50 millions de morts, silence radio

1/22/14: 650k will March on Washington but You Won’t Hear Anything About it

Tomorrow, Wednesday, January 21 through Friday, January 23 I have the opportunity to travel to Washington D.C. for the annual March for Life which is a pro-life rally and peaceful protest occurring…

https://cocacolaman.wordpress.com/2015/01/20/12214-650k-will-march-on-washington-but-you-wont-hear-anything-about-it/

Année après année, la ville de Washington est le théâtre d’un grand rassemblement qui réunit plus ou moins 600 000 personnes venu des quatre coins des États-Unis. Le 23 janvier denier, ils étaient tous là. Et ils étaient là pour nous rappeler que c’est pas moins de 50 millions d’avortements qui sont pratiqués à chaque année dans le monde. Ce chiffre est à peu près égal au nombre de victimes de la Seconde Guerre mondiale. Mais attention, le troisième Reich a tout de même eu besoin de 6 ans pour atteindre les 50 millions de morts alors que pour l’avortement, c’est 50 millions par année. En six ans, on atteint les 300 millions d’avortements, soit à peu près l’équivalent de la population des États-Unis actuellement. Pas mal quand même, non? Mais voilà, il semble que ce n’est pas bien grave aux yeux des médias et des politiciens.

Un peu de démagogie SVP

Le texte qui suit vous paraitra sans doute un peu démagogique, mais j’ai les doigts qui brulent d’envie d’y aller quand même. Alors voilà. Le 7 janvier, 12 caricaturistes du Charlie Hebdo sont assassinés froidement par des fous furieux pour qui la liberté d’expression est un concept qui leur donne le droit de tuer ceux qui abusent de ce même droit, contre eux. Quelques jours plus tard à Paris, une grande marche républicaine réunie plus de1 million de personnes. Pas moins de 40 chefs d’État se déplacent parce que, on le sait, toutes les caméras du monde seront braquées sur Paris ce jour-là. La nouvelle du meurtre des artisans du Charlie Hebdo fera la manchette de tous les bulletins de nouvelles de la planète pendant 10 jours non-stop. L’affaire se résume ainsi : on vient de commettre l’un des crimes les plus odieux qui puissent se faire en Occident, priver 12 individus de leur droit à la liberté d’expression en les tuant froidement.

Revenons à Washington

Des centaines de milliers de personnes marchant aussi dans les rues de cette grande capitale pour dénoncer la mort tragique de 50 millions de personnes à qui on refuse la vie et de ce fait, à qui on refuse le droit de jouir de la même liberté d’expression. Mais à Washington, aucun chef d’État et presque aucun média.

Ah, je suis un démagogue, car ces deux évènements ne se comparent pas me diront certains. Je suis un démagogue puisque je quitte le champ du discours rationnel pour utiliser celui des pulsions émotives que suscite une injustice. Évidemment, la réaction médiatique n’avait rien d’émotive, ce n’était que pure rationalité?

Mais non

Depuis plusieurs décennies les réactions populaires ne sont plus tout à fait le fruit de la raison, mais elles sont provoquées par des mouvements d’émotions alimentés par les mass médias, aussi appelés le 4e pouvoir. Ce n’est pas la nature même d’un évènement qui fait de cet événement quelque chose d’important, mais l’intérêt que les médias y portent. Dans l’affaire Charlie Hebdo, on a que 12 victimes, mais puisqu’il s’agit de personnes œuvrant dans le monde des médias, la faune médiatique s’engage dans un tourbillon d’émotions (démagogique?) qui s’autoalimente de lui-même. L’évènement devient très grave, car les médias l’ont tous dit unanimement.

Les 50 millions de victimes de l’avortement ne suscitent que très peu de réactions parce que dans ce cas, les médias ont préféré ne pas en parler. Ce qui rend cet évènement peu intéressant n’est pas qu’il n’est pas en lui-même intéressant, mais c’est que les médias, en évitant d’en parler, on créer l’illusion qu’il n’y a rien de grave dans le fait de décider du sort de 50 millions d’enfants sans leur demander ce qu’ils en pensent, eux autres. Loin des yeux, loin du cœur ou si vous aimez mieux, le cœur à des raisons que la raison ne connait pas.

Réal Gaudreault

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