Lorsque l’apôtre Paul énumère les qualités du Fruit de l’Esprit en Galates 5 : 22, il faut remarquer qu’aucune de ces qualités ne visent un meilleur savoir-faire mais un meilleur savoir-être. Ces qualité sont reliées aux nécessités de relations humaines plus miséricordieuses c’est-à-dire, être plus sensible aux misères et aux souffrances de l’autre. Dans ce contexte, Paul ne propose pas aux chrétiens de la Galatie de se montrer plus « intentionnels » car ce fruit de bonté envers l’autre relève davantage d’une « intention » divine et non humaine. Autrement dit, c’est à l’Esprit de Dieu que revient le fardeau de produire en nous ce fruit de l’Esprit.
« 22 l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. » « 25 Puisque l’Esprit est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger notre conduite. » Et non pas « marchons aussi selon l’esprit »
«En chemin»… ou la ʺtenteʺ dans laquelle nous vivons jusqu’à notre union à Lui. «En chemin», peut signifier comme vous l’amener si bien, que nous rencontrons des personnes et des circonstances non planifiées tout en cheminant dans cette vie. Cela peut aussi vouloir dire que nous ne devrions pas trouver de plaisir dans le confort de nos habitudes. Nous vivons comme s’il fallait toujours être disposé à aller ça et là à la demande de notre Guide et Chef de notre foi. Nous vivons sachant que ne sommes que temporairement ici-bas, nous sommes en ʺtenteʺ et l’Esprit nous rappelle constamment notre statut de “migrant”. C’est ainsi que Pierre nous qualifie dans son premier épître: «paroikos» signifiant «étranger»
Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’homme. 2 Cor 5
C’est effectivement une expression inspirante en ce qu’elle n’est pas sans rappeler le mode de vie même qui caractérisait Jésus. Plusieurs passages nous rendent compte de cela.
Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. Math. 8
Lorsque vous ajoutez que le croyant est appelé à sortir du modèle de la performance proposé par le monde, cela m’interpelle sur ce qui doit parfois me faire faire des ʺdétoursʺ. Me faire ʺperdreʺ de mon temps et de mon argent. Alors que mon souci de rechercher tous ce qui me fait avancer dans ma carrière, mes intérêts personnels ou tout autre avantage. En d’autres mots, rien ne doit m’arrêter ou me distraire dans l’atteinte de mes rêves…au détriment de la réalité. Ne serait-ce de m’occuper de ma propre famille, l’Écriture m’interpelle quant à l’importance de prendre du temps avec les miens. Ils marchent à mes côtés et il serait inapproprié voire contraire à l’instruction biblique de les négliger (1 Tim 5.8)
Merci M Gaudreault de rappeler combien cette manière de vivre n’est en aucun cas, le fruit d’une justice propre. Tout passe par le «renouvellement de l’intelligence» (intelligence, étant ici, non pas notre capacité intellectuelle, mais notre bon sens spirituelle), et doit être le produit de Sa volonté et de Sa puissance parfois manifesté au travers nous. Capacité qui doit nous être accordé par notre Dieu, autrement c’est ce que M Gaudreault qualifie de «bien adamique».
Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. Rom 12
Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. 2 Cor 3
Je suis le cep, vous êtes les sarments (…) sans moi vous ne pouvez rien faire. Jean 15
Et combien d’autres passages.