Depuis la Réforme et même avant, l’Église en Occident était l’Église au milieu des gens qui aimaient aller à l’Église. Même si tout ce que l’Église faisait était loin d’être parfait, elle inspirait tout de même les princes et les rois, elle façonnait les lois et structurait la société civile par des valeurs qui honoraient l’idée d’un Dieu créateur devant qui tous devront un jour rendre compte. Mais ça, c’est terminé!
En disant que tout ça est terminé, je ne veux pas dire qu’il est désormais trop tard pour espérer mieux. Je ne veux surtout pas dire que Dieu est une idée dépassée et obsolète. Bien au contraire, Dieu est souverain sur les circonstances et les âges de l’histoire humaine et quoi qu’il arrive, Il n’est jamais absent de sa création. De nombreux textes de l’A-T témoignent de la présence de Dieu au milieu des siens malgré son apparente absence lors des grandes déportations d’Israël.
Donc, en ce moment, Dieu dirige souverainement son peuple dans une période de grande noirceur. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, Dieu fait et fera toute chose bonne en Son temps. Et on aura beau pleurer en évoquant le passé, se plaindre et maudire le présent, chercher des coupables, se demander mille fois pourquoi il en est ainsi que ça ne va rien changer à ce qui est. Le fait est que désormais, l’Église devra apprendre à être l’Église au milieu des gens qui n’aiment pas l’Église. Voilà ce qui en est.
Plus j’y pense, plus ne me dis que cette sale affaire est une bien belle occasion pour nous qui croyons de faire rayonner le Christ dans toute sa splendeur. Il faut se rappeler que la Lumière venue d’en-haut aura beaucoup plus d’éclat dans les ténèbres que dans un monde qui jadis se croyait bien éclairé. On le voit, il fait de plus en plus noir en ce monde. Or, soyons des porteurs de lumière car en ces temps sombres, nous serons de plus en plus visibles.
Qu’il s’agisse de la montée des violences urbaines, des conflits militaires qui raniment le spectre de la Guerre Froide, des fluctuations dans les marchés économiques mondiaux qui n’annoncent rien de bon, de l’émergence de l’idéologie Woke (irrationnalité illuminé) qui déferle dans notre monde par ses vagues aux écumes qui inspirent le triomphe de l’absurdisme, l’Église devra apprendre à être l’Église dans ce monde tel qu’il est et non dans un monde tel que les chrétiens souhaiteraient qu’il soit.
Ce monde n’a pas besoin de nos colères et nos ressentiments contre ce qu’il est car il conforme à ce que devient un monde en rébellion contre son créateur. Nous voilà de retour dans un monde qui baigne dans une atmosphère semblable à celle des apôtres. Un monde qui rejette le Christ et son Église. Voilà pourquoi il importe de retenir le conseil hautement inspiré de l’apôtre Pierre qui dans sa première lettre affirmait :
« 11 Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. 12 Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera. » 1 Pierre 2 : 11-12
À question posée au début de cet article : Comment être l’Église dans un monde qui n’en veut pas? La seule réponse qui me vient à l’esprit est d’apprendre des apôtres à marcher comme ils l’ont fait eux-mêmes dans un monde hostile à Dieu tout en étant des témoins de Christ rempli de cette Lumière qui éclaire le monde au cœur de ses ténèbres. Et que dire de cette superbe affirmation de Jésus dans l’Évangile de Jean :
« 35 Jésus leur dit alors : La lumière est encore parmi vous, pour un peu de temps : marchez tant que vous avez la lumière, pour ne pas vous laisser surprendre par les ténèbres, car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. 36 Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin de devenir vous-mêmes des enfants de lumière. Après avoir dit cela, Jésus s’en alla et se tint caché loin d’eux. » Jean 12 : 35-36
(R.G.)
J’aime beaucoup vous lire. C’est toujours très édifiant. Merci pour votre texte.
Merci Nathalie