
Comme la plupart des Québécois, les blagues de Mike Ward contre Jérémie Gabriel m’ont choqué. Quelle différence y a-t-il entre le harcèlement dont sont victimes des milliers d’enfants dans les écoles québécoises et l’humoriste Mike Ward qui se paie la gueule d’un enfant dans une salle de spectacle? Une seule différence. Au spectacle de Mike Ward, il y avait quelques centaines d’abrutis qui se bidonnaient sur le dos d’un enfant alors que dans les écoles publiques, on ne rigole pas du tout avec le harcèlement. Ces mêmes spectateurs seraient tous en colère contre Ward si ce dernier avait ri de l’un de leurs enfants à eux. Ce qui prouve bien que l’humour de mauvais goût n’aide en rien à rehausser le niveau de discernement des gens qui en consomment.
Ensuite, j’ai lu attentivement les arguments de ceux qui défendent, envers et contre tous, le sacro-saint droit à la liberté d’expression. Pour eux, Mike Ward a le droit de dire ce qu’il veut car il fait de l’humour, voyez-vous? Non, moi je ne vois toujours pas le point. Est-ce qu’on pourrait m’expliquer? Comment pourrais-je traduire le malaise que j’ai ressenti en lisant les déclarations d’humoristes qui s’abaissent en voulant défendre l’indéfendable? C’est comme ajouter une couche de glaçage de mauvais goût sur un gâteau passé date. Ça ne fait qu’empirer le mauvais goût du gâteau.
Deux exemples
Laurent Paquin est venu à la rescousse de son ami de Mike Ward en nous le décrivant comme un grand humaniste généreux de sa personne envers les miséreux de ce monde[1]. Cher Laurent, je suis certain que tu dis vrai, cependant, même les motards criminels ont des amis gentils envers qui ils sont généreux et ça ne les réhabilite pas pour autant. La gentillesse de Mike Ward n’excuse en rien ses écarts de conduite. Puis, le très excellent Guy A. Lepage qui y est allé de sa grande sagesse habituelle : «Ce n’est pas un sketch du Bye Bye; ç’a été fait dans son show devant des adultes consentants. Tout le monde sait à quelle enseigne loge Mike Ward en humour», a-t-il affirmé.[2] » Donc, cher Guy A. le fait de bitcher un enfant ailleurs qu’à la télévision rend plus acceptable cette forme de harcèlement? Vraiment???
Le droit de quoi, le droit de qui?
Mais de quoi parle-t-on exactement? Pourquoi les humoristes défendent-ils l’indéfendable? Comment font-ils pour ne pas voir l’évidence qui saute pourtant aux yeux du plus grand nombre? Pourquoi? Parce que c’est pour la grande majorité d’entre eux un gagne-pain très lucratif. Il y a beaucoup d’humoristes au Québec, mais il y a trop peu qui sont suffisamment talentueux pour ne pas être obligés de sombrer dans le pipi-caca. La facilité est aussi très payante. Voilà tout. Certains humoristes sont capables de manier la bêtise avec finesse et intelligence, mais ce n’est pas donné à tous.
J’aimerais bien savoir comment Laurent Paquin et Guy A. Lapage réagiraient si on attaquait l’intégrité physique de leurs enfants en usant du même langage que Mike Ward. Comme tous parents, nos enfants sont la prunelle de nos yeux. Qui les blesse nous blesse encore plus.
Une affaire d’école
Au Québec, le gouvernement investit chaque année des sommes d’argent colossales pour contrer le harcèlement dans les écoles publiques. Et cela sans compter le nombre de programmes existants pour aider les intervenants en milieu scolaire à lutter contre ce fléau. Pendant ce temps, une autre école, celle de l’humour reçoit des subventions[3] du Gouvernement du Québec pour former des humoristes qui deviendront éventuellement (pas tous) des modèles de harcèlement pour nos jeunes qui fréquentent les écoles publiques québécoises.
Comment se fait-il que, d’un côté, on encourage des humoristes à perfectionner leur art dans le domaine du harcèlement au nom de la liberté d’expression et que de l’autre côté, on investit pour contrer fléau national? Cherchez l’erreur!
Réal Gaudreault
[1] http://www.journaldemontreal.com/2015/09/23/laurent-paquin-se-porte-a-la-defense-de-mike-ward
[2] http://www.lapresse.ca/arts/spectacles-et-theatre/humour-et-varietes/201509/25/01-4903839-des-artistes-defendent-mike-ward.php
[3] http://www.mcc.gouv.qc.ca/index.php?id=2328&no_cache=1&tx_ttnews%5Bd%5D=1&tx_ttnews%5Btheme%5D=11&tx_ttnews%5Bpointer%5D=18&tx_ttnews%5Btt_news%5D=1743&tx_ttnews%5BbackPid%5D=2408&cHash=0abafb9423475c4493c5c49dc89b4b0e




Mike Ward a toujours été d’une très grande vulgarité. Le problème est
que le monde le paie pour qu’il continue…
Romains 3:10-12 nous dit :
selon qu’il est écrit: Il n’y a point de juste, Pas même un seul; Nul n’est intelligent, Nul ne cherche Dieu; Tous sont égarés, tous sont pervertis;
Il n’en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul;…
Et c’est ce que nous constatons avec cet exemple de Mike Ward
et ses acolytes. Car il faut bien le dire, le metteur en scène, les salles
de spectacles ont eux aussi, ont approuvé ce texte.
Voilà qui est bien dit. Je suis enseignant dans une école depuis 36 ans. Ce qu’à fait Mike Ward par ses blagues méchantes envers un enfant infirme, nous fait reculer des kilomètres sur les terrains que nous avions réussis à avancer concernant l’intimidation. Ce qu’il a fait c’est d’encourager le “bullying” dans les écoles. Puisque les gens ont ri de ces blagues méchantes, pourquoi ne pas faire rire nos amis avec le même genre de blague mais en se payant une tête de Turc, un enfant qui se sent mal dans sa peau et qui deviendra la prochaine victime. Je m’inquiète de voir des humoristes défendre ce que moi je trouve scandaleux. La seule chose à faire pour Mike Ward s’il veut rétablir sa réputation est de demander pardon au petit Jérémie et avouer qu’il a eu tort de rire d’un enfant handicapé.