Lettre de Paul aux Romains (Séance 38)

« Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? »

Dès qu’on parle d’église et de christianisme sur l’espace public, l’image qui vient spontanément à l’esprit des gens est celle des valeurs morales de la droite religieuse conservatrice. C’est que dans bien des cas, c’est dans l’axe des enjeux sociaux les plus négativement polarisants que les chrétiens se font entendre, on aime bien parler de tout ce qui nous déplait en ce monde. Pourtant les vérités les plus fondamentales du christianisme ne s’inscrivent pas un registre strictement moral. Jésus n’est pas venu dompter le pécheur en lui prescrivant une série de codes moraux pour s’affranchir lui-même de sa condition, il est plutôt venu régler à sa source la condition pécheresse de l’homme. L’Évangile n’est pas un programme qui instruit l’homme à être moins pécheur mais le projet de Dieu qui sauve l’homme de son état pécheur. Dans le septième chapitre de sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul expose la condition misérable de l’homme aux prises avec la servitude de son péché. Il faut remarquer qu’il n’étale pas ici la liste des péchés selon leur niveau de gravité pas plus qu’il n’explicite les moyens de les combattre un après l’autre. Non, il y expose un fait beaucoup plus grave : le pécheur est à ce point esclave de cette condition qu’il ne peut rien faire de lui-même pour l’esquiver. L’énoncé est clair et radical : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? » Si ce cri du cœur s’apparente d’abord à une mauvaise nouvelle, la réponse de l’apôtre est tout autre. La solution au péché n’est pas dans l’autodiscipline de l’homme pour vaincre sa nature, mais dans sa mort. Bon, je sais que dit comme ça, ce n’est pas très attirant. Mais ce qu’il faut plutôt comprendre c’est que tous ceux qui appartiennent à Jésus-Christ sont de la race des humains placé dans la mort de Christ à la croix. « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? » (Rom 7 : 24)Durant l’histoire, l’Évangile n’aurait jamais dû être présenter comme l’initiative de Dieu qui par l’Église, veut enrayer le mal par l’accusation des incalculables distorsions troublantes du péché en ce monde. La question la plus fondamentale que soulève le drame de la condition pécheresse de l’homme n’est pas : « Comment serais-je délivré de ce corps de mort mais, Qui me délivrera de ce corps de mort. »Qui est celui qui me délivrera? L’Évangile ne nous dit pas comment mais nous parle de celui Qui…

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