Christianisme et postmodernité (Capsule 20)

Et l’homme créa Dieu

Mais il n’y a pas que Darwin dont les idées remettent en question le concept de l’existence de Dieu, dans les mêmes années Ludwig Feuerbach, un allemand, propose la thèse selon laquelle Dieu serait une pure invention de l’esprit humain. L’homme se serait inventé un monde métaphysique pour donner du sens à ce qui lui échappe. Dans son œuvre majeure, “l’Essence du christianisme”, Feuerbach analyse la religion comme une aliénation avec laquelle, l’homme, conscient de ses faiblesses, projette en Dieu ses propres besoins et caractéristiques en les sublimant.

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5 Comments

  1. Feuerbach affirme que l’homme se crée un sens, une explication, en s’inventant Dieu. Mais une fois cette explication mise au rancart, il devra se créer un sens autrement. Si on y réfléchit le moindrement, si ce Dieu n’existe pas, il ne pourra faire autrement que d’inventer un sens à sa vie – alors qu’objectivement il n’y en a pas. Il ne pourra que créer d’autres dieux, qui ne seront que d’autres façons de calmer sa quête de sens. Il est donc condamner à l’aliénation. Sartre arrivera au même constat, en misant sur la naïve idée que l’homme peut se donner un sens par une acte quelconque de la volonté. On n’en sort pas.

  2. En passant, l’âge de la Terre ou de l’Univers n’est pas le simple fruit d’une requête de la théorie de l’évolution. Il y a des façons indépendantes de mesurer le temps requis pour la formation de telle ou telle figure géologique, ou le temps requis pour que les constellations dans un Univers en expansion aient passés d’un point d’origine hyper-concentré à ce qu’on peut observer aujourd’hui.

    • Merci Denis pour tes commentaires qui enrichissent le propos. Au fond, l’élément central pour l’homme est la quête de sens qui vient calmer ses frayeurs devant immensité de l’inconnaissable qui l’entoure. Si Dieu n’est pas la source de ce sens, autre chose devra forcément l’être. L’idée selon laquelle Dieu n’existe pas apparaît aussi comme le sens dans lequel l’athée se réfugie en se disant que l’absence de tout sens est une forme de sens dans lequel il trouve une fausse satisfaction. Se satisfaire de rien, voilà une idée étrange.

  3. “Se” donner un sens à notre existence n’est pas le défi en soi. Surtout que depuis toujours, pour ce qui est de trouver un sens (et il y en a pour tous les goûts), le monde peut en fabriquer en quantité; il s’en fait des “super marchés” dans ce domaine…

    Ici, le but n’est pas de nous convaincre d’un système de pensée ou d’une philosophie de vie en vue de la réussite, mais du travail miraculeux de la conversion. Pour citer Jean: «…lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu.» Cela n’a rien à voir avec une construction de l’esprit, une volonté personnelle. C’est le Seigneur qui révèle, et cela n’implique l’humain que par sa repentance. Rien à voir avec le niveau de culture (ou connaissance gr. gnosis). C’est pourquoi Jésus déclare: «Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux gens instruits et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.»
    Le premier et seul artisan pouvant nous procurer le sens de tout ce qui concerne, l’humanité, l’univers et tout ce qu’il peut contenir, c’est le Dieu de Jésus-Christ. Le véritable défi pour les “sages de ce siècle”, pour saisir le seul message donnant un sens à toute chose, c’est de choisir l’honnêteté intellectuelle. Cela débute par une rencontre intime avec le Dieu vivant (le connaître, non au sens d’en savoir plus au plan théologique mais au sens biblique de cette intimité nécéssaire dans une relation personnelle Jean 17.3). Cette disposition étant, plusieurs de ceux que nous qualifions de “grands penseurs” ou “grands scientifiques”, auraient probablement été “candidat” pour la défense de l’avancement de l’instruction biblique.
    De croire qu’une “bonne et solide culture” soit ou ne soit pas favorable à la conversion d’un individu, ou encore, que son “personnalité” (dont le courage souvent cité de nos jours) soit un gage préalable à la conversion, sont des clichés souvent déboulonnés dans l’Écriture. L’histoire de Moïse est éloquente à cet effet. Un hébreu baignant depuis le berceau dans l’instruction du grand empire égyptien. Devenu chef au côté de pharaon. En examinant son récit, comment ce même Moïse voulait s’esquiver (par peur) de l’Appel que l’Éternel lui a adressé, voilà une démonstration évidente du contraire de ce qu’on se serait attendu d’un “homme de foi”. C’est bien au contraire, il a fallu qu’il soit déchu de sa fonction d’autorité virile (et par le fait même, dépouillé de son sentiment d’homme “important”) et en devenant simple berger durant des années chez son beau-père, qu’il a appris ce qu’était être “l’homme selon Dieu”. David en a été l’archétype humain des critères de Dieu (1Cor 1) pour son service. Sans prétention, sans apparat, simple berger contemplatif des plaines et, qui plus est, artiste, poète et musicien. Il avait saisi la majesté de son Dieu en contemplant la voûte céleste tout en gardant “d’insignifiants bétails”. David avait intériorisé sa foi sans faire de bruit; ce que ses frères (de solides guerriers, armés jusqu’au dent et ne s’appuyant que sur leurs qualifications…peut-être trop…) n’avait de toute évidence pas fait. Il a pourtant été le choix de l’Éternel des armées.
    Il est un piège qui nous guette encore aujourd’hui; avons-nous vraiment réfléchi au grave choix qu’implique notre marche au côté du plus haï du monde ? Je dois encore par moment lutter contre cette chaire qui refuse d’accepter l’humiliation d’être simplement là, à l’invoquer pour qu’IL change les choses. Je voudrais prendre toutes les initiatives, selon mes compétences et ma vision des choses. Jusqu’à ce qu’il m’humilie par la maladie, les limites de toutes sortes…de sévères coups de verge à mes prétentions de faire mieux que Lui. C’est toujours cette nature de vouloir tout contrôler (nos projets, nos finances, nos vies, l’histoire etc) qui poussent les hommes à tenter de contrôler sa propre évolution. C’est un instinct diabolique que doit être contenu par le Créateur (c’est aussi ce que la Tour de Babel enseigne sur ce sujet). Pensant améliorer la race humaine par une quelconque théorie de l’évolution (de la nature, des sciences ou de la connaissance technique ex: transhumanisme), on amène l’humanité à contrecarrer les plans de Dieu pour elle-même. Le leitmotiv de ces maîtres à pensée: «Prendre le contrôle de sa destinée».

    Ce que le Seigneur oppose à ceux qui croient que l’évolution a quelque chose à voir avec le “progrès”, c’est que depuis sa première tentative de ressembler à Dieu, à trop tenter de “remonter” dans l’arbre de la connaissance du Jardin d’Éden…l’homme ressemble de plus en plus au singe, à l’animal.

    CB

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