Le salut d’un larron (une affaire stupéfiante)

« L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.[1]» Par cet énoncé, Jésus répondait à des hommes de son temps qui lui posaient la question suivante : « Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? » Autrement dit, qu’est-ce que Dieu s’attend de nous. Que faut-il faire ou ne plus faire pour être accepté de Dieu? Dans une société où les gens étaient instruits dès leur jeune enfance à observer des règles religieuses exigeantes en vue de plaire à Dieu, la réponse de Jésus était plutôt surprenante. « Rien les gars, ne faites rien, mais croyez en moi, leur dit-il. » En quelque sorte, il ne s’agit plus de ce que l’homme peut faire ou ne pas faire, mais d’une œuvre faite par Dieu en faveur de l’homme. Pour des gens habitués à pratiquer des œuvres méritoires, tout ça était troublant.

L’œuvre de Dieu invite l’homme à croire en Jésus-Christ et rien d’autre. Voilà qui soulève une question : que signifie croire en Jésus-Christ? Et comment fait-on pour croire en lui?  Lors de sa première venue, plusieurs ont cru en lui, mais aussi, encore plus nombreux sont ceux qui l’ont rejeté. Pourtant, tous les miracles qu’il a accomplis attestaient qu’il était bien le Messie attendu. Comment expliquez-vous un tel aveuglement?

Ça nous échappe sans arrêt

L’Écriture fournit plusieurs histoires qui montrent bien à quel point l’œuvre de Dieu échappe continuellement à notre compréhension. Nous aimerions tellement posséder la méthode infaillible qui permettrait de maitriser les mystères divins et nous assurer de plaire à Dieu par nos propres bonnes œuvres. Mais voilà, ça nous échappe sans arrêt. La réponse de Jésus est déroutante parce qu’elle élimine toute tentative de l’homme d’y arriver par le biais de sa volonté propre. Le salut est une grâce, mais l’homme naturel aimerait mieux l’obtenir en partie par ses œuvres, car il aime trop le bien qu’il fait. Il suffit seulement de remettre en question la qualité des accomplissements d’une bonne personne pour voir se réveiller la colère féroce qui sommeille en elle. Décidément, nous sommes tous des idolâtres de notre bonté propre.

Nos réussites ne sont-elles pas des conditions gagnantes qui militent pour notre avantage? Le problème n’est pas dans nos réussites, mais dans la valeur que nous leur attribuons devant Dieu et les hommes. Nous apprécions la grâce de Dieu, mais à la fois, nous demeurons profondément convaincus qu’il y a un peu de nous dans notre salut en Jésus-Christ. J’ai été sauvé par Dieu parce que je disposais de certaines conditions gagnantes qui ont favorisé mon salut. Oui à la grâce de Dieu, mais…

Conditions gagnantes

Le récit de la guérison de l’aveugle né dans l’Évangile de Jean réunit trois conditions gagnantes qui démontrent les évidences de la messianité de Jésus-Christ : un miracle extraordinaire, Dieu présent dans la personne de Jésus-Christ et les pharisiens, hommes dont le savoir théologique était précis en matière de prophéties messianiques. Comment expliquez-vous que des hommes théologiquement capables et exposés à un tel miracle n’aient pas reconnu le Christ? Ironiquement, le seul qui a vu le Christ est cet aveugle qui ne possédait aucun des avantages menant à une telle révélation. Ce dernier n’a rien fait sinon d’être l’objet d’un miracle inattendu. Si Jésus ne lui avait pas ouvert les yeux, il serait resté aveugle. Fascinant non?

Conditions perdantes

Comme nous venons de le voir, les conditions gagnantes ne sont pas nécessairement un gage de réussite en matière de salut. Mais seriez-vous surpris si je vous disais qu’en dépit des pires conditions perdantes, Dieu s’est un jour glorifié en sauvant un être humainement détestable?  Lisons l’histoire des deux larrons.

« 39 L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! 40 Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? 41 Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal. 42 Et il dit à Jésus : Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. 43 Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.[2]»

Conditions perdantes

Ce récit nous fait part de trois conditions perdantes qui n’avaient rien pour avantager le salut de quiconque : une foule injurieuse, deux brigands condamnés à mort et Jésus pendu au bois, donc, maudit de Dieu. L’ambiance qui régnait au moment de la crucifixion de Jésus n’avait rien d’inspirant pour attirer qui que ce soit au salut, et pourtant, un des deux brigands a été sauvé à ce moment précis. Malgré sa misérable condition de condamné à mort, comme l’aveugle de Jean 9, il n’a pas seulement vu Jésus, il a vu le Christ, le Messie. Cette histoire révèle merveilleusement bien comment la grâce de Dieu agit sans le secours de la volonté de l’homme. Dieu n’a pas besoin de nous ni de toutes les conditions gagnantes pour sauver. Il peut même sauver des hommes en dépit des pires circonstances désastreuses.

Conclusion

Les conditions gagnantes ont un rôle important à jouer dans l’évangélisation, cela est indéniable. Loin de moi l’idée d’encourager la négligence en ce domaine. C’est un devoir qui incombe à tous les chrétiens de veiller à réunir les conditions nécessaires pour que le témoignage de l’Évangile ne soit pas un objet de scandale. Mais à la fois, Dieu n’est pas esclave de nos incompétences et de nos bêtises, et non plus dépendant de notre savoir-faire humain en matière d’évangélisation, il peut sauver qui il veut, quand il veut, car il est le Dieu Sauveur.

Vous tous qui souhaitez le salut de vos enfants, de vos familles et de vos amis, ne soyez pas découragés par des circonstances défavorables, Jésus-Christ est le Dieu des causes désespérés.  C’est lui qui sauve, pas vous. Et c’est bien tant mieux ainsi.

Réal Gaudreault

[1] Jean 6 :29

[2] Luc 23 : 39-43

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3 Comments

  1. J’étais de ceux et celles qui s’inquiétaient du salut de mes enfants jusqu’au jour ou j’ai réalisé et accepté que Dieu seul a le pouvoir de les sauver. Que leur salut ne dépend pas de moi, mais de Sa grâce et en Son temps. Que cela peut se passer de mon vivant ou après mon décès. Qu’il peut même dans sa souveraineté décider de ne pas en sauver comme ce fut le cas d’Absalom, le fils de David.
    Romains 9.18 Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.
    Il est souverain même dans le Salut de nos bien-aimés. J’ai choisi de placer ma confiance en Lui à ce sujet et de ne pas m’inquiéter.
    Spurgeon nous suggère de Lui dire ceci : que mes enfants soient tes enfants jusqu’à la dernière génération. Et voilà! ma demande est faite.

  2. LA PRIÈRE DU PERDANT…GAGNANT EN CHRIST

    Alors que le monde me propose d’être le premier, de “réussir Ma vie”
    D’être un chef, un meneur et un modèle apparent de réussite
    On me demande de suivre les modèles de ces héros, vedettes et stars
    Ces supers héros qui se vantent de tuer le méchant et sauver le monde
    Qui n’ont dans le fond que du muscle et du lustre
    Ces hommes forts qui tiennent en main un bâton et tirent des rondelles
    Qui attirent dans leurs arènes les foules
    Qui agissent en gladiateurs modernes par leur violence
    Tu les renies, car tu es seul Sauveur, seul Héros et Modèle
    Et tu nous dis: “Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent”

    Apprends-moi à t’adorer, toi seul, Modèle parfait…perdant aux yeux du monde

    Ce dimanche j’adorais le Dieu et Père des consolations
    Me rappelant de ce qu’Il est :
    “lent à la colère, riche en bonté”
    “doux et humble de cœur”
    “n’a point regarder comme un proie à arracher d’être égal à Dieu”
    “une brebis muette devant ceux qui la tonde”
    “Quoiqu’il n’eût point commis de violence”
    Qu’aurais dit Jésus assis à mes côtés
    Fans des séries éliminatoires, cinéphiles accrocs de héros, entraînés par leurs violences
    Négligeant ma famille, mes amis et mes obligations pour aller les aduler eux qui,
    Arrogants parmi les arrogants du siècle présent
    Refusent de se soumettre à d’autres lois
    Que celle de la gloire et l’argent
    Qu’aurait dis ton Seigneur?

    Et aujourd’hui je t’en supplie Ô Dieu,
    Aide-moi à choisir le modèle du “perdant aux yeux du monde”
    Que je sois ce gagnant comme toi, en perdant tout ce que le monde aime.
    Que cette croix du perdant resplendisse victorieuse
    Parce qu’elle est victoire pour celui qui y fixe les yeux, qui y attache son cœur.

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