L’Homo singularum ou, l’exaltation du MOI

Jamais n’a-t-on autant parlé de l’importance du « mieux vivre ensemble » que depuis le jour où l’homme est entré dans l’ère du « moi d’abord ». Notre monde est aujourd’hui dominé par un projet de société selon lequel l’individualité de chacun est ce qu’il y a de mieux pour l’avenir de l’humanité. Afficher ses différences pour un mieux vivre ensemble harmonieux, voilà l’idée. Sur papier, l’idée est géniale, mais sur le terrain, elle ne fonctionne pas. D’autant plus qu’on ne parle pas seulement des différences culturelles et religieuses déjà présentes en ce monde, mais des nouvelles sortes de différences que soulève la crise identitaire (transgenre) de l’homme moderne. En vérité dans l’univers réel des hommes, différence et paix ne font jamais bon ménage.

Observez bien les effets dévastateurs de l’individualisme sur la société et vous ne serez pas surpris d’assister à l’effondrement radical de la civilisation occidentale? On ne bâtit pas une civilisation sur des valeurs d’émancipation individuelle, mais sur la force du collectivisme. À partir du moment où chacun préfère suivre sa propre voie, c’est la fin. Voilà pourquoi la plus grande menace qui pèse contre l’occident ne vient pas de l’Islam, mais des occidentaux eux-mêmes qui croient que le monde se portera mieux à mesure qu’on aura déconstruit les valeurs collectives qui l’on bâtit. Curieux raisonnement me direz-vous, or c’est pourtant bien celui-là qui domine la réflexion des occidentaux depuis 1946 et la création de l’UNESCO[1].

Moi, qui d’autre?

L’idole la plus vénérée par l’homme de ce troisième millénaire porte un nom, MOI. Oui, MOI et personne d’autre. Et ce MOI à tous les droits. Chaque individu est invité à développer son « MOI » en vue d’atteindre le summum de son fantasme identitaire, lequel devrait combler le bonheur de ce « MOI » aux appétits insatiables. Ce « MOI » n’a besoin d’aucun dieu à contempler, car la contemplation de son « MOI » lui suffit. Tel est l’idéal de « l’homo-singularum », ce nouveau spécimen appelé à remplacer l’homo sapiens dans le lignage de l’hominisation.

L’Homo singularum

En tant qu’homo singularum, je n’appartiens qu’à moi-même. Je ne suis plus porteur des obscures valeurs collectives qui viennent de mes racines ancestrales, je dois au contraire m’en défaire pour mieux apprécier les nombreuses offres identitaires qui plairont à mon individualité. Mais oui parce que suis la principale vedette de mon propre téléroman, j’ai une carrière que je mets en onde tous les jours sur les réseaux sociaux. Likez-moi sur Facebook et vous aurez droit à tous les épisodes de ma palpitante vie. Aimez-moi, adorez-moi quelqu’un sinon ma vie n’aura plus de sens.

Qui suis-je en fait? C’est là tout ce qui m’importe de découvrir au gré des soupçons que mes humeurs émotionnelles me feront ressentir. Et ce parce que je ne suis pas ce que les faits de mon état physique me disent, je suis plutôt ce que je ressens. Les options sont ouvertes, je peux être un homme ou une femme, je peux aussi n’être ni l’un ni l’autre au gré des fantaisies que traduisent mes envies soudaines. Regardez-moi, oui regardez-moi, mais surtout ne me jugez pas, ça me rend malade.

C’est sans espoir

Au cours des nombreux millénaires qui on jalonnés l’histoire connue de l’humanité, jamais une civilisation n’a été aussi confuse que la nôtre. Nos élites politiques, elles-mêmes égarées dans les dédales complexes de l’administration d’une civilisation souffrante et bipolaire, ont abattu tous les repères sociaux qui avaient construit l’occident. De cette confusion est née une culture de mort ou l’avortement et l’euthanasie deviennent les solutions aux impasses économiques causées par l’appétit narcissique de l’homme qui ne tolère plus la souffrance, celle de l’autre qui lui dévore son temps et sa liberté.

Les plus lucides le savent, il n’y a plus rien à bâtir ici-bas. L’homme blasé et désabusé s’en fout éperdument, il préfère centrer ses énergies à améliorer son personnage qui n’intéresse personne d’autre d’ailleurs, puisque chacun possède déjà son propre modèle. Qu’on le veuille ou non, l’individualité de chacun conduit inexorablement à la haine de l’individualité de l’autre. Qui est l’autre? Peut-être est-il un produit de consommation au service de mon plaisir, ou bien, mieux encore, un spectateur de mon existence? Or, puisque l’autre n’en pense pas moins de moi la même chose que la chose que je pense de lui, on s’ennuie mortellement dans cette vie sans espoir.

La bonne nouvelle

La bonne nouvelle n’est certes pas que l’homme arrivera un jour au bout de ses peines. La vérité est que notre humanité s’enfonce toujours un peu plus chaque jour dans la bêtise et qu’au rythme où vont les choses, on a toutes les raisons de craindre le pire pour son avenir. Voilà pourquoi Dieu nous offre gratuitement une nouvelle vie Jésus-Christ.

« 16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. 17 Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. 18 Celui qui croit en lui n’est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. ». Jean 3 :16-18

« 12 Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, 13 lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. ». Jean 1 :12-13

Réal Gaudreault

[1] http://unesdoc.unesco.org/images/0006/000681/068197fo.pdf

 

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4 Comments

  1. Cet article met le doigt sur le problème de l’´Occident , l’individualisme égoïsme poussé à l’extrème limite et cela va causer sa perte.

  2. Malheureusement la réalité de la vie actuelle il ne manque que la polygamie et la pédophilie pour la total déchéance et ce n’est pas si loin que l’on peut pensé. Plusieurs y travail a cela.

  3. Bonjour M Gaudreault, nous devrions plutôt parler de HOMO EGOCENTRUM (“ego” latin de “moi”) que de HOMO SINGULARIUM qui réfère au fait que l’homme est unique* (en quelque sorte, l’homme est unique dans le monde animal, mais dans le contexte de votre propos vous référez au MOI en latin de l’EGO). Est-ce que je me trompe ?

    *http://www.dicolatin.com/FR/LAK/0/SINGULARIUM/index.htm

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