concernant les chrétiens déjà décédés.
« 13 Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. 14 Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts. 15 Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur : nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. 16 Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. 17 Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. 18 Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » 1Thessaloniciens 4 : 13-18
Ce texte mentionne qu’il s’agit bien de la parousie, donc du retour final de Jésus-Christ. Avènement : parousie = venue ou arrivée
« En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette dernière. Car, lorsque cette trompette retentira, les morts ressusciteront pour être désormais incorruptibles, tandis que nous, nous serons changés. » 1 Corinthiens 15 : 52
Or, dans sa seconde lettre aux Thessaloniciens, Paul ajoute quelques informations concernant la parousie car il semble que certaines fausses informations avaient troublé quelques-uns.
« 1 Pour ce qui concerne l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ et notre réunion « (Episunagoge – assemblée, synagogué avec lui) avec lui, nous vous prions, frères, 2 de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. 3 Que personne ne vous séduise d’aucune manière; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant, et qu’on ait vu paraître l’homme du péché, le fils de la perdition, 4 l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. 5 Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore chez vous ? 6 Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. 7 Car le mystère de l’iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. 8 Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il anéantira par l’éclat de son avènement. » 2 Thessaloniciens 2 : 1-8
Le discours de Paul en ce texte ne laisse aucunement entendre autre chose que le retour du Seigneur coïncide avec la destruction de l’homme du péché par le souffle de sa bouche.
Nulle part dans ce texte il est question de sept années de tribulations suivies d’un règne de mille ans.
La parousie marque la fin de notre vie terrestre et notre entrée dans le Royaume de Dieu.
Le retour de Christ (Enlèvement) et la nouvelle Jérusalem céleste
La nouvelle Jérusalem d’Apocalypse 21 : 9-27 :
9 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m’adressa la parole, en disant : Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau. 10 Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, 11 ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal. 12 Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël : 13 à l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes. 14 La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’agneau.
15 Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille. 16 La ville avait la forme d’un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales. 17 Il mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme, qui était celle de l’ange.
18 La muraille était construite en jaspe, et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur. 19 Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce : le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d’émeraude, 20 le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste. 21 Les douze portes étaient douze perles; chaque porte était d’une seule perle. La place de la ville était d’or pur, comme du verre transparent.
22 Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau. 23 La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau. 24 Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. 25 Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit. 26 On y apportera la gloire et l’honneur des nations. 27 Il n’entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge; il n’entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’agneau. »
Images et anthropomorphismes
Ce texte de l’Apocalypse utilise de nombreux anthropomorphismes et de nombreux matériaux qui proviennent des textes de l’A-T.
La description de cette nouvelle Jérusalem rappelle quelques-unes des précisions du Temple d’Ézéchiel.
La forme cubique est l’image du lieu très saint dans le Temple d’Israël.
« Il est cubique : 10 x 10 x 10 coudées (5 x 5 x 5 m) comme la cité sainte d’Apocalypse 21:16. Dans ce lieu sacré de la présence divine, il n’y a aucun élément caractéristique qui dépasse un autre. Le cube parle de perfection divine. »
Conclusion
La forme cubique de la nouvelle Jérusalem est non littérale mais elle est plutôt l’image du lieu de présence permanente de Dieu.
Dans l’A-T, nul ne peut y entrer sauf le Souverain Sacrificateur une fois l’an alors que dans la Nouvelle Alliance, Jésus, notre souverain sacrificateur y est entré une fois
« 11 Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’est pas de cette création; 12 et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. » Hébreux 9 : 11-12
Fin
[1] https://books.google.ca/books?id=-7tRCgAAQBAJ&pg=PT399&lpg=PT399&dq=sphragis,+histoire&source=bl&ots=eDEk5C4HnA&sig=ACfU3U1CD1t_jwPuwdYJzVlRXvsDHLgqbw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjnieX7mdzoAhXTGs0KHVeKB_sQ6AEwBnoECAwQLg#v=onepage&q=sphragis%2C%20histoire&f=false
[2] http://heraldique-sigillographie.over-blog.fr/article-10263342.html
[1] https://www.journaldunet.fr/web-tech/dictionnaire-de-l-iot/1440692-rfid-quelle-difference-avec-le-nfc/
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Juifs_d%27Allemagne_sous_le_Troisi%C3%A8me_Reich#Le_sort_des_Juifs_en_Allemagne_m%C3%AAme
[3] https://www.futura-sciences.com/tech/definitions/technologie-transhumanisme-16985/
[4] https://www.babelio.com/livres/Testart-Au-peril-de-lhumain/1037644
[5] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/12/11/nanoparticules-et-vaccins-contre-le-covid-19-cinq-questions-pour-demeler-le-vrai-du-faux_6063083_4355770.html
[1] https://www.gotquestions.org/Francais/Grande-Tribulation.html
[1] https://www.promesses.org/7-messages-pour-leglise-daujourdhui-apocalypse-2-et-3/
[2] https://www.holyart.fr/blog/articles-religieux/la-menorah-histoire-et-signification-du-chandelier-juif/
[1] Juster Jean – Les juifs dans l’Empire romain I – Histoire E-book
[2] http://www.cosmovisions.com/$CulteEmpereurs.htm
[3] https://www.facebook.com/groups/380132295909597/611997849389706/?comment_id=612001732722651¬if_id=1586972480417414¬if_t=group_comment
[4] https://fr.vikidia.org/wiki/Persécution_des_chrétiens_dans_la_Rome_antique
[1] https://www.gotquestions.org/Francais/preterisme-partiel.html
[2] http://flte.fr/wp-content/uploads/2016/08/ThEv2013-1-Temps_nations_Luc21.24b.pdf
[1] http://terre-d-oiseaux.fr/apprendre-des-oiseaux/rendez-vous-avec-lhistoire/laigle-symbole-de-lempire-romain
[2] https://www.persee.fr/docAsPDF/mefr_0223-5102_2009_num_121_2_10905.pdf
[1] Plusieurs information dans cette partie de l’étude proviennent du site : http://vieespoiretverite.org/propheties/comprendre-le-livre-de-daniel/labomination-de-la-desolation/
[2] https://www.israelites-guadeloupe.com/blog-israelites-guadeloupe/fete-de-la-dedicace
[1] https://bereenne-attitude.com/interpretation-part4/?doing_wp_cron=1600807118.0340640544891357421875
[2] https://interlettre.com/bac/687-le-texte-narratif-definition-caracteristiques-et-exemples
[3] https://bereenne-attitude.com/wp-content/uploads/2017/01/Fiches_Genres_Evangile-Parabole.pdf
[4] http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/2006/clb_061215.htm
[5] https://www.maxicours.com/se/cours/le-genre-epistolaire/#:~:text=%20Le%20genre%20%C3%A9pistolaire%20%201%20La%20communication,%3A%20les%20%20lettres%20authentiques%20et…%20More%20
[6] https://www.maxicours.com/se/cours/le-genre-epistolaire/#:~:text=%20Le%20genre%20%C3%A9pistolaire%20%201%20La%20communication,%3A%20les%20%20lettres%20authentiques%20et…%20More%20
[7] https://signesretourjesus.wordpress.com/2014/10/13/amillenarisme-postmillenarisme-premillenarisme/
[1] http://erbg38.free.fr/Confessions/confession%201689.pdf
[2] http://www.heidelberg-catechism.com/fr/search/?q=Providence
[3] http://ressourcesbibliques.weebly.com/hermeacuteneutique.html
[4] http://ressourcesbibliques.weebly.com/hermeacuteneutique.html
[1] https://www.reforme.net/reflexions-crise-du-coronavirus/2020/03/18/fin-des-temps-theologie-et-survivalisme/
[2] https://www.reveniralevangile.com/la-providence-de-dieu-et-la-souverainete-de-dieu-sont-elles-la-meme-chose-john-piper/?fbclid=IwAR03R4qzYA8SpxGjNt6-HwAzgtzVDyTCLFjvWl3SdyYt6e1TAFGmgMlRYUk
[1] https://www.levangile.com/Dictionnaire-Biblique/Definition-Westphal-1746-Eschatologie.htm
[2] https://larevuereformee.net/articlerr/n261/lhomme-a-t-il-un-libre-arbitre
Merci beaucoup mais il faut dire que sur l’escathologie il y a beaucoup de Zones d’ombres.
HARMAGUÉDON, y aura t il encore l’Antichrist ou bien avant le millenium il sera jugé?
Bon travail