Malgré son rôle indispensable dans l’Église, l’Esprit-Saint reste une figure énigmatique pour plusieurs chrétiens. Et pour cause, la simple évocation de son nom est déjà en soi une énigme. De pneuma et hagios dans le grec, on peut traduire le tout par courant d’air- mis à part ou petit coup de vent-consacré. Rien de très simple pour celui qui pourtant est la troisième personne de la trinité. 0n peut aisément dire que l’Esprit-Saint est le mal-aimé de la trinité, en tout cas, il est certainement le grand incompris. Bon, tout de même, soyons sans inquiétude pour lui, le Saint-Esprit semble très bien accepter cette condition.
Mais qui est-il?
Reconnaissons d’abord que des trois personnes de la trinité, Jésus, par son incarnation, est celui que nous connaissons le mieux. Dans les Évangiles, nous l’entendons parler et enseigner, nous le voyons agir et réagir, bref, nous l’observons vivre à la manière des hommes. Nous savons ce qui le faisait rire et ce qui le mettait en colère. Nous savons même qu’il avait une barbe. Pour ce qui est Père, c’est déjà un peu moins clair. Cependant, en Jean 14 : 8-11, Jésus nous dit que quiconque a vu le fils a aussi vu le Père. De plus, parce que le rôle de père fait partie de notre propre expérience humaine, nous pouvons comprendre qui est Dieu dans sa fonction de Père.
Mais le Saint-Esprit, alors là c’est tout autre chose, il occupe une fonction qui n’a rien de comparable dans notre humanité. Il est à la fois puissant et discret, très actif dans l’Église et fort modeste aussi. Il assume une présence continuelle dans nos vies, et pourtant, nous ne savons pas vraiment comment nous adresser à lui. Il est parfaitement Dieu, mais comme son nom l’indique, il agit à la manière d’un simple vent. Bref, à moins d’étudier sérieusement ce que dit l’Écriture à son sujet, l’essentiel de sa personne nous échappera. Voyons maintenant trois idées erronées au sujet du Saint-Esprit.
1. Le Saint-Esprit est une puissance
Dans le livre des Actes (1: 8), Luc nous rapporte les dernières paroles terrestres de Jésus en ces termes « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » L’usage du mot grec dunamis, que nous traduisons par le mot puissance en français pourrait nous conduire à croire que l’auteur du livre des Actes avait en tête que le Saint-Esprit est puissant à la manière de la dynamite. C’est du mot dumanis que fut créé le mot dynamite en 1867 par un certain Alfred Nobel.
Comme plusieurs de mes confrères pasteurs, voulant montrer le caractère explosif de l’autorité divine, il m’est quelques fois arrivé de comparer la puissance de Dieu à de la dynamite. Mais c’est faux. Du temps des apôtres, la dynamite n’existait pas et si elle avait existé, les apôtres auraient probablement utilisé un autre mot que dumanis pour désigner la puissance de Dieu. Pourquoi? Eh bien parce que les effets de la dynamite n’ont rien à voir avec l’usage que les apôtres faisaient du mot dunamis qui revient 116 fois dans le Nouveau-Testament. Pour eux, il s’agissait d’un pouvoir, puissant certes, mais certainement pas dans le sens d’explosif. Dunamis se dit d’une personne qui possède une autorité, un pouvoir suffisamment puissant pour obtenir l’obéissance de ses sujets. Un tel pouvoir n’a pas besoin d’être spectaculaire pour être efficace.
L’apôtre Paul utilise souvent également le mot dunamis (45 fois) dans ses lettres pour désigner l’autorité de l’Évangile par exemple. « Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, » Romains 1:16 Paul n’a jamais pensé que l’Évangile agissait comme de la dynamite. Mes amis, la dynamite est une substance destructive alors que la dunamis de l’Évangile est un pouvoir qui délivre et qui sauve le pécheur. Ce n’est pas une puissance (un royaume) qui vient comme pour « frapper les regards. » Luc 17 : 20
Pourquoi tout ce baratin
Nous vivons dans un monde où la performance et les démonstrations de puissance sont au cœur même d’une culture du divertissement. Les effets spéciaux et les héros, plus puissants les uns que les autres, envahissent nos écrans. Une des grandes idolâtries de notre temps consiste précisément à glorifier la force, le pouvoir, la richesse, la splendeur et tout ce qui peut faire de l’homme un surhomme. Il ne faut pas ignorer que les effets de cette culture de puissance peuvent très bien s’infiltrer dans notre discours chrétien. Combien voyons-nous de leaders chrétiens qui aujourd’hui se laissent complètement absorbés par la convoitise du grandiose et du spectaculaire? Des églises entières se livrent à ce trafic du spectaculaire au nom de la puissance de Dieu.
Il nous faudra redécouvrir la puissance de l’Esprit-Saint telle que l’Écriture nous l’enseigne plutôt qu’à travers les contaminations d’une culture du divertissement. Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens l’apôtre Paul nous apprend que la dunamis de Dieu s’accomplit davantage dans la faiblesse. Et pourtant, on parle véritablement de la puissance de Dieu ici dans le texte.
2 Corinthiens 12 : 9
« 9 et il m’a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. 10 C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
Je ne cherche pas ici à minimiser la puissance de Dieu comme si elle était peu de chose. Non, car elle l’autorité par laquelle des vies banales et perdues sont transformées à l’image de Jésus-Christ.
À suivre…
Réal Gaudreault
jai beaucoup aime votre article L ESPRIT SAINT est une puissance VRAI Nous pouvons comprendre non en le voyant mais en l experimentant en s approchant de JESUS CHRIST avec un coeur sincere IL nous donne la force et la comprehension des evenements de notre vie a travers sa parole par la lecturejustement de sa parole
Pas d’accord Réal. Paul remplis du Saint Esprit, tout comme Jesus multipliait les miracles et les prodiges.
Romains 15:19
par la puissance des miracles et des prodiges, par la puissance de l’Esprit de Dieu, en sorte que, depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu’en Illyrie, j’ai abondamment répandu l’Evangile de Christ.
Jean 14:12
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père;
Bonjour Steve
Je ne suis pas certain de bien saisir la raison de ton désaccord. Les versets que tu mentionne approuvent l’idée que les miracles étaient présents durant la période apostolique. Ce avec quoi je suis tout à fait d’accord. Mon article ne nie absolument pas cette réalité puisqu’il montre justement que la plénitude du Saint-Esprit est une affaire négligée dans l’église de notre temps.
J’y dénonce certes les mauvaises motivations qui poussent des chrétiens a rechercher cette puissance, mais j’y approuve ceux qui la recherchent pour les bonnes raisons. Donc, mon article ne traite pas de la question des miracles ou non, mais d’une vie spirituelle fondée davantage sur le Saint-Esprit. Bref, je saisis mal l’angle du désaccord.
Merci
Mon désaccord viens de l’idée qui semble se dégager de ton texte. À savoir les chrétiens où les églises recherchant des manifestations du Saint Esprit plus spectaculaires (comme les miracles et les prodiges), sont influencé par la culture du spectacle! Comme si le Saint Esprit de nos jours préférais rester discret et agir en douceur en passant presque inaperçu. Pour ma part oui je recherche la plénitude du Saint Esprit, j’aspire aux dons les meilleurs non pas pour me glorifier moi même mais pour glorifier Christ qui vie en moi! Je veux des manifestations puissantes car l’Esprit qui vie en moi n’est pas un Esprit de timidité, mais un Esprit de force d’amour et de sagesse! La motivation première restera toujours l’amour. Nous vivons dans un monde malade et perdu qui a besoin de voir briller le Royaume de Dieu au milieu de ses ténèbres. Ce ne sont pas les beaux discours qui le convaincront mais la guérison; du corps et de l’âme. Ce monde a besoin de de disciples du Christ qui annonce son Royaume ici maintenant comme Lui l’a fait, comme Paul et les apôtres l’ont fait et des milliers de disciples qui on suivi leur exemple jusqu’à nos jours. En guérissant les malades donnant la vu aux aveugles, chassant les démons et même ressuscitant les morts! En restant motivé par L’Amour de Dieu, avec toute Sa Puissance, aussi spectaculaire soit-elle!