L’avortement, la quintessence de l’absurde

Je suis un pasteur chrétien évangélique et je m’oppose à l’avortement. Bon, voilà c’est dit. Mais attention, se dire contre l’avortement est chose facile, encore faut-il qu’une telle prise de position s’accompagne d’une attitude de compassion envers ces femmes à qui nos institutions publiques ne proposent aucune autre option sinon l’avortement. Il importe également de prendre conscience des problématiques sociales et environnementales de ces femmes qui sont trop souvent abandonnées à leur sort par des hommes irresponsables qui, dévorés par leur insatiable besoin de copuler, se foutent éperdument des conséquences tragiques de leur comportement. Ce sont eux les premiers coupables.

Comme pasteur, j’ai à quelques reprises été impliqué auprès de jeunes femmes qui hésitaient à mener à terme leur grossesse. Jamais je n’ai eu besoin d’exercer de pression pour les convaincre de garder leur enfant. Savez-vous pourquoi? Parce que je leur offrais l’accompagnement de toute une communauté (chrétienne) qui allait les aider concrètement : logis, vêtements, ameublement, nourriture, gardiennage, soutien aux études… bref, tout ce dont une jeune femme a besoin pour élever dans l’amour son enfant. Aucune de ces femmes ne regrette aujourd’hui d’avoir choisi la vie plutôt que la mort alors que celles qui choisissent la mort ont, dans de très nombreux cas, des regrets. J’ai observé de manière certaine que l’avortement est une forme de violence, non seulement contre le fœtus, mais tout autant contre les femmes qui naturellement aiment tendrement les enfants.

Toutes n’ont pas cette chance

J’entends déjà des gens me dire que toutes les jeunes femmes enceintes n’ont pas la chance de se voir offrir un programme d’aide efficace, et c’est vrai. Cependant, ces jeunes femmes, lorsqu’elles reçoivent de l’aide, préfèrent garder l’enfant. Alors pourquoi nos institutions publiques ne favorisent-elles pas l’addition des conditions gagnantes pour aider ces femmes à s’épanouir dans l’une des plus belles expériences que la vie apporte, la maternité? Oui, parce qu’il faut tout de même rappeler que les milieux qui se disent « pro-choix » n’offrent pas vraiment de « choix » sinon l’avortement.

Et qu’en est-il des cas de viol, d’inceste et de tous ces autres drames humains, tels des complications médicales, qui placent certaines femmes devant des situations invivables? Je sais bien qu’il y des cas extrêmes qui nécessitent des décisions malheureuses extrêmes. Mais à la fois, n’est-il pas également raisonnable de penser que dans bien des cas aussi la meilleure manière de gérer un drame n’est pas d’en provoquer un pire encore? Oui, il y a des solutions, mais nos gouvernements et nos institutions médicales sont lâchement soumis aux lobbys pro-choix et sa rhétorique eugéniste. Pourtant, l’avortement soulève de nombreux questionnements éthiques, moraux, légaux et humains. Ce n’est tout de même pas une chose banale que de priver un être humain en devenir de son droit à la vie.

Le problème des inégalités

Le droit à l’avortement soulève son lot de contradictions chez ceux qui le défendent. On exulte aux nues le droit des femmes à disposer de leur corps comme bon leur semble et on élimine arbitrairement le droit du fœtus à disposer du sien. Autrement dit, comme le veut le concept très darwinien de la sélection naturelle, c’est le plus fort qui décide sans égard au droit à l’existence et à la volonté du plus faible. Pourtant, les législations derrière l’idée du droit à l’avortement se voulaient aussi un moyen d’abattre les inégalités entre les hommes et les femmes. Les femmes ont aujourd’hui des droits équivalents aux hommes et nous approuvons tous entièrement cette posture sociale. Cependant, en voulant éliminer les inégalités hommes/femmes, on a seulement repoussé ailleurs ce problème d’inégalité dans la cour des plus vulnérables, c’est-à-dire dans celle des enfants à naitre. Et pour éviter d’avoir à assumer cette évidente bêtise humaine, on a arbitrairement et juridiquement décidé de retirer au fœtus son appartenance légale au genre humain. C’est pas beau ça???

Lors d’une rencontre au Congrès (House Judiciary Committee) sur l’avortement, une femme, Gianna Jensen, qui a survécu in extremis à un avortement au moment de sa naissance, a posé la question suivante : « If abortion is about women’s rights, then what were mine? You continuously use the argument, “If the baby is disabled, we need to terminate the pregnancy,” as if you can determine the quality of someone’s life. Is my life less valuable due to my Cerebral Palsy? [1]».

Effectivement, si l’avortement concerne le droit des femmes, quels sont ses droits à elle, Gianna, en tant que femme? Le fait que cette femme est aujourd’hui présente et pleine de vie pour témoigner de son amour de la vie est en soi une démonstration de l’absurdité des solutions eugénistes et lâches défendues par les lobbys pro-choix.

Je joins à cet article un extrait d’un texte que j’ai écrit en juin 2015 et qui compare le droit des fœtus d’oiseaux migrateurs et les fœtus humains au Canada.

Pourtant, les oiseaux…

Saviez-vous que les oiseaux migrateurs du Canada, qui ne parlent ni l’anglais ni le français, ont tout de même réussi à se faire entendre par nos législateurs? Eh bien oui, les amis, il est interdit de les tuer ou de s’en prendre à leurs œufs. Y a-t-il une grosse différence entre la gestation d’un fœtus humain dans l’utérus de sa maman et la couvaison d’un oisillon dans l’œuf que réchauffe sa maman oiseau? Oui les amis, un bébé humain peut être tué dans l’œuf, mais pas le petit de l’oiseau migrateur.  Lisons ce texte qui trace les grandes lignes de la protection juridique du Ministère de l’Environnement du Canada :

« Il est illégal de harceler ou de tuer des oiseaux migrateurs ainsi que de détruire ou de déranger leurs nids ou leurs œufs. Il est également illégal de rejeter une substance nocive pour les oiseaux migrateurs, ou de permettre qu’une telle substance soit rejetée dans les eaux ou les zones qu’ils fréquentent. »[2]

Il est donc interdit de rejeter une substance qui pourrait être nocive à la survie des oiseaux migrateurs ou de leurs œufs, mais pour les fœtus humains, pas de problème, on peut leur faire subir tout ce qui nous chante. La zone que fréquente un bébé humain lors de sa gestation est moins bien protégée que celle des bébés oiseaux, incroyable non?  Et si jamais vous décidez de vous battre pour la protection des bébés humains en gestation, on vous accusera d’être une méchante personne animée de valeurs conservatrices.  Oui, car ici, les bons, c’est ceux qui protègent ceux qui veulent les éliminer.

Voilà le discours des pro-choix et des médias progressistes qui supportent sans aucune objectivité médiatique cette pratique inhumaine.

Comment ne pas vous dire que j’ai mal à mon humanité lorsque j’entends des discours pareils.  Que Dieu nous vienne en aide.

Real Gaudreault

[1] http://julieroys.com/gianna-jessen/?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=facebook&utm_source=socialnetwork

 

[2] https://www.ec.gc.ca/paom-itmb/default.asp?lang=Fr&n=E3167D46-1#_005

 

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