Prier sans cesse nous dit l’apôtre

Mais nous, chrétiens du 3e millénaire, nous voilà « sans cesse » si occupés à servir Dieu par les milles et une occupation qui semblent de la plus haute importance que « sans cesse », nous n’avons pas le temps de le prier « sans cesse ». Aussi étrange que cela puisse paraitre, la prière est devenue un simple bibelot dans nos églises, une décoration, un écho lointain, comme un petit morceau du décorum qui sert à ouvrir et fermer nos célébrations.

Pourtant, aux chrétiens de Thessalonique l’apôtre disait : « Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » (1 Thess 5 : 17-18) Prier sans cesse ne veut pas dire de ne rien d’autre dans la vie que prier mais plutôt d’accorder à la prière un espace au-dessus de toutes les occupations aussi importantes qu’elles nous semblent. Prier « sans cesse » est bien plus qu’une bonne idée nous dit l’apôtre, « c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »

C’est un curieux paradoxe d’affirmer que plus une église accordera de l’importance à la prière, moins elle se laissera gagner par les milles et un projet qui se proposent à elle. Et plus une église se laissera gagner pas les milles et un projets qui se proposent à elle, moins de temps elle accordera à la prière. Si on ne choisit pas de mettre en périphérie nos projets et nos aspirations spirituelles, c’est la prière que nous laisserons en périphérie.

Prier peu entraine l’homme à exprimer au Seigneur les seules requêtes que son intelligence conçoit d’utile et nécessaire à la réussite de l’œuvre de Dieu. Mais prier beaucoup entraine l’homme à découvrir la futilité de la plupart de ses requêtes. C’est ainsi que prier trop peu égare l’homme, prier davantage le délivre de ses égarements.

L’oxygène est à la vitalité de vie organique de l’homme ce que la prière est à la vie organique de l’Église. »

Une église qui ne sait plus prier « sans cesse » est destinées à mourir spirituellement car privé de son essence vitale, il ne lui reste plus pour rayonner en ce monde que l’énergie et le mouvement de l’homme naturel. Malheureusement, les bonnes intentions et le mouvement de l’homme naturel arrivent à créer un effet compensatoire suffisant pour maintenir l’illusion que l’église est en vie.

(R.G.)

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