Avec l’émergence des réseaux sociaux et l’omniprésence médiatique dans les affaires politiques, les chefs d’État n’ont plus le choix, ils doivent composer journellement avec l’humeur du bon peuple. Ceux qui l’ont compris, Obama et Trudeau par exemple, ont du succès parce qu’ils savent utiliser l’humeur pour manipuler l’électorat. S’éloignant du modèle austère des Bush et Harper, ils ont su se construire une allure « cool » qui les rapproche davantage du « star-système » qui, manifestement, séduit la populace en quête d’émotions positives.
Voilà l’idée, dire au peuple ce que le peuple aime entendre. On parle ici d’une approche qui repose en gros sur l’usage d’écrans de fumée derrière lesquels se cache la vraie joute politique. Loin des regards des populations trop occupés à inhaler les nombreuses fragrances d’humeurs positives imaginées par nos politiciens « kids kodak », se passent des choses terrifiantes. «Panem et circenses », du pain et des jeux, comme disaient les Romains.
Bush et sa gueule de bois
Par exemple, les médias occidentaux ont unanimement dépeint George Bush comme un bourreau sanguinaire assoiffé de guerre. Cet homme qu’on décrivait alors comme un fondamentaliste chrétien est devenu l’ennemi public de tous parce que visiblement, il n’était pas très habile dans l’art d’utiliser les humeurs favorables à son image. En tant que politicien, Bush a-t-il menti aux Américains pendant ses deux mandats? Certes oui, comme tout bon politicien d’ailleurs. N’est pas un bon politicien qui ne sait pas mentir adroitement.
Obama et ses drones
Par contre, l’attitude relax et agréable d’Obama a largement contribué à dissimuler son austérité intellectuelle plutôt déplaisante. Peu importe qui est cet homme en réalité, l’important est l’humeur qu’il laissait derrière lui lorsqu’il passait quelque part. Or, saviez-vous que ce Président à fait assassiner (meurtres ciblés) quelque chose comme six à dix fois plus de gens dans le monde que ne l’a fait George Bush[1]? Bush a fait tuer des gens et semblait obnubilé par la sécurité des États-Unis, mais Obama l’a fait six à dix fois plus que lui. On parle de 500 drones qui ont fait mourir des milliers de civiles. Et ce n’est pas qu’il n’y avait pas de drones durant la présidence de Bush, les États-Unis les utilisent depuis la guerre du Vietnam. C’est parce que Bush n’aimait pas trop cette arme.[2].
Manipulation des humeurs
Peu de temps après avoir obtenu la présidence des États-Unis, Obama s’est servi de l’impopularité de la prison militaire de Guantanamo auprès de l’électorat américain pour se faire du capital politique. Il s’est donc présenté comme un président proche des aspirations pacifistes en condamnant la torture pratiquée par la CIA dans ce genre de prisons. C’était clair pour lui qu’un peu d’ingrédients pacifistes allait nourrir des humeurs favorables à sa popularité. Et ç’a marché.
Mais en vérité, si Obama a maintenu un dialogue anti torture, ce n’est pas parce qu’il était contre la violence en tant que telle. Comme le révèle Mark Mazzetti du New York Times[3], Obama trouvait plus simple (légalement et médiatiquement) et moins onéreux de tuer les ennemis des États-Unis avec des drones que de les enfermer dans des prisons impopulaires à Cuba. Mazzetti y va de cette courte phrase stupéfiante en parlant d’Obama: « la “fièvre tueuse” d’un président humaniste. Et ça fait froid dans le dos. »
Conclusion
L’objet de mon article n’est pas de défendre un président par rapport à un autre, ou même de salir Obama au détriment de Bush. Les deux ont fait la guerre au terrorisme avec l’information qu’ils détenaient. Je veux simplement montrer que pour avoir du succès en politique dans le monde actuel, il suffit d’abord de nourrir l’humeur de l’électorat avec des selfies, des sourires accrocheurs et d’investir des milliards dans des programmes sociaux qui étourdiront et divertiront le peuple et le tour est joué. Pendant ce temps, le sale boulot sera effectué dans la plus grande discrétion, ou presque.
Ça va plutôt mal dans le monde en ce moment, les mauvaises nouvelles affluent comme jamais. C’est au point où l’homme préfère croire à une fausse bonne nouvelle qu’à une vraie mauvaise nouvelle. Un mensonge qui fait du bien serait-il préférable à la réalité qui fait peur? C’est ça la politique du troisième millénaire.
Réal Gaudreault
[1] http://theweek.com/speedreads/576283/george-w-bush-launched-50-drone-strikes-obama-launched-500
[2] http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/06/18/barack-obama-president-des-drones_3432234_3222.html
[3] Dans son livre “The Drone Zone”, Mark Mazzetti, du “New York Times”, explique la “fièvre tueuse” d’un président humaniste. Et ça fait froid dans le dos.http://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20140228.OBS8172/pourquoi-obama-est-devenu-le-president-des-drones.html
” C’est au point où l’homme préfère croire à une fausse bonne nouvelle qu’à une vraie mauvaise nouvelle.” R. Gaudreault
Et vlan !! Vous visez dans le mile encore une fois…et malheureusement, ce qui vaut pour notre attitude envers la dimension strictement politique, vaut pour notre façon de faire face au dilemme “spirituel” et de la vie en communauté. C’est dur à recevoir mais si nous voulons grandir, vous nous invité à faire face à la musique. Vous devez vous sentir dérangeant autour de vous par moment cher frère et ambassadeur, non ?
Je me vois tellement dans cette façon de réfléchir sur certains sujets sensibles, comme, mon comportement religieux qui sans cesse oriente mes pensée, mes actions et mes choix. Qui n’a pas “rationalisée” pour éviter ses responsabilités ? (ou si on veut, justifier nos pires pensées ou actions afin de se défaire ex: de ce qui nous fait souffrir…dont le soutien et l’écoute de l’autre. Il est plus facile par exemple de dire d’un itinérant qu’il s’est attiré son problème par son dossier judiciaire ou ses mauvais comportements et de l’ignorer au passage que de faire comme notre Dieu a fait pour nous …errant(itinérant sans Dieu) que nous étions…) 1Cor 4:11 Nous préférons nous réfugier dans notre embourgeoisement et notre confort dans ses rationalisations(je dois lutter régulièrement invoquant le Seigneur pour qu’il m’accorde la force d’amour que tout cela nécessite…et malgré tout, je pèche et pècherai, je le sais pertinemment. Et si j’accepte de lui en parler, de m’ouvrir sur tous ces manquements, Il me console et me reçoit dans mon tourment)
Change mon cœur Ô Dieu ! Que je cesse les “selfies” de ma personne dans tant de situation avec mes fréres et soeurs, parents et amis.Et que je me lance dans cette “carrière qui m’est ouverte” avec pardon et grâce.
Ait pitié de ton peuple, et accorde-nous de ressembler à ton Fils toujours un peu plus.
Le monde politique est fait de ce qu’il aime le plus: l’apparence.
Le monder chrétien est fait de Celui qu’il aime le plus: Christ.
Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre coeur, puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu 1 Pierre 1