Il n’y a pas de véritable unité qui tienne le coup entre frères et sœurs d’une même assemblée sinon celle qui est fondée sur J-C. Eh non, l’unité ne repose pas sur la qualité des amitiés fondées sur les préférences naturelles et humaines mais s’incarne en tant que communauté de « frères » dans la foi qui, sans ignorer l’amitié, s’appui plutôt sur la présence de Christ au milieu de son église. Par là j’entends qu’entre moi et mon frère il y a obligatoirement J-C et sa Parole qui instruit et renouvelle la qualité de mes relations avec mon frère par la vérité biblique. Tout ça parce que l’unité relève d’abord de l’œuvre de Dieu et non d’une bonne intention humaine. « Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Cor 5 : 19a)
Si l’amitié nous conduit dans nos préférences humaines la fraternité elle, nous introduit dans les préférences de Dieu pour nous. Ainsi, l’unité dans mon église n’est pas un projet qui se bâtit autour de « moi le pasteur » grâce à mes charismes, mes rêves, mes ambitions et ma créativité, elle est dans le Fils qui par son œuvre a restauré la division d’avec le Père cause par la Chute. Comme des pierres vivantes qui se tiennent uni face aux vents contraires, ainsi est la qualité de nos liens fraternels dont le ciment qui les unit est la Parole de Dieu.
N’est-ce pas là ce que vous cherchiez dimanche M Gaudreault ? Quant à moi, cette réflexion de Bonhoeffer m’habite et fait écho à mon expérience dans les communautés trop “humaines” que j’ai croisé.
Votre questionnement est capital pour la suite des choses; s’approcher de Christ, c’est voir les autres et soi-même transformer, s’approcher les uns des autres, fini par nous faire oublier notre véritable raison d’être: Christ, sola Christus.
«Dietrich Bonhoeffer va jusqu’à dire qu’il vaut mieux être déçu de sa communauté,et l’être même le plus tôt possible, pour éviter de cultiver quelque nostalgie ou quelque utopie que ce soit, de s’accrocher à une image idéale mais chimérique de la communauté, et pour vivre ainsi avec lucidité l’amour inconditionnel de Dieu envers chacun de ses enfants, qui qu’il soit, tel qu’il est. Celui qui préfère ses rêves fusionnels de communion humaine à la réalité devient saboteur de la communauté. La communauté n’est pas un « sanatorium spirituel ». C’est lorsque nous cessons de rêver au sujet de la communauté, qu’elle nous est donnée.Mais l’enseignement le plus paradoxal, et le plus décapant, du petit livre de Dietrich Bonhoeffer, se trouve dans cette étrange formulation : « Que celui qui ne sait pas être seul se garde de la vie communautaire, et que celui qui ne sait pas vivre en communauté se garde de la solitude. » Il s’agit tout d’abord de savoir être seul : sinon, si la motivation n’est que la crainte de la solitude, l’entrée en communauté serait une fuite envers soi-même. Il importe donc de préserver des temps de solitude, de face à face avec Dieu, au sein même de la vie communautaire. Car je réponds seul à l’appel du Seigneur, et c’est seul que je mourrai, que je franchirai le grand passage»
Quelle prose spirituelle !
Que le Seigneur vous accorde un esprit de révélation et une acuité spirituelle en vue de l’édification des frères.