Servir Dieu, une mission impossible II

C’est effectivement une mission impossible de servir Dieu parce que l’homme naturel, même équipé des meilleures ressources, n’y est pas invité.  C’est impossible dans le sens où tout ce qui est du domaine des bonnes intentions de l’homme est refusé.  Un véritable serviteur de Christ ne choisit pas son service, mais choisit de servir là où son maitre l’appelle.   Comme Jésus le dit : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. »  (Jean 12 : 26)

Je sais que cette idée n’est pas très envoutante, car elle exclut d’emblée l’idée du super héros pour Dieu.  L’exemple de l’apôtre Pierre qui croyait être en mesure de se rendre à la croix voire même de mourir pour Jésus montre bien que ses rêves de plaire au Seigneur étaient complètement illusoires.  Pierre croyait sincèrement être un super héros, un homme capable de faire mieux que tous les autres apôtres, mais il n’a pu faire mieux que renier Jésus trois fois.  Vous savez quoi les amis, nous sommes tous des apôtres Pierre en puissance.  Mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Mon expérience personnelle

Pendant 20 ans, j’ai œuvré comme implanteur d’église à Ville de La Baie dans la région du Saguenay.  Tous ceux qui me connaissent bien savent que je suis un hyperactif qui enchaine les projets les uns après les autres.  Avec le soutien extraordinaire des gens de cette église, j’ai tout essayé pour rejoindre la population de cette ville avec l’Évangile.  Fêtes foraines, spectacles de musique, pièces de théâtre, évangélisation porte à porte, séminaire de toutes sortes, rédaction d’une revue, 400 articles dans le journal local, comptoir alimentaire, déjeuners témoignage, émissions de radio, implication sociale et humanitaire, missions en Afrique et en Haïti et plus encore.  Nous avons presque tout essayé ce qui nous était possible de faire.  Nous voulions simplement  servir le Seigneur tout en démontrant aux gens de ce coin de pays que les chrétiens peuvent se rendre utiles et être pertinents dans la société.

Laissez-moi maintenant vous parler des résultats?   Si on considère que le résultat attendu devrait se mesurer en nombre de conversions à Jésus-Christ, alors on peut dire que l’impact fut plutôt mince.  Ces projets ont certainement généré de la vie et beaucoup de plaisir dans notre église, mais très peu de conversions.  À la fois, notre église a beaucoup grandi en nombre, mais aucune de mes bonnes idées n’en fut la cause.  Comme j’étais le pasteur de cette église, je me souviens d’avoir enguirlandé le Seigneur à plusieurs reprises, car je trouvais qu’il ne se donnait pas suffisamment la peine de bénir mes projets.  Et plus le temps passait, plus je cherchais les nouveaux trucs ou livres qui promettaient la croissance de l’Église.  J’en ai lu plusieurs et aucun n’a fonctionné non plus.  Il y avait des conversions, mais la plupart n’étaient pas liées aux efforts que nous y mettions.  Dieu a béni, mais à sa façon et selon son dessein, non le mien.

Puis un jour…

Puis un jour, j’ai découvert trois principes bibliques qui m’ont permis de comprendre un peu plus pourquoi rien ne fonctionnait.  C’est en prenant connaissance de ces principes que j’ai compris à quel point nous saisissons mal les mécanismes qui agissent dans l’œuvre de Dieu.  Nous connaissons mal ces mécanismes spirituels, car nos propres mécanismes naturels nourrissent l’écran de fumée qui nous rend aveugles aux intentions de Dieu révélées dans sa Parole :

  1. Je bâtirai mon église. Dans l’Évangile de Mathieu (16 :18), Jésus déclare : « Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Ce n’est pas moi comme pasteur qui bâtit l’Église, mais c’est l’œuvre de Jésus-Christ lui-même. Vouloir bâtir l’église de Jésus-Christ par les performances humaines et naturelles est le meilleur moyen de la détruire.
  2. Des œuvres que Dieu à préparées d’avance. Dans son épître aux Éphésiens (2 : 10), l’apôtre Paul déclare ; « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » Dieu n’a pas besoin de mes œuvres, car il a déjà prévu les siennes. Ce n’est pas à Dieu de bénir mes œuvres, mais à moi de marcher dans celles qu’il a préparées d’avance pour moi.
  3. Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même. Dans l’Évangile de Luc (9 : 23-25), Jésus demande à celui qui veut vraiment le suivre de renoncer à lui-même, donc, à ses bonnes idées.

Ces trois principes m’ont permis de comprendre pourquoi mes bonnes idées avaient pratiquement toutes échoué.   Mais à fois, j’ai aussi compris pourquoi notre église connaissait une bonne croissance tout de même.  Mais oui, les œuvres que le Seigneur avait préparées d’avance ont fort bien fonctionné et on permit à cette église d’avoir un niveau de croissance très intéressant pour une ville de 22 000 habitants. Nous sommes aveugles de ce que Dieu fait au milieu de nous parce que nous sommes trop occupé parce toutes ces choses que nous faisons pour lui.

Renoncer à soi-même

Est-ce que renoncer à nous-mêmes c’est renoncer seulement à nos faiblesses et à tout ce que la vie inclue de honte ou de plaisir?  En tout cas, c’est l’impression première qui nous vient lorsque nous entendons cette phrase dans l’Écriture.  Mais si nous nous arrêtons ce serait-ce que deux minutes pour y réfléchir un peu, ce pourrait-il que le renoncement implique plutôt de renoncer à nos bonnes idées pour aider Dieu à mieux faire son œuvre?

« 23 Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive. 24 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. 25 Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il se détruisait ou se perdait lui-même ? »  (Luc 9 : 23-25)

L’invitation de renoncer à soi-même ne s’adresse pas à tous, mais seulement à ceux qui veulent venir après lui.  L’invitation se limite à ceux qui désirent vraiment être de ses disciples.  Ce ne sont pas nos faiblesses et nos manquements qui font problème, mais nos forces et nos capacités naturelles que nous croyons indispensables à la réussite de l’œuvre de Dieu.  Mes amis, servir Dieu est une chose simple, il suffit juste de bien observer les instructions données par Jésus dans sa Parole.  Si vous obtenez du succès dans Son œuvre, ce ne sera pas à cause de vous, mais « grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité. »  Éphésiens 4 : 16.

Dans un prochain article, je traiterai des mécanismes bibliques qui ont activé la croissance de notre église de La Baie.

Réal Gaudreault

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