Pourquoi des gens refusent-ils l’offre du salut?

Juste comme ça, d’après vous, si tant de gens refusent d’entendre le message de l’Évangile, est-ce la faute des chrétiens maladroits et incapables de bien se brancher sur la culture actuelle? S’ils ajustaient leur discours et leurs actions pour être mieux compris et acceptés des gens de ce monde, est-ce que ces derniers répondraient davantage à l’Évangile?

Certes, une approche légaliste et doctrinaire risque fort de travestir l’Évangile en un message imbuvable pour les incroyants. Il est vrai aussi que les chrétiens manquent parfois de sagesse et déforment la Bonne-Nouvelle pour en faire un message repoussant. Mais au-delà de ces égarements occasionnels, diriez-vous que les gens de ce monde sont censés apprécier le message de l’Évangile lorsqu’on leur en parle? Diriez-vous plutôt qu’il est normal que des incroyants réagissent avec indifférence au message évangélique?

Comment un Dieu d’amour peut-il sembler repoussant?

Pour plusieurs, le défi de l’évangélisation consiste à rendre le message de la croix plus recevable pour notre génération sous prétexte que, dans son intégralité, l’Évangile s’éloigne trop de la culture postmoderne. Adapter le discours, adoucir les angles, diminuer l’importance de certains textes, ignorer les mots qui condamnent et accusent, bref, il faut trouver un vocabulaire mieux adapté aux besoins affectifs des hommes et des femmes de notre temps. Il faut leur présenter un Dieu tel qu’ils aimeraient qu’il soit, et non le Dieu qu’il est vraiment.

Tout ce qui vient d’être dit ne tient évidemment pas compte de ce que l’Écriture pourrait en dire. En fait, la Parole de Dieu ne se soucie pas de chercher une sagesse particulière pour rendre l’Évangile plus sympathique. S’adressant aux hommes de toutes les cultures et de toutes les époques, elle n’est pas concernée par la juste livraison d’un discours pleinement adapté et acceptable pour chacune d’elles. L’Écriture déclare, elle dit et les choses sont, voilà tout. Les apôtres annonçaient l’Évangile de l’amour de Dieu sans s’inquiéter de mettre en lumière les abominations et les idolâtries des gens à qui ils s’adressaient. Paul n’était pas concerné par l’idée de retoucher le message pour que rien ne vienne troubler ses auditoires. Au risque d’être emprisonné, il prenait courage pour annoncer l’Évangile dont il n’avait point honte.[1]

Pour un Évangile qui sauve…

Au risque de choquer quelques oreilles sensibles, j’ose affirmer que si les gens rejettent ce message, c’est parce que l’Évangile porte en lui-même l’essentiel de ce qui le rend inacceptable pour l’homme, NATUREL. J’ose affirmer encore que le message de l’Évangile se veut un message à contre-courant de la culture, autant la nôtre que celle des générations précédentes. Un simple examen de l’Écriture confirmera le tout.

Dans sa première lettre aux Corinthiens Paul affirme que le message de la grâce, bien qu’il confirme l’amour de Dieu révélé en J-C, est irrecevable pour l’homme naturel. Comprenons bien l’idée, l’homme non régénéré n’est pas supposé répondre à l’Évangile tant qu’il demeure dans son état d’homme animal et naturel.

« 13 Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. 14 Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.[2]»

L’homme naturel ne peut ni ne veut recevoir les choses du Saint-Esprit, à moins que celui-ci révèle à l’homme naturel sa condition de pécheur et la grâce du Christ qui le sauve. Autrement, l’homme sans Dieu déteste l’Évangile. Cela n’a rien à voir avec le messager et son message ni même avec l’approche plus ou moins branchée sur la culture, c’est une question de révélation. Au verset 18 du chapitre précédent Paul explique pourquoi il en est ainsi : « Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.[3]»

Ce même Évangile qui sera reçu avec action de grâce par ceux que Dieu a choisis d’avance et sera rejeté et maudit par ceux qui périssent. Ce n’est pas dans le messager, mais dans l’Évangile que se trouver la puissance nécessaire pour mener à la repentance tous ceux que Dieu a choisis d’avance[4]. Ce message est ainsi fait qu’il provoque deux réactions complètement opposées : « aux uns, une odeur de mort, donnant la mort; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses.[5]» Si les gens de votre entourage préfèrent l’odeur de mort, ce n’est pas votre faute, c’est dans la nature même du message de provoquer cette possible réaction.

« S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi »

Jésus- lui-même prévenait ses apôtres que son message serait un objet de haine et de rejet. « 20 Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. 21 Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé..[6]»

Conclusion

Est-ce à dire que la sagesse, la créativité et les bonnes idées sont inutiles dans l’œuvre de Dieu? Bien sûr que non. L’étroitesse d’esprit, le légalisme, le manque de discernement, les divisions et la bêtise des chrétiens sont autant d’attitudes qui nuisent à l’avancement de l’Évangile. Souvenons-nous du reproche que l’apôtre Paul faisait aux juifs : « Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens, comme cela est écrit [7]»

Le message de l’Évangile tel que l’Écriture le présente est tout suffisant pour amener à la repentance tous ceux que Dieu a connus d’avance. L’approche importe moins que la qualité de la proclamation qui elle, doit rester entièrement fidèle au message de Jésus-Christ et ses apôtres.

Réal Gaudreault (Pasteur sénior)

Église La Bible Parle (Laval)

[1] Romains 1 : 16

[2] 1 Corinthiens 2 : 13-15

[3] 1 Corinthiens 1 : 18

[4] Éphésiens 1 : 4

[5] 2 Corinthiens 2 : 16

[6] Jean 15 : 20-21

[7] Romains 2 : 24

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6 Comments

  1. Quand je pensais à ta question je me suis dit: si les gens refuse de venir à Christ c’est tout simplement parce qu’il ne peuvent naturellement comprendre l’évangile si ils ne sont pas choisis…comme tu l’a expliqué… Le St-Esprit éclaire celui que Dieu a choisi afin que l’évangile soit accepté…c’est un poids de moins sur nos épaules…

    • Effectivement Carole, si l’homme naturel ne peut recevoir les choses de l’Esprit de Dieu, il faudra donc que l’Esprit de Dieu oeuvre premièrement en lui pour qu’il puisse enfin recevoir les choses de l’esprit de Dieu. Cela nous enlève effectivement un fardeau, celui de devoir convaincre à tout prix par nos moyens les plus convainquants ceux qui sont perdus de se tourner vers Christ. Mais à la fois, nous ne devons d’aucune manière renoncer à annoncer l’évangile au plus grand nombre car en même temps, c’est la proclamation de l’Évangile en cette vie sauve les gens. Notre responsabiblité est de prêcher l’Évangile, le fardeau de sauver est désormais sur Dieu.

  2. Question, qui est-ce qui agit dans la vie, dans l’âme d’une personne pour la faire faire réaliser son état de pécheur perdu ? Que penser de Jean 16 et versets 8-11, mais surtout du verset 8 ?

  3. M.Gaudreault, je retrouvais cet article sur le site de l’Église Catholique de Montréal. La date est 2011 et je reproduis ici la liste des invités. Plusieurs pasteurs de différentes églises orientales sont venus priés tour à tour pour les chrétiens persécutés, emprisonnés ou tués au Moyen-Orient : Mgr Hovakimian, père Mirzakhanyan, père Koyounian et père Tashjian, tous de l’Église Arménienne Apostolique ; père Bassett de l’Église Melkite catholique, père El Murr de l’Église Antiochienne orthodoxe, père Saad de l’Église copte orthodoxe, père Yachouh de l’Église Syriaque catholique, Alain Kaade de l’Église arménienne catholique, ainsi que le père Jean El Dahdouh de l’Église Maronite catholique.

    Plusieurs dirigeants d’autres dénominations chrétiennes tenaient aussi à être présents : le pasteur Réal Gaudreau de l’Église Évangélique La Bible Parle, initiateur de ce rassemblement dès 2011, le père Daigle, curé de l’église catholique St-Vincent de Paul à Laval, pasteur Khatchikian de l’Église Unie du Canada, pasteur Dabbo de la Première Église Évangélique Arménienne, père Daher, curé de la Paroisse Notre-Dame du Liban à Laval, et le père Paul Kennington, curé de la cathédrale anglicane à Montréal, lequel a prié pour l’unité de tous les chrétiens. Même Maria Mouranie, députée d’Ahuntsic, y était, en tant que catholique.
    Question quel était votre but dans le fait de participer à cette marche qui n’était que chrétienne que de nom ? À moins que pour vous le catholicisme soit réellement du christianisme ?

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