Légalisation du cannabis, une promesse désastreuse

Au-delà des habituelles promesses de baisses d’impôts ou de hausses des revenus pour les gens de la classe moyenne qu’on nous lance en période électorale, il y a des idées qui méritent toute notre attention.  Le Parti libéral de Justin Trudeau nous promet de légaliser la consommation du cannabis s’il est élu.  INCROYABLE!!!! Si populaire que puisse être ce genre de promesse auprès d’une partie de l’électorat, elle me semble indigne d’un homme qui souhaite diriger les destinées de notre pays.

Justin Trudeau affirme que la légalisation du cannabis permettrait de réduire l’activité du crime organisé qui en gère le trafic illégalement auprès des jeunes.  Mais pire encore est que M. Trudeau déclare que c’est “la prohibition actuelle rend l’accès à la marijuana plus facile pour les mineurs, tout en finançant les groupes criminels.1”  Le raisonnement de Justin Trudeau est fort simple : si le gouvernement prend légalement le contrôle de la distribution du cannabis, il pourra mieux en gérer la distribution et faire en sorte qu’elle ne soit plus disponible aux moins de 18 ans.  Et du même coup, on couperait l’herbe sous les pieds du crime organisé.  Croyez-vous vraiment que c’est aussi simple que ça? En théorie oui, mais dans les faits non. Par exemple, lorsque le gouvernement américain a mis fin à la loi sur la prohibition de l’alcool en 1933 (Volstead Act2) la mafia s’est rapidement réorganisée autour de nouveaux secteurs d’activités criminelles. Les problèmes de consommation d’alcool ne se sont pas réglés non plus. Certes, la prohibition n’est pas la meilleure des solutions, mais décriminaliser ce trafic l’est encore moins.

La pensée magique de Justin

M. Trudeau, semble être un adepte de la pensée magique.  Dans les faits, à  partir du moment où le pot sera en vente libre, on privera le crime organisé du vaste marché de consommateurs âgés de plus de 18 ans, certes.  Mais puisque le même règlement l’interdira au moins de 18 ans, le crime organisé visera davantage ce lucratif marché puisque ce dernier n’aura d’autres choix que de se tourner vers les réseaux de distribution illégaux.  La nature a horreur du vide. Et entre vous et moi, sommes-nous assez naïfs pour croire qu’une loi fédérale freinera l’appétit vorace des milieux mafieux?  Croyez-vous vraiment que l’abolition de la prohibition aidera les forces policières à freiner le trafic du pot chez les jeunes?   Moi je n’y crois pas, car actuellement, nos gouvernements ont déjà perdu le contrôle du monde criminel qui infiltre allègrement les lieux fréquentés par nos jeunes. Et ce quand ce n’est pas les milieux politiques.

Dans une étude très instructive qui date de 2006 sur la consommation de drogue chez les jeunes Québécois, on apprend que l’âge moyen d’initiation au cannabis est de 13,2 ans et qu’au niveau du secondaire V, pas moins de 50, 9% des jeunes ont déjà consommé du cannabis3.  Lorsque l’on compare les nombreuses études qui mesurent l’impact de la drogue sur les jeunes, on peu affirmer qu’à la fin du secondaire, plus ou moins 25% des jeunes sont des consommateurs de cannabis.  En tenant compte qu’en 2013, on dénombrait 327 216 élèves4 au secondaire au Québec, on peut donc déduire qu’environ 80 000 d’entre eux ont des problèmes de consommation de drogue lorsqu’ils terminent leur secondaire V.

Santé publique

Il est absurde de combattre le crime en légalisant ses activités criminelles par le biais d’une gestion de l’État alors qu’il est clairement démontré que le cannabis contribue à détruire la santé de notre jeunesse.  D’un côté, nos gouvernements affirment à grand renfort de publicité que l’usage du tabac est mauvais pour la santé et de l’autre, on légalise l’usage du cannabis qui l’est démesurément plus.   De nombreuses recherches traitent abondamment des impacts négatifs du cannabis sur le cerveau humain. 

Voici ce que nous rapporte un article du site internet, Comprendre et choisir, sur le sujet :

« Une étude américaine publiée en 2001, portant sur près de 2 000 adultes, a montré que l’usage de cannabis multiplie par 4 ce risque, et est associé à des idées suicidaires. Une autre étude australienne de 2003 s’est penchée sur l’incidence de cet usage chez les plus jeunes. Elle a suivi 1 600 lycéens, âgés de 14 à 15 ans au début de l’étude, pendant plus de sept ans. D’après elle, les adolescents consommant du cannabis au moins une fois par semaine ont 2 fois plus de risques de développer une dépression à l’âge adulte.5 »

Les effets nocifs du cannabis

Le psychiatre Didier Jutras-Aswad déclare que « L’adolescence est vraiment une période critique sur le plan de la maturation cérébrale. » Il ajoute : « Cette période s’avère « un moment où le raffinement de la communication entre les différentes zones du cerveau va finalement se développer, se raffiner, et c’est une période où, quand on vient altérer le développement normal du cerveau, il peut y avoir des conséquences à plus long terme.6»

Une étude7, effectuée par des chercheurs de la Northwestern University aux États-Unis affirme ce qui suit : «Les gens pensent qu’une consommation récréative ne devrait pas poser de problème tant que la personne s’en sort dans son travail ou ses études. Nos données montrent clairement que ce n’est pas le cas. […] Cette étude remet en question de manière importante l’idée selon laquelle une consommation occasionnelle de cannabis n’a pas de conséquences néfastes.»  Un article fort intéressant publié dans le Washington Post (voir ici 8) démentit l’idée que la consommation du cannabis est sans effet sur la santé des gens. Bref, il n’y a aucun avantage à légaliser le cannabis sinon d’obtenir quelques votes de plus de la part de ceux qui souhaitent fumer un bon joint en toute quiétude.

Conclusion

Je suis manifestement très inquiet d’entendre Justin Trudeau promettre la légalisation du cannabis comme s’il s’agissait d’une chose banale. Je trouve pour le moins désastreux que pour une poignée de vote, un politicien est disposé à permettre la distribution légale d’une substance hautement nocive pour la santé d’une partie de la population canadienne. On me dira sans doute que même prohibé, le cannabis fait de toute de manière des ravages, alors, à quoi bon maintenir l’interdit ? Mais ce n’est parce que la drogue fait des ravages que cela justifie d’étendre son ravage par la voie de sa légalisation. Trouvons plutôt des moyens plus efficaces pour continuer la lutte contre ce trafic destructeur.

 

Réal Gaudreault

 

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